Extrait de La Flamme N°450 du 22 avril 2022, Organe Politique du PCB


Encore au sujet des forfaits de la mafia foncière à Ouidah


La scène se passe au quartier Akadjamè (Ouidah), non loin de Cococodji (un quartier d’Abomey-Calavi)

Un groupe de délinquants qui volent les parcelles de nos pauvres compatriotes sont mis en prison à la mi-mars 2022. Il s’agit des sieurs Jean David Gnansounou (géomètre), Franck Adjovi (chef quartier), Ahodi Ignacio (coordonnateur du comité de recasement), Claude Ayowa (trésorier du comité de recasement), Romain Akpagbè, un homme de mains du géomètre. Une sixième personne du nom de Razack Babatoundé est en fuite.


Leur arrestation fait suite à une alerte (audio) à l’opinion publique faite par Brice Anani dont la parcelle a été dépecée et redistribuée à d’autres personnes, le contraignant à dormir à la belle étoile avec ses enfants. Entretemps, le maire Christian Houétchénou a pris une lettre circulaire datée du 14 mars (à l’attention des Présidents d’AIF, des Chefs de quartiers et Chefs de villages) pour mettre en garde tous ceux qui se prévalent de la qualité de mandataires de la mairie ou des géomètres en charge de lotissement. Cela parce que ce sont des manœuvres irrégulières qui constituent une grave violation du message radio N°974/MDGL/DC/SGM/DAF/SA du 20 novembre 2021 du Ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale relative à l’assainissement des opérations de lotissement liées aux fonciers communaux. Il en appelle à dénoncer les auteurs de ces actes.
Ce qu’on peut observer, c’est ceci : le maire appelle à dénoncer. Or, il y a des décennies que les gens dénoncent sans que les malfaiteurs cessent de commettre leurs forfaits. Peu de temps après, un autre malfaiteur est mis sous les verrous. Il s’agit de « l’architecte Zonon dont il est dit qu’il prend 400.000F auprès des acquéreurs pour leur identifier les bornes de leur parcelle ». C’est ce qu’on peut lire sous la plume de Chris-Amos AHOLOU, Le Procès du Jour. Ainsi malgré les mises en garde et les arrestations, des éléments de la mafia continuent d’agir.
Que faire? Il saute aux yeux qu’il faut impliquer les populations pour les opérations de lotissement et de recasement. Sans le soutien des populations aux cris de cœur de Brice Anani, les malfaiteurs aujourd’hui en prison n’auraient pas été arrêtés. Donc, il faut impliquer les populations et sortir les géomètres bandits des opérations de lotissement. On peut rappeler que le géomètre, l’architecte et les autres personnes détenues dans ce dossier agissent ainsi parce que la mairie est laxiste ou complice. En effet, ces individus sont maintenus pour continuer à opérer alors que les populations ne veulent plus d’eux. Il est même arrivé qu’un ancien Chef d’Arrondissement conseille à la mairie de Ouidah de rompre avec ces fameux géomètre, architecte, comité de recasement, etc. Ni les populations qui subissent les forfaits de cette mafia, ni le CA n’ont été écoutés. Et voilà où on en est. Et des cas comme ce qui arrive à Akadjamè, il en existe dans presque tous les quartiers de Ouidah et ailleurs dans le pays comme à Abomey-Calavi, Dassa-Zoumè, etc.
Ce qui est écœurant, c’est que les maires ou leurs chefs hiérarchiques font beaucoup de bruit sur les cas d’arrestation; puis quelque temps après, les mêmes malfrats reviennent et sévissent. On les remet même à leur poste. Suivez mon regard à Abomey-Calavi avec un certain Patrice H.-G. Il faut que cela cesse et qu’on implique les populations concernées dans les opérations de lotissement avec leurs organisations autonomes.


Noumon F. Mènonmakouidji (Correspondant)

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