EDITORIAL

La guerre lancée contre le peuple !


Le peuple a faim et les cris contre la faim fusent de partout
jusqu’au niveau des soutiens du pouvoir. Pendant ce temps,
non seulement le pouvoir de Talon ne prend aucune
mesure de soulagement des masses, mais au contraire les
accable : Réforme de l’Enseignement Supérieur pour mettre une
chape de plomb autocratique pour le maintien d’une université
coloniale ; décision de vaccination obligatoire anti-Covid-19
dans un pays où la maladie n’a fait officiellement que 107 morts
depuis 15 mois, alors que le paludisme tue des milliers d’enfants
sans aucun souci de la part du gouvernement. Il s’agit dans les
faits « d’une guerre lancée contre le peuple » qui meurt de faim
et à qui on veut inoculer de force un vaccin aux conséquences
pour le moins douteuses sur la santé. Il apparaît alors que le
pouvoir de Talon répond à des exigences extérieures notamment
celles de la FrançAfrique dont « les agitations des réseaux à
l’occasion du procès de Aïvo » font réagir jusqu’à des Béninois de
la diaspora contre la guerre que la France coloniale, avec le
soutien de ces réseaux, mène contre les peuples africains (y
compris le peuple béninois) au Mali, au Niger, au Tchad, au
Burkina Faso et dans tout le Sahel.
Les peuples debout contre les guerres des impérialistes et de
leurs agents trouveront toujours le soutien du Parti Communiste
du Bénin comme l’atteste : « le soutien au peuple cubain » face
aux tentatives de déstabilisation de Cuba.
Et face à la guerre lancée contre le peuple béninois il s’agit pour
lui de se lever contre la faim planifiée et la gouvernance de Talon.
La Rédaction


Réformes de l’Enseignement supérieur :
Chape de plomb autocratique pour le maintien d’une
université coloniale
e pouvoir a réuni sous la présidence du Président de la
République un séminaire national les 10 et 11 juillet 2021
sur l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et
l’innovation.
I- Les principales idées et décisions du séminaire
1- Objectifs
Les textes portant orientation du séminaire sont " Note
conceptuelle" et « Note de synthèse". De façon synthétique, il
s’agit pour le Gouvernement « d’apporter des réponses urgentes
aux problèmes qui minent le secteur de l’enseignement
supérieur et qui constituent des freins à la promotion de la qualité
et de la gouvernance orientée vers un enseignement supérieur
moderne et de développement». Le séminaire entend apporter
« ces réponses …. à travers l’élaboration d’une stratégie qui
prévoit la mise en œuvre immédiate et sans délai d’un plan
d’actions et la définition d’un programme spécial de
développement de l’enseignement supérieur ».
Les points identifiés objets de la réforme sont énumérés ainsi
qu’il suit : - le mode de recrutement des enseignants ; - le
mécanisme de reclassement des enseignants promus aux grades
du CAMES ; - le contrôle et l’inspection dans l’enseignement
supérieur ; - la gouvernance administrative des universités ; - le
mode de gouvernance financières, infrastructurelles, matérielles
et pédagogiques ; - le mécanisme de performance et de
promotion des établissements privés d’enseignement supérieur.
2- Le diagnostic
Le diagnostic présenté dans l’examen de L’état des lieux dit :
« les chiffres ne sont pas rassurants en ce qui concerne le rapport
entre le nombre d’étudiants inscrits dans nos universités et le
nombre d’enseignants », tant au plan quantitatif, que qualitatif.
Au plan de l’efficacité externe, « l’offre éducative reste inadaptée
à la demande du marché : le taux de chômage particulièrement
élevé chez les jeunes diplômés (39,5%) ». Au plan de la
gouvernance administrative, « l’université est devenue un lieu
politisé où la désignation des responsables des Universités et des
établissements d’enseignement se fait sans aucune considération
liée au développement et où prédomine des querelles intestines
basée sur des considérations purement politiciennes. »
3- Les Décisions prises
Le séminaire a retenu les décisions ci-après: : - un nouveau mode
de recrutement des enseignants dans l'enseignement supérieur
et la suppression du corps des Assistants ; - , la définition d’un
nouveau mode de gouvernance administrative des universités
par la suppression des élections rectorales, décanales, des
directeurs et des directeurs adjoints dans les universités et par
des nominations à la suite d'un mode d'appel à candidature
international ; - l'instauration d'un corps d'inspection et de
contrôle dans les universités ; - l'instauration d'un mécanisme
interne local au Bénin pour évaluer et renforcer les candidats
inscrits sur une des listes d'aptitude du CAMES avant leur
reclassement ou non, - un mécanisme de maintien en activité de
certains retraités en activité ''hors hiérarchie''- la nécessité de
mise en place de nouveaux modes de gouvernances financières
infrastructurelles et matérielles et pédagogiques et la
coopération ; un mécanisme de performance et de promotion
des établissements privés d’enseignement supérieur.
En ce qui concerne les apprenants, il est retenu : « à court terme
, il faudra retenir de nouvelles conditions d’accès de l’étudiant
dans les universités nationales du Bénin…L’objectif étant de ne
plus considérer le baccalauréat comme donnant d’office accès à
l’université et de professionnaliser systématiquement toutes les
filières de formation » (op.cit, page 9). « De même, il faudra revoir
la question des franchises universitaires et les arrimer aux textes
de la République » (op.cit, page 7). Les débats à propos des frais
universitaires ont tourné à la nécessité de révision à la baisse de
ces frais exorbitants, à comparer même aux universités
publiques de la sous-région (Talon a pu se donner une posture
démagogique de défense des pauvres qu’il ruine et affame) ; de
même, il est avancé la prise en compte des avis des apprenants
dans l’évaluation des enseignants.
II- Appréciation des réformes
1- A propos de l’Etat des lieux.
