Editorial

Poursuivre les combats pour porter le patriotisme au
pouvoir

Le Bénin commémore le 1er août 2021 les 61 ans de son
indépendance. Mais il est de notoriété publique que
l’indépendance octroyée par le colonisateur français est
factice et « notre pays est et demeure un « Enclos colonial
français » et « ne dispose en fait d’aucun des attributs de
souveraineté d’un Etat : la monnaie, la défense, la langue, la
diplomatie, les leviers économiques stratégiques ». Les 61 ans ont
été le théâtre de « lutte entre le néocolonialisme et le
patriotisme » qui devient de plus en plus large, de plus en plus
ardent. La révolution philosophique mondiale actuelle qui a
éclaté à la suite de la révolution technique, nourrit et
approfondit la conscience humaniste et celle patriotique qui
grandit partout en Afrique et débouchera sur une période de
révolutions sociales. Alors les tribulations du pouvoir de Talon
qui veut imposer une chape de plomb sur l’enseignement
supérieur dans le maintien d’une université coloniale et que des
enseignants pro-autocrates acclament, ne feront que renforcer
et aiguiser les consciences pour vaincre le néocolonialisme et
porter le patriotisme au pouvoir. L’appel de André ASSE à
combattre la mainmise de Talon sur la direction de l’UNSEB-UAC
au plan international et précisément la situation en Tunisie, la
détermination du Parti des Travailleurs à se battre contre le coup
d’Etat d’inspiration autocratique témoignent de la vigilance des
patriotes à poursuivre les combats pour vaincre les forces du
néocolonialisme et porter le patriotisme au pouvoir.
La Rédaction


Août 1960 – Août 2021
61 ANS DE LUTTE ENTRE PATRIOTISME ET
NEOCOLONIALISME
e 1er août 2021, le Bénin va commémorer 61 ans
d’indépendance, proclamée le 1er août 1960. Mais il est de
notoriété publique que l’indépendance octroyée à notre
pays par le colonisateur français est factice et que « notre pays
est et demeure un « Enclos colonial français » et « ne dispose en
fait d’aucun des attributs de souveraineté d’un Etat : la monnaie,
la défense, la langue, la diplomatie, les leviers économiques
stratégiques ». C’est dire que la lutte pour l’indépendance
véritable n’est pas réglée. Dès lors, les 61 ans de perpétuation de
l’ordre colonial sont également, 61 ans de lutte incessante entre
patriotisme et néocolonialisme. Quel bilan peut-on faire de cette
lutte aujourd’hui ?
1- Rappelons que l’impérialisme français, dans les années 1890,
a vaincu et soumis par les armes les peuples composant le Bénin
et auparavant libres et souverains, et en a fait des esclaves sur
leurs propres terres : avec la perte de leurs langues et cultures
dans la sphère de l’administration et de l’instruction publique,
avec la perte de la souveraineté sur les richesses du pays, et
l’obligation de produire pour le maître. Dès lors l’indépendance
signifie le recouvrement par nos peuples de la souveraineté
linguistique et culturelle, de la souveraineté monétaire, de la
souveraineté sur les richesses. Pour sa domination, le
colonisateur a formé et entretient une couche de serviteurs
autochtones à son service, tant dans l’administration que dans
l’économie de traite coloniale (import-export), une haute
bourgeoisie coloniale. Cette classe formée d’autochtones vit de
l’oppression et de l’exploitation des masses par le colon.
2- L’oppression et l’exploitation de l’ordre colonial établi ont
généré, naturellement, des résistances puis des révoltes
héroïques (des Sahoué, Batombou, Hollis, Natimba) bien que
sauvagement réprimées posaient le problème de l’émancipation
et de leur libre détermination des peuples. Les luttes antiimpérialistes de par le monde, notamment après la seconde
guerre mondiale et qui ont abouti à la défaite militaire du colon
français en Indochine (Viêt-Nam) et à la guerre en Algérie ont mis
à l’ordre du jour l’indépendance immédiate.
L’impérialisme français obligé de faire des concessions ne
voulait en aucun cas renoncer de bon gré à ces privilèges
coloniaux. Contre les jeunesses et les forces révolutionnaires
luttant pour l’indépendance immédiate et réelle, les agents
formés dans le servilisme au colonisateur, dans notre pays, les
Maga, Apity, Ahomadégbé, et autre Zinsou Emile, ont lutté pour
le maintien dans la dépendance avec le colonisateur. Ils ont fait
voter le fameux référendum de de Gaulle de septembre 1958 du
maintien des liens de soumission (la communauté) avec la
France. Seule la Guinée sous la direction de Sékou Touré
assumera le choix à l’indépendance immédiate et réelle en
votant « NON » à la communauté du cavalier (français) et du
(cheval) africain. "L’indépendance" octroyée et proclamée deux
ans plus tard maintenait des liens coloniaux par des accords
secrets, le pacte colonial. Ainsi est instauré le néocolonialisme.
3- La jeunesse anti-impérialiste, dans ses différentes
organisations, et notamment l’UGEED (Union Générale des
Elèves et Etudiants du Dahomey) a dénoncé très tôt, dès 1960,
les indépendances octroyées par le Colon français et indiqué que
la lutte pour la véritable indépendance se poursuivait. Ces
organisations dénonçaient le franc cfa, la mainmise sur nos
richesses, l’imposition des cultures de rente et l’exploitation
sauvage des paysans, exigeait la suppression des bases militaires,
l’école coloniale. Etait posée, à l’exemple des peuples qui se sont
émancipés de l’ordre colonial (Chine, Indochine), la question de
la Révolution nationale, démocratique, populaire. Les
dénonciations de l’apatridie verte des gouverneurs à peau noire,
étaient cinglantes. La résistance et la révolte contre l’ordre
néocolonial s’exprimaient par de nombreuses grèves et
manifestations des élèves et étudiants, des travailleurs salariés
avec leurs syndicats, les paysans contre les brimades et
exploitations dans la culture des produits de rente. Ces luttes
entrainant l’incapacité pour les pouvoirs néocoloniaux de
gouverner. Elles allèrent à l’insurrection d’octobre 1963 qui a
renversé le pouvoir de Maga-Apity. Mais la France a ordonné à
son agent, le Colonel Christophe Soglo de s’emparer du pouvoir,
inaugurant ainsi les putschs militaires qu’a connus le pays (1963,
1965, 1967, 1969) jusqu’en 1972 de récupération par l’ordre
néocolonial des luttes populaires d’émancipation patriotique.
