16 Janvier 1977 et l’installation de Barkhane en 2022 au Bénin
D’une agression à une autre


1- Attaque du 16 janvier 1977
Le dimanche 16 janvier 1977, vers 7 heures du matin, une centaine de mercenaires blancs et africains, débarquent armes en mains d’un avion immobilisé sur la piste de l’aéroport de Cotonou et tente de prendre le pouvoir. La République Populaire du Bénin venait d’être victime d’une agression militaire conduite par le mercenaire français Bob Denard en vue de mettre fin au pouvoir militaire pseudo-marxiste du Colonel Mathieu Kérékou. Le peuple béninois était sorti ce jour-là pour défendre sa patrie. Non seulement à Cotonou mais partout dans le pays dès l’annonce faite à la radio nationale. La population armée de gourdins, machettes, et autres armes artisanales, était prête à tout pour en finir avec les mercenaires sans tenir compte de l’impopularité de Kérékou. Les martyrs de cette défense courageuse de la patrie, civils comme militaires, sont honorés jusqu’à nos jours et le méritent.


On saura plus tard que ce plan d’attaque du territoire national avait été élaboré à Paris avec les autorités françaises et leurs agents comme Emile Derlin ZINSOU et Gratien Pognon. Et financé par le roi Hassan II du Maroc avec des appuis logistiques venant d’OMAR BONGO qui a permis que les mercenaires installent leur base au Gabon.


1- Agression hier et nouvelle agression aujourd'hui
En 1963, le feu Président Justin AHOMADEGBE avait déjà chassé les militaires français installés au Dahomey d’alors. Chose qui permet d’éviter des scénarios comme celui de la Côte d’Ivoire en 2011 où des militaires français préalablement installés à Abidjan peuvent monter un coup de force sur ordre de la France et renverser un président en exercice, Laurent GBAGBO puis installer à sa place leur homme de main OUATTARA. Au lieu d’agir dans ce sens de patriotisme et de dignité qu’a indiqué feu Ahomadégbé, ce que fait le président Talon aujourd’hui avec l’acceptation de l’installation d’une base militaire française Barkhane au Bénin est une caution donnée à la France qui agresse à nouveau notre pays. Et le peuple béninois ne l’accepte pas.


Cette nouvelle agression contre le peuple béninois n’est pas nécessairement pour renverser un pouvoir même si ce n’est peut-être pas exclu, mais pour assiéger le pays et tenter de perpétuer la domination et le pillage de nos ressources ; et aussi pour tenter de contrer le grand vent de patriotisme qui souffle sur la sous-région Afrique de l’Ouest et auquel le Bénin ne saurait échapper. C'est à une telle agression qu’on assiste depuis février 2022 où le président Talon (vomi et isolé de son peuple) s’accorde avec Macron pour qu’une partie des troupes Barkhane chassées du Mali s’installent au Bénin. Sous le prétexte de lutte contre les djihadistes. Barkhane est désormais dans le nord du Bénin et depuis lors les attaques terroristes ne cessent de se multiplier dans le pays comme il en a été au Mali jusqu’à ce qu’elles soient chassées. Lorsque le Chef d’Etat-major général Fructueux GBAGUIDI dit qu'il y a une nouvelle guerre, c’est vrai mais pas seulement de terroristes mais surtout des troupes françaises d’occupation qui commanditent cette guerre et portent les terroristes dans leurs bagages comme cela se dit.


Il y a 46 ans, le peuple béninois s’est mobilisé comme un seul homme pour se joindre à l’armée et a repoussé les agresseurs. La défense de la patrie oblige ! Aujourd’hui aussi, tous les Béninois du nord au sud doivent se mettre en ordre de bataille pour bouter dehors les troupes Barkhane et chasser le fils indigne qui s’aplatit devant la France néocoloniale et qui souille ainsi la mémoire des héros contre la colonisation et celle des martyrs contre les agressions nouvelles. Il faut cela pour l’instauration d’un pouvoir patriotique et de probité, gage de la souveraineté de notre pays.


Babatunde I.

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