L’état des lieux ne prend en compte que le rapport entre le
nombre d’étudiants et le nombre d’enseignants au plan
quantitatif et qualitatif. Il parle du chômage endémique des
jeunes que la formation supérieure devrait contribuer à
résoudre. Mais rien sur le contenu de la formation qui conduit au
chômage endémique. « Professionnaliser systématiquement
toutes les filières de formation », comme le répète le séminaire
ne suffit pas. Il faut se demander pourquoi, les apprenants qui
sont sortis des établissements professionnalisés sont également
au chômage ? Alors, on déboucherait aussitôt sur le contenu
demeuré néocolonial de l’enseignement au Bénin, depuis la base
jusqu’au supérieur. Et ceci correspondant à une politique globale
économique de pacte colonial qui exclut l’industrialisation du
pays et où la recherche et l’innovation n’ont pas d’intérêts ni de
ressorts internes pouvant aboutir à des débouchés. C’est cela qui
explique également pourquoi l’enseignement de sciences pures
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et dures (mathématiques, physique, chimie), fondements de
l’innovation, n’ont plus droit de cité chez nous. Du reste,
maintenir l’accès à la science et à la culture depuis la base dans
une langue étrangère aux réalités du pays, ne peut pas donner
des fruits au supérieur. « Un estropié porte sur sa tête un bagage
qui penche à s’écrouler », c’est depuis la base qu’il y a problème,
dit un dicton (en fongbé) de chez nous. Le redressement de la
situation doit commencer à la base dans une vue d’ensemble
pour espérer des résultats sérieux.
Demeuré dans un diagnostic de la forme et pire « dans le but
d’arrimer l’enseignement supérieur aux options faites par le
Gouvernement » (Cf Note conceptuelle, page 5), il n’y a été défini
nulle part ni dans le texte d’orientation (Note conceptuelle), ni
dans les décisions, une stratégie pour l’enseignement supérieur
au service du développement du pays. Il s’est agi de mesures
correctives selon les vues du pouvoir et de son Chef.
2- Du rôle et de la fonction de l’Université au Bénin
La Note conceptuelle indique : « L’objectif étant de ne plus
considérer le baccalauréat comme donnant d’office accès à
l’université et de professionnaliser systématiquement toutes les
filières de formation ». Plus loin, il est précisé que la réforme en
cours vise à « systématiser la professionnalisation de la
formation de manière à élargir la base par la création des
DUT/métiers et rétrécir le sommet par la formation planifiée des
docteurs répondant aux besoins du développement du pays »
(page12). Professionnaliser systématiquement toutes les filières
de formation et rétrécir le sommet par la formation planifiée des
docteurs, voilà la mission que la réforme de Talon donne à
l’université.
Ensuite, l’autocratie estime que « l’Université publique doit
cesser d’être le théâtre d’affrontements politiques pour garder
son caractère de haut lieu de savoir, loin des tumultes qui
perturbent les amphithéâtres et créent des distanciations entre
collègues.»
Il suffit de lire ces lignes pour voir que Talon et son équipe sont
à l’antipode de ce qui fait l’Université au service du
développement: un espace de liberté pour le développement de
la science et des idées et une éducation non nécessairement
professionnelle. L’université est une institution dans laquelle un
enseignement et une recherche sans contraintes utilitaires
immédiates sont menés. L’université ne forme pas
nécessairement à un métier, mais développe autant la recherche
et les connaissances fondamentales que celles appliquées et
professionnelles. Doivent pouvoir y accéder tous ceux qui
veulent avoir accès à la connaissance et non en limiter l’accès par
des mesures de "numérus clausus". De même, cela impose une
participation des plus larges de la communauté universitaire à la
gestion de l’institution ainsi que les libertés les plus larges en son
sein pour le développement et les débats d’idées.
Or, professionnaliser systématiquement toutes les filières de
formation à la base et assurer une formation planifiée des
docteurs au sommet constitue un rabaissement du rôle de
l’université et cela reste conforme au rôle de l’école coloniale en
Afrique : « former des cadres indigènes qui sont destinés à
devenir nos auxiliaires dans tous les domaines et assurer
l’ascension d’une élite soigneusement choisie » (Breve,
gouverneur général de l’AOF en 1933, in La Flamme n° 409).
De même la fin des tumultes dans les amphis et des
affrontements politiques signifie une obéissance et un silence de
monastère à l’université publique. Talon met une chape de
plomb autocratique sur l’université.
3- Les nouvelles mesures de la réforme
Au niveau des mesures, on peut distinguer celles qui tentent de
répondre à des exigences mises en avant par les masses en luttes
et celles qui enchainent directement l’université et la
communauté universitaire sous l’autocratie.
a- Les mesures qui tentent de répondre à des exigences
populaires : l’instauration d’un corps d’inspection et de contrôle
du corps enseignant, l’instauration d’un mécanisme local interne
autonome du CAMES, la revue à la baisse des frais de scolarité,
la participation des étudiants à l’évaluation des enseignants.
Mais chacun de ces points enfermés dans le cadre demeuré
colonial de l’Université et soumis à la volonté de contrôle
autocratique aboutissent à un escamotage des véritables
solutions à ces problèmes.
- L’instauration d’un corps d’inspection et de contrôle semble
indiquée au vu des dérapages et manquements graves observés
dans les prestations de nombre d’enseignants. Il est nécessaire
de contrôler les curricula dispensés ainsi que de l’assiduité des
enseignants. Le concours des apprenants est nécessaire à cet
égard.
- L'instauration d'un mécanisme interne local au Bénin pour
évaluer et renforcer les candidats inscrits sur une des listes
d'aptitude du CAMES avant leur reclassement ou non par le
CAMES est une mesure déjà mise en œuvre dans maints pays
africains ; au Cameroun, par exemple. Le CAMES est une
structure du dispositif de contrôle par l’impérialisme français de
la formation des formateurs ainsi que des canons de
l’enseignement supérieur dans ses « Enclos » africains. Cela a
toujours été une exigence des enseignants organisés dans le
syndicat SYNARES (Syndicat National de la Recherche et
l’Enseignement Supérieur).
- Les développements démagogiques de Talon sur la situation
des étudiants. Au cours du séminaire, Patrice Talon est intervenu
pour dénoncer les frais de scolarité exorbitants (des dizaines de
fois le SMIG) décidés par les professeurs et les autorités
décanales des universités publiques et qui aboutissent à
l’exclusion des enfants des pauvres. Il est admis une diminution
de ces frais.