L’instabilité dont parlent tous les historiens a pour fondement le
rejet spontané des masses du système néocolonial et l’incapacité
des agents néocoloniaux d’apporter des solutions alternatives.
4- Chaque solution de récupération, jusqu’à la dernière, le
Conseil présidentiel, aboutissant à des impasses accroissait la
nécessité d’une Révolution patriotique. Le coup d’Etat de 1972
avec la proclamation du haut de la chaire de la "Révolution " (et
ensuite le " socialisme" dans un pays de capitalisme arriéré) par
Kérékou et le PRPB, constitue l’acte majeur de récupération, non
seulement des fruits des luttes des masses, mais pire escamotait
l’avenir de ces luttes pour une révolution véritable. Car tout en
criant à tue-tête, «L’impérialisme à bas, le Néocolonialisme à
bas », les patriotes n’ont pas été dupes du caractère d’agent proL
L
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impérialiste de Mathieu Kérékou. Gaglozoun Goras, un des
éléments de proue de la jeunesse qui avaient cru en Mathieu
Kérékou a écrit dans un livre « Kérékou et la trahison des intérêts
du peuple béninois » publié en août 2013 : « Je voudrais prier,
écrit-il, chaque Béninois qui tiendra dans ses mains ce document
de regarder les pages qui vont suivre d’abord et avant tout
comme un témoignage. J’appartiens à une génération qui a
donné dans son ensemble un bel exemple de patriotisme,
d’abnégation et de très grande dignité. …Lorsque nous regardons
Kérékou, notre génération dans ce qu’elle a de plus sain, a le
profond sentiment d’une grande trahison. Kérékou a trahi tous
nos espoirs de jeunes élèves, de jeunes étudiants, de jeunes
travailleurs, il a trahi le pacte que nous avons scellé avec lui le 30
novembre 1972. Il a trahi toute l’espérance qui fut la nôtre. » (Op.
pp 49-50). On ne peut exprimer mieux, après coup, la
récupération par les néocolonialistes des luttes des patriotes.
5- Mathieu Kérékou avec son parti unique le PRPB a instauré une
autocratie sanguinaire et réprimé dans le sang les révoltes contre
son régime (en 1975, 1979, 1985, 1988). A partir de 1985, il
montrera plus ouvertement sa nature d’agent de la FrançAfrique
avec la tutelle ouverte de l’ambassadeur français au Bénin Guy
Azaïs qui dictait ouvertement les ordres de gouvernement.
Contre ce pouvoir de dictature autocratique s’est dressé
progressivement le peuple en lutte à l’appel du Parti
Communiste fondée en 1977 sous la direction de Pascal Fantodji
Le Parti Communiste reprenant et approfondissant le
patriotisme a appelé au renversement de la haute-bourgeoisie,
la destruction de l’appareil d’Etat néocolonial et la complète
indépendance du pays, pour l’instauration d’une République
Démocratique, Indépendante et Moderne avec la suppression
d’une langue soi-disant officielle et la proclamation de toutes les
langues parlées au Bénin, langues officielles dans leurs terroirs ;
le nécessaire décrochage du franc CFa et la création d’une
monnaie sous-régionale souveraine. Bravant les persécutions,
les emprisonnements, les tortures et les répressions
sanguinaires, le peuple se leva comme un seul homme toute
l’année 1989 et renversa le 11 décembre 1989, le pouvoir
autocratique de Mathieu Kérékou. La France, sous la dictée de
son Président François Mitterrand, rassembla tous les agents
pro-impérialistes (Maga, Ahomadégbé, Zinsou, Robert Dossou,
Isidore de Souza, Houngbédji, etc,), pour organiser en février
1990 un marché de dupes, la Conférence Nationale pour le
maintien du néocolonialisme et sauver le chef tortionnaire
Kérékou. La Conférence légalisa l’impunité des crimes politiques
et économiques, impunité indispensable pour le pillage du pays.
Les seules libertés reconnues formellement au peuple (sans la
répression de ceux qui les violent) sont celles conquises dans et
par les luttes populaires avant cette Conférence. La Révolution
qui a renversé l’autocratie s’est arrêtée à mi-chemin et les agents
de la FrançAfrique ont repris le pouvoir.
6- Le régime du Renouveau Démocratique a institué ainsi "une
démocratie d’enclos" pour les seuls lettrés en langue française,
libres de voler, de tricher, de piller le peuple au profit des maitres
impérialistes. Les pouvoirs de Soglo et ensuite celui de Kérékou
remis en selle par les réseaux Foccart1 et 2, et enfin celui de Boni
Yayi adoubé à l’Elysée ont conduit le pays dans le gouffre. Ces
pouvoirs se sont ingéniés à détruire systématiquement la
jeunesse dont il faut casser tous les ressorts et élans de la révolte
contre l’ordre inique. Le marché de dupes a finalement conduit
à une nouvelle autocratie, celle de Patrice Talon pour la gestion
du pacte colonial. Le peuple peut se rendre compte que tout est
à refaire.
7- Mais dans le même temps, les armées vaincues sont à bonne
école. Pascal Fantodji reconnaitra : « A regarder les choses de
près, la Révolution sociale au Bénin de décembre 1989 à février
1990 s’est arrêté à mi-chemin parce que la conscience antiimpérialiste a été insuffisante. » Il traçait ainsi la ligne de l’effort
principal à faire par les révolutionnaires et les patriotes dans la
préparation et la victoire de la nouvelle révolution sociale
inéluctable. On verra ainsi une prise de conscience des
dignitaires traditionnels (Rois, chefs de terre) les victimes
directes de la colonisation, ceux-là à qui l’agresseur a arraché le
pouvoir et l’autorité ; on verra la jeunesse se réveiller face à
l’absence de toutes perspectives d’avenir, confrontée au
chômage, à l’humiliation de ses peuples.
