DECLARATION A PROPOS DES COURANTS POLITIQUES

ET DES HOMMES PRETENDANT A LA DIRECTION DU PAYS

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 Il est désormais reconnu de tous les acteurs et observateurs de la vie politique et sociale au Bénin que notre pays est en déconfiture sur tous les plans économique, politique, social et, enfin moral.

La misère sévit plus que jamais ; plus de sept béninois sur dix disposent de moins de mille francs par jour pour vivre. L’Ecole est en ruine. Les résultats des examens de fin d’année indiquent que deux élèves sur trois ont échoué au Bac, plus de la moitié au BEPC, près du tiers au CEPE. Les efforts et sacrifices de ces parents ont été donc anéantis et l’année scolaire est blanche pour plus de la moitié des élèves et parents de ce pays.

 

Le pouvoir d’Etat patauge dans des scandales à répétition, éclaboussant jusqu’au Chef de l’Etat dont la majorité des députés demande la poursuite devant la Haute Cour de Justice. Dans ses tentatives de défense, Boni YAYI, tout en refusant de publier les audits réclamés  par les travailleurs, à son tour, sort des dossiers à scandales de ses adversaires politiques hauts-bourgeois des pouvoirs précédents, demandant la poursuite de certains devant la haute cour de justice ou à d’autres de se mettre à la disposition de la justice ordinaire pour répondre de leurs forfaits. Les travailleurs et les peuples se voient confirmés, non plus par des rumeurs, mais par des révélations des propres gouvernants au parlement ou à la tête de l’Etat que le pays est en otage dans les mains des déprédateurs de la pire espèce. Nous assistons non pas seulement à une crise du pouvoir mais, à une crise profonde du régime instauré au Bénin en 1990.

L’affaire ICC-Services indique la déchéance morale dans laquelle est entraînée la population par les pratiques nauséeuses instaurées et développées par les hauts-bourgeois au sommet de l’Etat. L’impunité des crimes économiques, le népotisme dans l’administration avec des nominations et mutations partisanes et/ou l’attribution des marchés d’Etat aux plus offrants en matière de ristournes ont conduit, au-delà de la frustration, à une démotivation au travail bien accompli et à la recherche du gain non mérité. La recherche du gain facile n’a donc point sa source dans le peuple mais, au sein de la pratique des dirigeants au sommet de l’Etat depuis 1990, pratique poursuive et accentuée par Boni YAYI. Les cuillères d’hier avec lesquelles Bruno AMOUSSOU a avoué que lui et ses pairs puisaient inconsidérément dans la marmite commune pour leur propre et seul compte ont conduit à la louche de Boni YAYI.

Le peu de libertés conquises en 1990 est menacé : la presse est confisquée par le pouvoir et les groupes d’intérêts mafieux, les menaces d’assassinats politiques sont proférées par le Chef de l’Etat lui-même. Un fonctionnaire du Ministère de l’Economie et des Finances est porté disparu depuis le mardi 17 août 2010 sans que les autorités chargées de la sécurité ne lèvent le petit doigt pendant que des appels à la population dans des communiqués publics sont lancés par le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité contre les auteurs de graffitis. Ainsi donc, la vie des hommes, des travailleurs, de la jeunesse, du peuple n’intéresse point le pouvoir de Boni YAYI mais, uniquement son maintien au pouvoir.

En conclusion, le pays est bloqué, l’avenir hypothéqué.

            Les journaux nous apprennent qu’une centaine d’enseignants ont signé une pétition exigeant la démission de leur recteur à Parakou. Les syndicats des agents des services de santé publique ont renouvelé et poursuivent des grèves pour l’obtention des droits acquis. Ils interpellent leur ministre. Des interpellations d’autorités à rendre compte de leur gestion aux travailleurs ont cours ailleurs, comme à Bénin Télécom ou au ministère des mines et de l’énergie. Les agents de l’administration centrale des finances, face à la désinvolture inhumaine et la démission des autorités dans la recherche de leur collègue porté disparu entament une série d’actions de protestation.

