CE QUE VEUT LE PCB POUR LES JEUNES 

 (Jeune, donne-toi la peine de lire attentivement ce papier, de le diffuser et de l’expliquer autour de toi en la langue locale) 

            Les jeunes de notre pays, dans leurs différentes composantes, vivent, étudient, se forment, travaillent et se divertissent dans leur immense majorité dans des situations précaires. Le jeune est sans perspectives, déboussolé. Il a peur de l’avenir et honte de son pays. Il désespère et on le désespère en lui répétant qu’on ne s’en sortira jamais, surtout sans la tutelle de l’étranger. Privé de ses racines par une instruction qui ne fait aucune place à ses valeurs culturelles positives, privé de modèles de sacrifice et de patriotisme ardent, il est livré à la propagande des mafieux qui lui disent que le pays ne peut plus être redressé, que tout le monde est corrompu et qu’il ne lui reste, lui le jeune, qu’à chercher à s’insérer  dans les circuits de la fraude, du mercenariat politique au service des apatrides et mafieux. Or des patriotes, des hommes probes et intègres, des hommes qui se sacrifient, il en existe beaucoup au Bénin. Le Parti Communiste du Bénin en a donné et en donne des exemples avec des démocrates par le passé dans le combat contre le régime barbare du PRPB-KEREKOU pour les libertés et aujourd’hui des hommes intègres (communistes ou non) sont étouffés à différents postes et niveaux de la vie économique et sociale. Par peur de la jeunesse, ces exemples de sacrifice et de courage sont tus par les pouvoirs sous le Renouveau, afin de faire désespérer la jeunesse et la rendre consentante et complice du pillage et de l’apatridie.

 

Ils vous diront tous que Nelson MANDELA et l’Afrique du Sud sont des exemples à suivre. S’ils sont des exemples à suivre, c’est que là-bas des hommes et surtout des jeunes se sont battus, n’ont pas craint des sacrifices ! Et en Afrique du Sud, le sacrifice est honoré ! Steve BIKO a combattu le régime de l’apartheid et est mort en prison, assassiné ; à la libération, ses assassins ont été punis et Steve BIKO a été fait héros national. Au Bénin, Rémi AKPOKPO GLELE et Luc TOGBADJA ont combattu l’autocratie et sont morts en prison, assassinés ; à la chute de l’autocratie, ces martyrs ont été ignorés, mais leurs assassins tels Patrice HOUSSOU-GUEDE et Iréné OGOUTCHOLA, sont récompensés et promus. Ceux qui ont promu ces assassins ont fait ainsi afin que vous n’ayez jamais envie de suivre les pas de BIKO, de R. AKPOKPO GLELE ou de L. TOGBADJA. Mais ils ont échoué car depuis lors, vous voyez des jeunes qui commencent à se lever plus nombreux et refuser la soumission. Ils étaient nombreux au milieu des travailleurs qui ont voulu manifester le 12 octobre 2010 à Cotonou, parmi les instituteurs et populations d’Abomey qui ont destitué le Préfet du Zou, parmi les populations de Adjohoun qui ont dénoncé leur Maire voleur, au sein des travailleurs de la SOBEMAP qui ont sorti les engins dont ils ont fait des barricades contre le démantèlement de leur entreprise au profit des étrangers. On pourrait continuer de citer ces nombreux exemples que l’on ne veut pas que vous suiviez.  

Ce que le PCB veut pour les jeunes, c’est de rejoindre et de grossir les rangs des combattants afin de construire le Bénin de demain, libre, émancipé et développé. Il faut rejeter et combattre le discours de l’individualisme, du pessimisme sur l’avenir du pays. Le pays va mal parce que nous ne nous battons pas suffisamment encore contre les apatrides et les mafieux qui le détruisent au service d’intérêts étrangers, contre ces mafieux et leurs partis qui, en dehors des déclamations générales de bonnes intentions ne proposent rien de nouveau et comptent toujours se servir de vous jeunes comme un vivier de mercenaires politiques.

