Encore la montée des prix des produits de grande consommation
La population davantage pressurée


Depuis quelques jours a démarré une nouvelle augmentation du prix des produits de grande consommation. Le 1er février 2023 le prix de cession de la tonne du ciment dans plusieurs localités de notre pays a connu une hausse. Ainsi, à Parakou, dans tous les dépôts des revendeurs, la tonne de ciment est passée de 83.000FCFA à 88.000FCFA, soit 4.400FCFA le paquet au lieu 4.150FCFA. A Abomey-Calavi, la tonne est livrée à 82.000FCFA au lieu de 77.000FCFA. Ce qui revient à s’acheter le paquet du ciment à 4.100FCFA au lieu 3.850FCFA. Autrement dit, 5.000FCFA sont ajoutés au prix de la tonne. La situation est analogue sur toute l’étendue du territoire national.

 

Le Secrétaire Général du Collectif des Revendeurs de ciment à Parakou, Monsieur Yao Narcisse ADJA, reçu sur les ondes de la radio fraternité le 6 février 2023, confirme la hausse, et évoque les raisons de ce changement brusque du prix de la tonne: « C’est l’augmentation des prix au niveau des fournisseurs, notamment les usines de production du ciment qui alimentent le marché de Parakou qui en est la principale cause ». Le prix était bas dans un passé récent, ajoute ce dernier en raison d’une mesure du Gouvernement qui avait décidé de subventionner plusieurs produits de grande consommation dont le Ciment. Maintenant, la subvention du gouvernement est venue à terme. L’envolée du prix intervenant dans la construction des bâtiments est donc une conséquence de l’expiration de cette subvention du prix de ciment par le gouvernement.


La relance de l’augmentation des prix des produits de grande consommation est devenue générale dans plusieurs secteurs. C’est ce qui s’observe au niveau des tarifs de l’électricité, par exemple. Le prix de la consommation de l’énergie électrique a changé. Tout ce qui se déroule actuellement dans « le hautement social » brandi par le gouvernement et ses propagandistes n’est que de vains mots pour illusionner et tromper le peuple qui subit les affres de la cherté de la vie.


On se souvient que cette mesure de subvention des produits de première nécessité, n’avait aucun impact positif sur le terrain. Les commerçants, les revendeurs, les grossistes ainsi que les détaillants écrasés par les multiples taxes et impôts tous azimuts ne respectaient jamais les consignes et les directives du gouvernement en ce qui concerne les prix des produits sur le terrain. Aujourd’hui, l’expiration des mesures de subvention sur le prix des produits libère les gens.


Actuellement, le mutisme du gouvernement face à la montée des prix des produits en cours indique que la vie des Béninois n’est nullement sa priorité. Les augmentations actuelles du prix des produits vont plus frapper les pauvres gens qui sont majoritaires au sein de la population avec un pouvoir d’achat faible ; ils vont se ruiner davantage pour survivre. Dans le même temps, les frais de carburants sont maintenus chers dans les stations. Dans certaines régions, les taxes locales sont imposées aux compagnies de transports. Par exemple, la taxe pour les compagnies de transport routier qui s’élevait à 150.000FCFA l’année passée est devenue 250.000FCFA pour les compagnies nationales ayant plus de trois bus et 300.000FCFA pour les compagnies étrangères à Parakou. En plus de cette augmentation, la taxe sur chaque voyage de bus varie entre 3.000FCFA et 5.000FCFA, sans compter les tarifs à payer au niveau des postes de péage.


Pour récupérer les taxes qu’elles paient, les agences de transport sont obligées de relever à la hausse le prix du transport qui aura des répercutions sur les frais de transport des marchandises. Dans ce cas, c’est toujours les pauvres gens qui paient le prix. Cette nouvelle ambiance qui se vit actuellement au niveau des prix des produits, indique même que le salaire relevé avec la main gauche pour ceux qui l’ont eu est en train d’être récupéré par la main droite. Les citoyens sans revenus fixes qui forment la plus grande majorité de la population active seront plus pressurés dans leur vécu quotidien pour vivre, ils seront plus appauvris. Et cela ne préoccupe guère le gouvernement de Talon. Les gens peuvent mourir, pourvu qu’il se remplisse les poches.


Afi Tossou

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