            Déjà plus tôt, les centrales syndicales ont exigé l’arrêt des négociations avec le FMI, l’arrêt des privatisations et ont renouvelé ces exigences lors de la dernière session du Comité permanent de négociation. Elles dénoncent les scandales dans lesquels patauge le pouvoir de Boni Yayi. Une centrale syndicale, la CSTB, annonce à son congrès, désirer et vouloir faire la révolution afin de libérer la voie à la satisfaction des revendications des travailleurs et aux aspirations du peuple. Des jeunes, exclus des moyens officiels d’expression, redécouvrent les vieilles méthodes légales et couvrent les murs de graffiti contre le pouvoir.

            Il ressort nettement de ces quelques éléments que non seulement la question du pouvoir est posée, non pas seulement à cause ou à l’approche des élections, mais par les aspirations et la recherche de rapports nouveaux entre les travailleurs, les peuples et leurs dirigeants.

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 Pour répondre à ces sommations, des partis et groupes de partis avancent des alternatives. Au jour d’aujourd’hui, nous pouvons en déterminer principalement cinq :

- Il y a d’abord les partis de la mouvance présidentielle qui œuvrent pour reconduire Boni YAYI au pouvoir. L’échec du changement est si criard que Boni YAYI lui-même est poussé à parler maintenant de refondation. La mouvance présidentielle avec ses ministres d’Etat KOUPAKI et N’DOURO, ses pions dans les institutions comme Robert DOSSOU à la Cour Constitutionnelle compte sur les élections de 2011 pour lesquelles elle a  amassé des trésors de guerre et des moyens de fraude pour proclamer Boni YAYI gagnant et imposer sa victoire au risque d’une guerre civile réactionnaire.

- Le deuxième groupe est constitué par l’Union fait la Nation. Il est composé principalement des dirigeants de partis ayant géré le pouvoir avec KEREKOU II et III dans la période de 1996-2006 auxquels s’ajoute la Renaissance du Bénin. Il s’agit donc d’un regroupement des principaux partis au pouvoir depuis 1990 dont la faillite a facilité l’avènement au pouvoir de Boni YAYI en 2006. Sur la base de la dénonciation de non tenue de ‘promesses’ à eux faites par Boni YAYI, promesses dont la teneur n’a jamais été révélée au peuple, les partisans de l’Union fait la Nation ont désigné un candidat à la succession de Boni YAYI en la personne de Adrien HOUNGBEDJI.

- Le troisième groupe est celui de partis et d’hommes constitués en coalition autour de Abdoulaye Bio TCHANE. Il s’agit généralement de chefs de partis régionaux ou d’éléments de la couche supérieure de la petite-bourgeoisie intellectuelle qui ont honte d’adhérer à la vieille garde de l’Union fait la Nation mais, qui ont créé avec elle un Cadre dit de Concertation pour la Sauvegarde de la Démocratie. Ici, on retrouve les partis de Sylvain AKINDES, de Wallis ZOUMAROU ainsi que des responsables ‘déçus’ du Changement.

-Le quatrième groupe est celui de Pierre OSHO qui compte sur la récupération du réseau de KEREKOU.

-Enfin, il y a le courant révolutionnaire démocratique et patriotique représenté par Philippe NOUDJENOUME qui a appelé, dans une ‘Adresse au peuple du Bénin’ et, en particulier, aux Responsables d’Organisations patriotiques des Travailleurs, des Jeunesses, de Femmes, d’Artisans et de paysans progressistes à se lever pou sauver la patrie.

