EDITORIAL

Rompre avec les pratiques du passé pour un avenir
meilleur

En finir avec le pouvoir de dictature autocratique de Talon,
l’immense majorité du peuple en convient.
L’appauvrissement extrême sous les multiples taxes et la
faim qui accablent le peuple depuis bientôt cinq ans, le chômage
accru de la jeunesse, constituent les manifestations concrètes de
l’échec de l’autocratie. D’où la certitude de la fin de ce pouvoir
monstrueux. Les protestations populaires, mêmes timides et
isolées, qui commencent par s’observer ici et là en sont des
signes annonciateurs. Les regroupements des acteurs politiques
dans des contrats de combat concrets et pratiques avec les
masses et leurs appels au combat également.
Mais, renverser la dictature autocratique pour revenir à la case
départ ? Bien sûr, le cours de la vie ne ramène jamais exactement
au point de départ, et le renversement de la dictature
autocratique changera certainement des hommes et des choses.
Mais, après soixante ans de stagnation (donc de recul) dont dixsept ans d’une dictature autocratique et trente ans de
Renouveau démocratique, de vol et d’impunité qui ont conduit à
une nouvelle dictature autocratique, le renversement de la
nouvelle dictature, celle de Patrice Talon, sera-t-il un tournant
décisif pour l’envol et l’ascension de notre peuple vers son
émancipation et son développement ?
C’est ce qui est souhaité par le peuple. Et la révolution
philosophique et culturelle de contenu humaniste en cours dans
le monde et patriotique en Afrique dominée et humiliée, en
renforce les possibilités. Mais alors, l’apologie ‘’louangeuse’’ du
passé, sans la critique ouverte des fondements et des pratiques
anti-démocratiques et antipatriotiques de ce passé, doit être
combattue par les démocrates sincères et les patriotes. Les
apologistes de la gouvernance du passé prônent sous des
phrases générales de bonnes intentions le retour au passé, à la
Constitution du passé, à la gouvernance du passé, au maintien
de notre pays sous tutelle étrangère française, à l’exclusion
politique des analphabètes (en français) et des pauvres, à
l’exclusion des travailleurs et des citoyens du contrôle de la
gestion du bien public. Mais ces phrases générales de bonnes
intentions en guise de programme, servent plutôt à cacher le
programme réel de maintien du pays et du peuple dans le
système passé qui nous a conduits dans le gouffre actuel.
La lutte contre l’apologie du passé de corruption, d’impunité et
d’apatridie est nécessaire pour raffermir la détermination du
peuple au combat contre la dictature autocratique de Patrice
Talon qui poursuit fondamentalement le même programme avec
en pire le musellement du peuple. Et alors, le renversement de
cette dictature autocratique sera un tournant décisif pour l’envol
et l’ascension de notre pays vers son émancipation et son
développement au profit du peuple.
La Rédaction

 

DECLARATIONS A DJIDJA SUR LA DILAPIDATION DU BIEN
PUBLIC :
TALON EXPOSE LA POURRITURE DU RENOUVEAU
DEMOCRATIQUE
ans le déroulement de sa tournée dans les communes du
pays, l’étape de la Région d’Abomey à Djidja le 28
novembre 2020 a donné lieu à un exposé par Talon des
détournements et pillages des ressources publiques par
les dirigeants du pays, ceci dans une longue tirade en langue fon,
entrecoupée de ricanements tout au long de l’exposé.
De la transcription en français de cette tirade, à partir d’une
publication faite sur le site www.béninintelligent.com , intitulé
« propos transcrits du Président Talon », on peut retenir
l’essentiel qui suit en ce qui concerne son exposé de la pourriture
des pouvoirs au Bénin depuis 1960.
« (…) C’était notre manière de fonctionner, c’était comme ça,
cela fonctionnait dans le pays et l’argent de nos souffrances, on
le ventile, on s’amuse avec….on prenait l’argent du pays pour
faire ce qu’on veut. On se découpe et se partage ("é non jama"
en fon) l’argent du pays.
Mais qui sont ceux qui se découpent et se partagent ainsi l’argent
du pays ? C’est nous tous, (rire) … ça quitte le haut jusqu’en bas.
Je dirai que les présidents ne sont pas dedans et pourquoi je le
dirai, je vous explique.
Si je le dis, je dois commencer par moi, il faut commencer par moi,
puisqu’on n’est pas nombreux (On connaît le nombre que nous
représentons déjà). Mais les ministres, ils sont nombreux, je n’ai
appelé le nom de personne hein (rire)… c’est pourquoi je ne citerai
pas les présidents. …C’est bien pour cela que je commence par les
ministres, …..
Ministres, Députés, Maires, DG, Conseillers, rire… c’est nous tous,
rire…et chacun coupe ce qu’il veut quand ça lui tombe dessus…
rire… Oui, DG Impôt, DG Douane, Gendarmes, Directeurs
d’écoles, Directeurs de centre de Santé et si un infirmier, un major
ou chef service, ne trouve pas pour lui, si aucun sous ne passe
sous sa main, il prendra les médicaments et vendre… rire…. lui
aussi il cherche pour lui, ….Chacun coupe pour lui et chacun vole
comme il veut, parce que la gabegie est installée. … »
De ces déclarations de Talon, on peut avancer les observations
ci-après :
1- Talon se livre à une dénonciation de la corruption généralisée
de tout l’appareil des pouvoirs passés, à commencer par les
Présidents de la République qu’il ne veut pas indexer. Mais tous
leurs gouvernements, ministres, députés, maires, conseillers,
Directeurs généraux, bref, tout l’appareil est corrompu.
2- Mais si Talon dénonce la corruption des chefs de
l’administration, il se tait soigneusement sur les instigateurs,
complices et aussi grands bénéficiaires de la corruption du
système politique et économique du pays que sont les hommes
d’affaires. L’Etat en tant qu’institution, contrairement à ce qu’on
peut penser et dire, n’appartient pas à tout le monde, mais à une
classe sociale précise. L’Etat béninois appartient à une classe
sociale, la haute-bourgeoisie, composée de deux groupes. Le
E
D
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premier, formé du Président de la République, des ministres, des
DG, des officiers supérieurs de l’armée et de la police, etc..
constitue la haute-bourgeoisie bureaucratique. C’est elle qui
gère l’administration. Mais, il y a le second groupe, formé des
grands hommes d’affaires (notamment dans le domaine de
l’import-export), celui qu’on appelle la bourgeoisie compradore.
Ce sont ceux-là, qui tout puissants, peuvent par exemple, faire
muter un agent des douanes, un magistrat, un cadre de
l’administration, qui les contrecarrent. Ce sont ceux-là qui
placent à des points stratégiques pour leurs affaires, des cadres
à leur dévotion. Il est aujourd’hui de notoriété publique que
depuis les années 1990, l’homme d’affaires Patrice Talon a
profité des décisions et contrats d’Etat pour asseoir son empire
économique et financier. Il est de notoriété publique par
exemple que sous le pouvoir de "son ami et grand frère" Boni
Yayi jusqu’en 2011, l’homme d’affaires Patrice Talon pouvait
placer et déplacer nombre de ministres et de hauts cadres
notamment du secteur du développement rural.