La colère de la jeunesse est d’autant plus grande qu’elle observe,
grâce à la révolution technologique, les progrès des autres
peuples de par le monde. La révolution dans les technologies de
l’information et de la communication permet aux peuples
dominés de voir que la misère n’est pas une fatalité. Ils voient
que des pays comme la Chine qui s’est émancipée en 1949 a pu
en quelques décennies devenir aujourd’hui la deuxième
puissance mondiale. La révolution dans la technique a produit
une révolution philosophique et culturelle à contenu patriotique
dans les « Enclos français » en Afrique. Le patriotisme gagne du
terrain. La dénonciation du Franc CFA qui était l’apanage des
seuls révolutionnaires et se limitait dans des cercles restreints de
propagandistes et des patriotes est aujourd’hui reprise dans de
larges couches du peuple et la nécessité d’une monnaie
souveraine est partout à l’ordre du jour. Les troupes
d’intervention françaises au Mali et dans le Sahel qui étaient
vues comme salvatrices sont aujourd’hui conspuées comme
troupes d’agression et d’occupation. Il se comprend de mieux en
mieux et plus largement exprimé que c’est la France qui, pour
maintenir son empire menacé, déclenche des guerres sous
couvert des terroristes armés et protégés par elle. C’est la
France qui veut étendre cette guerre par terroristes interposés
vers les Etat côtiers, le Bénin, la Côte-d’Ivoire.
La jeunesse peut observer que Lumumba assassiné est honoré
pendant que Mobutu, le pion des impérialistes est oublié ; que
Sankara tué est adoré pendant que l’assassin Compaoré est déjà
dans les poubelles de l’histoire. Les sacrifices des patriotes
jusqu’au sacrifice suprême ne sont pas vains. Ces héros
nourriront l’héroïsme des nouvelles générations. Alors en même
temps que grandissent dans notre pays la colère et la haine
contre la nouvelle autocratie, grandit également la conscience
patriotique. C’est ce à quoi travaillent les patriotes rassemblés
au sein de l’Alliance Pour la Patrie (APP) pour le triomphe du
patriotisme. Ses chefs et militants se veulent plus se laisser
tromper par les Gouverneurs à peau noire en fabrication dans les
officines impérialistes et leur propagande contre les agents
enragés de la FrançAfrique est reprise par de larges couches de
la jeunesse.
En 61 ans de lutte entre le patriotisme et le néocolonialisme, le
peuple a connu des défaites certes, mais il a appris à mieux
combattre les néocolonialistes. Le patriotisme grandit et
gagnera, à coup sûr, la lutte contre le néocolonialisme.
Rémy
REFORME DANS L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
QUAND DES PROFESSEURS PRO-AUTOCRATES SE
PRONONCENT SUR LA REFORME DE L’UNIVERSITE
MOUZOUVI Dodzi, le va-t’en train de tous les régimes,
déclare à l’Emission « Entretien » de la Chaine de Atélévision E-télé du 18 Juillet 2021 entre autres ceci :
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« L’ère des élections dans ce haut lieu du savoir est terminée.
Cela, du fait que ce mode de désignation des responsables dans
les universités publiques, crée des dissensions au sein de la
communauté universitaire au point que des enseignants se
vouent une haine viscérale, simplement parce que l’un n’a pas
voté pour l’autre. C’est fort de cela que la gouvernance
administrative des universités sera confiée à un Conseil
d’administration qui à son tour va lancer l’appel à candidature du
recteur ... La nouveauté ici, c’est que même les Béninois qui
résident à l’extérieur peuvent postuler au poste de Recteur »(Cf.
Le Matinal du 19 Juillet 2021). Pour sa part, Brice SINSIN, ancien
Recteur qui a bénéficié, par élection, du poste de Recteur
pendant 6 ans, déclare à propos de la suppression de l’élection
des recteurs : « c’est la norme même à l’international. On fait
appel à des candidatures. Ce sont des gens qui viennent avec
leurs dossiers et la conviction d’apporter quelque chose à
l’institution. Ça passe par une sélection de dossiers, ensuite on
passe les candidats à interview par des pairs bien informés de ce
qu’est le développement d’une université afin qu’ils essayent de
dégager les meilleurs ». Et pourquoi les élections des recteurs et
autres doyens est une mauvaise chose ? SINSIN Brice répond « Si
l’on va aux élections des recteurs, c’est parce qu’on suppose que
la communauté universitaire est suffisamment mûre pour
désigner ses représentants… mais le risque qui découle de toute
élection c’est le populisme. Ça fait qu’on n’a plus de bon leader
qu’on aurait dû élire (La Nation du 21 juillet 2021).
Examinons un peu l’argumentaire des deux universitaires. Pour
Dodzi AMOUZOUVI, les élections des recteurs entrainent « une
haine viscérale » entre enseignants et donc divise le corps des
enseignants. Avec cette logique, nous devons conclure qu’il faut
renoncer à l’élection des députés, des maires et même des
Présidents de la République ; car tout le monde sait les
empoignades auxquelles donne lieu ces élections et les querelles
même familiales que cela entretient.
Pour en arriver à Brice SINSIN, c’est des enseignants immatures
« pour désigner leurs représentants » qui l’ont pourtant élu pour
deux mandats à l’université ; ce qui lui a permis aussi de voler
grossièrement les fonds de cette communauté avec des
infrastructures surévaluées parfois au triple de leur valeur pour
s’en approprier la différence… Alors on lui pose une question :
« En quoi le fait d’avoir été élu l’a empêché de gérer l’université
pendant deux mandats ? »
Simplement il faut dire que les sorties officielles de ces deux
enseignants constituent des atteintes à la dignité et
l’honorabilité du corps enseignant universitaire ainsi qu’à toute
la communauté universitaire du Bénin. Traiter ces propres
collègues d’immatures est fortement regrettable.
Autre observation et la plus importante : « En quoi l’élection des
Responsables d’université nuit-elle à la qualité et au contenu des
enseignements donnés par les enseignants-chercheurs de cette
université ? » Il apparait clair que ces individus représentent le
petit groupe d’enseignants pro-autocrates opposés à toute
liberté académique nécessaire pour l’épanouissement de la
science et de la recherche universitaire. Cette faune de proautocrates dont les représentants aujourd’hui les plus connus et
les plus vendus aux structures de la françafrique, ont noms les
Dorothé SOSSA, HOLO Théodore, NAGO Mathurin et autres
TOPANOU Victor. Interrogez la large majorité des enseignants
qui, d’ailleurs, se sont exprimés à une Assemblée de
l’Intersyndical des Universités à ce propos, et on voit la portée
de ces sorties médiatiques.