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 On peut observer que les quatre premiers groupes représentent les courants et les hommes qui ont participé à la gestion du pouvoir depuis 1990 voire plus tôt et qui ont conduit le pays à la ruine économique, politique et morale actuelle. Les promesses de la conférence de 1990 où le pouvoir a été arraché aux travailleurs et aux comités de combat se sont révélées effectivement comme un marché de dupes. Il est également remarquable que ces quatre groupes ne proposent rien de nouveau et de différent par rapport au système actuel. Il n’avance même pas explicitement de programme.

- Boni YAYI parle de refondation tout en enfonçant chaque jour le pays dans la misère et la honte.

- L’Union fait la Nation a désigné son candidat, Adrien HOUNGBEDJI sans avoir au préalable indiqué un programme. La logique n’aurait-elle pas été qu’il faille d’abord élaborer et publier un programme sur la base duquel on désignerait celui qui serait le mieux pour l’appliquer ? Mais, les Bruno AMOUSSOU, SOGLO, FAGBOHOUN, SEHOUETO et autre Adrien HOUNGBEDJI montrent qu’ils ne sont pas à une duperie près pour parvenir au pouvoir.

- Il en est de même du groupe dit ABT qui propose un homme sans aucun  programme, un homme dont on ne connaît aucune idée politique précise sur aucun sujet mais, uniquement la pratique dans les instances de la haute finance internationale. Le groupe ABT demande en quelque sorte de renouveler avec BIO TCHANE l’expérience de Boni YAYI dont le parcours ressemble au sien.

- Le groupe autour de Pierre OSHO n’avance non plus aucun programme, ne clame comme base programmatique que sa fidélité à KEREKOU et sa gestion au ministère de la défense nationale.

En bref, tous les groupes de la haute-bourgeoisie n’avancent pas de programme explicite.

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Mais, leurs attitudes de silence face aux grands problèmes qui préoccupent les travailleurs et leurs organisations indiquent éloquemment les bases de leurs programmes explicites. Il faut savoir derrière leur silence lire leur véritable position pour ne pas se laisser dire demain que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient.

Boni YAYI s’est montré et se montre sourd à toutes les exigences des travailleurs et des peuples tendant à la souveraineté de notre pays, à la lutte efficace contre la corruption, à la garantie des libertés, à l’unité des peuples. Au contraire, il démontre chaque jour sa nature d’essence fasciste, de tyran, d’organisateur de la corruption au sommet de l’Etat, prêt à brader les entreprises stratégiques comme Bénin Télécom aux groupes monopolistes français Bolloré et Bouygues afin de s’assurer leur soutien pour sa réélection. Son alternative à la banqueroute financière dans laquelle il a conduit le pays consiste au renforcement de la tutelle du FMI. Les producteurs nationaux sont piétinés au profit des groupes étrangers. Il prépare rageusement tous les moyens de la fraude afin de se proclamer vainqueur aux prochaines élections. Il fait traquer ses adversaires politiques, interdire leurs réunions, proférer des menaces à peine voilées d’assassinat. Il a cautionné la plus vaste escroquerie de l’histoire du pays, l’affaire ICC-Services, et veut rejeter la responsabilité sur d’autres. Boni YAYI doit être chassé du pouvoir et sa réélection sera, à n’en pas douter, un malheur pour les travailleurs, les peuples et le pays.

Les trois autres groupes, UN, ABT et OSHO, veulent le départ de Boni YAYI. Ils dénoncent ses atteintes aux libertés  formelles, dénoncent les scandales notamment à travers leurs partisans au parlement. Ils sont à la base de la procédure de poursuite devant la Haute Cour de Justice. La méthode qu’ils préconisent pour ce départ reste officiellement la préparation des élections de 2011 même s’ils recherchent des d’autres voies y compris des coups d’Etat pour le faire plus tôt mais, des voies autres que celles impliquant la force et la participation directe des travailleurs et des peuples. Ils redoutent cette force et cette participation directe car ils veulent une république des milliardaires, une ploutocratie où les travailleurs et les peuples ne seront sollicités que pour mettre tous les cinq ans un bulletin dans l’urne et les laisseront piller tranquillement après. C’est pour cela qu’ils se taisent sur les sujets brûlants qui préoccupent les travailleurs et les masses populaires.

