Editorial

Aider au renforcement de la conscience anti-impérialiste
pour porter le patriotisme au pouvoir

La célébration de la Fête du 1er Août 2021 a révélé, plus qu’à
l’ordinaire, l’indifférence et la désaffection des masses à
l’égard de la date du 1er août. Car de plus en plus, les
masses se rendent compte de l’état arriéré et dépendant de leur
société, la propagande des patriotes et la révolution technique
et informationnelle aidant. Les agents de la FrançAfrique
s’agitent ailleurs comme au Bénin où l’on a vu Talon et ses
soutiens zélés comme les Bruno Amoussou, à l’occasion du 1er
août 2021, bavarder au sujet de l’indépendance du pays sans
dénoncer un traitre mot du nécessaire recouvrement de notre
souveraineté monétaire, de la souveraineté linguistique, de la
souveraineté sur nos entreprises stratégiques et ressources.
Et pendant ce temps, le pouvoir autocratique reprend les
déguerpissements sauvages dans nos villes en semant la
terreur contre les populations affamées. Les masses attendent
autre chose et mettent en avant leurs aspirations. La jeunesse,
partout en Afrique porte plus fièrement le patriotisme. Alors,
face à la désapprobation des traitres de la direction de l’UNSEBUAC par les étudiants, réaffirmer la ligne de l’UNSEB devient
une nécessité pour le renforcement partout des luttes et de la
conscience patriotique de la jeune génération. Cette conscience,
face la « Réconciliation en Côte-d’Ivoire » ne peut que pousser
à demander si « Laurent Gbagbo s’est complètement rangé
dans la FrançAfrique ? !». Et comme illustration de cette réalité,
les Députés Ivoiriens ont choisi la date de la rencontre GbagboOuattara pour autoriser la ratification du traité CFA-OuattaraMacron de décembre 2019 à Abidjan contre l’ECO- CEDEAO.
Tous ces faits indiquent qu’il faut renforcer partout la conscience
patriotique pour battre les « gouverneurs à peau noire et leurs
maîtres » et porter le patriotisme au pouvoir.
La Rédaction


CELEBRATION DE LA FETE DU 1ER
AOUT 2021 AU BENIN
Indifférence des masses et agitations des agents de la
françAfrique.
e dimanche 1er août 2021, le Bénin anciennement appelé
Dahomey célèbre son accession à « l’indépendance », la
soixante-unième fois. A Cotonou comme dans toutes les
grandes villes du Bénin, cette fois-ci, pas de groupes d’agitateurs
de fanions- drapeau du Bénin aux coins des rues et carrefours
importants. Les restaurants-bars et autres lieux de réjouissances
traditionnellement bondées et animées de haut-parleurs et
micros étaient déserts. Les maisons étaient calmes. Bref, tout
montrait que pour le peuple, le 1er Août 2021 c’était un nonévénement. Une indifférence totale. Cette indifférence est
renforcée par l’annulation de toute manifestation décrétée par
le Président lui-même. En fait l’événement pour les masses
populaires ce 1er Août était ailleurs : la faim, les dénuements de
toutes sortes, le quotidien et comment survivre face aux
tracasseries et actions terroristes des policiers des bords de rues
etc. C’est cette indifférence qui explique la colère du peuple face
à l’exhibition à laquelle s’est livré le Président au cours de la
soirée dansante présentée par les télévisions béninoises. Mais
cela ne se passait pas ainsi par le passé.
I- La célébration du 1er Août dans les premières
décennies de « l’indépendance », comme expression
d’illusion populaire.
Pour ceux qui aujourd’hui ont atteint au moins la soixantaine
d’âge, la célébration du 1er Août était l’occasion de grandes
réjouissances populaires. Cette date représentait un grand
évènement aux yeux des masses. Ainsi à chaque 1er août,
l’ensemble du pays vibrait aux couleurs du drapeau national. A
quelques jours près de la date, l’on voyait des fanions du drapeau
national affichés aux parebrises des véhicules ainsi sur les phares
des engins à deux roues (motos). Dans les ménages, les parents
s’affairaient pour coudre de nouveaux habits aux enfants et dont
ils seront vêtus le jour J du 1er août. Dans les villes comme dans
les campagnes, les jeunes se mobilisaient et organisaient des
soirées dansantes et autres spectacles. Au jour même de la
célébration, les places publiques sont transformées en lieux de
grands spectacles et de réjouissances populaires. Des groupes
folkloriques occupaient les lieux publics dans les villages. Des
orchestres étaient mobilisés dans les villes et offraient de beaux
spectacles. Du côté de la classe dirigeante, les Maires, Préfets,
Députés, DG, membres et chefs du gouvernement se
mobilisaient pour non seulement livrer des discours mais aussi,
organiser des manifestations, la revue des troupes par le
Président de la République, les défilés militaires et civils, matchs
de football, etc. Des chansons sont composées et fredonnées en
l’honneur de l’indépendance et de ses acteurs. Bref, c’est la
liesse populaire ! « Ablodé gbadja ! Indépendance tchatcha ! »
Souvent, des délégations étrangères y prenaient part. La presse
nationale et internationale est mobilisée et assurait la diffusion
des échos des manifestations à travers le pays jusqu’au-delà des
frontières.
C’est ainsi que cela se passait ici au Bénin tout comme dans la
plupart des anciennes colonies Françaises d’Afrique depuis plus
d’un demi-siècle.
En fait, le peuple vivait l’illusion que nous avions acquis le 1er
Août 1960 une réelle indépendance.
Mais au fur et à mesure que le temps passe, confronté à la
gestion demeurée coloniale du pays aux mains des néo-colons à
peau noire, le peuple s’est forgé progressivement une juste
perception de cette farce que les Colonialistes français ont
montée dans notre pays en 1960. D’où la naissance et le
développement de l’indifférence constatée au niveau des
masses ce 1er Août 2021.