C’est donc au profit et en complicité avec ces hommes
d’affaires que le Président de la République, les ministres, les DG,
DG des Impôts, DG des Douanes, etc. dont parle Talon
maintenant, volent et se partagent l’argent du pays. C’est au
profit et en complicité avec ces hommes d’affaires véreux que
l’on peut acheter des usines de la Sonapra avec l’argent de la
Sonapra, que l’on peut acheter la Sonacop avec l’argent de la
Sonacop. C’est au profit et en complicité avec ces éléments de la
haute bourgeoisie compradore que par décret, les hautsbourgeois bureaucrates peuvent attribuer le monopole de tel
secteur économique comme le coton (SODECO), le transit des
véhicules d’occasion (Défi Emploi-Jeune) ou le suivi des
importations (PVI) à tel ou tel homme d’affaires. La mauvaise
gestion des projets, tous les scandales politico-économiques, par
exemple PPEA2, Machines agricoles, Maria-Gléta, Siège de
l’Assemblée Nationale, Avion Présidentiel, etc.., impliquent
presque toujours aussi un homme d’affaires, soit béninois,
élément de la bourgeoisie compradore, ou étranger, élément de
la grande bourgeoisie notamment française. Il en est ainsi de
l’Affaire Kovacs en 1972-73 avec Mathieu Kérékou et de l’Affaire
Titan en 1998-2001 qui a handicapé et tué Bénin-Télécom
aujourd’hui liquidé avec des centaines de salariés mis au
chômage.
3- Talon, grand homme d’affaires devenu Président et demeuré
dans les affaires, ne serait-ce que par ses associés et parents à
qui il a déclaré officiellement avoir cédé ses parts d’actions, Talon
disons-nous, cumule le rôle de patron de l’administration
publique (du monde politique) et celui de chef du secteur privé
(du monde économique). Le mélange des genres amène à des
décisions de transfert des ressources publiques au profit des
hommes d’affaires au pouvoir, non plus nécessairement par la
fraude et la corruption mais par des décisions administratives. Le
pillage devient légal. On peut ainsi par exemple décider de
diminuer les taxes à l’exportation du coton, de 60 frs CFA/kg à 10
frs CFA/kg, ce qui accroit, de façon légale, les profits de SODECO
aux mains du clan au pouvoir au détriment du budget national.
On se souvient également de l’arrêté du ministre de l’économie
et des finances « portant répartition de la redevance tracking sur
les marchandises et les camions de ciment en transit »,
répartition largement au profit de Bénin Control et en défaveur
de la Douane et donc du Trésor public.
On peut instaurer l’opacité totale dans la gestion du bien
public, au nom du secret d’Etat étendu jusqu’aux rémunérations
des ministres, des conseillers principaux du Chef de l’Etat. On
peut exécuter les projets publics par attribution des marchés gré
à gré. On peut et on est allé jusqu’à dessaisir l’Assemblée
nationale, représentant officiel du peuple, de la ratification des
emprunts publics qui engagent le peuple. Talon, avec ses
députés nommés au Parlement de sang, a introduit dans la
Constitution révisée en novembre 2019 que « les conventions de
financement soumises à ratification sont ratifiées par le Président
de la République qui en rend compte à l’Assemblée nationale
dans un délai de quatre-vingt-dix (90) jours.» (Article 145, alinéa
2)
Observons que depuis l’introduction de cette clause, il y a déjà
un an, le peuple, dépositaire de la souveraineté nationale, n’a eu
droit à aucun communiqué public de l’Assemblée nationale
parlant d'un compte rendu du Président de la République à
propos des ratifications de conventions de financement. On sait
d’ailleurs, que les députés de la 8ème législature se sont refusé à
tout contrôle de l’action du gouvernement.
La lutte contre la corruption sous Talon a consisté en la chasse
aux opposants, et surtout à concentrer la gestion dans les mains
du clan autour de lui pour s’accaparer des secteurs et des
marchés les plus rentables du pays. Toutes les agences qui
exécutent les projets sont sous tutelle présidentielle.
4- Mais en plus de tout cela, l’administration sous Talon demeure
corrompue. Le gouvernement ainsi que la mouvance
présidentielle sont composés de beaucoup d’hommes connus
pour leur haut degré d’implication dans les plus gros scandales
ayant ruiné le pays. Les deux Chefs du parti unique à deux
branches sont cités dans les scandales de destruction de la BCB
pour l’un (Union Progressiste, UP) et dans l’affaire SONACOP
pour l’autre (Bloc Républicain, BR). Le nom d’Olivier Boko, grand
ami et proche du Chef de l’Etat a été abondamment cité par le
député Janvier Yahouédéhou dans le scandale des Machines
agricoles. Le projet Maria-gléta qui "après un investissement de
40 milliards n’a permis l’éclairage d’une seule lampe" (sic) a été
signé par l’actuel Secrétaire général de la Présidence, alors
ministre d’Etat, Iréné Koupaki, et l’actuel ministre de l’Intérieur,
Sacca Lafia, alors ministre chargé de l’Energie. L’ex-ministre de la
décentralisation, limogé mais non puni par Talon dans une
affaire de vente illicite du domaine de l’Etat, Barnabé Dassigli,
était connu comme un acteur de la mafia domaniale à Cotonou.
Et dans la liste des députés, figurent les plus gros auteurs des
scandales sous les pouvoirs passés.
Tous ces hommes avec des dossiers dans les placards ont
comme obtenu leur impunité en échange de la soumission au
pouvoir de la Rupture. Et alors la corruption continue.
Aujourd’hui, on peut par exemple, détenir en caisse à la
Direction Générale des Impôts, des milliards en liquidité et leur
disparition ne provoque le limogeage d’aucune autorité de cette
administration (qui est chargée entre autres, dans sa mission de
lutte contre les fraudes fiscales, de veiller à l’application stricte
des normes de gestion), ni du ministre de tutelle celui de
l’Economie et des Finances. L’impunité des hommes corrompus
au pouvoir règne.
5- Alors pourquoi toute cette sortie du Président Talon contre la
corruption des pouvoirs passés lors d’une tournée dite de
réédition de compte ? C’est que face à la faim, au chômage qui a
explosé, Talon se trouve obligé de s’expliquer. Face à la critique
persistante que l’argent ne circule plus au niveau des masses
populaires depuis 2016, expression concrète de leur
appauvrissement et de leur ruine, les zélateurs de l’autocratie
répondaient que l’argent qui circulait auparavant était de
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l’argent "sale", à savoir l’argent de la corruption et du vol des
ressources publiques. Maintenant que Talon, retranché jusquelà dans son proche entourage, descend vers ses grands électeurs
à travers le pays pour un second mandat, il se trouve obligé de
s’expliquer lui-même. Aggravation de la faim, accélération et
accentuation de la destruction du système éducatif, du système
de santé, toutes choses qui conduisent aux drames de
déchéance physique et morale avec le phénomène nouveau de
suicides presque quotidiens des hommes, notamment dans
certaines régions du pays. Ainsi, cette longue tirade sur la
corruption généralisée des pouvoirs passés.
6- Ce faisant, il ne fait que répéter ce que le Parti Communiste
n’a cessé de dire à propos des pouvoirs passés et, depuis trente
ans, à propos du régime instauré par la Conférence nationale. Le
PCB, avant la réunion de la Conférence nationale, avait montré
que cette assise initiée par l’impérialisme français pour sauver
l’autocrate Kérékou et le système de corruption et de pillage
dans le pays, était un marché de dupes. A la fin de l’assise,
analysant ses résultats, le PCB a encore montré qu’à l’exception
de la prise en compte des libertés déjà conquises par le peuple
au prix de lourds sacrifices dans les rues, la Conférence Nationale
a été une assise de légalisation de l’impunité des crimes
politiques et économiques. La Conférence a rejeté l’exigence
expresse des travailleurs et de leurs Comités d’Action de
l’instauration du contrôle populaire de la gestion du bien public.
Les tortionnaires ont été absous, sans faire repentance. Les
pilleurs de l’économie, tous ceux-là qui ont ruiné le pays n’ont
pas été inquiétés, à part l’étranger Cissé. Alors,s’est poursuivi en
s’accélérant, le pillage de l’économie, non seulement par les
monopoles étrangers, notamment français, mais par leurs pions
hauts-bourgeois béninois. L’un d’eux, Bruno Amoussou dira
qu’avant, ils bouffaient avec la cuillère, mais que sous Boni Yayi,
on y allait avec la louche. Aujourd’hui, avec l’opacité érigée en
norme de gestion du bien public, on ne peut plus savoir avec quel
instrument on puise dans les ressources et caisses publiques.
