A PROPOS DE LA DECLARATION DU PRESIDENT NICEPHORE DIEUDONNE SOGLO

Le mardi 05 décembre 2017, le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO a tenu une conférence de presse au siège du Parti « La Renaissance du Bénin » (RB) à Cotonou. Cette conférence revêt, à n’en pas douter, un caractère historique. Et c’est pourquoi depuis lors, bien de choses ont été dites et écrites.
Ce qui est caractéristique du torrent de choses déversées, des déformations et attaques rageuses débitées, c’est leur convergence étonnante qui prouve leur origine commune et les intérêts majeurs qu’elle bouscule. Et cela ne peut étonner.

En effet, Nicéphore Dieudonné SOGLO n’est pas n’importe qui sur l’échiquier politique béninois et même africain. Nicéphore SOGLO c’est le légataire, l’exécutant testamentaire de la Conférence nationale de février 1990, devenue pour la classe politique béninoise l’acte fondateur du régime du Renouveau démocratique. C’est le Président dont la gestion pendant les cinq années de son mandat, est reconnue comme la plus prospère depuis 1990 au point de lui valoir le surnom de « Hercule ». Enfin c’est le Vice-Président du Forum des anciens Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique.
Alors, qu’a dit le Président Nicéphore D. SOGLO ? Qu’a déclaré le Président SOGLO et qui revêt un caractère historique ?
Outre l’émoi face aux conditions des jeunes Africains, objet d’esclavage en Libye, l’importance de son message tient à trois points essentiels.
Le premier, c’est la dénonciation sans fioriture de la politique autocratique actuelle du Président Talon. Il indique sans ambages que « se substituant au peuple et au mépris des textes, une véritable chasse à l’homme est livrée aux élus locaux par le gouvernement », et ensuite aux opérateurs économiques, notamment Ajavon « brutalement mis aux arrêts et jeté en prison pour une sombre affaire de cocaïne » et enfin « au célèbre syndicaliste METONGNON membre du Parti communiste du Bénin… » un an après. (Cf La Nouvelle Tribune, n° 3648 du 06 décembre 2017) Le président Nicéphore Soglo indique clairement que ces agissements rappellent la période lugubre de l’autocrate Kérékou, « le gouverneur à peau noire … transfuge de la Françafrique. »
Le deuxième point, c’est la reconnaissance du rôle historique et actuel que joue le Parti Communiste du Bénin sur l’échiquier national et la nécessité pour les générations actuelles et futures de s’inspirer de ce modèle. « Sans la lutte héroïque du PCB, il n’y aurait pas eu de démocratie dans le pays. C’est cette histoire qui doit être enseignée dans nos écoles et nos universités. Ne vivons pas dans l’ignorance et le mensonge. » (souligné par nous)
Ce point est d’une importance capitale. Soglo exige que soit enseignée aux générations présentes et futures, par l’exemple vivant de la lutte du peuple, la résistance à la dictature autocratique qui couvre et autorise les pillages de toutes sortes. Ainsi, de la même façon que la résistance à l’agression et à l’occupation coloniales par Béhanzin, Bio Guera et Kaba sert d’inspiration aux combats contre la recolonisation, le peuple et surtout sa jeunesse aura un repère dans sa résistance et son combat contre toute dictature autocratique. Voilà ce que tous les réactionnaires ne peuvent accepter et que peuvent ne pas saisir aussitôt ceux qui ne prêtent pas suffisamment attention à l’évolution historique.
Jusqu’à ce jour, dans les écoles primaires, secondaires et supérieures, qu’apprend-on aux élèves et étudiants ? C’est "Monseigneur de Souza, Mathieu Kérékou et Robert Dossou" qui, avec la Conférence Nationale, ont amené la démocratie au Bénin. C’est ce mensonge qui cimente l’ignorance que Nicéphore Soglo dénonce et défonce vigoureusement, et à sa place, restitue la vérité et exige que ce soit cette vérité qui soit désormais « enseignée dans nos écoles et nos universités ».