II- Quelques éléments fondateurs de la désaffection des
masses à l’égard du 1er Août.
Les facteurs essentiels qui permirent aux masses de découvrir la
supercherie de l’indépendance truquée « à la française » se
trouvent dans les conditions de vie et de travail du peuple et le
travail de dénonciation des organisations. Tous les jours, le
peuple découvre que la gestion du pays par « nos frères » noirs
n’améliore pas leurs conditions de vie et d’existence. Dans les
premières années de ladite indépendance on a entendu des gens
déclarer que « le Colon n’a qu’à revenir car c’était mieux ». Les
souffrances s’accroissaient. Puis les Organisations de jeunes
patriotes et révolutionnaires par leurs dénonciations du
caractère factice de cette indépendance, font accélérer les
choses. Ainsi on arriva à l’escamotage et au dévoiement de cette
L
C
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conscience patriotique montante par des putschistes dirigés par
Mathieu Kérékou ( un agent patenté de la françafrique) de 1972
à 1990. La date du 1er Août a été remplacée dans les faits par
celle du 30 novembre. Aussi, la trentaine d’années dite du
renouveau démocratique (1990-2016) a été mise à contribution
par les agents de la françAfrique pour faire s’illusionner les
masses et pour faire régresser les luttes de libération et la
conscience anti impérialiste. Le travail inlassable de la
démocratie révolutionnaire incarnée après 1977 par le Parti
Communiste du Bénin aida au développement du patriotisme. La
révolution technique et informationnelle des années 1990
contribua grandement à accélérer la révolution philosophique et
culturelle qui a remis à l’ordre du jour l’humanisme et la fin de la
domination et de l’exploitation de l’homme par l’homme. Le
patriotisme Africain ou le panafricanisme est à l’ordre du jour.
Que ça soit au Bénin ou partout ailleurs en Afrique, les questions
touchant la souveraineté des Etats Africains comme les
questions de la monnaie, des langues nationales, des bases
militaires étrangères en Afrique, du pillage des ressources de
l’Afrique, etc. pendant longtemps défendues par une minorité
d’élite, sont aujourd’hui prises en charge par les masses. L’on
voit se développer chez la jeune génération la fierté d’être
Africain. Partout, les peuples appellent au changement et
mettent clairement en avant leurs profondes aspirations. De plus
en plus, les masses se rendent compte de l’état arriéré et
dépendant de leurs sociétés. Aucune couche populaire ne sera
épargnée par ce vent de la montée du patriotisme africain. Au
plan africain, des artistes tels les Ivoiriens Alpha Blondy et Tiken
Jah Fakoly se mirent à chanter le patriotisme ; au Bénin, un
artiste tel Anice Pépé chante la célèbre mélodie « Migbè kpodo
Yovossi » (nous sommes toujours dépendants de la tutelle
occidentale). Du coup, les illusions qu’entretiennent les agents
de la françAfrique sous le vocable d’indépendance tombent. La
fête dite de l’indépendance célébrée les 1ers août de chaque
année au Bénin ne compte plus pour les masses. La liesse
populaire qu’entrainait l’évènement s’est étiolée. Il n’y a plus
d’engouement autour. Les masses en affichent désormais une
indifférence totale.
III- Les agitations des éléments de la FrançAfrique pour le
maintien de l’illusion du 1er Août.
D’une part, nous avons vu le Président Talon monter au créneau
et déclarer « Il faut travailler, encore et encore pour se
développer, s’émanciper pour ne pas dépendre de la charité des
autres afin d’être véritablement indépendant …nous avons
commencé réellement à matérialiser notre indépendance ». Voilà
ce que déclare le Chef de l’Etat Patrice Talon. Une simple
question : peut-on être véritablement indépendant lorsque la
monnaie et donc la politique monétaire qui détermine tout
développement est aux mains d’un pays étranger en
l’occurrence la France ? On voit par là que le Président Talon n’a
fait que bavarder pour tromper le petit peuple et cacher son
statut d’agent exécuteur du Pacte colonial donc élément de la
FrançAfrique !
D’un autre côté, d’autres éléments de la FrançAfrique regroupés
autour de Bruno AMOUSSOU et son UP (Union Progressiste) se
sont agités dans la période de la commémoration du 1er Août. Ils
ont bavardé sur des sujets vaseux tels le rôle de la jeunesse et
autres balivernes. Mais le noyau de la dépendance de notre pays
incarné par les éléments que sont la monnaie, la langue française
et la domination et le pillage de nos richesses par les monopoles
français et autres ne sont nullement abordés. Ils ont bavardé
aussi tout comme leur patron, Talon, pour divertir le peuple des
réels problèmes à résoudre. Autrement dit, comme dit la
chanson du célèbre ALLOKPON « E non mon dan d’ayi bonon zin
kpo do amakpamè » (On laisse le serpent et on va asséner le
bâton dans les feuilles).
A regarder de près toute cette agitation et du Président Talon et
de ses affidés, on se rend compte aisément qu’elle ne vise qu’un
seul objectif : face à la défection et au désenchantement du
peuple de plus en plus conscient de la supercherie de la date du
1
er Août, œuvrer de toutes forces, à la maintenir pour préserver
leur pouvoir de gestionnaire honteux d’un Etat Colonial étranger
et destructeur de notre patrie.
Pierre Sam Koutchokého
Déguerpissements sauvages dans nos villes
Terreur contre la population affamée
epuis quelques semaines, les autorités politico
administratives ont lancé des opérations de
déguerpissements sauvages des abords des voies
publiques dans les grandes villes comme Cotonou et AbomeyCalavi. On y voit les forces de l’ordre défiler de nuit comme de
jour pour faire subir à la population des peines et violences de
tout genre.