Effectivement, à propos de frais de formation, c’était une affaire
de "fou", ce qui se passe à l’université de notre pays. Des
sommes astronomiques qui donnent le vertige : 750.000 frs,
615.000 frs, 400.000 frs. Chaque professeur, créateur de
formation dite professionnelle rivalisait de génie dans le genre.
Des professeurs et non des moindres, des doyens et recteurs se
sont illustrés dans cette sale besogne d’exclusion des fils des
pauvres. Les enseignants patriotes et révolutionnaires du
SYNARES se sont toujours opposés à cette catastrophe. Il fallait y
trouver une solution. Cela a permis à des professeurs tels
Mathurin Nago (pourtant ministre de l’enseignement supérieur)
et au Président Talon de s’exhiber en défenseurs des fils de
pauvres !
Mais, en dehors de cela, dans le même temps que Talon dénonce
l’exclusion financière des fils de pauvres, la Commission mise en
place par lui et la note conceptuelle déclarent : « à court terme
, il faudra retenir de nouvelles conditions d’accès de l’étudiant
dans les universités nationales du Bénin…L’objectif étant de ne
plus considérer le baccalauréat comme donnant d’office accès à
l’université ». Alors, à la place de l’exclusion par l’argent et en
pire, il sera instauré une exclusion administrative en ne
considérant plus le baccalauréat comme donnant droit d’office à
l’université. Les fils des pauvres qui sont dans ce système de
suppression de tout soutien public (pas de bourse, ni secours, ni
d’internat aux frais de l’Etat) au secondaire sont parmi les moins
bien classés au baccalauréat. Les critères dits de mérite les
frapperont en majorité. La porte est ouverte à une sélection sur
la base de critères de caste que l’on camouflera et justifiera par
des arguments fallacieux
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b- Les mesures d’enfermement de l’Université sous une chape
autocratique. Il s’agit :
b1- Du nouveau mode de recrutement des enseignants de
l’Université avec notamment l’instauration de « l’aspiranat » et
la suppression du poste d’assistant.
b2 - Du nouveau mode de gouvernance administrative : Ici,
l’Université est transformée en un camp militaire où les Recteurs
et Doyens sont nommés par le Commandant en Chef des
Armées, le Président Talon ; Ce qui est une grave remise en cause
d’un acquis obtenus à coups de lutte par la communauté
universitaire.
b3- De la mise au rencart des franchises universitaires qui sont la
marque de la liberté de penser, de s’exprimer, de créer propres
au monde universitaire.
Au total et en conclusion : la ruine de l’Ecole de la base au
sommet est de notoriété publique. Tous ceux qui sont soucieux
de l’avenir de la jeunesse et du pays se sont intéressés à la
question. La Convention Patriotique des Forces de Gauche ont
organisé à ce sujet un colloque en 2013 sur « La Ruine de l’Ecole
au Bénin : Pourquoi et comment en sortir ? » Mais, « Quand on
parle de « destruction de l’école » dans notre pays, il faut
l’entendre dans deux sens. Le premier sens de la destruction
consiste en le maintien de l’école béninoise dans sa mission
coloniale française, ce qui constitue une destruction de l’école
dans sa mission générique dans un pays pour son
développement. Le second sens c’est la destruction même de
cette école coloniale même qui représente l’ombre d’elle-même.
Plusieurs critiques ne perçoivent que le sens et ne dirigent leur
critique que dans l’amélioration de cette école coloniale. » in La
Flamme, n° 408 du 02 juillet 2021. Pour le relèvement de l’Ecole
dans sa mission générique au service du peuple, il faut d’autres
mesures qui rompent avec l’Ecole coloniale (Cf. La Flamme n°
409 et 410).
Le séminaire organisé par Talon est resté dans le cadre de la
ruine de cette école coloniale au Bénin, depuis l’état des lieux
jusqu’aux mesures préconisées. Ces mesures ne concernent par
conséquent que la forme des choses, un rapiéçage de l’école
coloniale organisé par Talon pour mettre une chape de plomb
autocratique sur l’université et la communauté universitaire au
Bénin.
Bio Syla

Communiqué au peuple
VACCINATION ANTI.COVID OBLIGTOIRE AU BENIN : UNE
GUERRE CONTRE LE PEUPLE
e Conseil des Ministres en sa session du 21 juillet 2021
« recommande fortement aux personnes âgées de 18 ans
et plus, de se soumettre à la nécessité de la vaccination…En
tout état de cause, à terme, la participation aux manifestations
entrainant grand nombre serait subordonnée à l’effectivité de
la vaccination ».
Interprétée très clairement, cela signifie que désormais pour
tout rassemblement d’une certaine importance (tenue des
marchés, les messes, les prières dans les mosquées, et même les
écoles et amphithéâtres, les spectacles culturels et sportifs, les
enterrements, les fêtes nationales comme le 1er Août, les
pèlerinages etc.), il faut être vacciné. D’ailleurs les journaux,
officieux gouvernementaux tels « La Nation » et le « Matinal »
n’hésitent pas à conclure à une vaccination obligatoire pour la
population béninoise. Et cela intervient pendant les vacances
scolaires où normalement s’organisent de grandes
manifestations sportives, culturelles récréatives de toutes sortes
pour la jeunesse.
Comment le Gouvernement de Talon tente-t-il de justifier cette
décision? Par le fait qu’à la date du 20 juillet 2021, notre pays
compte 8324 cas positifs dont 8125 guéris et 107 décès. « Il s’en
dégage, dit-il, que depuis quelques semaines, une tendance à la
hausse est enregistrée avec des cas graves signalés dans les
centres hospitaliers dédiés ». Ridicule ! Et les autres maladies
combien de dégâts provoquent-elles par jour chez nous ? Silence
radio.
La seule justification plausible dans les jours qui courent chez
nous, est la décision prise à la hussarde, la semaine dernière en
France par le Président Macron de soumettre le personnel
médical à une vaccination obligatoire et tout le reste de la
population à présenter un « pass sanitaire » avant l’accès aux
lieux de spectacles, les musées, les cafeteria et autres
restaurants etc. et qui soulèvent de vives protestations et
oppositions. Autrement dit, c’est le « PiiiiiiimmmPaaaammmmm » connu dans notre pays. Comme dirait l’autre,
Macron dit Piiiiiimmm!!! et Talon répond Paaammm!!!!!