Ni UN, ni ABT, ni OSHO ne disent rien en ce qui concerne la suppression des N P E demandée par la majorité des parents d’élèves, rien en ce qui concerne l’instruction à travers les langues nationales, la reconnaissance des rois et notables en tant que juges locaux, des groupes de chasseurs en tant que force de sécurité. Ni UN, ni ABT, ni OSHO ne disent rien de concret en tant que mesure populaire pour une lutte efficace contre la mauvaise gestion alors que toutes les structures lourdes et coûteuses au sommet se sont montrées inefficaces dans ce combat. Pour la garantie des libertés aux travailleurs, aucun d’eux n’appelle au jugement des auteurs de violations de ces libertés. Or, on sait qu’un droit, sans répression de ses violateurs n’est qu’un leurre.

Les quatre centrales syndicales représentant plus de 90% des salariés demandent l’arrêt des négociations avec le FMI, l’arrêt de la privatisation de Bénin Télécom et d’autres entreprises stratégiques, la publication des audits. Ni UN, ni BIO TCHANE et son groupe, ni OSHO ne disent rien en ce qui concerne ces exigences expresses des travailleurs.

Se basant sur leurs expériences et les exigences passées, des travailleurs veulent l’élection et la révocabilité des DG, le droit de contrôle de leur gestion en Assemblées Générales et par leurs comités. Disons à ce propos qu’il n’y a là rien de ‘populiste’. Pour la gestion des entreprises privées constituées en sociétés par actions, l’Assemblée Générale des actionnaires (A G) élit un Conseil d’Administration (C A) ; lequel élit (on dit nomme pour bien souligner l’acte de pouvoir et préserver le secret des délibérations) le Directeur Général dont la gestion est contrôlée et suivie par ce C A et sanctionnée par l’A G. Pourquoi donc ce modèle qui fait ses preuves ne peut-il pas être adapté à l’administration et l’entreprise publiques par délégation à l’ensemble des travailleurs et usagers de l’entreprise et/ou de l’administration publiques concernées ? Ce qui est sûr, c’est que les travailleurs sont les mieux placés et les plus intéressés pour détecter les méandres de détournements, sonner l’alerte et prendre des mesures si le pouvoir était en leurs mains. Ce qui est sûr, c’est que les travailleurs apprendront à désigner les plus méritants et l’exercice du droit de contrôle et de destitution évitera les exemples du genre des recteurs AWANOU et consorts.

Au total, les groupes de hauts-bourgeois, l’UN avec HOUNGBEDJI, ABT avec BIO TCHANE et celui de Pierre OSHO n’adhèrent pas aux exigences fondamentales des travailleurs pour leur émancipation et  celle du pays. Ils restent attachés au système qu’ils avaient eu à gérer et leur objectif est de récupérer le ‘le gâteau’ à partager au service des puissances étrangères.

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 La critique des groupes politiques et des hommes par le Parti  Communiste s’appuie ainsi qu’on vient de le faire sur leurs pratiques sociales, reflet de leurs convictions politiques et de leurs programmes réels. Les alliances de combat qu’il appelle et qu’il initie se font ainsi toujours sur la base de programme explicite dans la délimitation et le respect de la personnalité des contractants. C’est ainsi qu’en 1983, lorsque pointait déjà la catastrophe à laquelle l’autocratie conduisait le pays, le Parti Communiste avait appelé le PRPB d’alors ainsi que tous les groupes informels de démocrates à s’unir pour éviter au peuple la catastrophe avec un programme précis autour de points essentiels ci-après : la liberté immédiate aux peuples et le contrôle de la production aux mains des travailleurs. KEREKOU fit la sourde oreille et accentua la répression des révolutionnaires. Lorsque la catastrophe survint en 1988 effectivement et qu’il était clair pour tous qu’il fallait renverser l’autocratie, le Parti Communiste a appelé à une large alliance. Ce qui fut fait avec la Convention du Peuple, initiatrice des combats qui ont renversé KEREKOU. Lorsque SOGLO avec la Renaissance du Bénin, épuisé par les luttes des travailleurs et menacé par le clan pro-impérialiste français coalisé contre lui proposa au Parti Communiste une alliance, le Parti Communiste prit soin d’avancer publiquement un programme ayant pour but de dessoucher les racines de la barbarie autocratique et de l’impunité. Enfin en 2006, le Parti élabora en alliance avec toutes les forces de la démocratie révolutionnaire un programme d’urgence qu’il proposa à tous les candidats aux élections présidentielles en prenant soin de combattre le renouvellement de KERKOU au pouvoir et de soutenir les travailleurs dans ce combat.