Le pouvoir de Talon revient sur ces crimes contre les petites gens
et leurs moyens de survie. Après les déguerpissements de 2017
qui ont détruit des vies humaines, jeté des gens en chômage sans
aucune compensation ni alternative, on ne devrait plus assister
à ces déguerpissements sanglants sous aucun prétexte au
moment où la faim tenaille tout le monde. Le porte-parole du
gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, devant la
réprobation générale et les condamnations du pouvoir tente de
couvrir la responsabilité de Talon et met la responsabilité de
l’initiative de la reprise de ces déguerpissements criminels sur les
maires. Or, tout le monde sait la main qui a commandé les
maires. Tout le monde sait les menaces contre les maires,
notamment le fait de ne pas faire bénéficier leurs communes de
la seconde phase d’asphaltage. Le pavé ou la vie des hommes ?
Les oppresseurs, corrompus comme le montrent les procès en
cours (affaires domaniales, dédouanement, trésor public, etc.)
ont choisi de sacrifier la vie des pauvres. Mais pourquoi pas les
pavés et la vie ? Talon, lui a décidé, comme on l’entend clamer à
maints endroits de « tuer les pauvres » pour le pavé.
Dans ce numéro, nous publions quelques témoignages
illustratifs.
La Rédaction
Le Président Patrice TALON lors de son investiture à Porto-Novo
en mai 2021, nous a promis un mandat hautement social.
Affamé et fatigué de serrer la ceinture déjà remplacée par des
files de fer, cage thoracique et fesses reliées à la colonne
vertébrale presque à rompre comme la guêpe, nous avons
applaudi dans l’intention que le 6 avril promis est venu et que
tous les enfants qui n’ont plus jamais mangé auront mangé. Mais
quelle erreur ! Les fils de fer substitués aux ceintures se brisent,
le pouvoir sans foi ni loi continue de faire, sans aucune pitié de
ce peuple qui l’a élu, dit-on, des victimes.
Le 21 juillet 2021 entre 13h et 14h, alors que tous vaquaient à
leurs activités, des policiers débarquèrent au marché de Womey.
Ces policiers saccageaient tout, détruisaient tout sur leur
passage : les hangars, les appâtâmes, les parasols, les cabines
téléphoniques, etc. Ils renversaient tout, saisissaient les
marchandises des vendeuses et vendeurs des bords des voies.
D
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Les vendeurs d’essence ont vu leur essence saisie. Chez un
vendeur de crédit, ils ont cassé sa cabine et lui ont pris un carton
de papier rame d’une valeur de 11.000F.
Derrière ce dessein barbare se cache la volonté de contraindre
tout le monde à aller prendre place sous les hangars ou dans le
marché.
Mais pour être usager du marché, il faut payer 25.000Fcfa
d’abord et ce n’est pas tout. Sous le hangar la place d’environ un
mètre cinquante (1,5m) est à 1000F par mois. Mais la mévente
qui sévit depuis l’avènement de la rupture ne permet pas à ses
vendeurs dont la plupart ne sont que des débiteurs des caisses
de crédits de micro finance de tenir.
Voilà, le hautement social qu’il nous a promis.
Corneille Bossou depuis Womey, Arrondissement de Godomey,
Commune d’Abomey-Calavi.
A Zoca, Arrondissement Central d’Abomey-Calavi (Commune
d’Abomey-Calavi).
Un vendeur d’essence n’a pas fait de cadeau à ces policiers. Ils
ont fini par mettre leurs efforts ensemble avant de le vaincre. Le
vendeur maîtrisé a été alors bastonné à sang et menotté, jeté
dans leur véhicule comme si c’était un objet.
Corneille B.
A Calavi Kpota : Une dame vendeuse d’essence dite kpayo a vu
toutes ses bouteilles remplies d’essence brisées par des policiers
alors qu’elle n’a pas occupé le trottoir. Au cours de cette
opération dite de déguerpissement, des dames ont vu leurs
marchandises, leurs matériels tels que marmites, tabourets,
tables et autres récipients emportés par la police.
A Cotonou : Plus précisément à Dantokpa, ce samedi 31 juillet
2021 aux environs de 20H 15 minutes, des policiers à bord de
leur véhicule 4x4 sont descendus (deux) subitement du véhicule
et se sont mis à jeter et casser avec leurs bâtons, les chaises et
tabourets sur lesquels étaient assis des hommes devant leur
boutique ; ils ont dû fuir pour rentrer dans leur boutique.
AZANDE C.
Je suis Yvette A. Je suis revendeuse d’essence dans la Commune
de Abomey-Calavi. J’ai six (06) orphelins à ma charge et c’est
grâce à mon commerce de vente d’essence que je me défends.
C’est vrai la vente a beaucoup baissé mais nous nous
débrouillons avec, et voilà on recommence avec la libération des
abords des voies. Ils ont ramassé mes produits avoisinant
500.000Fcfa. Je ne me suis pas gêné d’aller les réclamer au
commissariat. Ceci parce que pour les premiers bidons d’essence
qu’ils ont ramassés, ils ont réclamé 10.000f par bidon de 25l, or
nous vendons le bidon à 9.000Fcfa. J’ai dû leur abandonner ça.
Avant leur passage de répression ils sont d’abord passés vérifier
la place qu’occupe chacun et contrairement aux autres voisins à
qui ils ont demandé de reculer, à moi ils n’ont rien dit. Ce qui
veux dire que je suis dans les normes. Mais quelques jours plus
tard, à leur arrivée pour réprimer, les policiers sont restés à
l’écart et ce sont des hommes qui sont descendus de leur
véhicule qui se sont rués sur nos produits en détruisant à coup
de machette nos étalages et en emportant nos produits : riz,
tomates, pain, mannequin, chaise, table, poisson…
Moi c’est Mesmin. Ce jeudi 05 Août 2021 vers 9h30, je suis allé
dans une boutique de vente de moto et pièces détachées pour
des renseignements lorsque les policiers sont arrivés. J’étais assis
sur ma moto et bien proche de la boutique à moins d’un (01)
mètre. Ils ont demandé avec grand bruit de circuler et c’est la
débandade. Tout le monde a fui sauf moi. Même le vendeur de
la boutique me demandait de partir car, dit-il, « je ne veux pas
de problème ». Et une fois encore deux des policiers me font la
main me demandant de bouger de là. J’ai répondu que c’est pour
acheter des produits dans la boutique je suis venu ; mais ils
insistaient et insistaient, alors j’ai crié en leur posant la question
de savoir « si on n’a plus le droit de s’arrêter pour faire quelque
chose ? Devrais-je alors mettre ma moto dans la boutique avant
de pouvoir acheter ? Ne sommes-nous plus libre dans notre
pays ? » Après mes questions, les autres ont commencé par
revenir et les policiers ont dû continuer leur chemin sans autre
réaction.