Ces apatrides et mafieux, en plus du silence à propos des sacrifices des communistes et des patriotes, répandent des mensonges et calomnies contre le Parti communiste et le communisme. Il est nécessaire que le jeune sache que le Communisme, ce n’est pas la propriété commune des biens de consommation, des épouses, des outils des petits producteurs. C’est un niveau de développement de la société où se pratiquera le principe "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". C’est également le mouvement qui conduit à terme à un tel niveau de société. Autrement dit pour le mouvement communiste, les biens produits par chacun ne doivent pas être accaparés par autrui, et les biens publics doivent servir au bonheur de tous et non pillés. C’est pour ne pas oublier ce but que le Parti maintient sa dénomination de communiste. Pour arriver au niveau de la société communiste, il faut passer par plusieurs étapes, plusieurs révolutions dont la première est celle de la conquête de l’émancipation de chaque pays, de son indépendance réelle en vue du développement.

C’est pour cela que nous vous disons que le seul critère pour apprécier la sincérité des hommes politiques de notre pays, c’est leur attitude envers les luttes des jeunes, des travailleurs. Si vous rencontrez des gens qui s’intitulent patriotes ou communistes, écoutez leur discours, observez leur attitude face à ces luttes et s’ils ne les soutiennent pas de toutes leurs forces, dites leur qu’ils sont des menteurs, des escrocs.

Les dirigeants corrompus ont également semé des mensonges contre le PCB en le présentant comme un parti de «violents». C’est faux. Au Parti Communiste du Bénin, nous avons toujours œuvré pour la paix et la tranquillité des travailleurs et des peuples, mais libres et épanouis. C’est pour cette paix et tranquillité des travailleurs que nous dénonçons les tyrans et déprédateurs des biens publics et appelons le peuple à les combattre. Ainsi donc, le PCB, contrairement à ce que disent ces tyrans et voleurs, n’a jamais prôné ni conseillé la violence en premier lieu, ni la violence aveugle. Par exemple, le PCB n’a jamais monté de groupes terroristes pour venger de ses membres victimes de la répression. Il en appelle aux luttes du peuple pour que justice soit faite. Par contre ces hommes qui parlent de paix aujourd’hui, n’ont rien dit et fait pour que justice soit rendue à Rémy AKPOKPO, Luc TOGBADJA, etc. Le PCB soutient et défend la nécessité historique de s’opposer à la violence des ennemis des peuples et le droit à la violence populaire en légitime défense, contre ceux qui maintiennent des hommes dans l’esclavage et les jeunes dans la désespérance et ne veulent pas « laisser aller le peuple ».

CE QUE LE JEUNE DOIT SAVOIR DE LA SITUATION REELLE DU BENIN

Il n’y a pas encore les conditions pour le communisme dans notre pays, même pas pour le socialisme. Il n’y a jamais eu le socialisme chez nous. Ce qui a été dit dans notre pays, sous le PRPB de 1975 à 1989, par KEREKOU n’est que de l’escroquerie politique.

Le Bénin a été agressé et colonisé en 1890 par l’impérialisme français qui a rassemblé sur un même territoire des communautés autrefois diverses et parlant des langues différentes. Le but de la colonisation est le suivant : nous fournissons les matières premières (huile de palme, coton,  pétrole brut, bois, etc.) aux Français et aux pays étrangers et nous achetons les produits manufacturés, industriels fabriqués chez eux. Nous ne devons pas fabriquer ces produits chez nous. Ainsi, nos artisans et nos producteurs nationaux ne doivent pas avoir de formation, de crédits, de marchés d’Etat pour fabriquer chez nous ces produits qui peuvent concurrencer les produits étrangers. Le système bancaire n’octroie pas de crédits aux producteurs nationaux pour l’industrialisation du pays, mais ne favorise que les monopoles étrangers, les importateurs des produits étrangers, les producteurs de matières premières destinées à l’étranger. On vous dit que si nous sommes dans la misère, c’est parce que notre pays est pauvre ; c’est faux. Notre pays a eu du pétrole, le gouvernement l’a exploité, vendu et épuisé mais tout l’argent est allé dans les poches des dirigeants et le peuple est resté dans la misère, le pays ruiné. Pire, la richesse se crée par des hommes, et c’est l’esprit, l’enthousiasme de ces hommes que les pouvoirs apatrides ne libèrent pas, détruisent, à commencer par la jeunesse.