Aucune « norme internationale » n’autorise la destruction des
décennies d’exercice des libertés et de franchises universitaires
qui ont fait leurs preuves dans la floraison de la recherche, de la
science et de l’enseignement à travers le monde.
Nous nous trouvons devant ce fait inouï que l’homme d’affaires,
l’autocrate et ennemi des libertés et autonomies sociales de
toutes sortes, Patrice Talon, après avoir transformé toute
l’administration publique en une Entreprise privée, s’attaque
maintenant à la citadelle redoutable qu’est l’Université,
demeurée jusque-là quelque peu autonome. Il faut la
transformer en « caserne » et les enseignants en automates
répondant au doigt et à l’œil au Dictateur despote. Et ceci sur un
enseignement demeuré sans changement, c’est-à-dire colonial.
Et lorsqu’ on aura fait débarquer des « recteurs compétents de
l’extérieur par appel à candidature » cela ne fera que renforcer
le caractère extraverti et donc inadapté et colonial de cette
Université.
Le pacte colonial continue ! Et le chômage des Jeunes continue !
Et l’université continuera d’être une Usine à fabriquer des
chômeurs en dépit du fait que l’on veuille « professionnaliser »
les enseignements. Car sans le déroulement de ces
enseignements dans le vécu culturel et donc linguistique des
enseignants, aucune avancée n’est possible.
Et tout ceci en liquidation de toutes les luttes et sacrifices que la
communauté anniversaire béninoise (enseignants, étudiants et
personnel administratif compris) a menés pour en arriver à ces
libertés aujourd’hui complètement assassinées. Mais ce sera
pour un temps. Les libertés académiques et le patriotisme et la
science triompheront inéluctablement, n’en déplaise aux
oiseaux au plumage sombre et à leurs chants de deuil.
Samson
SITUATION DE L’UNSEB/UAC : ASSE ANDRE CLARIFIE
Adresse
A l’opinion nationale et internationale ;
A la communauté universitaire et estudiantine du
Bénin.
omme on s’en aperçoit, les étudiants de l’Université
d’Abomey-Calavi seront aux urnes le vendredi 30 juillet
2021 pour le compte de la deuxième édition de l’élection
des organisations estudiantines les plus représentatives. Depuis
l’ouverture des dépôts de candidature, les organisations
d’étudiants s’activent. Dans la même foulée, l’on apprend la
candidature d’une certaine organisation dont les partisans se
réclament de la ligne plurielle de l’UNSEB-UAC. Ces individus se
permettent d’utiliser mes photos et citent même mon nom dans
leurs messages de campagne en direction du monde étudiant
dont ils veulent gagner la confiance. Je voudrais par cette
adresse, informer l’opinion publique nationale et internationale
que l’UNSEB dont j’avais dirigé le Bureau Exécutif National n’a
jamais connu une ligne plurielle. La principale et unique ligne de
l’UNSEB reste celle révolutionnaire. C’est cette ligne
révolutionnaire de l’UNSEB qui a consacré tout son passé
glorieux et toutes les victoires enregistrées au profit de la
communauté universitaire du Bénin en général et celle des
étudiants en particulier. Par conséquent, cette organisation dite
de la ligne plurielle ne représente pas la section de l’UNSEB-UAC.
Rappelons qu’à l’issue de la première édition de l’élection en
C
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2018, l’UNSEB a été consacrée première organisation. Mais le
pouvoir de Talon ne s’est jamais résolu de reconnaître cette
victoire. Toute la communauté universitaire de l’UAC et en
l’occurrence les étudiants se sont rendus à l’évidence de la ruse
du pouvoir de Talon à ne jamais mettre l’UNSEB dans ses droits
en tant qu’organisation majoritaire. Cela révèle la vraie intention
du pouvoir de Talon en organisant la première édition de cette
élection qui était de faire disparaître l’UNSEB après l’échec de sa
mesure de suppression des organisations faitières des étudiants.
En lieu et place de la reconnaissance de cette victoire écrasante
de l’UNSEB il y a trois ans, le même pouvoir de Talon a fait créer
et monter des indicateurs de police et une milice armée pour
agresser physiquement et réprimer les responsables de la
section de l’UNSEB-UAC avec l’appui de la police républicaine et
de la justice à ordre. Des éléments comme Habib AHANDESSI,
Rodolpho DAH-KINDJI, Venceslas AKAKPO et autres qui se sont
illustrés dans cette sale besogne ont été à plusieurs reprises cités
et dénoncés par leurs propres victimes. Finalement, le pouvoir
de Patrice Talon a dû recourir à la distribution de l’argent et à la
corruption comme moyens pour emporter toute la direction de
la section de l’UNSEB-UAC à sa solde. Elle ne se distingue plus ni
de la FNEB ni de l’UNEB ouvertement connues pour leur rôle de
défenseurs des mesures des pouvoirs au sein de la communauté
estudiantine. Désormais, il n’y a plus de pluralisme syndical en
milieu étudiant à l’UAC. Il n’y a qu’un groupe à trois fourches
répondant de Patrice TALON. Voilà le contexte dans lequel se
déroule la deuxième édition de l’élection des organisations
estudiantines. En réalité, la communauté estudiantine de l’UAC
n’a plus rien à gagner de cette élection, vu que Patrice TALON n’a
pas respecté la volonté des urnes en 2018. J’appelle en
conséquence la communauté universitaire à œuvrer pour la
reconstruction de la direction de l’UNSEB-UAC brave, intrépide,
déterminée comme elle était hier et faisait la fierté de la
communauté universitaire et la gloire du mouvement étudiant.
Je parle bien de cette UNSEB-UAC qui a contribué au processus
de la démocratisation des universités avec l’élection des recteurs
et vice-recteurs et à l’amélioration des conditions matérielles des
enseignants de l’université ainsi qu’à beaucoup de conquêtes
pour le monde estudiantin (l’exonération des frais d’inscription,
la réduction de la moyenne des bourses et secours, la
construction des infrastructures etc., le rejet de la violation des
franchises universitaires etc.).