Les forces de l’ordre font ravage dans l’opération dite
déguerpissement des voies publiques.
Pour opérer, elles chassent à coups de matraque les bonnes
dames autour de leur étalage avant de briser ou de prendre tout
ce qui les arrange. Elles opèrent loin des regards. Ainsi, le 31
juillet 2021 autour de 16 h 30, une opération musclée de
déguerpissement a eu lieu à Gbèdégbé, juste à côté de l’Eglise
Catholique Saint Louis. Ce jour-là, pendant que les policiers
brutalisaient, chassaient et emportaient tout sur leur passage, un
curieux filmait de loin la scène horrible. Quand les policiers ont
constaté cela, ils ont pourchassé le curieux et l’ont arrêté. Ils l’ont
conduit de force au commissariat d’Agla. Les gens étaient en
colère et maudissaient ces agents qui brutalisaient les bonnes
dames vendeuses de pain, de fruits et divers autres denrées.
A Akpakpa le 03 août 2021, une jeune fille a été arrêtée et
conduite au commissariat de Tokplégbé pour avoir tenté de
filmer ces mêmes opérations de déguerpissement sauvages.
Voilà ce à quoi les pauvres citoyens sont confrontés dans le Bénin
de Patrice Talon aujourd’hui pour sa gouvernance du
« hautement social ».
Dans les retranchements, les brutalisés se disent qu’il va falloir
bien se lever pour dire non à la faim et aux massacres. Car, trop
c’est trop !
Aimé Klèvo
Désapprobation des traîtres de la Direction de l’UNSEBUAC par les étudiants : Réaffirmer la ligne
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e vendredi 30 juillet 2021 s’est déroulée la deuxième
édition de l’élection des organisations d’étudiants les plus
représentatives à l’Université d’Abomey-Calavi. Au terme
de ce scrutin, il est annoncé un taux de participation de
12,49 % contrairement à ce qui a été en 2018 à la première
édition qui a enregistré un taux de plus de 18 %. Le taux de
boycott de cette édition de l’élection est plus que 87 %. La
Direction de l’UNSEB-UAC qui au cours de cette participation, a
renoncé à la ligne de l’UNSEB et affiché une ligne soi-disant
plurielle est sortie complètement laminée avec 21% de vote
devant la FNEB, alors qu’elle était la première et la plus
représentative en 2018.
On fait le constat que premièrement les étudiants dans
leur majorité écrasante s’y sont désintéressés car percevant
qu’ils n’ont rien à y gagner et ensuite que la Direction de
l’UNSEB-UAC et sa ligne dite plurielle sont rejetées, et ceci à la
suite de l’adresse de ASSE André en date du 22 juillet 2021 à
l’endroit de la communauté universitaire et de l’opinion
nationale2, suivie de l’adresse de la direction du Bureau Exécutif
National de l’UNSEB en date du 28 juillet 2021 en direction des
étudiants. Le boycott massif ainsi que le rejet appellent par
conséquent la reconstruction de l’UNSEB-UAC avec sa ligne
unique de combat. Quelle est cette ligne de l’UNSEB ?
1- Les principaux points de la ligne de l’UNSEB
L’UNSEB dès sa création en 1994 a défini sa ligne. Il s’agit
de défendre les intérêts matériels et moraux des élèves et
étudiants pour que l’élève ou l’étudiant réussisse à l’Ecole et
dans la vie. L’UNSEB soutient et défend le présent et l’avenir
immédiat de l’élève et de l’étudiant. Pour l’UNSEB, les taux
d’échec massifs aux examens à tous les niveaux et qui
correspondent à des gâchis des efforts des apprenants, des
enseignants et des parents sont inadmissibles. De même est
inadmissible le chômage massif des jeunes à la sortie de leur
formation.
a- Pour réussir à l’école : l’UNSEB se bat pour les bonnes
conditions d’études et de vie. Il lutte pour l’accès de tous à
l’école. D’où l’exigence de l’octroi de bourses et secours
universitaires aux étudiants de parents pauvres, le rejet de
toutes les mesures et des frais d’études exorbitants qui excluent
les enfants des pauvres. Il s’agit de lutter pour le recrutement en
nombre suffisant des enseignants qualifiés pour une formation
qui prenne en compte les besoins de nos populations. Dans le
même lot des bonnes conditions d’études s’inscrivent la
construction en nombre suffisant des infrastructures adéquates,
la disposition de matériels didactiques, de laboratoires équipés,
de bibliothèques, de connexion informatique. Enfin et non des
moindres, la disposition des œuvres scolaires et universitaires en
matière de transport, de restauration, de santé, de sport, culture
et loisirs des élèves et étudiants.
b- Pour réussir dans la vie. Il s’agit d’une formation qui
permette d’accéder à un emploi. Là, se pose, lorsqu’on réfléchit
au chômage massif actuel, le problème de l’adéquation de la
formation avec les besoins réels de la population. On peut se
rendre compte que sans l’industrialisation du pays, la question
de l’emploi restera toujours hypothétique. On peut observer que
l’exportation du coton enrichit et crée l’emploi dans les pays
transformateurs du coton cultivé par nos parents paysans. Lutter
pour l’emploi à la fin de la formation appelle alors à s’intéresser
à l’orientation de la politique économique du pays, comme au
contenu de la formation dispensée. On peut se rendre compte
que l’Ecole est restée coloniale, coupée des réalités et du vécu
des apprenants et que l’économie est également demeurée celle
de traite coloniale. On découvre que toute la politique est celle
du pacte colonial. C’est pourquoi l’UNSEB s’intéresse et appelle
les étudiants à s’intéresser à la politique de nos gouvernants et à
dénoncer le pacte colonial. L’UNSEB soutient et défend le
patriotisme.