Tout apparait ainsi que dès que Macron décide à Paris de la
vaccination obligatoire, Talon doit l’appliquer tête baissée à
Cotonou.
Mais en fait, la décision d’imposer la vaccination au peuple et aux
jeunes de 18 ans et plus est une déclaration de guerre à la
population. Une guerre silencieuse mais d’une rare violence
contre le peuple.
Car même dans les pays comme la France où l’on impose les
vaccins anti.Covid.19, rien n’est garanti avec les contaminations
qui continuent et touchent même les vaccinés. Les vaccins en
question ne prouvent donc pas une efficacité contre le Covid-19
et ses variants qui se multiplient à n’en plus finir; variants anglais,
sud-africain, indien, et l’on ne sait pas à quand la fin. En plus, les
tenants de la vaccination à tout prix se prennent à leur propre
piège avec les vaccins comme l’AstraZeneca qui développe des
effets secondaires graves y compris mortels tant et si bien que
des pays européens ont dû suspendre son administration. Le cas
AstraZeneca (avec l’initiative COVAX pour l’Afrique est plus grave
et qui amène l’Union européenne à refuser l’entrée sur son sol
d’Africains pourtant vaccinés à ce vaccin) est illustratif.
Nous disons qu’il s’agit de guerre contre la population dans la
mesure où l’Afrique, la moins touchée par cette pandémie, a
d’autres contraintes sanitaires que de se soumette aux vaccins
anti-Covid. Le principe d’égalité vaccinale sur la planète est une
absurdité ; c’est autant dire qu’il faut soumettre la population de
la planète à des antipaludéens alors qu’une grande proportion
de cette population n’est pas concernée par cette maladie. Il
s’agit d’une guerre car, à la clé, il y aura des morts inutiles. Qui
en répondra ? Nous refusons d’être des cobayes pour les grandes
industries pharmaceutiques.
En tout état de cause, nous convions le Président Talon à
prendre la mesure des choses en annulant la décision de faire
vacciner coûte que coûte, dès lors que des médicaments existent
pour soigner le Covid-19. Autrement, et lui et le Gouvernement
seront coupables de crime contre l’humanité pour les dégâts qui
découleront de l’imposition du vaccin.
Cotonou, le 22 juillet 2021
Le Parti Communiste du Bénin.
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www. la-flamme.org
L
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LU POUR VOUS
Procès de Joël AÏVO
Un béninois de la diaspora à propos des agitations des
réseaux de la FrançAfrique
Les Réseaux Françafricains ou contrafricains en œuvre au
Bénin :
ui, ils se déploient dans toute leur ampleur et variété, les
multiples, souterrains et informels réseaux de la
Françafrique au Bénin. Et ceci c’est à l’occasion du procès
des hommes politiques injustement enfermés dans les geôles de
Patrice Talon, en l’occurrence AIVO en particulier. Ils sont
nombreux depuis les Associations de Constitutionalistes
jusqu’aux groupes d’avocats et autres insignifiants réseaux des
amis de « Frédéric-Joël A » dont certains prennent l’appellation
de Elan patriotique pour la république » comme si leur idole a
jamais prononcé le terme « patrie » dans son langage politique.
Ils se déploient par mille feux dans la défense de la démocratie
enterrée. Maître Ludovic HENNEBEL, l’un de ses nombreux
avocats français qui le défendent écrit de Marseille, le 11 juillet
2021 en effet : « En réalité, en arrêtant Joël Aïvo, le
gouvernement du Bénin met derrière les barreaux, non pas un
homme, mais la “ Constitution " du Bénin et les valeurs sacrées
du Bénin que cette Constitution porte. Dans cette lutte, Joël Aïvo
représente l'Etat de droit, il incarne les valeurs démocratiques et
les droits de l'homme. Ce sont ces valeurs qui sont prises en otage
aujourd’hui et qui sont détenues de manière arbitraire au Bénin.
On reproche à cet homme, … au professeur, d'avoir voulu
défendre les droits fondamentaux des Béninois et d'avoir rappelé
que la Constitution les protégeait…
Ce à quoi s’ajoute dans le « Monde Afrique » ceci « A la veille de
son procès, Joël Aïvo reste fidèle à sa ligne de conduite. « Il
considère qu’à travers sa personne et celles de la plupart des
prisonniers politiques béninois, ce sont la liberté d’expression, le
droit à la différence et le droit du peuple souverain à choisir
librement ses représentants qui sont embastillés, souligne l’un de
ses proches collaborateurs. A ses yeux, le procès du 15 juillet ne
sera ni le procès d’une supposée tentative de déstabilisation, ni
celui d’un improbable blanchiment d’argent, mais celui de la
démocratie. »
AÏVO lui-même dans un post fait de la prison le 17 Juillet à
l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Justice
Internationale écrit ceci « Dans un proche avenir, au Bénin, je ne
doute pas que nous saurons saisir l’occasion que nous offrent les
circonstances à venir pour faire renaître la justice afin qu’elle
contribue à apaiser le pays et à panser les blessures de l’injustice
politique, économique et sociale ».
Les autres tels, Me DOSSOU Robert sont à la manœuvre.
Désormais, il suffira qu’AÏVO tousse pour que ses réseaux de
soutiens secrets français prennent en chœur ses louanges allant
jusqu’à le comparer à Nelson MANDELA.
Oui la démocratie est assassinée, enterrée au Bénin sous la
hache destructrice de l’autocratie de la Rupture.
Car loin de moi cette idée qu’AIVO serait un « terroriste » ou
autre accusation dont le contour reste encore flou.
D’ailleurs, je partage les vues que j’ai lues quelque part du PCB
qui déclare dans une Annonce- Communiqué du 16 avril 2021
« que la cause première de la violence actuelle qui règne dans le
pays, est le pouvoir de la Rupture dirigé par le Président Talon
qui, en dépit de son extrême illégitimité constatée par le rejet
massif par les masses populaires, s’obstine et s’accroche par
toutes sortes de manœuvres … » Je suis d’accord qu’il faut l’arrêt
de toutes arrestations et poursuites, la libération des détenus
politiques et le retour au pays de tous les exilés politiques.