Fait à Abomey-Calavi, le 22 juillet 2021
André ASSE


LE MARIAGE CHEZ LES AJA-HWE OU HWENON
ans les rites des sociétés en général, le mariage est un
moment important de la vie de l’individu et est un
élément important de structuration des sociétés. La
naissance, le mariage, la mort, sont trois étapes importantes qui
rythment la vie des hommes, des femmes et des groupes
sociaux. Les populations Aja-Hwé ne font pas exception à cette
règle.
Qui sont les Aja-Hwé ou Hwénon? Selon les habitants de Tado,
tel que le rapporte le père Roberto Pazzi, « ce sont les premiers
à s’éloigner de Tado suite à un évènement géographique
d’importance, à savoir que le Mono qui passait autrefois près de
la ville,…tarit à une certaine époque et le cours du fleuve se
forma plus loin, laissant les citoyens dans un désarroi tel que
beaucoup décidèrent d’émigrer dans la plaine, où ils sont
devenus les Hwénon,.. Leur lien avec l’Aja (le roi de Tado ne s’est
pas distendu pour autant, et aux membres de son lignage, il
continue à donner le titre d’honneur de Ajavi, fils de l’Aja. »
(Roberto Pazzi, Les peuples d’Ajatado, Des origines à la rencontre
avec l’Occident et le christianisme au XVème siècle (sources
écrites) ed. l’Harmattan, 2012 Paris page 21). Au moment de la
conquête de notre pays par le colonisateur étranger, les
Hwénons étaient sous l’administration directe de Tado et
continuent à parler une variante dialectale de l’AJA, très proche
de celle de Tado. Ils occupent principalement et majoritairement
le département du Couffo, entre le fleuve Mono et le fleuve
Couffo.
En règle générale, comme au niveau de tous les peuples
du Bénin, l’inceste est interdit chez les Hwénon. Le père ne peut
pas épouser sa fille. Un frère ne peut pas épouser sa sœur ni
avoir des relations sexuelles avec. Les mariages entre cousins
existent. On peut épouser la fille de son oncle maternel. Par
contre, on ne peut pas épouser la fille de sa tante maternelle. On
peut aussi épouser le fils ou la fille de son oncle paternel et de sa
tante paternelle. L’oncle ne peut pas épouser sa nièce et c’est
aussi valable pour la nièce qui ne peut pas épouser l’oncle. Ce
cadre général étant posé quels sont les diverses formes de
mariages chez les Hwénon ?
« 1. Le mariage par rapt ou « nyonlu xo so » …Nous distinguons
deux sortes de mariage par rapt, à savoir le rapt simulé et le rapt
pur et simple.
-Le rapt simulé. Ce type de rapt se produit surtout
lorsqu’une jeune fille a déjà une idée du jeune homme qu’elle se
propose d’épouser. S’il arrivait à ses parents de décider
brusquement de la donner en mariage à quelqu’un d’autre, la
jeune fille qui ne veut pas de ce dernier, s’enfuit avec son
séducteur. La rumeur se répand, les membres de la famille du
séducteur se présentent à la famille de la fille pour déclarer que
celle-ci a décidé d’épouser leur fils, et qu’effectivement elle se
trouve chez eux. La famille du jeune homme concède alors la
réparation des dommages causés à la famille de la jeune fille.
Parfois, cette dernière refuse toute concession et s’obstine à
récupérer sa fille. Au cas où les "rapteurs" s’entêtent à la garder,
ses parents se taisent ; mais le silence ainsi créé est, dans bien
des cas, lourd de conséquences. Nous disons de ce rapt qu’il est
"simulé" en raison du consentement de la conjointe : en tout cas,
elle aura été d’accord ! Mieux, on pourrait même dire d’une telle
conjointe qu’elle aura collaboré à la réussite du rapt…
Le rapt pur et simple…
-Le rapt pur et simple est une stratégie qu’adopte le jeune
homme qui n’a pas de succès auprès de la jeune fille de son
choix. Il mobilise ses camarades en vue de la "voler", contre son
gré. Cet enlèvement a souvent lieu à la tombée de la nuit, lorsque
la fille revient du marché, du marigot, des grands
rassemblements folkloriques, en tout cas, lorsque celle-ci se
trouve isolée des regards indiscrets. » (Christine BOTCHI Morel
Thèse de doctorat, Faculté des Lettres de Fribourg le 18
décembre 2008 page 47). Cette forme tend à disparaitre avec la
scolarisation des jeunes filles, l’évolution de la société et la
vigilance des forces de répression.
D
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2-«La forme de mariage dite "ahunmen ". C’est le type de
mariage qui se conclut entre une jeune fille et un jeune homme
qui n’ont pas pris le soin de consulter leurs parents respectifs… Il
va sans dire que dans la plupart des cas, cette forme de mariage
dure assez peu de temps. Car, la pression que le groupe social
exerce en l’occurrence sur les parents de la conjointe est telle
que, lorsque ceux-ci en viennent à être courroucés, ils peuvent
envisager un second mariage plus régulier, en accordant la main
de leur fille à un tout autre homme de leur choix ; et ceci, quel
que soit l’état de la jeune fille. Il s’agit en fait d’une punition que
le groupe social inflige aux tenants de la forme de mariage dit
"ahunmen", pour avoir bravé au plan général sa tradition et, à un
niveau beaucoup plus restreint, l’autorité parentale… Si jamais il
arrivait que la jeune fille soit en état de grossesse, les parents
n’en tiennent pas compte. Ils la donnent pourtant en mariage à
un autre homme ; et l’enfant qui naîtra aura comme père
l’homme de la seconde union. (doc cité page 49)
3- « Le mariage prescrit ou "evi so na asu" Cette union se prépare
à l’insu de la jeune fille. En effet, les parents choisissent le
partenaire qui leur convient et le lui imposent comme mari. La
jeune fille est bien obligée de se plier à la décision de ses
parents.» Justement, c’est pour échapper à cette forme de
mariage que des jeunes simulent souvent un rapt. » (doc cité
page 50). Avec le développement et la scolarisation des jeunes
filles, cette forme de mariage tend aussi à disparaitre.