c- L’UNSEB part du fait que ce sont les élèves et étudiants
qui par leurs luttes peuvent obtenir des bonnes conditions
d’études et d’emploi au bout de la formation. C’est pourquoi,
l’UNSEB en appelle tout le temps aux élèves et étudiants à
dénoncer par tous les moyens à leur portée et à rejeter les
mauvaises conditions faites à eux, dans les classes,
établissements, collèges, lycées, amphis, facultés, écoles
professionnelles, etc. Elle les appelle à se mobiliser et s’organiser
pour gagner.
d- C’est pourquoi, l’UNSEB combat toute atteinte aux
libertés et exige les libertés individuelles et collectives à la
jeunesse et partant à tout le peuple. Elle condamne par exemple
le règlement intérieur de Lamouré-Houtondji qui empêche les
élèves de se réunir librement. C’est pourquoi, l’UNSEB défend
comme la prunelle de ses yeux les franchises scolaires et
universitaires. Voilà pourquoi, l’UNSEB est contre les régimes de
dictature autocratique.
2- Les victoires dans l’application conséquente de la ligne
La fidélité et la loyauté à la ligne que l’UNSEB s’est tracée avec
son illustration ont permis à l’UNSEB-UAC la mobilisation des
étudiants pour la victoire à la première édition de l’élection des
organisations estudiantines en 2018. On peut citer parmi les
conquêtes pour l’ensemble des étudiants : la revue à la baisse de
la moyenne d’octroi de bourses et secours, la gratuité des frais
d’inscription gagnée à l’université en 2008, le droit de choisir de
faire une double inscription sans payer les frais liés à cela, le
maintien de la seconde session à l’université contrairement au
désir des autorités d’instaurer une session unique, le non
maintien de l’étude des dossiers avant d’être accepté dans une
faculté de son choix, la création d’autres universités en dehors
de celle d’Abomey-Calavi pour faciliter l’accès de l’enseignement
supérieur public au plus grand nombre, etc. La lutte pour l’égalité
des chances à l’emploi lui a fait prendre une part importante
contre les concours frauduleux.
Sur le plan plus général, l’UNSEB a contribué au triomphe du
processus de démocratisation des universités nationales avec
l’élection des recteurs, vice-recteurs, doyens ainsi que
l’amélioration des conditions matérielles des enseignants des
universités, l’annulation des concours frauduleux. Dans le rejet
de la politique coloniale qui perdure et dont les élèves et
étudiants sont les grandes victimes, l’UNSEB a appelé les
étudiants à rejeter les tentatives de recolonisation de notre pays,
lors des élections législatives de 2015 et celle présidentielle de
2016. Tout cela a conféré à l’UNSEB tout son passé glorieux
qu’on connaît.
Autrement dit, la ligne de l’UNSEB s’oppose au
mercenariat politique, au bureaucratisme qui consiste à
privilégier le dialogue dans les bureaux avec les bourreaux des
élèves et étudiants. Cette ligne imprime un comportement aux
responsables à s’opposer aux pratiques de souillure et de
corruption de la part des dirigeants politiques et administratifs
envers eux. Lorsque les élèves ou les étudiants se lancent dans
les combats pour des revendications, l’UNSEB ne lève pas les
motions de grève sans consultation en assemblée générale de la
base que sont les étudiants en milieu universitaire et les élèves
en milieu scolaire.
L
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Avec cette ligne affirmée, il s’agit pour les élèves et
étudiants de renforcer toutes les sections et sous-sections de
l’UNSEB partout et de reconstruire la direction de la section
UNSEB-UAC afin que partout l’UNSEB puisse poursuivre le
combat avec détermination et loyauté, toutes choses qui
permettent les victoires au profit des élèves et des étudiants.
Cotonou, le 4 Août 2021
ASSE André


LPV
Razzias, Déportation euro-chrétiennes, Esclavagisation
des Africains du XVe au XIXe siècle et actualité
internationale
Leçon d’Histoire N°1
Alcali D. Gnammankou
Razzias, Déportation euro-chrétiennes,
Esclavagisation des Africains du XVe au XIXe siècle
et actualité internationale.
En ces moments où se pose avec acuité la question de la
décolonisation de l’espace public dans les pays occidentaux qui
ont déporté, réduit en esclavage plus de vingt-cinq millions
d’Africains et causé la mort de centaines de millions d’Africains
du XVe au XXe siècle (400 millions selon Louise Maes-Diop, in
Afrique noire, Démographie et histoire), il faudrait prendre
connaissance d’un certain nombre d’informations historiques ou
les réexaminer afin que le débat ne soit pas déséquilibré entre
les différentes parties. D’autant plus que l’écrasante majorité
des Européens adultes en 2020 ignorent l’histoire des crimes
contre l’humanité commis contre les Africains par les royaumes
euro-chrétiens du 15e au 20e siècle.
Les Africains aussi connaissent mal cette tragédie d’une
inhumanité inégalée dans l’histoire dont leurs ancêtres ont été
victimes. Quant aux Afro-descendants, les survivants héroïques
de ce Triple Crime contre l’humanité (Razzias-DéportationEsclavagisation), seule la mémoire transmise par leurs ancêtres
leur permet de connaître l’histoire de l’enfer esclavagiste. Car les
anciens royaumes négriers esclavagistes euro-chrétiens ont tout
fait pour étouffer, occulter ou travestir dans leur récit national
les crimes qu’ils ont perpétré sous haute protection papale et
juridique en rendant coupables leurs otages-roiteletsmercenaires africains à qui ils ont imposé la terreur du canon et
de l’artillerie pendant des siècles.