7- Et comme l’idéologie dominante dans une société est celle de
la classe dominante, le bas peuple a été entrainé et souillé dans
la corruption. Et c’est vrai, la corruption est devenue une
gangrène qui tue toute velléité de sacrifice pour le succès
personnel et/ou collectif, toute morale patriotique et de probité.
Un responsable qui ne vole pas est traité d’idiot. Tout jeune qui
se bat dans une organisation patriotique pour la défense des
intérêts collectifs est indexé et censé avoir choisi d’être pauvre.
Alors, pour aller de l’avant, il faut reconnaitre les dégâts
handicapants, matériels et moraux de la corruption généralisée
et de l’impunité des crimes économiques. Il est temps d’en finir.
Alors, on doit combattre ceux qui font l’apologie du passé,
prônant le retour à ce passé de corruption généralisée et
d’impunité. Il est nécessaire pour tous les patriotes et
démocrates sincères, dans la lutte déterminée contre la nouvelle
autocratie, de ne pas craindre la critique du passé, de relever et
de mettre à nu ses failles devant le peuple, de combattre à cet
effet les apologistes d’un retour simple au passé. Il est juste de
voir, comme l’ancien ministre Djènontin, ce qui nous a amené au
retour d’une nouvelle autocratie afin que le renversement
inéluctable de cette dictature ne soit pas un retour en arrière,
mais au contraire un tremplin pour le développement accéléré
de notre pays au profit du peuple.
Alors, le renversement de l’autocratie et l’instauration du
contrôle populaire de la gestion du bien public avec l’élection des
gestionnaires par un gouvernement patriotique et de probité
inaugureront une autre morale, une morale du respect du bien
public déclaré sacré dans notre Constitution.
Kokou ZOUNON
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
03 B.P. 932 Cotonou
Tél. : (00229) 67-08-61-14 (00229) 67-40-68-00 (00229) 64-58-00-86
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / SiteWeb : WWW.CSTB.bj

ALERTE N°7
POINT DE PRESSE DU PRESIDENT EMMANUEL TIANDO DE
LA CENA SUR LA PARTICIPATION DE L’INSTITUTION A
L’ORGANISATION DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES
NATIONALES, 3ème
EDITION : LA MONTAGNE ACCOUCHE
D’UNE SOURIS.
e lundi 30 novembre 2020, le Président de la CENA,
Emmanuel TIANDO a organisé un point de presse pour
préciser les tâches que la CENA doit accomplir dans le cadre
de l’organisation des élections professionnelles nationales, 3ème
édition.
Le Président de la CENA a déclaré que c’est sur demande
du Ministre du Travail et de la Fonction Publique qu’un
mémorandum a été signé, entre ledit ministre et la CENA le 12
novembre 2020.
Selon monsieur Emmanuel TIANDO le travail que doit faire la
CENA dans le cadre de ces élections se résume à deux (02)
points :
1- Réceptionner les données d’électeurs collectées par le
CEN et assurer leur traitement en vue de la production de
la liste électorale ;
2- Enregistrer et examiner les dossiers de candidature et
établir la liste des Centrales et Confédérations candidates
aux élections professionnelles nationales.
Voilà à quoi se résume le rôle de la CENA dans
l’organisation des élections professionnelles nationales, 3ème
édition.
La CENA est-elle la structure qualifiée pour l’élaboration
de la liste électorale des élections professionnelles ? Nous
pouvons répondre sans risque de nous tromper que la CENA
n’est pas qualifiée pour cette tâche parce que, même pour les
élections politiques qu’elle a l’habitude d’organiser, la liste
électorale est toujours établie par le COS-LEPI qui l’actualise à
l’approche de chaque élection.
La seconde tâche de la CENA est celle de recueillir la liste
de candidature des Centrales et Confédérations Syndicales qui
seront moins de dix (10) à compétir.
C’est vraiment ridicule.
A quoi servira alors le Comité Electoral National (CEN) ?
Le Président de la CENA lui-même a affirmé que la CENA
n’a pas à charge la collecte des données permettant d’établir la
liste électorale. Cela montre très bien que c’est le Comité
Electoral National (CEN) et les Comités Electoraux
Départementaux (CED) qui devraient collecter les données sur le
terrain permettant d’établir la liste électorale sous le contrôle
des travailleurs des différents services et entreprises publics et
privés à la base.
L
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Actuellement, c’est le Ministre de la Fonction Publique qui
recueille les listes en vue de les transférer directement à la CENA
sans passer ni par les CED encore non installés, ni par le CEN, en
violation des arrêtés (anciens comme nouveaux issus du
tripatouillage).
Voilà une des preuves palpables de la fraude que nous
dénoncions depuis le début du démarrage du processus et qui
montre très bien que le gouvernement n’a aucune volonté
d’organiser une élection transparente et crédible.
Il revient alors aux travailleurs de se mobiliser partout dans
le pays pour contrer la fraude sous toutes ses formes et exiger
l’organisation d’une élection transparente pour faire gagner la
CSTB.
Non au vote électronique et à l’implication de la CENA !
La CSTB réaffirme sa participation à cette élection pour
continuer de jouer son rôle de première représentante des
travailleurs !
La fraude ne passera pas !
Le Secrétaire Général Confédéral
Nagnini KASSA MAMPO.-
PROGRAMME COMMUN DE GOUVERNEMENT DES
ENCLOS FRANÇAIS D’AFRIQUE.
Réflexion d’un Constitutionnaliste et politique.
V- Gouvernance éducationnelle.
II- LA GOUVERNANCE EDUCATIONNELLE ACTUELLE
DES PAYS ENCLOS FRANÇAIS D’AFRIQUE :
a mission de l’Ecole post-coloniale c’est l’accomplissement
du Pacte colonial Si les objectifs de l’école coloniale, c’est
de faire prospérer la métropole par le pillage de la Colonie,
avec les indépendances de 1960, on a vu s’établir ce que l’on
appelle pacte colonial. Comme on le disait dans notre
communication sur la « Ruine de l’école au Bénin » (colloque de
la CPFG 2013) « Par pacte colonial, il faut entendre le système
consistant pour le colonisé à travailler et produire pour les
besoins de la métropole : cela se décline en ces fonctions que
sont : - produire les produits de rente à exporter brut en
métropole et importer les produits finis de cette même
métropole. Ainsi à la colonie du Dahomey était dévolu
principalement le palmier à huile, à la Côte d’Ivoire, le café et le
cacao, au Sénégal l’arachide, au Soudan français le coton, etc. ; -
tenir sous exploitation collective la force de travail du peuple
colonisé par le biais de la monnaie gardée comme attribut de la
métropole ; - maintenir l’usage de la langue française comme
langue officielle et développer le mépris des langues nationales ;
- développer le mépris de ses propres productions culturelles, de
ses propres valeurs ». C’est dire que 1960 n’a fondamentalement
rien modifié du système colonial. Nous verrons les choses en
trois sous-parties : le cadre juridique, le cadre institutionnel et
les dispositions de mise en œuvre.
A- Cadre juridique et politique :
« La langue n’est pas tout dans l’éducation ; mais sans la langue,
l’éducation n’est rien » dit Eckhard »WOLFF. C’est dire le rôle
essentiel que joue dans la domination coloniale éducationnelle
de nos Etats le maintien de la langue française comme langue
officielle, langue d’administration, de justice et de d’instruction.
Toutes les Constitutions des Enclos français d’Afrique
contiennent la disposition-fétiche que la langue officielle du pays
est le français. Certains pays y ajoutent une autre langue telle
l’arabe pour le Tchad par exemple.
