Le 24 février2017, le gouvernement TALON a envoyé des militaires au marché DANTOKPA et précisément à l’endroit de ce marché dit « ADJEGOUNLE » réputé pour la vente de médicaments non homologués ; cette intervention appelle plusieurs remarques.
1) Le problème des médicaments en vente libre est un problème de santé publique. Aucun homme bien constitué ne peut soutenir qu’on approvisionne la population en « faux médicaments », en fait non homologués, qui constituent des drogues nuisibles à la santé ;
2) On a constaté que ce sont les gouvernements successifs du Bénin qui n’ont jamais considéré la santé comme une priorité nationale surtout en direction des couches fragiles, qui ont poussé celles-ci dans les bras des lobbys de « faux médicaments ».

3) Depuis 6 mois, le gouvernement aurait demandé aux vendeurs installés à ADJEGOUNLE et autre AZERKE de cesser leur commerce illicite, or nulle part, on ne dit que le gouvernement a pris des dispositions pour empêcher les sources d’approvisionnement de ces marchés ni mis en garde les gros importateurs qui ne doivent pas être inconnus de l’Etat. Pendant ce même temps, la SOGEMA, qui est un organisme d’état a continué à percevoir les taxes et loyers auprès des vendeurs de ces médicaments non autorisés.
4) Pourquoi la vente de médicaments non homologués a-t-elle persisté jusque-là malgré les dénonciations et autres menaces ? C’est que le médicament n’est pas disponible sur toute l’étendue du territoire et à un prix réduit dans les structures appropriées (pharmacie, centre de santé). Comme on a vu avec les agissements du préfet TOBOULA, cette opération a pour objectif l’intimidation des populations face à l’isolement de plus en plus remarqué du pouvoir de Talon face à la dégradation des conditions de vie des béninois et à la panique qui s’empare de lui face au mécontentement général.
5) Voilà pourquoi, sans résoudre ces problèmes en amont, la brutalité d’intervention du Gouvernement le 24 février 2017 avec forte mobilisation militaire est arbitraire et gratuite. Le problème des médicaments en vente libre comme le problème de l’essence des rues est un problème social qui ne peut se résoudre avec la force ou par décret. On se rappelle que dans notre pays, le pouvoir de YAYI BONI avait interdit le « KPAYO », fait tirer sur des gens etc. Mais le « KPAYO » a toujours la vie dure parce que les causes de sa vente ne sont pas éradiquées.
6) Avec ce qui s’est passé le 24 février 2017, on risque d’assister bientôt à la vente clandestine dans les maisons comme on le voit pour l’essence après les casses du Préfet TOBOULA à Cotonou.
7) Voilà pourquoi le Parti Communiste du Bénin dénonce et condamne la violence aveugle exercée sur les pauvres revendeuses en violation de la loi et l’utilisation inconsidérée de la force militaire pour intimider le peuple.
8) En tout état de cause, la solution aux pratiques anti-peuples du pouvoir de Patrice TALON depuis son avènement passe par l’organisation des ETATS GENERAUX en vue d’un gouvernement patriotique et de probité.
COTONOU le 28 février 2017
Le PARTI COMMUNISTE DU BENIN