Comparer ce qui est comparable
Ceux parmi les Africains qui comparent l’enfer
concentrationnaire esclavagiste des Amériques du 16e au 19e
siècle à des formes de servitude qui ont existé dans les sociétés
africaines se trompent totalement de grille de lecture et
d’analyse.
On ne se lance pas dans une histoire comparative de concepts,
de phénomènes historiques si on ne maîtrise pas ces concepts
et l’histoire juridique et socio-linguistique de ces phénomènes.
Il faut être ignorant de son histoire quand on est Africain pour
oser comparer des formes d’esclavage ou de servitude pour être
plus précis, dans les royaumes africains, à l’enfer esclavagiste
créé dans les Amériques par l’Europe chrétienne. Avant de se
hasarder dans de telles comparaisons, il faut se consacrer à des
années d’études et le premier champ à étudier quand on veut
parler d’esclavage, c’est le champ juridique, les constitutions et
tous autres textes de lois et de jurisprudence ayant été en
vigueur dans les territoires concernés.
Ne vous laissez donc pas manipuler par les apprentis-sorciers de
l’histoire qui publient articles, livres, travaux universitaires divers
à seule fin de rendre coupables les royaumes africains décrétés
esclavagistes pour dédouaner la « vierge et innocente Europe »
des 15e -20e siècles. Olivier Pétré-Grenouilleau a fait des émules
en Europe mais aussi en Afrique…
Dimension juridique des concepts et termes
Qu’on me comprenne bien : il ne suffit pas d’être locuteur d’une
langue pour traduire un terme comme esclave ou esclavage qui
a des implications juridiques et sociales sur les droits des
personnes à moins de connaître les contours juridiques précis
ayant servi à priver de droits des sujets dans des royaumes
africains qu’on pourrait s’autoriser à désigner comme des
esclaves.
On galvaude le terme « esclave » partout, à dessein, justement.
Un exemple : il vous suffit de lire les discours des Présidents
français ou de leurs Premiers ministres lors des
commémorations officielles françaises du 10 mai de chaque
année, pour se rendre compte que le must est de toujours chuter
sur les formes d’esclavage contemporain. On peut se demander
s’ils se rendent compte qu’ils font injure aux descendants
d’Africains réduits en esclavage dans les Antilles françaises en
comparant ce qui ne l’est pas? Il en est de même pour ceux qui
osent comparer les crimes commis en Lybie contre des migrants
africains avec ce qu’ont vécu les Nègres esclavisés des
Amériques.
Il est temps de mettre fin au « transfert de culpabilité »
Quant à ceux parmi les Européens d’aujourd’hui, qui refusent de
regarder ces pages sombres de leur histoire en face et cherchent
à se dédouaner en pointant du doigt les négriers arabomusulmans, qu’ils sachent que dans ces pays-là, il y a des
populations noires qui se battent pour la reconnaissance des
crimes dont leurs ancêtres ont été victimes.
Et puis, quel est ce tribunal qui se déclarerait incompétent de
juger des criminels parce que leur défense invoquerait que sous
d’autres cieux des auteurs de crimes similaires seraient en
liberté?
Il y a aussi ceux qui croient que cette histoire a eu lieu il y a si
longtemps. Longtemps, avez-vous dit ? Eh bien, j’ai parmi mes
voisins un homme âgé de 97 ans. Son père est né en 1884. Le
Brésil, plus grand Etat esclavagiste d’Amérique du Sud, n’avait
pas encore aboli l’esclavage. Il le fera quand le père de mon
voisin avait quatre ans, en 1888. Faut-il faire des dessins pour
comprendre que le grand-père de mon voisin connut
l’esclavagisation et son enfer concentrationnaire à une époque
où l’esclavage n’était pas non plus aboli aux Etats-Unis
d’Amérique?
Crime contre l’humanité
La récente décision du Parlement européen qui reconnaît enfin
que l’esclavage est un Crime contre l’humanité est un bon pas en
avant. Mais il faut aujourd’hui enseigner l’histoire de la Maafa,
du Yovodah, du Black Holocaust, de la « plus grande tragédie de
l’histoire humaine par sa durée et son ampleur », selon
l’historien français Deveau. Il était temps car il y a sept ans, j’étais
historien invité au Parlement européen à Bruxelles aux côtés des
responsables des principales associations des Noirs européens
dont Peter Lema de Nantes, pour soutenir le projet de loi du
député antillais Jean-Jacob Bicep visant à reconnaître la traite
«
LA FLAMME N°413 06 août 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité. La
majorité des parlementaires européens avait alors refusé de
voter pour ce projet de loi. Ce fut une grosse déception…
Documents :
Je propose donc ici et dans plusieurs publications de Leçons
d’Histoire à venir des textes indispensables à une bonne
compréhension de la question de l’esclavisation de millions
d’Africains par des royaumes euro-chrétiens.
1- « Des formes de servitude existaient sans doute dans l’Espace
béninois précolonial comme dans la plupart des sociétés dans le
monde à la même époque mais la législation encadrait très
strictement le statut et la condition sociale des individus
concernés. Lles premiers Européens, Pportugais en particulier,
arrivés sur notre côte dès la fin du XVe siècle ne mentionnent pas
dans leurs écrits l’existence d’esclaves ni de marchés
d’esclaves. »
Source: Dieudonné Gnammankou, “Résistances des rois et
royaumes africains à la Déportation transatlantique”,
Communication présentée au Colloque Rencontres d’ici et
d’ailleurs, Fondation Laboratorio, Université d’Abomey-Calavi,
janvier 2019.