Donc la langue dans laquelle se déroule dans tous ces Enclos
français, toute l’éducation ou plus précisément « l’instruction
publique » est la langue étrangère française. Exactement comme
le dispose l’arrêté colonial de 1924. Certains Etats comme le
Bénin, vont jusqu’à transcrire dans une loi portant code électoral
que pour être élu conseiller, il faut savoir lire et écrire le français.
B- Cadre institutionnel.
L’élément fondamental de l’armature de sujétion éducationnelle
générale des Enclos français est l’Organisation Internationale de
la Francophonie (OIF). Comme nous l’avons vu dans la partie
« Gouvernance institutionnelle », c’est une pieuvre à mille
tentacules formels et informels (ouverts comme secrets) et plus
de 60 réseaux qui enserre le corps social des pays africains
francophones. Aucun espace n’est laissé « sans que la main ne
passe et repasse ».
Les Organes principaux de mise en œuvre de la sujétion
éducationnelle sont divers.
1°-L’’organe exécutif de l’OIF est la Conférence des Ministres de
l’Education des pays ayant le français en partage (CONFEMEN).
Quelle est sa mission officielle ?
Elle se formule ainsi qu’il suit :
- Informer ses membres sur l’évolution des systèmes éducatifs et
les réformes en cours.
- Nourrir la réflexion sur des thèmes d’intérêt commun en vue
d’actions à mener en coopération.
- Animer la concertation entre les ministres et experts afin
d’élaborer des positions communes et de formuler des
recommandations pour appuyer les politiques régionales et
internationales en matière d’éducation.
Domaines d’action : « dialogue politique et production de
connaissances- appui aux politiques éducatives- contribution à
l’assurance qualité des systèmes éducatifs ».
2°-L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Créée il y a
soixante ans, l’AUF regroupe 1007 universités, grandes écoles,
réseaux universitaires et centres de recherche utilisant la langue
française et ceci dans 119 pays. C’est comme ils le disent euxmêmes « l’une des plus importantes Associations
d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche au
monde. Elle aussi l’Opérateur pour l’enseignement et la
recherche du Sommet de la Francophonie et à ce titre met en
œuvre dans son champ de compétences, les résolutions
adoptées par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement
des pays ayant le français en partage. Mission : Agir pour une
francophonie solidaire engagée dans le développement.
3°- l’Association des universités Partiellement ou Entièrement de
Langue française (AUPELF-UREF).
4°-LA COFEJES (Conférence des Ministres de la jeunesse et des
sports de la francophonie) : sa mission est d’assurer la
coopération inter-gouvernementale en matière de sport et de
loisirs au sein de l’espace francophone
Toute cette kyrielle d’Institutions n’ont qu’un seul objectif :
Objectif principal : maintenir les Enclos français dans la
dépendance coloniale linguistique et boucher ainsi la voie du
développement.
Pour cela, faire de la diversion, reconnaître du bout des lèvres le
principe de la « diversité culturelle et linguistique » (du moins
seulement valable dans le cadre de la langue française à l’égard
de l’anglophonie), tout en escamotant tout projet allant dans le
sens de la libération des langues africaines (vis-à-vis du français)
car une langue n’acquiert sa libération que si elle devient
L
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instrument de l’instruction, de la science et de la communication
politique de masse pour un peuple.
Or l’UNESCO, depuis 1953, a souligné dans une publication
capitale l’importance d’éduquer les enfants dans leur langue
maternelle (UNESCO, 1953). L’UNESCO a déclaré « La langue et
la communication sont sans aucun doute deux des facteurs les
plus importants du processus d’apprentissage ». Le Rapport
mondial de suivi sur l’éducation pour tous de 2005(UNESCO
2004) a souligné le fait que le choix de la langue d’enseignement
et de la politique linguistique dans les écoles joue un rôle
essentiel dans l’efficacité de l’éducation. Dans une étude
décisive sur la qualité de l’éducation en Afrique, l’Association
pour le Développement de l’Education en Afrique » (ADEA :
2004), intitulée « Pourquoi et comment l’Afrique doit investir
dans les langues africaines et l’enseignement multilingue », il est
souligné ceci que « le facteur linguistique s’avère l’un des
facteurs de qualité les plus déterminants ». De nouvelles études
ont prouvé que le maintien des langues étrangères comme
langues d’enseignement révèlent de graves conséquences
négatives dont la « faible qualité de l’éducation et la
marginalisation du continent qui aboutissent à une « amnésie
rampante attaquant la mémoire collective » (Prah) 2003).
Alors, l’impérialisme français ne peut plus se permettre de nier
ouvertement le rôle primordial de la langue maternelle dans
l’efficacité de la formation de l’individu. Il se livre à de la
diversion, à de l’escamotage. On institue des structures telles le
Projet ELAN ou LASCOLAF mais avec le dessein de prouver
l’impossibilité de faire de ces langues africaines des langues
d’enseignement, des supports de la science au dernier cri.
La France fait échouer par tous les moyens les tentatives initiées
par les divers Etats africains d’instruire dans les langues
nationales.
Partout, toutes les tentatives d’instruire ou de valoriser les
langues nationale, ont connu un échec. Ainsi à propos du Mali,
on lit ceci « Mali Introduction des langues nationales dans le
système éducatif au Mali : objectifs et conséquences » « Les
sociétés ouest-africaines sont plurilinguistes à des degrés divers.
La situation du Mali est relativement simple avec une vingtaine
de langues (Calvet 1992) ; Canut et Dumestre : 1993), la Côte
d’ivoire par exemple qui est un cas moyen (Chaudenson : 1989 a
plus de 60 langues…Si le Mali fait figure de pionnier dans
l’enseignement en langues nationales (LN) parmi les pays dits
francophones, le développement semble actuellement stagner.
Le Rapport Général du Forum National sur l’éducation (2008)
dernier document officiel sur le sujet part d’un constat d’échec à
la fois général et pour ce qui concerne l’enseignement bilingue »
(researchgate.net « Journal of Language Contact janvier 2010)
Par Ingse Skattum (université d’Oslo).
On fait développer mille et une justifications pour prouver la
difficulté de la chose ou carrément son impossibilité. Dans le
document des auteurs Athanase Simbagoye et Aïssatou Sow
Barry « Bilinguisme scolaire dans l’enseignement du français en
Afrique noire francophone : cas du Burundi et de la Guinée» (in
Revue des sciences de l’éducation), on lit ceci : « L’importance
du français, langue d’enseignement en Afrique, n’est plus à
démontrer. Mais comme l’affirme Dumont(1990), ‘’Aujourd’hui
encore, pas un Etat d’Afrique n’a les moyens de sa politique
linguistique (p. 15). Les justifications sont nombreuses, elles ont
trait à l’absence d’une véritable politique d’aménagement
linguistique, au manque de ressources matérielles et didactiques,
à inadéquation des méthodes d’enseignement, au manque
d’assises théoriques, au manque d’enseignants qualifiés etc ». A
ces justifications, il faut ajouter le nombre dit élevé de langues
dans chaque pays. Ou bien certains se refusent même à tenter
l’aventure d’enseignement dans les langues maternelles. « Pour
des raisons d’ordre socioculturel, politique ou scientifique, lit-on,
certains pays sans langue dominante sur le plan national ont opté
pour le statu quo. C’est le cas du Bénin, du Cameroun, de la Côte
d’Ivoire, du Gabon et du Togo qui ont maintenu le français
matière et véhicule d’enseignement », écrivent les auteurs suscités ».