La démocratie est assassinée. C’est un fait. Mais quelle
démocratie ? Les multiples réseaux de la Françafrique qui font
feu de tout bois dans la défense de la démocratie au Bénin
n’entendent rien des cris de l’immense majorité de la population
béninoise exclue du droit de participation à la chose publique de
notre pays (dans la politique, les tribunaux, les mairies) etc. par
une langue étrangère, en l’occurrence le français. Ils sont sourds,
aveugles, pour voir que la monnaie, le CFA est une fabrication
française qui confisque nos réserves et devises acquises à la
sueur de notre front et que la France coloniale vole impunément.
Ils ne voient jamais que la France (pour maintenir cet empire
colonial) fait la guerre contre les peuples africains (y compris le
peuple béninois) au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso et
dans tout le Sahel. Pour eux, tout cela n’existe pas.
AÏVO déclare que : « La situation à l’échelle de l’Afrique illustre
que, malgré les garanties constitutionnelles et les proclamations
formelles, les acquis de la démocratie ont été dévoyés, sont
menacés, remis en cause ou vidés de leur substance » et que
« L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques s’est
malheureusement intensifiée et se poursuit devant nous ».
Moi aussi je dénonce l’instrumentalisation de la justice au Bénin
au service de l’autocratie. Je dénonce la CRIET-INQUISITION de
l’autocratie. Mais AÏVO ne souffle mot de l’aggravation des
injustices flagrantes qui consistent au pillage de nos ressources
par les monopoles français tout-puissants, cette injustice grave
consistant à maintenir des populations dans la misère et
l’analphabétisme avec cette politique de la francophonie dont
AÏVO se fait le porte-parole attitré. Pour AÏVO, les seuls droits de
l’homme, c’est les droits individuels et non le droit des peuples
de produire, de s’administrer, de se développer en ses propres
valeurs culturelles dont la langue, droit de consommer en
priorité ses propres produits, le droit d’être souverain et maitre
chez soi.
AÏVO se révèle à chaque fois comme un pion de la Françafrique
et toute la faune de réseaux qui s’activent autour de lui illustre
ce fait éloquemment. Car, ce n’est pas n’importe qui, qui fait
débarquer un « de ses amis médecins en France, le docteur
Célestin-Alexis Agbéssi, des hôpitaux universitaires Paris-Nord
Val-de-Seine, à Cotonou pour le soigner de « COVID-19 ». C’est
dire !
Moi aussi je crie « libérez le Professeur AÏVO ». « Votre Justice
est injuste ! Car vous-mêmes, les Justiciers vous êtes pareils à lui,
des éléments de la Françafrique !
Paris, le 22 Juillet 2022.
SONON O. Koffi


POUR LE 85EME
ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE
KOJO TOVALOU HOUENOU
e 3 juillet 1936 disparaissait à Dakar, KOJO TOVALOU
HOUENOU un illustre fils du Bénin. Né le 25 avril 1887 à
Porto-Novo dans une riche famille commerçante, il fut
envoyé en France à la fin du cours primaire, puisqu’il n’y avait
aucun collège au Dahomey pour accueillir les enfants à cette
époque et que certaines familles riches de l’époque voulaient
que leurs enfants aient la même formation que les blancs qu’ils
côtoyaient. En 1900, le jeune TOVALOU entreprend ses études
secondaires à Bordeaux qu’il finit avec son baccalauréat en
poche. A l’université, il s’inscrit en droit et en médecine. En 1908,
il obtient sa licence en droit et s’inscrit comme avocat au Barreau
de Bordeaux. Parallèlement, « il poursuit ses études en
médecine, prend des cours particuliers de latin, de grec et de
O
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sanskrit ». Il n’a pas terminé ses études en médecine quand la
guerre le surprend en 1914 où il est enrôlé comme médecinmilitaire. Au bout d’un an et demi à la guerre, il fut gravement
blessé et finit avec le grade de sous-lieutenant.
La participation à cette guerre contribuera pour beaucoup
à son évolution. Notons qu’à ce moment-là, il n’était pas encore
français. Il verra pendant cette guerre que blancs, noirs, français,
africains, tous ceux qui étaient engagés dans cette guerre étaient
égaux devant les blessures, la mort. Il était particulièrement
révolté par les souffrances des soldats des colonies qui,
brutalement arrachés pour la plupart à leur pays d’origine,
venaient mourir pour une France qui ne leur était pas
reconnaissante. Il faut dire qu’à la fin de la guerre, beaucoup de
soldats africains étaient purement et simplement renvoyés chez
eux tandis que les blessés de guerre, contrairement à leurs
collègues français pensionnés à vie, se sont vus offrir des miettes.
Ceux des anciens combattants qui avaient décidé de rester en
France vivaient dans des conditions misérables.
La fin de la guerre produisit un bouillonnement des idées que
vint amplifier la grande révolution bolchévique qui proclama le
droit des peuples à l’autodétermination et des colonies à leur
libération. En 1920, la troisième Internationale Communiste mis
dans le point 8 des 21 conditions à l’adhésion des partis : La
nécessité des Partis communistes des pays colonisateurs, d’aider
les peuples des colonies à se libérer. Cet évènement majeur eu
d’importantes répercussions dans les colonies et dans les
diasporas des colonies dans la Métropole française où les libertés
étaient plus grandes que dans les colonies. Naturellement, le
grand intellectuel qu’était KOJO ne pouvait être absent de ces
perspectives nouvelles qui s’ouvraient pour son peuple. A partir
de là, il s’engagea à fond dans la lutte contre les discriminations
raciales en métropole, et contre les travaux forcés, les taxes
iniques, les brimades et pour la dignité des peuples colonisés. En
1921, il se rend pour la première fois au pays depuis son départ
en 1900. Il constate alors l’écart abyssal entre la métropole et la
colonie. Alors qu’il a pu adhérer à des partis politiques en France
où existe la liberté d’association, de parole et de réunion, il
constate que dans les colonies, le peuple ployait sous les lois de
l’indigénat, les travaux forcés, les brimades diverses sous le
commandement de fonctionnaires frustes et incultes qui ne lui
arrivaient pas à la cheville, notamment le premier d’entre eux, le
Gouverneur Fourn passé de secrétaire administratif de colonie à
Gouverneur et qui régnait en maitre au Dahomey. Les partis
politiques étaient interdits, « Les associations à but humanitaire
étaient dans la colonie du Dahomey, les seules tolérées. Aucun
parti politique ne pouvait s’implanter dans la colonie.
