Grave accident de la circulation le 29 janvier 2023 à Dassa-Zoumè
Le pouvoir de Patrice Talon dans son rôle de ‘’médecin après la mort’’


Le dimanche 29 janvier 2023, un bus transportant 45 passagers qui a quitté Parakou pour Cotonou est entré en collision avec un camion. L’accident est survenu à hauteur du village d’enfants SOS de la Commune de Dassa-Zoumè, Département des Collines. La collision a aussitôt entrainé un incendie avec de lourdes conséquences. Les images et autres vidéos largement diffusées via les réseaux sociaux renseignent sur l’ampleur des dégâts. Au bilan, on dénombre parmi les 45 passagers à bord du bus, « 20 personnes décédées dont 19 calcinées et une en raison de brûlures au troisième degré. D’un autre côté, 24 personnes sont victimes de blessures de gravité variable. Les cas les plus graves ont été immédiatement transférés vers les unités de traitement des brûlés et de réanimation à Cotonou et à Abomey-Calavi.» (Cf. relevé du Conseil des Ministres du 1er février 2023). Aussi, faut-il souligner que des cas de décès continuent d’être enregistrés parmi les rescapés. Ainsi donc, le bilan risque de s’aggraver dans les jours à venir.


Ce qui paraît curieux et déplorable, c’est l’intervention tardive des forces de secours publiques. En effet, à moins d’un kilomètre du lieu de l’accident se trouve la base du groupement des sapeurs-pompiers de la ville de Dassa-Zoumè. Mais elle n’est pas opérationnelle pour des raisons d’ordre matériel et technique. « Le Réservoir d’Eau de la Pompe Sapeur-Pompier de la ville serait hors d’usage depuis un an. Leur véhicule de secours est immobilisé depuis au moins deux ans. », renseignent certains recoupements. Il aura donc fallu attendre des heures voire la fin de l’incendie avant que l’on ait vu apparaître des véhicules des sapeurs-pompiers, du SAMU et autres services de secours publics mobilisés à travers les différentes communes des départements du Zou et des Collines. Autrement dit, les premières tentatives de secours ont été l’œuvre des populations de la ville de Dassa et des passants. C’est le lieu de dire bravo et félicitations aux braves populations de Dassa pour leur esprit de solidarité manifeste. Malheureusement, leurs actions restent limitées compte tenu de l’ampleur de l’incendie. L’irréparable fut donc fait avant l’arrivée des secours publics. Le feu a eu raison du bus et de la vingtaine de passagers désormais réduits en cendre et des autres grièvement brûlés. Les services de secours arrivés sur les lieux n’ont été d’utilité que pour repêcher les cadavres calcinés et pour le transport des rescapés.


Ces dégâts seraient moindres si les secours publics intervenaient à temps avec des moyens adéquats. Les plus proches situés à moins d’un kilomètre du lieu du drame, privés de moyens, étaient restés impuissants devant les dégâts que causait l’incendie. Encore mieux, s’il y a avait un hôpital digne du nom à Dassa, les rescapés seraient vite pris en charge au lieu que l’on parcoure des centaines de kilomètre avec eux dans des conditions de transports risquées sur des routes en état de dégradations avancées. Tous ces facteurs ont donc contribué à l’aggravation de l’état des rescapés. La caducité du plateau technique contribuant, une prise en charge conséquente n’est donc pas au rendez-vous. Ainsi s’expliquent les nouveaux cas de décès et d’autres cas actuellement en état critique parmi les rescapés admis aux soins. Malheureusement, le Gouvernement se refuse de faire la lumière sur ces cas graves révélateurs en plus grand de son irresponsabilité. La responsabilité du pouvoir Talon est bien établie dans l’ampleur qu’a prise le drame de Dassa. Ce drame de Dassa ajouté à plusieurs autres cas précédemment enregistrés ont révélé la nature inhumaine du pouvoir Talon.


En effet, il y a longtemps que les travailleurs de la santé ne cessent d’alerter sur l’état dégradé et vétuste du plateau technique. Ainsi donc à l’image des cas enregistrés récemment au CNHU de Cotonou avec des compatriotes décédés en raison de panne de groupe électrogène, la politique déshumanisante du pouvoir Talon a encore coûté la vie à des compatriotes et a rendu d’autres handicapés durant le reste de leurs vies. Au lieu d’écouter les plaintes du personnel médical et régler les problèmes posés, le pouvoir Talon a plutôt opté pour la répression et le musèlement du mouvement syndical en faisant voter une loi pour désormais priver les agents de santé du droit de grève. Mais depuis qu’il n’y a plus de grève, nos hôpitaux n’ont jamais cessé d’enregistrer des décès même face à des cas de soins élémentaires. C’est donc la preuve que les réformes du pouvoir visent d’autres objectifs que le mieux-être des populations.


Quand on sait que le gouvernement a englouti des milliards du contribuable dans la réfection des locaux du palais de la république sans compter les mirobolantes factures qu’ont coûté les statues dressées dans les rues de Cotonou, etc., l’on se demande à quel coût s’élèverait la dotation des structures de secours publics en matériaux de travail et l’amélioration continue du plateau technique au niveau de nos hôpitaux pour être abandonnés dans leur état actuel de délabrement avancé. En somme aucune politique conséquente de prévoyance pour donner aux hommes et femmes de ce pays les conditions optimales pour bien travailler et bien vivre en conséquence.


Voilà qui prouve que la vie des hommes ne compte pas pour ce Gouvernement. Et comme à leur habitude, le chef de ce pouvoir et son clan tentent d’organiser la diversion pour camoufler leur irresponsabilité. L’arrestation du promoteur et de certains responsables de la compagnie du bus impliqué dans l’accident participe de ce jeu de diversion. Talon ferait mieux de revoir sa politique qui manque de prise en compte de l’homme sans lequel il n’y a pas de production de richesse.
Brieux

Téléchargez La Flamme N°487