4-« Le mariage par échange direct de femmes entre deux
groupes : "dodo". C’est l’une des formes de mariage les plus
classiques… "un mariage conclu entre deux familles qui, d’un
commun accord, décident d’échanger leurs filles entre leurs fils".
(Doc cité page 50). Ce mariage qui a dû être la forme initiale de
mariage avec comme base l’établissement de la confiance et de
l’amitié entre deux communautés ou familles, a
considérablement régressé avec le développement du marché et
l’apparition de la dot. Aujourd’hui, les jeunes la considèrent
comme dévalorisante. On la retrouve néanmoins au niveau de
familles pauvres où les parents du garçon n’ont pas assez
d’argent pour faire face aux frais de la dot pour le mariage de
leur fils. Ce type de mariage tend à disparaitre pour son caractère
infamant pour le jeune garçon ou pour l’homme.
5-« La forme de mariage dite "ago" (ou gosuè)…le conjoint n’est
pas imposé à la conjointe. Car c’est toujours avec le
consentement de la future épouse que les acteurs sociaux
engagent résolument la procédure de mariage. Avouons
toutefois que la contribution du groupe social aura été
déterminante dans ce consentement et dans cette procédure.
Car c’est en réalité le groupe social qui fait en sorte que la future
épouse, au fur et à mesure qu’elle grandit, se voie orienter vers
le futur époux, présent dans sa vie à elle depuis son enfance. Elle
finit par confirmer ce choix quand elle parvient à la maturité ».
(Doc cité page 52).
6-La forme de mariage dite « ekpososo » ou lévirat. Il intervient
après la mort du mari lorsque la femme doit prendre un second
mari. En général, si le défunt a de grands enfants, la veuve choisit
son nouveau mari prioritairement parmi les grands enfants de
son mari, exception faite de ses propres enfants. Si le défunt n’a
pas de grands enfants, elle doit prendre le petit-frère, le neveu,
ou un petit cousin du mari avec le consentement de la famille et
ceci pour garder ses enfants dans la famille. Normalement, le
grand-frère ne peut pas prendre la femme du petit-frère après
sa mort ; mais aujourd’hui, avec le relâchement de l’observance
des règles sociales, on voit des grands-frères prendre les veuves
de leurs petits-frères. Si la veuve va prendre un mari en dehors
de la famille, elle est obligée de laisser ses enfants qui sont alors
pris en charge par les femmes de leurs oncles qui deviennent
leurs mères de substitution. Notons qu’une femme est obligée
de se remarier quel que soit son âge. Si elle est trop âgée, elle
peut donner le nom d’un de ses enfants ou de ses petits-enfants
comme mari virtuel. Naturellement, c’est un mariage qui ne sera
jamais consommé. Cette obligation provient du fait que si elle ne
le fait pas, son mari défunt considérerait qu’elle souffre ici-bas et
viendrait la chercher pour qu’elle aille rester avec lui dans l’audelà. Avec l’évolution, il y a de plus en plus de femmes qui
décident de ne pas se remarier ou qui ne trouvent pas preneurs.
En effet, si avant, les enfants étaient une richesse, aujourd’hui,
ils constituent de plus en plus une charge.
7- Il faut ajouter des cas particuliers où le mari n’arrive pas à
payer la dot ; dans ce cas, il arrive qu’on lui arrache la fille pour
la donner à un autre. Au cas où la fille a déjà eu des enfants, ils
appartiennent au nouveau mari. Après leur majorité, certains
enfants choisissent de retourner chez leur parent.
Nous avons passé en revue les formes de mariages chez les
Hwénons. Avec le développement du capitalisme, le brassage
des populations, les nouvelles lois dans le pays et surtout la
scolarisation des jeunes filles, il y a beaucoup d’évolution au
niveau des liens sociaux, et surtout des pratiques sociales. Le
mariage n’échappe pas à cette évolution.
Gilbert KOUESSI
LE CHAMPIONNAT NATIONAL SCOLAIRE AU BENIN : POUR
QUELLE FINALITE ?
e lundi 21 juillet 2021, le Ministre des Sports et Loisirs
Monsieur Oswald HOMEKY et la représentante de la FIFA
ont procédé à la signature de la convention d’accueil et de
l’organisation de la phase finale du championnat national
scolaire en présence de toutes les autorités compétentes du
domaine. Trois jours après la cérémonie de signature c’est-à-dire
le samedi 24 juillet 2021, le projet a été officiellement mis en
œuvre à Grand-Popo dans le département du Mono. Cet
évènement dont le fruit est la volonté commune du
gouvernement et du Président de la FIFA est le début d’une belle
aventure qui donnera certainement naissance à des talents selon
le ministre des sports.
Ainsi, du 24 au 31 juillet 2021, les stades de Grand-Popo et Comé
vont abriter la phase finale du championnat national scolaire. Au
total 12 équipes du côté des garçons vont rivaliser et il en sera
de même pour les équipes féminines. Aussitôt après la
cérémonie de lancement, les deux rencontres inaugurales ont
opposé les équipes de Houègbo et Lalo chez les garçons et
Grand-Popo et Ikpinlè chez les filles. La première rencontre s’est
soldée par un score de 1 but contre zéro en faveur de Lalo. La
deuxième également par le même score d’un but à zéro en
faveur de Grand-Popo.
Pourvu que cette initiative ne subisse pas le même sort comme
d’autres que le pays a connues par le passé.
Car, faut-il reconnaitre que la problématique du changement
dans l’organisation ou la réorientation du football au Bénin ne
date pas d’aujourd’hui. Des plans et même des projets de
pareille nature ont été élaborés et adoptés dans le passé.
L
LA FLAMME N°412 30 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Cependant, le football au Bénin reste et demeure à l’étape
embryonnaire. Ce qui a fait échec aux pareilles initiatives dans le
passé, c’est la désorientation des visions portées par ces projets
par les hommes en charge de leur gestion. On espère alors que
cette fois-ci, le football Béninois connaîtra d’essor. Bonne chance
donc aux équipes participantes ainsi qu’aux talents qui naitrons
de ce championnat.
Niyi A.