L’administration locale ne le permettait pas et rares étaient
ceux qui, parmi les jeunes gens instruits, pouvaient exprimer
ouvertement leurs opinions politiques. » in Kojo Tovalou
Houénou précurseur, 1887-1936, Emile Derlin Zinsou et Luc
Zoumènou édit. Maisonneuve et Larose, 2004 Paris page 115. Ce
séjour au pays où il était regardé comme l’enfant prodige par les
habitants de la colonie, mais surveillé de près par les colons,
permit à TOVALOU de prendre des contacts, de mettre sur pied
des réseaux en vue de ses actions à venir.
A son retour en métropole, TOVALOU crée le 21 janvier
1923, une association dénommée L’Amitié franco-dahoméenne,
dont l’objectif est de : « Concourir au développement
intellectuel, moral et économique du Dahomey à sa parfaite
adaptation à la civilisation, c’est-à-dire à la Cité Moderne, tout
en lui conservant sa profonde originalité. » op. cité, page 122.
L’accent était beaucoup mis sur la nécessité de retrouver le passé
glorieux de l’Afrique que la colonisation est en train de faire
disparaitre. Les autorités de la métropole et leurs représentants
à Dakar et à Porto-Novo, firent tout pour faire échouer cette
initiative.
Le 30 avril 1924, KOJO TOVALOU fonde « La Ligue universelle
pour la défense de la race noire » LUDRN. Cette organisation a
pour objectif de « Développer les liens de solidarité et
d’universelle fraternité entre tous les membres de la race
noire ; les grouper pour la reconstitution de leur terre
d’origine ; l’Afrique, le plus vieux de tous les continents…veiller
au maintien de l’intégrité territoriale et de l’indépendance des
Etats africains ou gouvernés par des africains qui jouissent
actuellement de leur autonomie : Abyssinie, Libéria, Haïti,
Saint-Domingue, etc… et s’opposer par tous les moyens
matériels et moraux à cette nouvelle forme de la traite : la
cession ou la vente d’un pays ou d’une colonie à une nation
étrangère. » op. cité page 142.
Comme on peut le voir, il s’agit d’un vaste programme
politique. Pour le faire connaitre, les fondateurs de la Ligue vont
s’appuyer sur la presse. C’est ainsi que le 15 mai 1924, ils vont
créer le journal « Les Continents » qui va jouer un rôle important
dans leur lutte contre le colonialisme et qui va être à la base de
toutes les tracasseries contre TOVALOU et ses amis. En France,
TOVALOU qui a fréquenté avec de grands responsables de la
République va s’entourer de plumes célèbres pour son journal
qui connaitra une envergure certaine à Paris et dans les milieux
intellectuels. Pour donner plus de rayonnement à son
organisation et à son journal, TOVALOU fait le projet d’un voyage
en Amérique pour rencontrer les responsables de la défense de
la cause noire sur ce continent. Ce projet n’est pas du goût des
colonialistes et de leurs agents africains comme le larbin député
d’origine sénégalaise Blaise Diagne qui intervient auprès du
ministre de l’intérieur pour empêcher ce déplacement. « Or, j’ai
tout lieu de suspecter, dit expressément le ministre des
Colonies, le loyalisme de cet indigène qui entreprend
actuellement en France, une campagne panafricaine assez
active : aussi, serais-je obligé de considérer comme dangereux
son voyage en Amérique, et, en conséquence, j’attacherai du
prix à ce que son passeport lui soit refusé, dans le cas où il en
ferait la demande dans ce but. » Op. cité page 147. Il faut
signaler qu’au moment où le ministre parlait de cet indigène en
désignant TOVALOU, ce dernier avait acquis la nationalité
française depuis 1915. Tout ceci n’a pu empêcher TOVALOU qui
avait de solides relations dans l’administration, de faire son
déplacement en Amérique. Il y tint de nombreuses conférences,
fit de nombreuses rencontres avec de grandes figures comme le
Docteur Du Bois de la NAACP, National association for the
advencement of colourd people et Marcus Garvey défenseur du
retour des Noirs en Afrique. A cette occasion d’ailleurs, il
prononça un discours au congrès de la UNIA (Universal Negro
Improvement Association) à Harlem où il dit : « L’Afrique aux
Africains tel doit être désormais, notre cri de ralliement sur
toute la surface du Globe. Aujourd’hui le voile se déchire : « je
sais, je crois, je vois, je suis désabusé » …Après ce que j’ai vu,
j’aime mieux être régi par les lois des bêtes féroces ; mieux vaut
la société des tigres, des lions, des panthères et des serpents les
plus venimeux. Il n’y a pas de pires bandits, de pires assassins
que les Européens en Afrique. Op. cité page 220.
Dès le départ, le journal de TOVALOU est frappé
d’ostracisme en Afrique. Tout sera mis en œuvre pour empêcher
sa diffusion. Pression sur les distributeurs, vols de colis, menaces
d’arrestation des possesseurs etc. Les colons avaient peur que
ces idées progressistes ne viennent troubler leur tranquillité.
« Les gouverneurs saisissent Les Continents à l’arrivée, malgré
LA FLAMME N°411 23 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
les ordres donnés par Daladier pour qu’ils laissent distribuer
librement le journal. La solution que l’équipe éditrice du journal
a trouvée fut toute simple : L’envoi sous enveloppe timbrée aux
abonnés sans aucune marque distinctive. » Op. cité page 181. (Il
faut dire que c’est la même méthode qu’utilisera le Parti
Communiste du Bénin pour faire entrer La Flamme éditée au
début à Paris sur le sol national).