Le Parti Communiste se bat et propose des alliances toujours selon un programme. Sur la base de ce critère, le Parti Communiste observe que, par son ‘Adresse au Peuple à se lever pour chasser Boni YAYI et sauver la patrie’, Philippe NOUDJENOUME respecte les clauses d’une demande d’alliance. Le programme immédiat qu’il pense urgent d’appliquer aussitôt le pouvoir de Boni YAYI renversé y est bien indiqué. La voie souhaitable pour y parvenir étant le soulèvement populaire par tous ceux et toutes celles qui veulent le départ immédiat de Boni YAYI pour un autre régime politique. Il indique clairement ce régime politique : il veut un ‘Gouvernement des travailleurs et des peuples, c’est-à-dire un gouvernement qui exécute les revendications des travailleurs et des peuples et respecte les instructions qu’ils donnent’. Les mesures immédiates prennent en compte toutes les exigences expresses actuelles patriotiques et démocratiques des travailleurs et permettent de promouvoir la probité, de libérer les énergies, de soutenir les producteurs et entrepreneurs nationaux, de mettre fin à l’injustice et l’iniquité à la base des frustrations et de la démotivation des travailleurs par le pouvoir aux travailleurs eux-mêmes, de renforcer l’unité des peuples avec la large autonomie autour des mêmes valeurs essentielles.

C’est pourquoi le Parti Communiste du Bénin non seulement soutient cette adresse mais, appelle ici solennellement à une alliance patriotique et démocratique les organisations patriotiques et démocratiques des travailleurs et des peuples (Comités et syndicats de travailleurs, partis, organisations d’artisans, de commerçants, d’employeurs patriotes, groupes et cercles d’intellectuels, comités d’intellectuels traditionnels) prêtes à se battre tout de suite pour chasser Boni YAYI du pouvoir et instaurer un pouvoir aux mains des travailleurs et du peuple dans une nouvelle République, une République Démocratique Indépendante et Moderne.

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Le Parti Communiste du Bénin anciennement Parti Communiste du Dahomey a combattu en théorie le Parti-Etat et s’en est démasqué dans sa pratique quotidienne. C’est ainsi que dès le départ dans son programme, il est indiqué que les Dg des unités de production publique doivent être élus et non nommés sur une base partisane. Le Parti a adopté et défend le marxisme-léninisme pour lui en tant que méthode d’analyse des faits sociaux et politiques sur la base de quoi il tire des conclusions et propose des alternatives. Il n’impose pas et n’entend pas imposer cette doctrine comme idéologie à des alliés. Evidemment, il encourage et aide tous ceux qui continuellement convaincus des conclusions de ses analyses voudraient adopter la méthode à le faire. Mais, l’alliance entre combattants se base sur un programme d’action et dans le combat pour son triomphe et sa mise en œuvre.