DRAME À MALANVILLE :
NI LE PRÉFET Ahmed Bello KY-SAMA NI LE MAIRE Guidami
GADO N’ONT RIEN FAIT POUR ÉVITER LA BOUCHERIE
MACABRE DE GUENE.
Conflit entre agriculteurs et éleveurs, le village de Isséné en a
été le théâtre sanglant cette année 2021. De quoi s'agit-il?
Le samedi 24 juillet 2021 la localité de Isséné située dans
l'arrondissement de Guéné dans la commune de Malanville, a
été le théâtre d'un affrontement entre agriculteurs et éleveurs.
Selon le chef du village de Isséné, tout est parti des informations
reçues faisant état d'un ultimatum lancé par des peuhls de la
zone dans la soirée du vendredi 23 juillet en direction des
agriculteurs occupant les couloirs de passage. Les troupeaux de
bœufs appartenant aux éleveurs ont envahi le champ d'un
agriculteur sous prétexte que ce champ est situé dans le couloir
de passage des animaux.
La situation a mal tourné. Au cours de l'affrontement entre les
agriculteurs et éleveurs on dénombre des morts, des blessés
graves et des portés disparus.
On enregistre pour le moment 2 morts à coups de machette, du
côté agriculteurs et 3 morts par balles, du côté peuhl.
Ainsi, le préfet de l’Alibori et le maire de Malanville n'ont pas
anticipé sur un conflit qui est quasiment annuel. Le cas de l'année
dernière est encore vivant dans l'esprit des populations.
Il faut noter que la présence des éléments du 7eme BIA de Kandi
sur les lieux ne garantit pas la sécurité des populations, car une
véritable solution n'a jamais fait la préoccupation ni du Maire,
autorité de la Commune, ni de celles du département.
Malanville, le 27 juillet 2021
Aboudou
Les populations de la commune de Zè ont faim et
souffrent
Elles cherchent à savoir ce qu’on va faire pour s’en sortir
La faim et la misère sévissent dans la Commune de Zè
comme partout au Bénin. Pour le savoir ; il suffit de regarder
autour de vous. Les gens sont maigres et décharnés avec le
visage émacié et anguleux. Les enfants anémiés ont un visage
bouffi et leurs nez coulent. Le prix des denrées alimentaires
ont doublé et parfois triplé, même quand c’est produit à Zè. Il
s’en suit une mévente généralisée sur les marchés. Tout le
monde a faim et crie famine, les acheteurs parce c’est trop
cher et les vendeuses parce qu’elles ne vendent pas. Que
disent ceux qui en souffrent et se plaignent ? Voici quatre
réactions de vendeuses au marché central de Zè. Je me suis
rendu au marché de Zè le 10 Juillet 2021.
Dame Angèle dit : "Tout est cher et il n’y a pas d’argent
dans le pays. Moi je vends du pétrole. Le bidon est à 14 000F
et le litre à 600F, mais les gens n’achètent pas. Je souffre trop.
Je viens au marché le matin les mains vides et je repars le soir
les mains vides. Je ne sais plus ce que je vais faire avec les
enfants à la maison. Le marché de Zè est tombé et est de
moins en moins animé."
A son tour Céline qui vend des pagnes et divers articles
d’habillement pour femme dit : "Le marché de Zè n’est plus
un marché. Acheteurs ou vendeuses, tout le monde crie. Tout
est cher et il n’y a plus d’argent dans le pays. Nous venons
bailler et dormir du matin au soir. On ne vend rien et on nous
prend l’argent de ticket. Non vraiment rien ne va, rien ne
bouge et on se demande quand ça va finir."
De son côté, Julienne qui vend du maïs au bord des voies
dit : "L’intérieur du marché est plein et tous les hangars sont
occupés. Allez voir vous-même. Je suis obligée comme
beaucoup d’autres vendeuses de m’installer au bord des
voies pour pouvoir vendre. Mais voilà, la police nous
persécute du matin au soir en renversant nos marchandises.
Pendant ce temps, les agents de la mairie nous harcèlent pour
nous faire payer les tickets. On nous traite comme des chiens
vagabonds. Vraiment nous souffrons trop."
Ecoutons enfin Cica qui est vendeuse de produits
alimentaires. Elle donne quelques prix de la mesure
(tohoungodo) selon la qualité comme suit : gari 300 ou 350F,
maïs 250 ou 300F, haricot 450 ou 600F, etc. Quand on lui a
demandé si elle vend bien elle répond : "Non les gens
n’achètent pas. Ils disent que c’est trop cher et ils ont raison,
mais ce n’est pas notre faute. Talon a créé de multiples taxes
et impôts. Tout est devenu très cher et il n’y a pas d’argent
dans le pays. Il va nous tuer si ça continue. Qu’est-ce qu’on va
faire ?"
Comme on le voit, les usagers du marché central de Zè sont
unanimes pour le dire. Tout est cher et tout le monde a faim
à cause des multiples impôts et taxes créés par Talon.
Beaucoup comme Cica demandent ce qu’on va faire. C’est en
effet la vraie bonne question. C’est tout à fait normal et juste
de se plaindre et de crier quand on souffre et qu’on a faim.
Mais les pleurs de la victime ne suffisent jamais à elles seules
pour arrêter la main de celui qui s’acharne à la fouetter ; et
l’adage populaire dit qu’en restant trop silencieux sous
l’arbre, on finit par recevoir des déjections d’oiseaux sur la
tête. C’est pourquoi le Professeur Philippe Noudjènoumè
Président de l’APP dans son adresse du 16 juin 2021, en bon
leader patriote et humain très soucieux avant tout de la vie et
du sort de son peuple lui dit ceci : "Peuple Béninois, lève-toi
contre la faim programmée par la Gouvernance de Patrice
TALON." Oui, c’est vraiment la seule réponse conséquente à
donner maintenant à la juste question "Qu’est-ce qu’on va
faire ?"