Et pour conclure à l’inutilité d’enseigner dans les langues
maternelles africaines dans les Enclos français la France
impériale initie et publie le rapport d’une étude et donne les
conclusions : « L’utilisation des langues nationales n’est pas une
solution miracle, il s’agit d’une nouvelle manière de poser le
problème de l’accès aux savoirs par l’école, mais elle ne résout
rien en elle-même ». Autrement dit, l’enseignement dans les
langues africaines n’est pas une nécessité, ce n’est qu’une
faculté qui « ne résout rien en elle-même » in (MAURER Bruno
« Les langues de scolarisation en Afrique francophone. Enjeux et
repères pour l’action » Projet LASCOLAF, Organisation
Internationale de la Francophonie 2010-Source serval.unil.ch).
Soulignons que cette étude Projet LASCOLAF a été menée par
quatre institutions : l’Agence Française de Développement,
(AFD), le Ministère français des affaires étrangères et
européennes, et l’Agence Universitaire de la Francophonie et
l’OIF sur six pays (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Niger,
Sénégal).
Une fois cette tare fondamentale située, les autres en découlent
comme conséquences.
La gouvernance éducationnelle des Enclos français n’est qu’une
gouvernance de type colonial, autrement dit l’école coloniale
continuée dans nos pays.
Avec les caractéristiques telles que :
-Ruine matérielle des infrastructures ; ruine du personnel
enseignant (comme au Bénin hier vacataire, aujourd’hui sans
nom ou si l’on veut Aspirant au Métier), une école complètement
étrangère aux sociétés africaines. Le Professeur A. Nouhouayi dit
justement dans son ouvrage de 1997 :
Les universités africaines se sont bien vite révélées de pures
universités étrangères avec l’inconvénient majeur d’être
désarticulées et déphasées par rapport aux besoins et aux
possibilités réelles des pays africains.
Ainsi observe-t-on une surabondance des filières littéraires et
de gestion sur les filières techniques et scientifiques,
- Le désengagement progressif de l’Etat dans le fonctionnement
de l’université publique qui conduit par-ci par-là à une
« privatisation rampante de l’université publique avec les
fameuses courses vers les filières professionnelles,
- L’inadéquation de la formation pour l’essentiel, calquée sur les
programmes étrangers qui demeure de type colonial avec un
mimétisme allant jusqu’au recopiage pur et simple de
programmes français comme c’est le cas des enseignements de
droit, de l’économie etc. On forme des compétences inadaptées
aux besoins de transformation de nos sociétés. Ce qui donne lieu
à un fort taux de chômage, autre expression de l’inadéquation
de la formation avec les besoins réels de développement du
pays.
Pour le Supérieur, le CAMES parraine, sous le regard bienveillant
et vigilant de la France coloniale.
A suivre…
Philippe NOUDJENOUME
LA FLAMME N°378 04 décembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, INIREF, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC, ODHP, CCUMAB, CPCM, MFLPP
Tél : 97 98 35 65/ 96 32 47 09/ 95 28 42 01

COMMUNIQUE

a Convention Patriotique des Forces de Gauche a la douleur
d’annoncer à ses membres, amis, démocrates, et au peuple
tout entier, la disparition soudaine le 27 novembre 2020,
d’un de ses principaux dirigeants, le camarade Goras Dossou
GAGLOZOUN. Cette disparition brutale et inattendue est une
grande perte pour le mouvement révolutionnaire, démocratique
et patriotique. Très tôt, le camarade s’est engagé dans le
mouvement démocratique et progressiste et ne l’a plus quitté
jusqu’à sa mort. Beaucoup se souviennent de ses chroniques
hebdomadaires : « Qu’est-ce que je retiens pour ce week-end ? »
que beaucoup d’internautes attendaient avec délectation, tant
elles contenaient beaucoup d’informations et de directives. La
CPFG présente ses sincères condoléances à sa famille, aux
membres du PSD-Bélier et est convaincue que tous les militants
sauront transformer cette douleur en force pour la poursuite du
combat jusqu’à la victoire.
Cotonou, le 30 novembre 2020.
La Convention Patriotique des Forces de Gauche

UN FORFAIT COLONIAL : L’ESCLAVAGE EN
MAURITANIE

Introduction
Louis Hunkanrin (1886-1964), originaire du Dahomey
(actuel Bénin), grand activiste des droits de l’homme,
journaliste courageux et fervent combattant de la traite des noirs
pratiquée par la caste maure, écrit ce pamphlet pendant son exil
dans le désert mauritanien, pour accuser le système colonial
français de collaborationnisme et de corruption. C’est avec grand
respect que nous rééditons ce pamphlet presque tombé dans
l’oubli.
Hunkanrin, marxiste et humaniste convaincu, exclut même le fait
que les religions, que ce soit le Christianisme, le Judaïsme ou
l’Islam, puissent justifier l’esclavage comme institution
perpétuant l’injustice, tandis que le Dieu Unique, le Dieu du
Monothéisme, a créé tous les êtres humains égaux. Dans cette
idée de l’auteur on retrouve un aspect fondamental de sa pensée
pour créer un point d’intersection entre la lutte marxiste pour la
justice et l’abolitionnisme musulman qui appellent tous deux à
l’égalité de tous les êtres humains, comme d’ailleurs l’exprime le
créationnisme coranique.
Louis Hunkanrin attaque dans un ton acerbe les maures et leur
système des castes, basé sur l’exploitation de l’homme par
l’homme et écrit à divers fonctionnaires coloniaux français, pour
les exhorter d’affranchir les esclaves et d’appliquer les lois
d’abolition de l’esclavage. Aujourd’hui, ce pamphlet de
Hunkanrin est d’actualité et de grande importance, car
l’esclavage en Mauritanie est toujours bel et bien existant.
Hunkanrin est un exemple à suivre pour la lutte contre
l’esclavage, non seulement en terre islamique, comme la
Mauritanie, mais aussi dans d’autres pays, où l’exploitation se
perpétue sous des formes diverses de type esclavagiste.
L'ESCLAVAGE EN MAURITANIE
Les Maures considèrent les Noirs, en général, comme des captifs.
Mais les Noirs qu'ils ont pu jusqu'ici capturer et réussi à mettre
sous leur joug sont, en particulier, les indigènes du Soudan et du
Sénégal, ces Colonies étant à proximité de la Mauritanie et se
trouvant ainsi être les greniers où ils vont, tous les ans,
s'approvisionner en vivres dont leur pays désert est dépourvu et
en captifs dont ils ont besoin pour leurs divers travaux,
considérant eux-mêmes tout travail comme un déshonneur.
Les tatouages que portent encore la plupart des captifs et les
idiomes de leur pays d'origine dont ils ont jalousement gardé
l’usage, permettent de les identifier et de se rendre compte de
la proportion dans laquelle les diverses races du Soudan et du
Sénégal ont payé des tributs à la captivité en Mauritanie.
Au premier rang sont les Bambaras et les Senoufos, races qui ont
fourni et fournissent le plus gros effectif des troupes
sénégalaises et dont on connaît la qualité essentielle : «
Résistance stoïque aux fatigues et aux privations. »
Viennent ensuite les Sarakholés, les Toucouleurs, les Bobos, les
Mossis, etc.
Aux yeux des Maures, les captifs sont, ni plus ni moins, des bêtes
de somme. Ils les gratifient de coups comme telles et leur
donnent n'importe quoi à manger.
Pour eux, pas de logis, pas de vêtements, pas de mariage en
règle, pas de droits, pas de garantie. Leur seul droit et leur seule
L «
LA FLAMME N°378 04 décembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
garantie contre les coups, c’est le travail à outrance, le travail
nuit et jour, sans trêve, sans repos, et sans mauvaise humeur.
Les captifs ou captives appartiennent corps et biens à leurs
maîtres et ne peuvent disposer de rien pour leur bien-être
personnel. Leur vie appartient aussi au Maître qui peut la leur
ravir quand bon lui semble. Nombreux sont les captifs ou
captives qui ont été, ainsi, tués, assassinés par leurs maîtres, les
uns pour fainéantise, ô ironie ! Les autres, pour sorcellerie.