Tout ceci va entrainer des ennuis pour TOVALOU qui ne
connaitra plus la tranquillité jusqu’à sa mort. En 1925, les
autorités lui refuseront son inscription au barreau de Cotonou en
arguant du fait comme le dit Monsieur Carde, le Gouverneur
général de l’AOF qu’« En pays d’outre-mer, nous ne pouvons pas
en effet ne pas tenir le plus grand compte des répercussions
que produisent sur nos ressortissants l’exposé des théories
subversives développées au prétoire sous le couvert des
libertés octroyées à la défense par un régime libéral. » Op. cité
page 188. Dans la même année, après la mort de son père, les
autorités de la colonie joueront de ruse pour le déshériter. Ce
n’est qu’en 1927 que TOVALOU rentrera dans ses droits. Avec
toutes ces difficultés sur le sol national, TOVALOU ira s’installer
au Sénégal où cette fois-ci, il réussira à s’inscrire au barreau de
Dakar. Toujours là,
il sera surveillé par les services de renseignement qui suivront
chacun de ses gestes. Il s’impliquera dans la politique au Sénégal
ce qui aggravera son cas. Pendant son absence à Paris, ses
ennemis ont tout fait pour le salir avec des condamnations et des
calomnies de toutes sortes. De retour à Cotonou en 1933, il
participe à quelques activités, s’oppose des fois physiquement
aux autorités locales. Il défend les personnes victimes de
brimades des chefs locaux. Tout ceci lui occasionnant des
condamnations et des emprisonnements arbitraires. Justement,
c’est pour une de ces affaires qu’une fois retourné au Sénégal, il
se fera emprisonner. « Kojo Tovalou Houénou meurt dans les
bras de Roberta Dodd Crawford à l’ambulance du cap Manuel à
Dakar le 2 juillet 1936 à 5h10, « de fièvre typhoïde alors qu’il
purgeait une peine de prison. » Op cité page 209.
Comme on peut le voir, comme celle du roi KPOYIZOUN de
Tado, la mort de KOJO TOVALOU HOUENOU est mystérieuse.
Ce qu’on peut dire de ses combats, c’est que nous avons
affaire à un grand précurseur. Lui et ses frères de lutte,
contrairement aux autres colonisés d’Asie n’ont pas compris la
nature criminelle de l’impérialisme français en se démarquant
complètement de lui. Beaucoup d’entre eux n’ont pas
franchement embrassé l’idéologie communiste comme l’ont fait
des gens comme HO CHI MINH qui vivait à Paris comme eux et
qui ont libéré leur pays des griffes du colonialisme. Les Africains
éclairés comme lui n’ont pas eu comme les Asiatiques le soutien
de puissants pays communistes comme l’URSS ou de la Chine qui
auraient pu leur servir de repli comme on l’a vu plus tard dans le
cadre de la lutte contre le colonialisme portugais.
Dans tous les cas, ils ont fait ce qu’ils pouvaient faire et
c’est à leur honneur.
A nous de continuer leur œuvre salvatrice.
Que vive la mémoire de KOJO TOVALOU HOUENOU
Gilbert KOUESSI
LES JEUX OLYMPIQUES TOUJOURS DANS UN CLIMAT DE
CRISE SANITAIRE
près un report dû au Covid-19, les Jeux Olympiques sont
désormais et pour l’instant maintenus pour du 23 juillet
au 08 Aout 2021. Prévue pour se dérouler à Tokyo au
Japon, la plus grande compétition sportive qui regroupe
plusieurs activités sportives n’a totalement pas échappé aux
menaces du coronavirus, devenu un phénomène du siècle qui
n’épargne aucun domaine sur son chemin. Ainsi, les Jeux
Olympiques de cet été se tiendront à huis clos pour la première
fois dans l’histoire.
Malgré l’assurance du 1er Ministre japonais qui estime que
Tokyo pouvait organiser l’évènement en toute sécurité grâce à
des mesures de renforcement et des stratégies pour éviter que
l’infection ne se propage pas à nouveau, des voix s’élèvent pour
s’opposer à la tenue de ces jeux olympiques en demandant
l’annulation pure et simple de cette édition. Pour la majorité des
japonais, la situation sanitaire du pays ne permet pas
l’organisation d’un évènement de telle envergure.
Alors que des participants et mêmes des personnels sportifs
sont testés positifs, le prestigieux journal sportif de Tokyo exige
donc que le ministre évalue calmement et objectivement la
situation et de décider de l’annulation de la compétition de cet
été.
On se demande quel serait alors le sort de cette édition des Jeux
Olympiques ? Quoiqu’on dise, l’évènement de cet été se
déroulera sans spectateurs, sans aucune liesse et sans aucune
manifestation, autrement dit, dans une sobriété totale. Ces Jeux
Olympiques sont véritablement un évènement inédit.
Et effectivement, l’ouverture a été faite dans une atmosphère de
désapprobation d’une bonne partie de la population et de la
jeunesse qui ne peuvent accéder aux spectacles.
Apollinaire K.

Les taxes anarchiques des maires du COUFFO sur la
production d’oranges ruinent les producteurs et
revendeuses.
es communes du département du COUFFO sont réputées
pour la production agricole. Elles font partie des meilleures
communes productrices des agrumes notamment
d’oranges. Cette activité occupe beaucoup plus les femmes et les
jeunes. Normalement, cette activité devrait apporter plus de
revenus aux producteurs et revendeuses mais
malheureusement, la gloutonnerie des conseils communaux des
six communes du COUFFO fait que les paysans et revendeuses
dans ce secteur peinent à en bénéficier. Les taxes diverses créées
par chaque commune dépouillent les acteurs du mieux-être.
Comment ?
Lorsqu’une femme charge un tricycle d’oranges dans la
commune de Lalo par exemple pour le marché de KISSAMEY
dans la commune d'APLAHOUE, elle doit payer la taxe sur la
production fixée à 1000F aux percepteurs de Lalo. Arrivée à la
hauteur de TCHIKPE dans la commune de Klouékanmè, elle va
encore payer 1000F et à la frontière entre Klouékanmè et
Aplahoué elle va à nouveau donner 1000F avant de finir par
payer 500f ou 1000F selon l’humeur de l’agent de la mairie
d'APLAHOUE pour droit de place dans le marché de KISSAMEY.