Leçon d’Histoire N°1
Alcali D. Gnammankou
29 juin 2020
LES ATHLETES BENINOIS AUX JEUX OLIMPIQUES TOKYO
2020 ET LA FIN DU CHAMPIONNAT NATIONAL SCOLAIRE
DE FOOTBALL
ux Jeux Olympiques qui ont démarré depuis le 08 juillet
2021, le Bénin est essentiellement représenté par 07
athlètes à cette 32e édition olympique à Tokyo. Le
drapeau béninois continue de flotter sur le sol japonais même si
cette compétition parait difficile pour les représentants béninois.
En effet sur les 07 athlètes, seule Odile AHOUANWANOU persiste
et maintient le cap dans la catégorie d’heptathlon, le 3 août.
Cette édition semble compliquée pour Noëllie YARIGO qui a tout
donné pour être en demie finale malgré son état de santé. Il faut
reconnaitre que dans l’ensemble, nos 07 guerriers ont réalisé
chacun une bonne performance dans son domaine et ont hissé
dignement le drapeau béninois à un niveau appréciable. Nous les
félicitons vivement et les encourageons beaucoup. Bravo à eux
toutes et tous.
Par ailleurs, après une semaine de compétition à Grand-Popo, la
première édition du championnat national scolaire de football a
pris fin le vendredi 30 juillet 2021. Réunissant 12 équipes
masculines et 12 féminines des moins de 16 ans venus des 12
départements du Bénin, ce championnat a été initié en
collaboration avec la FIFA pour détecter et valoriser les talents à
la base. A l’issue de cette première édition, c’est l’équipe
d’Avrankou chez les garçons et l’équipe de Bassila chez les filles
qui sont consacrées championnes.
En effet, sur un score de 02 buts à 01 Avrankou s’impose face à
l’équipe de Comè. En dominant son homologue de Dowa 02 buts
à 0, l’équipe de Bassila prend la tête chez les filles. Ainsi, dans
chaque catégorie, les meilleurs joueurs ont été sélectionnés pour
des distinctions spéciales et également de remise de prix et de
médailles.
Mais il faut le dire, si la fin de ce championnat a été une liesse, il
faut aussi que l’acte accompagne la parole. Il est donc important
d’œuvrer afin que la bonne intention de cette initiative se
concrétise pour permettre à la communauté footballistique et à
notre pays de jouir des retombées de ce championnat pour le
présent et l’avenir.
Niyi A.

Réconciliation en Côte d’Ivoire
Laurent GBAGBO s’est-il complètement rangé dans la
catégorie des éléments de la Françafrique ?

evant nous et sous nos yeux le 11 Avril 2011, les troupes
françaises sous nom de Code « Licorne » ont bombardé
le Palais présidentiel d’Abidjan pour déloger le Président
élu Laurent Gbagbo, renverser son régime légitime et
légal. Le Journal « Le Monde » ainsi que l’AFP écrivaient « Côte
d'Ivoire : Dimanche, les hélicoptères français de la mission Licorne
ont ouvert le feu sur la résidence de Laurent Gbagbo ». « Paris
s’attaque à la résidence de Gbagbo » (Europe 1), etc. Le
Président GBAGBO et son Epouse Simone GBAGBO ont été
violentés, humiliés et trainés à l'Hôtel du Golf d'Abidjan. Ainsi a
été installé, par la force militaire, au pouvoir, par la France, le
pouvoir d’Alassane Ouattara. Ceci sous l’indignation et la colère
de l’opinion patriotique et démocratique africaine et mondiale.
Le 30 Novembre 2011, Laurent Gbagbo a été transféré à La Haye
et sera le premier Chef d’Etat à être jugé par la Cour pénale
internationale. Cette Cour esclavagiste pour Africains !
Mentionnons que dans le même temps, la France déclenchait
l’agression contre la Libye et son Vaillant Président Kadhafi.
Il a fallu la force des faits et des témoignages pour arriver à
l’acquittement du Président GBAGBO le 21 mars 2021. Dix ans !
Cela a fait dix ans que cette injustice a été perpétrée. Pendant
ce temps, toute l’opinion patriotique ivoirienne, africaine et
mondiale a chanté la bravoure et le patriotisme de Gbagbo,
victime de la politique coloniale de la France Impérialiste.
Pendant tout ce temps, tout l’espoir a été entretenu sur lui et sa
libération pour un meilleur avenir de la Côte d’Ivoire.
Laurent GBAGBO est de retour le 17 Juin 2021. Mais le moins que
l’on puisse dire, c’est que ses premiers actes sont loin de
satisfaire à l’attente des peuples africains.
Le maître mot dans la bouche de tous les Dignitaires ivoiriens - y
compris de Laurent Gbagbo, c’est la « Réconciliation ». Oui mais
la « Réconciliation » autour de quoi ? A-t-on fait le bilan du passé
et des causes de la guerre et de la situation que vit actuellement
la Côte d’Ivoire ?
Il est évident que c’est parce que la politique de Laurent Gbagbo
ne satisfait pas totalement aux exigences du Pacte colonial, que
Gbagbo manifestait quelque indocilité à sa mise en œuvre que la
guerre de la France contre la Côte d’Ivoire a eu lieu.
La « Réconciliation » à l’heure actuelle ne signifie rien de moins
que le renforcement du caractère « Enclos français » qu’est la
Côte d’Ivoire, le renforcement de la domination coloniale sur la
Côte d’Ivoire. Et comme illustration de cette réalité, les Députés
Ivoiriens ont choisi la date de la rencontre Gbagbo-Ouattara pour
autoriser la ratification du traité CFA-Ouattara-Macron de
décembre 2019 à Abidjan contre l’ECO - CEDEAO.
A
D
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
Jusque-là Gbagbo n’a soufflé mot de cette haute trahison de
Ouattara au nom de la Côte d’Ivoire contre l’intégration, l’unité
et le patriotisme africain que constitue l’ECO. Gbagbo n’a encore
soufflé mot du maintien de la force d’agression contre la Côte
d’Ivoire et qui l’a délogé de son Palais en 2011. Il ne dit rien sur
le renforcement de cette force d’agression coloniale contre la
Côte d’Ivoire et toute l’Afrique (objet d’accord de Ouattara avec
la France en 2012) et qui débouché sur la création des « Forces
Françaises en Côte d’Ivoire » le 1er janvier 2015. (Nous
reproduisons ici le contenu de cette force d’agression).