Exemple : La mère de Tésylmminte Abderramane, tuée par son
patron Mohamed Nava à Tidjikja pour fainéantise.
Béko, père de la captive Moukhère, demeurant à Tidji-kja ; sa
mère, Temba ; sa sœur, Suilka, tous tués à Tidjikja même par
leurs maîtres, Hassen et Hammoud, pour sorcellerie.
La captivité ne s'éteint qu’à la mort de la victime ou à sa
libération. De père en fils, les captifs sont la propriété de leur
maître et subissent le même sort. Chose du Maître, celui-ci peut
les revendre ad libitum, sans que personne n’ait rien à dire.
Il suffit que l’un des époux soit en état de captivité lors du
mariage pour que l’enfant issu de ce mariage soit également
captif.
Ainsi, les enfants que les Tirailleurs et les Français mêmes ont eus
avec les captives sont des captifs suivant les coutumes barbares,
sauvages des Maures. Voici un exemple frappant que tout le
monde peut toucher du doigt : L’ancien Commandant du Cercle
du Tagant, le Chef de Bataillon Anselme Dubost, fut épris d’une
captive nommée Jéhémil. Qui donc ne convient ici avec Pascal,
que « le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas ! »
De leur alliance naquit un enfant, prénommé Mohamed. Cet
enfant, ayant été reconnu par son père, touche, comme tous les
métis de la Mauritanie, une pension mensuelle de vingt francs
(20 francs) à lui allouée par l’administration.
Eh bien ! malgré son titre de métis issu d’un commandant de
Cercle ayant commandé le Cercle même du Tagant (Tidjikja,
Moudjéria, Tichitt), Mohamed Dubost est resté captif entre les
mains des Maures et subira quand il sera en âge de travailler - il
n’a maintenant que quatre ans - au même titre que les autres
captifs, les tourments réservés aux captifs. Il subira ces
tourments avec la connivence de l’administration représentée
par les affairistes et anciens collègues de son père, cette
administration pour laquelle son père avait sacrifié sa vie, sans
que personne ne puisse intervenir, la colonisation, pour nos
civilisateurs d'aujourd’hui, n’étant qu’une affaire commerciale,
et business is business, comme dit l'Anglais.
Mais l’heure n’est plus de badiner avec la loi. Les captifs n'en
peuvent plus. Ils sont exténués ! Ils sont à bout de force ! Il est
temps de crier aux affairistes entre les mains de qui sont les
destinées de la Mauritanie : « La France d’abord... votre poche
ensuite ! Assez d’affaires dans une question si grave ! ».
L’angoissante question de l’esclavage humain en Mauritanie, la
reconnaissance officielle de ce fléau par l'administration malgré
les lois prohibitives en vigueur et les conséquences désastreuses
qui en découlent au préjudice des victimes n’ont pas été sans
émouvoir, sans indigner certains esprits humanitaires, audacieux
et vigoureux, tels que M.P.K. Assamoï, Médecin auxiliaire à Kiffa.
Dans un rapport officiel, vu et transmis par le Commandant de
Cercle à la Direction du Service de Santé de la Mauritanie à SaintLouis, le Médecin auxiliaire, Assamoï a signalé le danger que
présentent au point de vue sanitaire les errements regrettables
auxquels prête la main le Gouverneur, Chef de la Colonie. »
Extrait de : « Un forfait colonial : l’esclavage en Mauritanie » de
LOUIS HUNKANRIN
« Union libre des peuples libres d’Afrique. Solidarité internationaliste des travailleurs »
Spécial HOMMAGE MARADONA Novembre 2020
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DIEGO ARMANDO MARADONA OU LA GRANDEUR DE LA
REVANCHE DU PAUVRE ET DE L'OPPRIMÉ

Diagne Fodé Roland
l'annonce du décès de ce
footballeur sublime, les
hommages des plus grands
footballeurs encore vivants sont
unanimes : "un jour, j’espère que
nous pourrons jouer au ballon
ensemble dans le ciel" (Pelé),
"exceptionnel et inimitable" (Zidane), "il m'a fait rêver, un génie
éternel, un magicien sans pareil" (Ronaldo), "il nous quitte, mais
ne disparaît pas, Diego est éternel" (Messi) "que l'on soit en
1990, en 2020, ou en 2050, Maradona restera une marque
indélébile... (de) toutes les époques" (Mbappé), "Il venait d'une
autre planète, nous, on était tous derrière, il y a des gens qui ne
meurent jamais"(Eto'o).
On aurait tellement voulu voir ces sportifs, mais aussi
musiciens, cinéastes, peintres, romanciers et autres artistes de
renom suivre sans être exhaustif, en paroles et en actes, les
traces de Maradona, Mohamed Ali, Tommie Smith, John Carlos,
les Ballets Africains, Sory Kouyaté Kandia, Myriam Makeba, A.
Demba Camara-Bembeya Jazz, Salif Keita, Sembène Ousmane,
Ngugi Wa Tchiong'o, Kateb Yacine, Oum Kalthoum, Nâzim
Hikmet, Bertolt Brecht, Picasso, Aragon, Henri Barbusse, Maxime
Gorki, Pablo Neruda, Jack London, etc.
Par exemple, dénonçant la corruption et la gabegie de la
FIFA, complètement sous le contrôle des milliardaires
actionnaires des grandes multinationales impérialistes,
Maradona lançait en 1995, avec Eric Cantona, l’Association
Internationale des Footballeurs Professionnels (AIFP).
Mais au-delà des hommages de ses homologues joueurs,
on sent et voit bien les camps se dessiner entre ceux qui veulent
le réduire au "footballeur hors pair" qu'il a été et ceux qui
associent la vedette et son engagement politique antiimpérialiste du côté des travailleurs et des peuples. Ne cherchez
pas de midi à quatorze heures, les premiers ce sont les
milliardaires, médias et élites politiques étatsuniens et
européens et les seconds ce sont les travailleurs du centre du
capitalisme impérialiste mondialisé et les peuples de la
périphérie opprimée.
Le seul intérêt que les capitalistes impérialistes portent à
ce « gamin en or » qui a fait vibrer les stades de ses prodigieuses
prouesses footballistes à Barcelone puis à Naples, à l'instar de
beaucoup de ces immigrés ou enfants d'immigrés issus des
quartiers populaires des villes européennes ou des minorités
noirs ou hispaniques opprimées aux USA, est l'apologie de la
"réussite individuelle" par le "gain de l'argent" grâce à leur
"physique sportif", leur "musique rythmique".
C'est ainsi que dans ce monde bourgeois où "l'argent fait
l'argent et les fastes décadents de l'argent", le jeune « maître exA
LA FLAMME N°378 04 décembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
football" tombe dans les filets de la "Camorra", cette fraction
maffieuse de la bourgeoisie italienne qui l'intoxique à la cocaïne.
Mais d'abord Dieguito prend le contrepied de l'aliénation
individualiste du dieu argent capitaliste impérialiste à la coupe
du monde 1986 pour venger sa patrie argentine de l'agression
des envahisseurs impérialistes anglais s'emparant par la guerre
en 1982 avec le soutien de tout l'occident impérialiste (USA, UE)
de cette portion de la mère patrie. C'est la "main de Dieu" dont
il déclara ensuite que "c'est comme piquer le portefeuille d'un
riche anglais" avant de conclure "je rêve de marquer un autre but
aux Anglais de la main droite". Ne dit-on pas que c'est à partir de
là que fut institué le contrôle par caméra pour les arbitres ? Mais
les cris d'orfraies des impérialistes sur la supposée triche de
l'aveuglement de l'arbitre fut dix minutes plus tard stoppés net
par l'exploit unique et impérissable de l'alignement par les
dribbles endiablés de la quasi-totalité de l'équipe anglaise du
milieu du terrain jusque dans les filets.