En 1960, les pays comme la Chine, la Corée, la Thaïlande étaient aux mêmes niveaux de développement économique et de misère que le Bénin. Ils ont décidé de produire pour eux-mêmes ce dont ils ont besoin et pour les autres pays ce qu’on peut leur vendre. Et en 50 ans, aujourd’hui ils sont devenus des puissances économiques. Nous voulons la même chose pour le Bénin

Par contre, les gouvernements depuis 1960 et plus particulièrement celui de Boni YAYI ont maintenu le système de traite coloniale. Nous sommes toujours dominés : la langue d’instruction et d’administration, la justice, la monnaie et l’économie sont sous la direction des Français. Ces gouvernements piétinent les libertés, bloquent l’émancipation du pays, l’utilisation de nos langues pour nous instruire ou pour la justice. Or ce qu’on a de profond ne s’exprime mieux que dans sa propre langue. Avec cela, on ne peut pas se développer. Ainsi au Bénin, nous sommes à l’étape de la conquête de notre émancipation, des libertés et du pouvoir aux travailleurs, aux artisans, aux paysans, l’étape de notre indépendance réelle. On doit combattre aujourd’hui, ceux qui volent les biens collectifs pour leur seul profit, ceux qui bradent nos entreprises stratégiques (Port, Bénin Télécom, Sbee) aux monopoles étrangers, ceux qui hypothèquent l’avenir de la patrie et de la jeunesse.

CE POURQUOI LES JEUNES DOIVENT COMBATTRE AUJOURD’HUI ET MAINTENANT ?

            Vous, jeunes, voulez être épanouis, heureux de vivre votre temps et d’apporter à l’humanité. Vous voulez, sans vous renier, être comme des jeunes de l’Amérique et de l’Europe, de l’Inde ou de la Chine qui créent tous les jours, construisent et rêvent d’aller sur la lune. Vous avez raison. Vous le pouvez et le PCB veut ici vous dire le point de départ pour amorcer le décollage vers cet avenir possible.

Les gens disent, répètent que l’Etat est à nous tous. C’est faux. Le pays est à nous tous mais, l’Etat n’est pas à nous tous. L’Etat, c’est l’ensemble des moyens pour gouverner un pays : la police, l’armée, la justice, la prison, l’administration financière, l’information, etc. Est-ce que ces moyens sont aux mains de nous tous ? Est-ce que les travailleurs salariés peuvent demander à un directeur de rendre compte de sa gestion et le destituer au besoin ? Aujourd’hui, non ! Or c’est ce qu’il faut pour arrêter le cycle de corruption et de pillage. Cela veut dire que les travailleurs n’ont aujourd’hui aucun pouvoir. Ce pourquoi les jeunes doivent se battre, c’est se lever pour chasser Boni YAYI du pouvoir maintenant et aujourd’hui et lutter pour que le pouvoir d’Etat soit aux mains des travailleurs salariés, des artisans, des paysans. Un Gouvernement des travailleurs et des peuples, contrôlé par les travailleurs, où les DG sont élus et révocables aura nécessairement le souci de leurs enfants, des jeunes.

Ainsi donc de façon spécifique, le PCB appelle les jeunes à se battre pour les objectifs ci-après :

a-   Un cadre de vie épanouissant dans les quartiers, les villages

Pour chaque village ou quartier de ville : un centre de poste avec internet. Pour les 5000 villages et quartiers de ville du Bénin, vu les prix aujourd’hui, cela ne coûte pas cher pour que tout le pays soit interconnecté. Chaque collège également. Les informaticiens auront à faire pour concevoir des interfaces pour le support de chaque langue du pays. Chaque village et quartier de ville doit avoir son centre de loisirs pour le sport et la culture. Un théâtre national, des théâtres régionaux ainsi que des conservatoires et des musées nationaux et régionaux doivent permettre l’épanouissement des talents des jeunes dans les différents domaines de l’art.

