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Rejet des bases militaires françaises en Afrique
Grandes manifestations populaires au Niger


Le dimanche 18 septembre 2022, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les rues de Niamey et de Dosso. A Niamey, la marche s’est terminée par un meeting devant le siège de l’Assemblée nationale. Les mots d’ordre inscrits sur les pancartes et les slogans qui ont résonné tout au long de l’immense manifestation traduisent à suffisance les intentions des manifestants. On peut lire entre autres sur les pancartes et banderoles : A bas la France!, Barkhane, Dehors!, Dégage l’armée coloniale criminelle!, Nous exigeons le départ pur et simple de toutes les forces militaires étrangères d’Afrique!


Ces manifestations à Niamey et à Dosso ont eu pour objectif aussi de dénoncer la cherté de la vie. En effet, le prix du gasoil a été récemment relevé; et la conséquence immédiate a été la flambée des prix de certains produits de première nécessité.


Les manifestants veulent la prise en charge par le Niger de la gestion de ses ressources minières surtout l’uranium exploité depuis des dizaines d’années par Areva (une société française) dans le bidonville d’Arlit sans que le pays en tire les bénéfices. Ils évoquent le contraste où Arlit manque de courant électrique dont l’uranium de son sous-sol sert à éclairer les villes françaises et alimenter les industries étrangères. Ils dénoncent aussi les actions des dirigeants français qui adoubent et installent sur le continent des chefs d’État vomis par leurs peuples et fustigent les autorités françaises qui font flèche de tout bois pour saboter ou déstabiliser les patriotes qui rejettent les relents coloniaux et racistes en vue d’assumer la souveraineté de leur pays.


Dans l’interview que la presse a accordé au cours de la marche à Seydou Abdoulaye, le Coordonnateur du Mouvement M62 qui a appelé à manifester, ce dernier réaffirme « l’exigence du départ immédiat de la force Barkhane qui aliène la souveraineté du Niger; il dénonce la force Barkhane qui déstabilise le Sahel et condamne la France qui entrave toute coopération entre le Niger et le Mali pour endiguer le terrorisme qui n’est qu’une création de la France à partir de l’assassinat de Kadhafi ».


Déjà en novembre 2021, de gigantesques manifestations avaient gagné le Burkina Faso et le Niger pour empêcher le convoi de matériels militaires français de la Côte d’Ivoire à Gao (Mali) transitant par les deux pays. Les soldats français avaient ouvert le feu sur la foule tuant un jeune garçon de 14 ans et faisant de nombreux blessés dont au moins 2 succomberont plus tard à leur blessure. A ce jour, les auteurs de ces forfaits n’ont pas été identifiés pour être punis et pour réparer les préjudices qu’ils ont provoqués. Le Président Bazoum jouant le protecteur des crimes de la soldatesque française.
Des manifestations semblables avaient été interdites et réprimées le 5 décembre 2021 par le Président Bazoum, alors qu’elles avaient été autorisées par la justice. Les protestations à l’époque visaient encore le départ des forces militaires étrangères notamment françaises du Niger. Elles étaient initiées par la Coalition "Tournons la page".


Quand le Mali chasse les forces d’occupation françaises de son sol national, une bonne partie de Barkhane se replie au Niger sur accord du Président Bazoum contre la volonté de son peuple qui n’en veut pas. Autant d’actes inacceptables pour la jeunesse nigérienne qui ne cesse de se mobiliser pour laver cet affront, elle qui en paie le plus lourd tribut. C’est dans ce contexte que le M62 voit le jour comme un rassemblement de partis politiques, de syndicats, d’organisations de la société civile, etc. pour le retrait de toutes les forces militaires étrangères d’Afrique et du Niger et pour la défense et la sauvegarde de la souveraineté du Niger.


Si l’on voit tout le battage que la France fait pour étouffer le vent d’émancipation patriotique qui souffle au Mali, on peut convenir que les dernières manifestations au Niger constituent aussi un soutien concret et conséquent au peuple malien contre l’impérialisme français et le groupe de l’OTAN et leurs agents africains incarnés par les Ouattara, Bazoum et Cie qui obéissent à leurs ordres.
Aske M.

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