De même, le Parti  Communiste du Bénin mène la polémique politique et soutient la critique envers les autres groupes politiques et sociaux. La critique ne peut être interprétée comme un déni du droit d’expression que par ceux qui pensent que leurs points de vue constituent des paroles d’évangile et qui, comme Boni YAYI, se considèrent comme le Bon Dieu sur terre. Le P C B aurait même souhaité que ceux qui s’offusquent des critiques de leurs pratiques et vues politiques non seulement répondent mais mieux, nous prouvent par leurs pratiques ultérieures que nous avions eu tort. Nous aurions souhaité, par exemple, que les chefs socialistes petits-bourgeois populaires que l’on avait critiqués comme opportunistes sous l’autocratie nous prouvent qu’ils étaient irrémédiablement opposés à l’autocratie et à ses crimes.  Mais, hélas ! La pratique nous a donné raison et on les a vus presque tous se jeter dans les bras des sinistres ZINSOU et KEREKOU en 1996 ! ! !

C’est dire que l’alliance entre groupes différents pour une cause commune n’exclut pas les critiques réciproques sur la base des faits ! ! ! L’alliance n’exclut pas l’autonomie, ni les initiatives, ni l’expression de la personnalité de chaque organisation en dehors des limites de la plate-forme commune. C’est ainsi que nous comprenons, par exemple, l’alliance entre l’ANC, la COSATU et le Parti Communiste d’Afrique du Sud pour le renversement du régime d’apartheid et la prisse du pouvoir par les forces anti-racistes. Cette alliance n’exclut pas les initiatives de l’ANC, ni de la COSATU, ni du Parti  Communiste de l’Afrique du Sud qui nous a fait l’honneur d’inviter notre Parti, le PCB au Forum sur la démocratie en Afrique organisé par lui les 19, 20 et 21 août dernier à Johannesburg. Cette alliance n’empêche pas les syndicats de base de la COSATU, ni la COSATU elle-même de poursuivre les combats et des grèves pour la satisfaction de leurs revendications. Mais, cette alliance a permis le renversement de l’apartheid, le contrôle du gouvernement par les travailleurs. C’est ainsi que Tabo MBEKI a été destitué pour ses dérives jugées trop libérales. C’est un tel genre d’alliance que le PCB propose aux confédérations syndicales, à toutes les forces progressistes qui veulent que le pouvoir revienne aux travailleurs et aux masses populaires à travers leurs organisations et comités et qui sont prêtes à se jeter dans les combats pour chasser tout de suite Boni YAYI, conquérir l’émancipation des peuples et restaurer l’espoir et la dignité de ce pays.

Au vu de la nature des élections chez nous aujourd’hui, cette voie ne peut être que la voie du soulèvement populaire que l’on sait la plus démocratique, car exprimant l’opinion et la participation directe des couches les plus large à la direction des affaires d’Etat. A l’heure actuelle, compte tenue de la nature des élections qui sont toujours truquées au Bénin, les élections de 2011 aboutiront soit à la reconduction de Boni YAYI qui fera tout pour se proclamer vainqueur, soit à l’arrivée au pouvoir de l’un de ceux-là - HOUNGBEDJI, BIO TCHANE, Pierre OSHO - que l’on sait ne pouvoir rien apporter de nouveau et de mieux aux travailleurs et au pays.

Un putsch militaire n’est pas non plus la solution puisque l’expérience montre que le putschiste entend toujours imposer par la force des armes ses points de vue au peuple.

Seul l’effort du peuple et notamment celui des travailleurs et de leurs organisations à ne plus laisser leur sort dans les mains d’un aventurier ou des hauts-bourgeois corrompus permettra d’entraîner les autres couches populaires et de sauver le pays.

A bas le pouvoir failli de Boni YAYI !

Non à la République des milliardaires !

Vive le pouvoir des travailleurs et des peuples !

Vive l’unité des forces patriotiques et démocratiques du Bénin !

En avant pour une République Démocratique Indépendante et Moderne !

                                                                                  Cotonou, le 31 août 2010

                                                                               Le Parti Communiste du Bénin