Cette revanche symbolique a été
immortalisée par le film retraçant son
parcours, intitulé "Maradona" du grand
réalisateur Emir Kusturica et la célèbre
chanson de Manu Chao dont le refrain est
« Si j'étais Maradona je serais comme
lui ».
Mais aux yeux des impérialistes ce qui rend impardonnable
Maradona, c'est d'avoir, après y avoir goûté, rejeté le système de
"l'argent roi" en soutenant les luttes de la gauche anti-libérale,
anti-impérialiste et communiste incarnées par Fidel Castro,
Chavez, Evo Morales, Lula, Dilma Rousseff, Rafael Correa, Daniel
Ortega, etc. Maradona a accompagné de son vivant les nouvelles
expériences progressistes de la gauche révolutionnaire SudAméricaine. A la mort de Fidel, il dit: "On m'a annoncé la mort de
celui qui était le plus grand, sans aucun doute. Fidel Castro est
mort. Je suis terriblement triste, parce qu'il était pour moi
comme un second père".
Comme pour narguer ceux dont il disait "dans la vie, on
m'a attaqué de toutes parts", Maradona tatoua même le Che sur
son épaule droite et Fidel Castro sur la jambe droite. Il exprima
dans ses émissions de télé à grand audimat qu' "avec Fidel
Castro, Chavez, Luiz Inacio Lula da Silva et Nestor Kirchner […], je
crois que l’on peut former une bonne alliance contre la pauvreté,
la corruption et rompre la relation filiale avec les États-Unis",
affirmant qu'il avait vécu sa première rencontre avec Chavez,
décédé en 2013, comme "peut-être plus forte qu’une victoire en
Coupe du monde" et se présentait dans les meetings de
campagne électorale de Maduro comme un "soldat" du
successeur de Chavez.
Voilà pourquoi l'immense Fidel Castro
surnomma Maradona « le Che du sport
» et lui écrivit ceci : "Comme LatinoAméricains, nos relations n’ont alors
jamais été aussi étroites. Tu as
triomphé des épreuves les plus
difficiles, comme athlète et jeune
d’origine modeste. (...) Naturellement,
Diego, je n’oublierai jamais l’amitié et le soutien que tu as
toujours apporté à Hugo Chavez, promoteur du sport et de la
révolution d’Amérique latine et des peuples opprimés du
monde".
Maradona a su allier football et conscience antiimpérialiste de classe en arborant fièrement des tee-shirt "stop
Bush", en affichant sa solidarité au peuple martyr de Palestine
contre le sionisme et l'occupation coloniale fasciste israélienne.
Dans sa quête de l'égalité entre tous les humains et tous les
peuples, Maradona avait compris que les "shérifs du monde que
sont ces yankees croient que parce qu'ils ont la plus grande
bombe au monde ils peuvent nous diriger".
Voilà pourquoi les impérialistes font cet amalgame quand
ils disent de lui "qu'il était capable d'incarner le révolutionnaire,
le truand, l'opprimé, le rebelle, l'artiste, le tricheur, le croyant, le
sauveur...". "Truand, tricheur, sauveur" sont des tentatives
vaines pour salir la mémoire de cet opprimé qui a été le rebelle
contre les truands de la mafia capitaliste, le sauveur par
l'artistique "main de dieu" suivi du "but du siècle" et le
révolutionnaire progressiste de gauche qui a utilisé sa notoriété
et a choisi le camp des humbles, des pauvres et du peuple pour
se mettre au service de l'émancipation anti-impérialiste des
peuples, nations, États et pays d'Amérique du Sud et du monde
en brandissant la devise de l'égalité réelle et du droit
imprescriptible des peuples à la souveraineté.
Oui Maradona a été happé un moment par les sirènes de
la mafia du temple italo-européen du capitalisme impérialiste.
Oui un moment il a été un "bandit" piégé par la mafia, mais
comme le montre l’historien britannique Eric Hobsbawm qui a
fait une étude très intéressante du banditisme, il faut distinguer
le banditisme criminogène propre aux exploiteurs capitalistes du
banditisme social qui est au fond "un défi de principe pour l’ordre
établi de la société de classes et pour son fonctionnement
politique, quels que soient les arrangements qu’il trouve en
pratique avec les deux". Les bandits de la seconde catégorie
selon Hobsbawm "partagent les valeurs et les aspirations du
monde paysan et, en tant que hors-la-loi et rebelles, sont
généralement sensibles à ses poussées révolutionnaires".
Maradona est donc à considérer comme à la fois un bandit
d'un bref moment quand il fut le jouet de la mafia et un
révolutionnaire qui a su contrairement s'extraire du
gangstérisme capitaliste pour mettre en avant, comme tout
révolutionnaire digne de ce nom, un projet de société
émancipateur fondé sur l'indépendance, la souveraineté et
l'égalité des peuples.
Il a personnellement triomphé de la misère dans laquelle
l'oppression impérialiste coloniale et néocoloniale plonge les
peuples d'Amérique du Sud, d'Afrique, d'Asie et dans laquelle le
capitalisme-impérialiste est en train de plonger les travailleurs et
les peuples de leurs propres pays impérialistes (USA, UE). Il a
ensuite mis tout son colossal talent d'artiste pour faire rêver
toute une génération de footballeur et pour soutenir les causes
humaines, justes et libératrices.
Merci à jamais Diego Armando Maradona, repose en paix, que
ton exemple inspire d'autres.
28/11/2020
TOURNEE ELECTORALE DU PRESIDENT TALON A GRAND
POPO
e président était attendu à Grand Popo dans l’après-midi du
vendredi 27 novembre 2020. Le carrefour principal est orné Lde portraits géants du président ainsi que des affiches
LA FLAMME N°378 04 décembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 10
indiquant notamment « La commune de Grand-Popo vous
sollicite pour une second mandat ». Des fils étaient tendus le
long de la route internationale dans le but de contenir des
populations qui viendraient saluer le Président. Un groupe de
Zangbéto a été mobilisé pour l’occasion. A l’intérieur de la ville,
la façade du stade en construction est peinte pour attirer
l’attention.
La délégation présidentielle arrive à Grand –Popo après 15h. Pas
de population au rendez-vous. Même les rangs des groupes qui
accompagnent généralement les Zangbéto sont clairsemés. Le
cortège présidentiel s’arrête au carrefour. Le président en
descend et agite la main comme pour saluer une foule
inexistante. IL s’engouffre aussitôt dans sa voiture et quitte la
ville en direction d’Agoué. Il n’a pas daigné entrer dans la ville, ni
se rendre à la Mairie située à deux pas. Il est allé s’enfermer à
l’hôtel de luxe « MILLENIUM CHALENGE » où il a fait réunir les
élus locaux (le maire et son équipe, les CA (Chefs
d’arrondissement) et les Conseillers). Ils ont dû y faire bombance
et conter fleurette pour huiler les rouages de la corruption en
vue de l’élection Présidentielle 2021.
Quant au petit groupe de curieux venus voir le président, la
plupart sont repartis déçus de n’avoir entrevu que l’ombre du
président. Certains prédisaient 10 ans au pouvoir pour Talon
pendant que d’autres lui souhaitaient de mourir au pouvoir sans
la moindre indication sur le moment où surviendrait la mort
attendue.
Ainsi, Talon est venu faire sa campagne électorale auprès des
« grands électeurs » dans un mépris total des populations de
Grand-Popo qui le lui rendent bien.
Un correspondant de la Flamme à Grand Popo.

COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE CAMPAGNE DE LA CSTB DE
L'ALIBORI.
