PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél. :21 30 03 22 – Site : www.la-flamme.org 

A PROPOS DE LA GREVE DES ENSEIGNANTS :   LE COUPLE YAYI-KOUPAKI A CONDUIT LE PAYS A LA FAILLITE

Depuis le vendredi 24 février 2012, le couple Boni YAYI-Irénée KOUPAKI s’est lancé dans une escalade de provocations envers les corps des enseignants du primaire et du secondaire en grève depuis au moins un mois. Rappelons que début janvier, les contractuels locaux reversés en agents contractuels de l’Etat en grève pour une formation adéquate dans leur carrière sont rejoints fin janvier par l’ensemble des enseignants du primaire et du secondaire pour exiger la jouissance de l’augmentation des indices décidée d’accord parties en août 2011 avec les centrales syndicales. Après avoir fait la sourde oreille pendant plus d’un mois, espérant peut-être que le mouvement s’étiolerait, le couple YAYI-KOUPAKI se lance dans une escalade de provocations faites de dénigrements, d’intimidations et de menaces contre les enseignants en grève. Mais, l’examen des arguments avancés dans ce duo dirigeant confirme que nous avons à faire à un gouvernement de menteurs, d’affameurs et de déprédateurs du pays.

1.- Un pouvoir de mensonge et un gouvernement de menteurs : La première réponse du gouvernement aux grévistes comporte deux mensonges : premièrement, les enseignants ne seraient pas concernés par le décret du 5 août 2011 ; deuxièmement, il y aurait eu un accord dans ce sens avec les responsables des centrales syndicales lors des négociations de juillet ayant précédé la prise du décret. Ces deux mensonges flagrants ont été dénoncés par tous les responsables des centrales syndicales. Ne sachant que faire, KOUPAKI se met à parler de l’esprit du décret. Tout juriste vous dira que l’on peut parler de l’esprit d’une loi, mais pas d’un décret. Par ailleurs, comment des gouvernants qui se disent respectueux d’un Etat de droit peuvent évoquer l’esprit d’un décret pour refuser d’en appliquer la lettre ? ! L’encre de la signature par Boni YAYI d’une charte de gouvernance reposant sur des valeurs morales n’a pas encore séché que le couple YAYI-KOUPAKI est pris en flagrant délit de mensonge. La duperie du pouvoir est d’autant plus écœurante que même avant les négociations du jeudi 23 février, le gouvernement réuni en Conseil des Ministres le 22 février avait décidé des mesures qui seront publiées le vendredi 24 février.

2.- Un pouvoir autocratique et affameur. Ne pouvant plus soutenir que les exigences des enseignants ne sont pas légales, le gouvernement tente de prouver qu’elles ne sont pas légitimes. Et c’est là qu’on assiste à des litanies des soi-disant bienfaits du monarque Boni YAYI aux ingrats sujets enseignants ! YAYI déclare « Ce que j’ai fait à ces enseignants depuis 2006 est trop et ils ne veulent pas le reconnaître ». Mais, Boni YAYI et KOUPAKI oublient de dire que l’inflation a ruiné le pouvoir d’achat des enseignants confrontés à des efforts surhumains devant des classes pléthoriques, obligés d’administrer des programmes d’études, les fameux NPE inadéquats et ruineux. Rien qu’en janvier 2012, les chiffres officiels de l’INSAE indiquent que les prix à la consommation ont augmenté de 5,9%, que le carburant a augmenté de 44%, etc. Comment les enseignants vont-ils compenser ces pertes sèches du pouvoir d’achat ? ! Boni YAYI et Irénée Pascal KOUPAKI n’en ont cure !

3.- Un pouvoir corrompu et déprédateur du bien public. Le dernier argument avancé par le duo YAYI-KOUPAKI, c’est que le pays est ruiné et n’a pas de moyens de satisfaire des revendications salariales ni des enseignants, ni d’aucune autre catégorie jusqu’à la fin de son mandat en 2016. Alors, les enseignants et les travailleurs devront-ils accepter les bras croisés, le ventre creux voir se dégrader leurs conditions de vie et celles de leurs familles ? De la part du pouvoir, il s’agit là d’un aveu de faillite. Alors, les questions qui viennent aussitôt à l’esprit sont les suivantes : Qui sont les premiers responsables de la ruine du pays ? Qui sont ceux qui ont pillé les ressources du pays ? Qui sont les auteurs des scandales CEN-SAD, Machines Agricoles, Avion présidentiel, Route Allada-Savi, ICC-Services ? Qui sont ceux qui ont refusé de publier les audits de la gestion des entreprises et administrations publiques, et qui continuent de refuser tout contrôle de la gestion du bien public par les travailleurs et les usagers ? Qui a aggravé le règne de l’impunité et du tripatouillage ? N’est-ce pas le duo YAYI-KOUPAKI au pouvoir depuis 2006 ?

De façon claire et évidente, on a à faire à un pouvoir corrompu qui a fait faillite, qui est dépassé et qui veut réduire par des mensonges, des intimidations et menaces les travailleurs et le peuple à la famine et au silence. Le Parti Communiste du Bénin dénonce, par conséquent, les actes provocateurs du duo YAYI-KOUPAKI envers les enseignants. Il les appelle, dans la lutte pour leur formation adéquate et la sauvegarde de leur pouvoir d’achat, à réfléchir aux voies et moyens de contribuer au sein du peuple et avec lui à débarrasser le pays d’un pouvoir autocratique, corrompu, provocateur et affameur qui a ruiné l’école, le pays et les hommes du peuple.

Cotonou, le 29 février 2012

Le Parti Communiste du Bénin