Cotonou, le 12 mars 2011

Philippe T. NOUDJENOUME

1er Secrétaire du PCB

Candidat aux Elections présidentielles 2011.

 

DECLARATION A PROPOS  DU SCRUTIN DU 13 MARS 2011

Passant outre les protestations des travailleurs, des jeunes et de leurs organisations, ainsi que des appels au report des organisations de défense des droits humains et de la majorité des candidats officiellement retenus, le pouvoir de Boni YAYI et ses alliés de la Cour Constitutionnelle et de la CENA, avec le soutien des anciens présidents ZINSOU et KEREKOU et des représentants des puissances étrangères ont maintenu le 1er tour des élections présidentielles au 13 mars 2011. Mais tout citoyen et tout observateur honnête savent que les présentes élections constituent une caricature, une imposture, un parjure destiné à opérer un hold-up électoral. Tenez

 

-          Il n’y a pas, au jour d’aujourd’hui, une liste connue des électeurs ni des centres et des bureaux de vote ;

-          Des centaines de milliers de citoyens sont toujours privés de leur droit de vote, exclus par une LEPI truquée et tronquée, dont personne autre que ses concepteurs et receleurs ne connaît le contenu ;

-          Personne ne pourra contrôler le nombre d’inscrits et de votants, laissé au seul gré des parrains du système.

La Cour Constitutionnelle couvre toutes ces forfaitures sans égard à la Constitution, sans parler de celles commises directement par elle-même comme mon invalidation arbitraire et inique. En conclusion, notre pays est conduit devant un autre scandale, un scandale électoral qui vient s’ajouter aux nombreux et récurrents scandales financiers, sécuritaires, éthique perpétrés par le pouvoir de Boni YAYI.

Le 13 mars, il s’agit d’élections frauduleuses sous tous les aspects, préparées au profit d’un homme. Mon Parti, le PCB, a fort justement appelé le peuple à ne pas participer à cette parodie d’élection, à la boycotter. Il est évident, et nous devons tous le retenir, que le Président et le pouvoir qui sortiront de cet imbroglio, de cette ignominie qui couvre tous les Béninois de honte, n’ont et ne peuvent se prévaloir d’aucune légitimité.

Désormais c’est donc l’illégitimité et l’illégalité au pouvoir dans notre pays, à commencer par la Cour Constitutionnelle, l’actuel et le prochain Président de la République. Le Parlement à venir, en remplacement de l’ombre de parlement qui s’achève, ne vaudra pas mieux, d’une part à cause des mêmes conditions d’élection et d’autre part de l’incapacité prouvée des parlements connus dans le pays à défendre les intérêts du peuple et à aller à l’encontre des politiques antipopulaires du Président. Même avec une majorité acquise, l’opposition parlementaire actuelle n’a pu, au sommet, empêcher Boni YAYI d’accomplir ses dessins funestes de pillage, de bradage des ressources nationales, d’organisation des élections truquées, législatives, municipales et maintenant présidentielles.

Cette opposition des partis de la haute bourgeoisie par ses hésitations, ses calculs égoïstes, ses calomnies à l’encontre du PCB et des révolutionnaires n’a pu, non plus à la base, aider les travailleurs et le peuple à accomplir leurs aspirations ; mais au contraire, les luttes autonomes et vigoureuses contre l’arbitraire, l’analphabétisme, le pillage et le bradage des ressources nationales sont perçues par elle comme allant contre ses intérêts.

Notre pays, déjà tourmenté par 50 ans de stagnation depuis l’indépendance et 20 ans d’enlisement dans la corruption sous le Renouveau, a perdu le reste du peu d’acquis des luttes de 1989-1990, à savoir, les libertés politiques véritables, la dignité et la fierté. A la faim et la misère s’ajoutent désormais l’humiliation et la honte.

Le problème immédiat posé devant nous par l’histoire et la situation présente est la conquête par le peuple de sa dignité pour un Gouvernement capable d’organiser des élections crédibles. Ce problème ne se résout que par une seule voie, la Révolution, une révolution populaire que les peuples de Tunisie et d’Egypte viennent magistralement de restaurer à la face du monde entier. Seule la Révolution peut nous sauver, peut fonder le pouvoir des travailleurs et des peuples avec un Gouvernement de Salut National de Transition en vue des élections libres, transparentes et crédibles.

J’appelle les travailleurs, la jeunesse et leurs organisations à poursuivre et intensifier leurs combats pour ce but.

Je les appelle à prendre part à une Conférence publique que je donne le mardi 15 mars 2011 au CPA à 15 heures précises.

signature illisible

Philippe NOUDJENOUME