b-   Des jeunes bien formés et cultivés

Les jeunes doivent lutter pour la suppression immédiate des NPE et le démarrage de l’instruction en les langues nationales (en tant que langues d’enseignement et non pas seulement en tant que langues enseignées) et accéder à travers elles à beaucoup de langues et de disciplines. Le jeune a ainsi ses pieds dans ses cultures et accède à la culture universelle. Les écoles doivent être pourvues d’enseignants de qualité, de bibliothèques et d’internet. Des centres d’apprentissage doivent être couplés avec des établissements de cours théoriques et des établissements de perfectionnement continu pour les jeunes artisans. L’Académie des Arts, Lettres, Sciences et Techniques (avec une section de médecine traditionnelle) doit être fondée pour que la recherche soit orientée vers la résolution de nos problèmes intérieurs et l’adaptation des résultats des recherches extérieures à notre pays. Le gouvernement aux mains des travailleurs et des peuples saura prendre des mesures pour faciliter l’accessibilité des fils du peuple aux centres de formation.

c-   Des jeunes libres et formés à la citoyenneté

Le PCB veut des citoyens patriotes, bien formés. Les jeunes doivent abolir le règlement intérieur qui impose la tutelle administrative à l’organisation des jeunes à l’école. On ne peut pas former des citoyens de demain si l’on ne les laisse pas aujourd’hui apprendre à discuter librement de leurs problèmes. Des anciens vous diront que les jeunes d’aujourd’hui sont moins militants et moins patriotes, mais ce sont certains de ces anciens tel Paulin HOUNTONDJI, qui ont imposé dans les écoles le règlement intérieur qui vous empêche de vous exprimer et de dénoncer le pillage. La seule réponse digne à ces anciens est de prendre vos libertés, si nécessaire envers et contre eux.

d-   La jeunesse au travail

On doit abolir le paradoxe d’un pays où tout est à construire alors que les jeunes sont massivement au chômage.  La raison profonde vient du fait que notre pays n’est pas libre de produire et que les ressources devant servir à développer le pays sont accaparées et pillées par les hauts-bourgeois. D’où la nécessité absolue, pour les jeunes de se lever contre le pillage et le bradage des ressources nationales et soutenir le pouvoir des travailleurs qui seul peut se soucier de l’élargissement de la production et donc de la résorption du chômage.

e-   Les jeunes fiers de leur pays et de leurs dirigeants

Les jeunes aujourd’hui ont honte de leur pays. Pas seulement eux. Mais vos aînés de 20 ans qui, en 1989 dans des luttes héroïques, ont brisé les barrières posées par le sinistre KEREKOU : ils ont sauté les interdits de réunion, de marche, de presse, de grève, d’association. Ils ont renversé le pouvoir du sinistre KEREKOU.  S’ils n’ont pas été plus loin, c’est qu’eux et les travailleurs ne se voyaient pas au pouvoir. L’impérialisme français a ameuté ses gens pour garder le pouvoir avec le grand marché de dupes qu’est la Conférence nationale et décréter l’impunité des crimes politiques et économiques avec l’immunité personnelle accordée au chef des criminels KEREKOU.

Vous aujourd’hui, à votre tour de jouer. Brisez l’interdit de vous réunir librement dans vos établissements ; sautez le sinistre règlement HOUNTONDJI-LAMOURE. Brisez l’interdit du colon de vous instruire dans vos langues nationales. Les jeunes de Soweto l’ont fait en 1976 contre le pouvoir raciste de l’Apartheid.  Sautez l’interdit de demander les comptes de la gestion, d’élire et de destituer les Directeurs de vos collèges, les chefs de vos quartiers et villages. Ereintez le pouvoir corrompu et apatride de Boni YAYI et renversez-le.  Soyez les fers de lance qui brisent la carapace de l’arbitraire, de la tyrannie et de l’asservissement néocolonial dans notre pays. Soyez les bâtisseurs d’une nouvelle République, une République Démocratique, Indépendante et Moderne. C’est au combat pour un tel régime émancipateur que le Parti Communiste du Bénin appelle la jeunesse.

Cotonou, le 23 novembre 2010

Le Parti Communiste du Bénin