Zè, le 16 Juillet 2021
Paulin DIDOHOU
(Correspondant du Journal La Flamme dans la Commune de
Zè)
LA FLAMME N°412 30 juillet 2021
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SITUATION EN TUNISIE
La date du 25 juillet correspond en Tunisie à la fête de la
République. En effet, le 25 juillet 1957, l’Assemblée
Constituante, élue une année plus tôt pour rédiger une
Constitution pour le pays nouvellement indépendant, a décidé
de mettre fin au régime royal et de destituer le roi en place,
Mohamed Lamine Bey. Depuis cette date, la Tunisie célèbre
chaque année ce qu’on appelle la Fête de la République.
La journée du 25 juillet est devenue également celle des martyrs
et célébrée par les forces démocratiques du pays.
Cette année, vu le pourrissement de la situation politique et la
lutte intestine entre le président de la République (sans grandes
prérogatives selon la Constitution) d’une part, et les présidents
du gouvernement et de l’Assemblée de l’autre, des appels
anonymes ont été lancés via la toile pour des rassemblements
devant le siège du Parlement à Tunis et devant le siège des
autorités régionales dans les villes de l’intérieur. Ces appels
étaient souvent accompagnés de proclamation à caractère
réactionnaire voire fasciste, tels que la dissolution de tous les
partis politiques et des syndicats, l’appel à l’armée pour
s’emparer du pouvoir, la suspension de la constitution etc.
Des manifestations se sont ainsi organisées dans plusieurs villes
regroupant quelques dizaines ici, quelques centaines là (surtout
à Tunis, Sousse et Sfax). Les slogans criés dénonçaient le
gouvernement et le parlement ; le président n’a pas seulement
été épargné mais on le suppliait de dissoudre le parlement et le
gouvernement.
En procédant le soir même à son coup d’Etat, il prétendait
répondre à une demande populaire. Mais cet acte confirme que
ce sont ses partisans qui étaient derrière l’organisation de ce
mouvement, en vue d’aboutir à ce résultat.
Face à cette situation, nous publions la déclaration du Parti des
travailleurs de Tunisie.
DECLARATION
Rectifier le processus révolutionnaire ne peut nullement se
réaliser par les coups d’État ou par un régime autocratique !
Le parti des travailleurs avait attiré l’attention sur les dangers qui
menacent notre pays, notamment celui des coups d’État et des
risques d'enlisement dans la violence.
1- Le parti des travailleurs considère que les annonces du
président - par ailleurs prévisibles compte tenu des appels à
l’intrusion de l’institution militaire dans le conflit entre les
factions au pouvoir - sont une violation flagrante de la
constitution et des dispositions de l’article 80 évoqué par Kaïs
Saïd.
D’un point de vue politique, ces mesures anti-démocratiques
exceptionnelles, traduisent la volonté manifeste du président de
s’accaparer tous les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire,
ouvrant la voie vers le rétablissement d’un nouveau système
autocratique.
2- Ce tournant pris augure d’une nouvelle étape où la situation
déjà critique dans le pays va encore s’aggraver, entraînant des
risques de glissement dans une spirale de violence et de
terrorisme.
3- Il affirme que le peuple tunisien a besoin d’un changement
urgent et radical, pour extraire le pays de la crise générale et
profonde, résultant des choix réactionnaires de la dernière
décennie. Il renouvelle son appel à renverser le système dans son
ensemble : gouvernement, présidence et parlement. Ceci exige
d’abord de déterminer les responsabilités, notamment celle
d’Ennahdha qui a entraîné le pays dans un désastre économique
et financier, aggravé la dette et la dépendance de la Tunisie.
Ennahdha a aussi favorisé la corruption, le terrorisme et les
assassinats politiques, et a sapé les piliers de la vie des
Tunisiennes et des Tunisiens.
4- Le parti des travailleurs renouvelle sa conviction que le
changement voulu ne peut se réaliser par le soutien du coup
d’État de Kaïs Saïd ou par une quelconque alliance avec le
mouvement Ennahdha. Seul le peuple tunisien est en mesure
d’accomplir ce changement, en vue d’édifier une démocratie
populaire, dans le cadre d’un état civil, où le pouvoir est au
peuple. Elle sera basée sur le respect de la souveraineté du pays
sur ses richesses et ses décisions politiques, sur la justice sociale
et l’égalité entre les citoyennes et les citoyens.
5- Il appelle le peuple tunisien à continuer à s'exprimer de
manière pacifique, et à rejeter les appels à la confrontation
distillés par les factions au pouvoir, soutenues par des puissances
régionales et internationales défendant leurs propres intérêts. Il
l’appelle à la vigilance quant aux visées réelles des partisans de
l’ancien régime, de l’état profond, des mafias et de la
contrebande.
6- Il appelle l’ensemble des forces démocratiques et
progressistes, partis, associations, personnalités à se retrouver
en urgence pour définir des modalités de concertation, afin
d’élaborer une vision commune pour faire face à ces évolutions
graves qui peuvent entraîner le pays dans une spirale de violence
et de guerre civile, ou le faire basculer de nouveau dans un
régime autocratique absolu, alors que le peuple tunisien avait fait
d’énormes sacrifices pour s’en débarrasser.
Parti des travailleurs
Tunis, le 26 juillet 2021
Information
Selon la Lettre Cuba Coopération France,
« Le 26 juillet était le jour de la fête nationale de Cuba.
Toute la population le célébrait en référence au 26 juillet 1953,
jour de l’attaque de la caserne de la Moncada par Fidel Castro et
ses compagnons. Cette attaque avait lancé la rébellion contre la
dictature de Batista, alors soutenue par les Etats-Unis, avant
qu’elle n’aboutisse à la victoire de la Révolution de 1959 et la
libération du peuple cubain.
Et ce 26 juillet 2021, un peu avant minuit, l’ambassade de Cuba
en France a subi une attaque terroriste contre ses locaux à
Paris, dans le 15e arrondissement.
Des individus ont lancé 3 cocktails Molotov contre le bâtiment,
déclenchant un début d’incendie rapidement maîtrisé par le
personnel présent, avant l’intervention de la police et des
pompiers de Paris. Des dégâts matériels ont été constatés. Et
heureusement il n’y a pas eu de blessés. »
Nous dénonçons cette lâche attaque et apportons notre soutien
ferme au peuple et au Gouvernement cubain.
LA FLAMME N°412 30 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
191 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
Prix de vente : 300f l’unité.
Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
NON AU VACCIN CRIMINEL ANTI COVID-19 !!
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