BRAVO AUX TRAVAILLEURS DE LA SANTÉ DE L'ALIBORI
INSPIRE POUR AVOIR CONSPUE Adolphe HOUSSOU.
e 30 novembre 2020, le Comité Départemental de
Campagne de la CSTB a été informé par ses structures de
base que le syndicaliste Adolphe HOUSSOU de la Centrale
des Organisations Syndicales Indépendantes(COSI) fait une
tournée de campagne dans l'Alibori. Dans les communes de
Banikoara et de Malanville où il est passé ce même jour, les
travailleurs, pour avoir été invités sans identité de tutelle
syndicale claire, ont été déçus et mécontents de trouver en face
d’eux un animateur indésirable, un syndicaliste de la COSI, une
des six Centrales progouvernementales. Surpris, ils ont tout juste
supporté de l’écouter sans daigner échanger un seul mot avec
lui. Ainsi, Sieur Adolphe HOUSSOU a été proprement conspue ;
ce qu'il a bien mérité parce que représentant et défendant l'une
des confédérations syndicales ayant trahi les travailleurs de
notre pays.
Et les travailleurs de la Santé ont raison d’avoir conspue Sieur
Adolphe HOUSSOU, car nul n'ignore les conditions exécrables de
vie et de travail du personnel de la Santé depuis l'avènement du
régime de la rupture.
Sur cette base, le Comité Départemental de Campagne de la
CSTB, félicite les travailleurs de la Santé de l'Alibori et les
encourage à mettre en déroute tout autre syndicaliste pro
gouvernemental. Il les invite à redoubler de vigilance et à mieux
s’organiser pour déjouer désormais tous les guets-apens et
circuits de distribution de sous dont ces antitravailleurs ne
tariront pas.
Donc vigilance, vigilance et encore vigilance aux fins de
supprimer tous les circuits susceptibles de favoriser quelque
fraude électorale.
En avant pour la Victoire de la CSTB !
Kandi le 2 décembre 2020
` LE COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE CAMPAGNE DE LA CSTB
ALIBORI

Elections Législatives au Venezuela : Tous ensemble pour
#VamosVenezuela
#ALLEZVENEZUELA.
e 6 décembre 2020, des élections auront lieu au Venezuela
pour choisir les membres du nouveau Parlement national.
Les élections, destinées à élire l'Assemblée Nationale pour
la période 2021-2026, représentent le 25e processus électoral en
20 ans de Révolution, dans une démocratie qui renouvelle tous
ses pouvoirs de façon permanente, par vote populaire.
Au Venezuela, la souveraineté réside intransférablement dans le
peuple, qui l'exerce directement de la manière prévue dans la
Constitution et indirectement par le vote. Ainsi, les élections du
6 décembre représentent la réaffirmation de la vocation
démocratique du peuple vénézuélien et sa profonde conviction
que les différends qui existent peuvent être traités et résolus par
des moyens pacifiques et politiques, dans le cadre de la
Constitution.
Les élections se tiendront dans le contexte d'un pays assiégé par
le blocus criminel imposé par le gouvernement des États-Unis,
c'est pourquoi nous appelons à une Journée Mondiale de Soutien
au Venezuela du 1er au 8 décembre.
Vive la Grande Patrie!
LE VENEZUELA A LE DROIT DE CHOISIR
03 Décembre 2020
Asamblea de los Pueblos
(Assemblée des Peuples)

NORMALISATION DE LA POLITIQUE AMERICAINE AVEC
L’ELECTION DE JOE BIDEN : QUELS INTERETS POUR LES
PEUPLES DU MONDE
oe Biden, depuis quelques semaines a pris les rênes des
Etats-Unis pour les quatre années à venir. Le monde entier
avait le regard tourné vers les Etats-Unis sur les nouveaux
personnages qui auront en charge la gestion de la Maison
Blanche aux côtés Joe BIDEN. En effet l’administration BIDEN
commence à être installée. Qu’observons-nous ?
L
L
J
LA FLAMME N°378 04 décembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 11
« Une femme pour coordonner les services de renseignements,
un latino juif d’origine cubaine pour diriger la sécurité intérieure,
une femme nommée au Trésor, pour la première fois dans
l’histoire des Etats-Unis : Avril Haines, Alejandro Maryorkas et
Janet Yellen ne seront sans doute pas les seuls à incarner une
différence par rapport à la quasi-uniformité du cabinet
Trump …Antony Blinken, nouveau secrétaire d’Etat, était le
numero2 de John Kerry. Ce dernier se voit confier les rênes du
retour des Etats-Unis dans les négociations climatiques. Jake
Sullivan en tant que conseiller à la sécurité nationale, était l’un
des piliers de l’équipe d’Hillary Clinton et personnage en chef du
dossier nucléaire iranien. Avril Haines faisait partie de l’équipe
de sécurité nationale d’Obama à la Maison Blanche, première
femme à devenir numéro 2 de la CIA. L’afro-américaine Linda
Thomas-Greenfield pour représenter Washington aux Nations
Unies a été en charge des affaires africaines au Département
d’Etat au début du mandat d’OBAMA » (Confère François
Clémenceau). « Féminiser, diversifier, peut-être aussi rajeunir,
c’est-à-dire disposer d’un gouvernement qui ressemble à la
société d’un pur point de vue démographique, voilà qui nous
rappelle ce qu’avait voulu inaugurer Barack Obama en arrivant
au pouvoir il y a douze ans … » . Même l’Originaire du Nigeria
Wally Adéyemo Adéwalé nommé au poste de Secrétaire Adjoint
au Trésor par BIDEN dirigeait la Fondation OBAMA.
Comme on le voit, ces personnalités de l’administration BIDEN
étaient toutes dans l’administration Obama. C’est en quelque
sorte la formation d’une administration d’OBAMA bis qui refait
surface. Autrement dit, c’est l’administration et la politique
d’OBAMA interrompues avec la victoire de Trump il y a quatre
ans qui reviennent.
Il s’agit aux dires de bon nombre d’observateurs d’une
normalisation de la politique américaine quelque peu pervertie
par la parenthèse TRUMP.
La plupart des Observateurs conviennent aisément que l’élection
de Joe BIDEN correspond donc à un troisième mandat d’OBAMA.
C’est ce que nous avons souligné déjà par l’article de La Flamme
N° 375 du 13 novembre 2020 « BIDEN élu c’est en réalité un
troisième mandat pour l’ancien Président Barack OBAMA. »
Nous soulignions entre autres ceci que : « Joe BIDEN fut pendant
les deux mandats d’OBAMA (2008-2016) son Vice-Président et
donc assume entièrement son programme et son bilan. - OBAMA
se trouve encore dans la force de l’âge c’est-à-dire à soixante ans
l’année prochaine ; alors que Joe BIDEN quelle que soit sa bonne
volonté a les servitudes liées à son âge avancé, 78 ans. Ce qui
obligera le Président élu à recourir à son ancien Président. Qui
jouera sûrement un rôle de Conseiller Spécial. La volonté de
revanche sur le Président battu TRUMP, qui s’est évertué à
détricoter tous les programmes chers avancés par OBAMA ne
peut qu’amener Joe BIDEN et avec lui, son ancien Colistier à
œuvrer ensemble à retricoter ce que TRUMP a détricoté et à
remettre à l’endroit ce que quatre années de trumpisme a
modifié ».
Les Grands Axes De La Politique d’Obama ne seront-ils pas de
retour ? Il n’y a pas de doute à cela.
Au plan interne : la Politique de protection sociale d’OBAMA dite
« Obama Care » ainsi que d’autres telles que celle concernant
l’homosexualité sera la première à être remise à l’ordre du jour.
Sans oublier un assouplissement dans la politique américaine de
l’immigration.
Avec sa conception de la mondialisation, il est fort probable que
les entreprises américaines rapatriées qui ont permis le recul du
chômage avant Covid-19 soient à nouveau délocalisées. L’emploi
aux Etats-Unis pourrait devenir précaire. Ce qui n’augure pas un
climat social amélioré pour la classe ouvrière américaine
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