En fait la politique de Gbagbo a toujours consisté à faire « un pas
en avant, deux pas en arrière » une politique « de tricherie ;
d’indécision » qui, finalement et malgré ses velléités et
profession de foi patriotiques, a toujours fait l’affaire des tenants
du pacte colonial et de sa mise en œuvre. Il est évident par
exemple que l’existence d’une monnaie ivoirienne aurait fait
faire un bond à ce pays béni par la nature.
En se convertissant dans le slogan de « Réconciliation » avec les
tenants enragés de la FrançAfrique tel Alassane Ouattara,
Laurent Gbagbo se range dans les faits dans la lignée de la
françAfrique. Car, on ne juge pas un individu sur ses intentions
mais sur ses actes. Et c’est dommage pour la Côte d’Ivoire et
l’Afrique.
Samson
Voici le contenu de la force d’agression coloniale contre la Côte
d’Ivoire et toute l’Afrique, baptisée « Forces françaises en Côte
d’Ivoire » :
LPV
« Les forces françaises en Côte d'Ivoire » ; Mise à jour :
09/03/2021
Les forces françaises en Côte d’Ivoire ont été créées le 1er janvier
2015. L’établissement d’une force française pré positionnée sur
le sol ivoirien s’inscrit dans la continuité de l’accord de
partenariat de défense de 2012 qui scelle une proximité
ancienne entre la France et la Côte-d’Ivoire. Elles constituent
l’une des deux bases opérationnelles avancées en Afrique.
Faisant suite à l’opération Licorne, dont la mission a été achevée
le 26 janvier 2015, les forces françaises en Côte d’Ivoire ont un
statut de force de présence, c'est-à-dire qu’elles sont implantées
en Côte d’Ivoire pour assurer un relai opérationnel sur une zone
d’intérêt stratégique. Elles répondent ainsi aux orientations du
livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, qui
définit cette région comme une des priorités stratégiques de la
France.
Les forces françaises en Côte d’Ivoire ont été créées le 1er janvier
2015. L’établissement d’une force française pré positionnée sur
le sol ivoirien s’inscrit dans la continuité de l’accord de
partenariat de défense de 2012 qui scelle une proximité
ancienne entre la France et la Côte d’Ivoire. Elles constituent
l’une des deux bases opérationnelles avancées en Afrique.
Faisant suite à l’opération LICORNE, dont la mission a été
achevée le 26 janvier 2015, les forces françaises en Côte d’Ivoire
ont un statut de force de présence, c'est-à-dire qu’elles sont
implantées en Côte d’Ivoire pour assurer un relai opérationnel
sur une zone d’intérêt stratégique. Elles répondent ainsi aux
orientations du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale
de 2013, qui définit cette région comme une des priorités
stratégiques de la France.
Dispositif
Le commandement des forces françaises en Côte d’Ivoire
(COMFOR) et de la base de défense (COMBdD) des forces
françaises en Côte d’Ivoire est exercé par un colonel qui relève
directement du chef d’état-major des armées.
Les 950 militaires des FFCI constituent une réserve
d’intervention en Afrique centrale et de l’ouest. Ils sont chargés
de soutenir les opérations dans la zone et de conduire les
activités de partenariat militaire opérationnel avec la République
de Côte d’Ivoire.
Les FFCI sont composées de différents organismes, tous
contribuant au fonctionnement de la base opérationnelle
avancée :
 L’état-major interarmées (EMIA FFCI) auquel s’ajoutent la
station navale et le détachement prévôtal ;
 L’autorité de maintenance des matériels terrestres (AMAINT
FFCI) ;
 Le 43e Bataillon d’infanterie de marine (43e BIMa) ;
 Le détachement air 168 (DA 168) ;
 La direction interarmées du service de santé de l’Afrique
centrale et de l’ouest (DIASS AFCO) ;
 La direction interarmées du commissariat (DICOM FFCI) ;
 La direction locale interarmées des réseaux d’infrastructure et
des systèmes d’information (DIRISI Port-Bouët) ;
 La direction de l’infrastructure de défense (DID) ;
 Le détachement de liaison du service des essences (DL SEA
AFCO) ;
 Le détachement de liaison du service interarmées des
munitions (DL SIMu) ;
 Le détachement autonome des transmissions (DAT).
Base opérationnelle avancée de l’Afrique centrale et de l’ouest,
les FFCI peuvent à tout moment être renforcées par des moyens
d’autres forces pré positionnées et inversement, tout en étant
en mesure d’assurer ses propres missions.
Les FFCI stationnent sur 3 sites :
 Le camp de Port-Bouët ;
 L’emprise de La Bourgerie sur l’aéroport international Félix
Houphouët-Boigny) ;
 Le détachement d’instruction et d’aguerrissement lagunaire
(DIAL) à Port-Bouët.
Le camp de Port-Bouët est situé dans la banlieue sud d’Abidjan à
1 kilomètre de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny
et à 5 kilomètres du port autonome d’Abidjan. Toutes les
formations des FFCI sont stationnées sur le camp de Port-Bouët.
Véritable plaque tournante logistique de l’Afrique de l’ouest, le
camp dispose de :
 Capacités de commandement ;
 Capacités d’hébergement en dur ou sous-tentes ;
 Capacités de maintien en condition du matériel terrestre ;
 Un parc de stockage de conteneurs ;
 Une zone permettant la mise en œuvre d’hélicoptères ;
 Un dépôt de carburant ;
 Un dépôt de munitions ;
 Un parc ENU et un parc RECAMP.
Missions
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
193 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
NON AU VACCIN CRIMINEL ANTI COVID-19 !!
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