Multiplication des soulèvements populaires
Les peuples s’insurgent contre la gouvernance autocratique de Talon


Depuis quelques moments, des protestations diverses s’observent dans plusieurs régions se notre pays contre les actes de barbarie du pouvoir de Patrice Talon. Les masses populaires affamées, dépassées et indignées par les événements manifestent et rejettent la gouvernance actuelle du pouvoir dont les mesures s’attaquent à la quiétude et à la libre circulation des biens et des personnes.


Ainsi, on assiste à la résistance effrénée de la population face à la répression répétée et sanglante des agents de la police républicaine dans le cadre du code de la route, du port de casque obligatoire. Le lundi 15 avril 2024, dans la ville de Natitingou, la police républicaine pourchasse, arrête et bastonne à sang le jeune Noussi N’Dah en raison du non port de casque. Il n’était même pas dans la circulation. Le charpentier Moïse BADJAGOU surprend la scène. Révolté, il alerte l’opinion nationale à l’aide d’une vidéo qu’il a réalisée. Il prend ainsi en flagrant délit les policiers. La police le fait arrêter pour production illégale de vidéo pour le présenter au Procureur de la République. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La population de la ville de Natitingou se soulève pour exiger la libération du charpentier et de la victime. La police charge et disperse à coup de gaz lacrymogènes. Les manifestants en colère et furieux à cause du forfait sur Noussi déclarent : « On ne porte pas de casque ; enlever vos casques ; il n’y a pas de casque ; ça va chauffer maintenant…vous êtes libérés aujourd’hui ». Face à la colère et à l’effervescence, la police sollicite le renfort et l’appui des agents des autres commissariats du département. Les manifestations n’ont pas faibli jusqu’à la mise en liberté du jeune Noussi N’Dah.
Signalons qu’en dehors des citoyens qui condamnent la barbarie de la police partout sur toute l’étendue du territoire national, on a entendu des agents des forces de défense et de sécurité décliner leur identité et condamner les actes de sauvagerie de la part de leurs collègues de la police; ils appellent la population à se défendre vaillamment contre les exactions par zèle démesuré des agents de police et interpellent le DGPR Soumaîla YAYA. Par rapport à l’arrestation du dénonciateur par vidéo de la torture physique sur un citoyen, l’un d’eux éclate: « Cette arrestation est illégale, c’est une scène publique …Alors, allez arrêter tous ceux qui ont regardé la scène…Je ne vois pas ce qui justifie son arrestation. C’est un abus d’autorité et cela n’est pas tolérable. Je le dis haut et fort, ce n’est pas acceptable…Je m’insurge contre un tel comportement… C’est une insulte à notre corporation…Le mauvais comportement de ces agents, ça nous éclabousse tous et je ne pourrais me taire face à un tel débordement d’autorité, le jeune Moïse BADJAGOU doit être immédiatement relâché… ».


Un autre agent indigné par les actes de répression à Natitingou déclare: « Tabasser avec les bottes tel que ça s’est passé à Natitingou, je demande à Soumaïla YAYA … de dire à tous ses éléments de faire attention… sinon sincèrement ce que nous entendons en ville…Nous-mêmes qui sommes d’autres corps, on n’est pas épargné… Il faut que cette brimade cesse…Donc, nous-mêmes qui sommes de même corps, nous n’allons pas vous pardonner après…La honte du lézard est faite pour le margouillat ; la douleur du lézard est faite pour le margouillat. Quand tous sont couchés sur le ventre, on ne sait pas qui a les maux de ventre ou qui n’a pas les maux de ventre…C’est un appel d’attention à Soumaïla YAYA … J’appelle à son attention de faire rengainer la police pour faire le travail comme cela se doit, et non de brimer la population…ça va susciter la toile et nous allons supporter cette population…»


Le mercredi 17 avril 2024 dans la nuit, un habitant d’Ekpè décède des suites des bastonnades des agents de la police républicaine ; il s’est en suivi un soulèvement de la population. Les rues ont été barricadées, des pneus sont incendiés. Il a fallu l’appui des éléments de l’armée pour que le calme revienne.


Dans le même sens des protestions et dénonciations, on entend dans certaines langues nationales notamment en goun des appels à la marche contre les tueries, les lois scélérates, les souffrances, la faim planifiée, les arrestations et détentions arbitraires, les exils sous le pouvoir de Talon. Ces appels écrits ou en audio «… demandent aux citoyens victimes de la mal gouvernance de Talon de s’apprêter à des actions de grande envergure, d’héroïsme pour qu’on se libère des mains de la dictature de Talon ». Ils ironisent même « …demain tu vas uriner, faire les toilettes dans ta propre maison et on dira de payer tout comme si on se trouve à l’époque des négriers, des colonisateurs » ; « Si les gens ne se lèvent pas pour la fin de la dictature de Talon, le pire arrive et ça sera trop tard. La répression n’épargne ni les soutiens de la mouvance ni ceux de l’opposition…Tant qu’on ne se lèvera pas pour chasser Talon, la frontière du Niger sera toujours fermée et le port sera toujours en berne. Il n’est pas question de croiser les bras et que Talon nous rende la vie impossible... ».


Tout le monde se rend compte que le peuple de plus en plus rejette par des actions insurrectionnelles, les mesures liberticides, la répression en cours sous le pouvoir de Talon. Toutes ces manifestations et appels aux actions indiquent le degré d’éveil des masses populaires qui veulent en découdre avec le pouvoir de la rupture pour un autre pouvoir qui va satisfaire leurs aspirations à la liberté et mettre fin à la faim, à la cherté de la vie.

C’est la preuve que les peuples veulent une autre gouvernance ; une gouvernance de patriotisme, de démocratie et de probité qui traduise leurs aspirations profondes en actes concrets afin que notre pays soit lavé de la honte, de l’humiliation, de la faim, des dérives liberticides dans lesquelles le pouvoir de Talon le plonge. Le peuple souverain montre dans les actes qu’il a le droit à l’information, à la protection et s’insurge contre une gouvernance qui piétine ses droits légitimes et bafoue sa dignité.


Afi Tossou

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