Il est clair que la dénonciation de la politique autocratique de Talon ne peut plaire ni à tous les laudateurs payés et commandités par la Cellule de communication de la Présidence de la République, ni aux soutiens de la Françafrique. Ces derniers seront les plus ridicules en faisant dire à Soglo ce qu’il n’a pas dit. Dans son discours, Soglo s’adressant à ses militants et au peuple a dit exactement ceci : « C’est moi qui vous avait dit, à la veille de ces (dernières) élections que la Françafrique ne nous laissait le choix qu’entre la peste et le choléra ce qui risquait de faire le lit de Boko Haram. Fallait-il s’abstenir ? J’ai perdu mon pari. Je bats ma coulpe et je fais pénitence.». (sic) A partir de là, les agents de la Françafrique inventeront cette histoire que Soglo aurait remis en selle Lionel Zinsou qu’il traite de peste pour l’Afrique et notre pays.
En janvier-mars 2016, le peuple avait un problème précis et urgent à résoudre : le rejet de la recolonisation portée par la candidature de Lionel Zinsou, un élément agissant de la Françafrique. Le peuple s’est levé contre cette provocation à sa dignité et en a triomphé à la grande joie de tous les patriotes africains. Aucun regret à en avoir. Et pour tout patriote, le seul problème qui suit, c’est de travailler à ne plus jamais avoir à choisir entre la peste et le choléra, mais entre la peste et le pouvoir au peuple.
Or, s’il a une organisation que Soglo a ouvertement mise en avant par la reconnaissance de son rôle historique et actuel dans le Front pour le Sursaut Patriotique, c’est le PCB, ses militants et martyrs qui œuvrent inlassablement pour le pouvoir au peuple. Pour tenter de noyer ce point, les agents de la Françafrique, non seulement déforment les propos de Soglo et surtout se taisent sur la reconnaissance du rôle du PCB dans l’avènement de la démocratie au Bénin et sur la nécessité que ce soit cette histoire qui doit être enseignée dans nos écoles et universités afin de donner des repères de courage, de sacrifice au service de sa patrie aux générations actuelles et futures dans la lutte contre le retour de toute autocratie.
L’évolution de la conscience globale d’un peuple se révèle souvent par les prises de positions de certains hommes particuliers. Que ce soit aujourd’hui que le président Soglo exprime ouvertement et solennellement cette vérité et nécessité à propos du Parti communiste, qu’il ait participé à la répression des communistes lorsqu’il était au pouvoir dans le contexte de la contre-révolution mondiale et du déchainement de l’anticommunisme primaire, tout cela ne diminue en rien l’importance de son discours actuel. Au contraire ! Son discours actuel indique l’évolution de la conscience globale de la jeunesse et des patriotes africains contre la domination impérialiste, contre le franc cfa, contre le retour et le règne des autocrates qui plombent l’avenir du continent et contraint les jeunes à l’exil, à la mort ou à subir des sévices esclavagistes.
Les réactionnaires ne peuvent qu’avoir peur devant l’expression de l’évolution de cette conscience dans le discours d’un ancien président de la République. Mais pour les révolutionnaires, pour le peuple en lutte contre l’autocrate Talon, pour la jeunesse en quête de repères dans sa lutte pour le développement de l’Afrique, ce discours indique que la vérité triomphe et triomphera toujours.
Et pour ce triomphe immédiat, les démocrates réunis au sein du Front pour le Sursaut Patriotique, exigent la tenue immédiate d’une assise nationale, les Etats généraux du peuple. Le troisième point du discours de Soglo, s’adressant à Talon en lui demandant de renouer « avec la philosophie de la Conférence nationale souveraine,… d’éviter les conflits d’intérêts, mettre fin à l’exercice solitaire du pouvoir et à l’opacité dans la gestion » (sic), va dans ce sens. Que Talon s’entête dans sa politique de dictature autocratique, d’accaparement des ressources du pays, de gestion népotiste et rejette cet appel, cela indiquera encore plus que le pays a affaire à un dirigeant sans cœur pour la misère de son peuple. Et le peuple aura encore plus de raisons de poursuivre sa voie, de se donner les moyens de réunir ses Etats généraux.
Le discours du Président Soglo en ses différents points, va dans le sens de la résolution des problèmes qui se posent actuellement à notre peuple : se débarrasser de la dictature autocratique, mafieuse de Patrice Talon et instaurer un gouvernement patriotique et de probité.
Cotonou, le 15 décembre 2017
Pour le Parti Communiste du Bénin
Gilbert KOUESSI

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