La même chose est répétée à la frontière des six communes. Or,
bien avant ça, elle a payé les ramasseurs, le chargement et le
transport. Dans ces conditions, en calculant toutes ces dépenses
et voyant le prix de vente de la contenance d’un tricycle sur le
marché, elle fait supporter toutes ces charges au producteur en
achetant son produit à un prix très bas. Arrivée au marché, elle
doit faire face aux caprices des prix qui peuvent chuter jusqu’à
moins de 30% entre deux marchés successifs. Elle peut ne pas A vendre sa marchandise ce jour-là. Pas de système de
L
LA FLAMME N°411 23 juillet 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 8
conservation des oranges dans nos marchés, le produit ne peut
pas attendre le prochain marché, il va pourrir ; donc il faut le
transporter à la maison pour un autre marché. Puisque les tickets
ont vieilli de 24h, elle doit payer à nouveau les mêmes taxes si
elle prend la direction d’un autre marché. Alors le lit est bien
dressé pour la dette. Comment va-t-elle payer le vendeur ou
rembourser le crédit contracté auprès des structures de micro
finance ? C’est ce que vivent nos braves femmes dans le
département.
Voilà des faits qui font augmenter la misère et la pauvreté des
producteurs et revendeuses d’oranges sur la terre de
KPOYIZOUN. Les élus locaux du COUFFO traitent leurs
compatriotes comme des esclaves des temps modernes sur leur
territoire. Il est temps que les producteurs et les revendeuses
unissent leur voix pour barrer la voie à cette escroquerie. Une
seule taxe sur la production perçue dans une commune et dont
la quittance peut être présentée partout jusqu’au lieu de vente.
SOSSOU
Correspondant de La Flamme dans le COUFFO

La lettre du ministre AKOTEGNON Raphaël, une décision
destructrice des petits commerçants

e samedi 10 juillet 2021, la population béninoise en général
et celle de la commune d’Aplahoué en particulier a été
informée par les réseaux sociaux que 3 tonnes de patates
douces en partance pour être vendues au Togo ont été
interceptées par la douane d’Aplahoué et confiées à la police. Les
quatre chauffeurs conduisant les véhicules chargés sont gardés à
vue au commissariat. Le lundi 12 juillet, ils ont conduit les quatre
véhicules pleins de patates douces au commissariat central de la
ville de Bohicon sous escorte policière où le produit a été vendu
aux bonnes dames. Seule la police connait le prix de vente des
trois tonnes de patates douces. Ramenés à Aplahoué, les quatre
véhicules sont déposés à la fourrière et les chauffeurs libérés.
C'est dix jours plus tard que les conducteurs sont repartis payer
chacun une somme de 60000F (sans reçu) avant d’entrer en
possession de leurs véhicules. Ainsi va le bénin sous le pouvoir
de la rupture. La lettre n°601/MDGL/DC/MDGL/SA du 30 juin
2021 fait le lit à la grande corruption au sommet de l’Etat et
ruine les petits commerçants. Aller chercher les causes de la
pandémie de la faim qui frappe les béninois ailleurs, n’est que
qu’illusion. La faim qui frappe chaque béninois est belle et bien
planifiée par le pouvoir de l’autocrate Patrice TALON à travers
des lois et décisions qui visent la ruine des petits commerçants
et enrichissent le chef de l’Etat et ses alliés proches. A travers
cette décision signée du ministre AKOTEGNON Raphaël, la faim
s’est installée dans la famille du propriétaire de la marchandise.
C’est un nouvel acte du gouvernement qui vient donner raison à
Philippe NOUDJENOUME, premier secrétaire du PCB et président
de l’APP qui a montré à travers son ADRESSE XXXVII que la faim
qui frappe notre pays est bien programmée par le pouvoir. Nous
n’allons pas croiser les bras, nous devons nous lever contre la
faim planifiée et la gouvernance mafieuse du pouvoir de la
rupture.
FAMBO
Correspondant de la flamme à Aplahoué


Fête de la Tabaski au Bénin

e mardi 21 Juillet 2021, la communauté musulmane mondiale a fêté
l’Eid el-kebir (Tabaski). Comment les musulmans du Bénin ont-ils passé
ces moments de cette fête ?
Au matin de ce jour, la communauté musulmane béninoise s’est rendue à
la mosquée pour la grande prière. D’habitude au retour de la mosquée,
chaque ménage immole un animal conformément aux rites de la fête. Soit
le bélier, soit le cabri sont souvent privilégiés par la majorité des fidèles.
Mais cette fois-ci, plusieurs se sont juste contentés de poulet ou dinde
congelés en lieu et place de bélier ou cabris. Si ces gens ont pu goûter à la
viande de monde ce jour-là, c’est peut être leurs voisins qui ont eu les
moyens d’en acheter et leur en ont donné. Certains fidèles, ont dû se
rendre sur le marché pour se procurer quelques kilogrammes de viande de
mouton ou de bœuf. D’autres se sont constitués en groupe de 5 à 10
personnes pour s’acheter un mouton et se sont partager la viande. Voilà
dans quelles conditions les fidèles musulmans du Bénin ont célébré cette
fête de Tabaskil 2021. On se demande ce qui peut être à la base d’une telle
situation ?
D’abord c’est connu qu’il y a la faim qui sévit dans le pays, mais pire le
gouvernement a pris des décisions qui consistent à restreindre les lieux de
vente de bétails. Pour les populations de Ctonou, Abomey-Calavi, Sèmè et
Porto-Novo par exemple, il n’y a que le seul marché de bétail installé à Zè
dans le département de l’Atlantique où peuvent se rendre les vendeurs,
revendeurs, importateurs et acheteurs de moutons et cabris. Ceux qui
s’efforcent de descendre un peu vers le département de l’Ouémé sont
surtaxés. Or, c’est connu de tout le monde que la majorité des musulmans
de la région méridionale du pays se situent entre les départements du
Littoral, de l’Ouéme et du Plateau. En délocalisant le marché de batail
jusque loin de ces populations, le gouvernement de Talon a-t-il pensé aux
peines que vont subir ces gens-là ? Aliou, un commerçant nigérien vendeur
de cabris au marché des cabris de Tohouè dans la commune de Sèmè-Kpodji
département de l’Oémé, a même confié que désormais il préfère aller
vendre ses cabris ailleurs que de venir au Bénin parce que selon lui « Le
Bénin c’est voleur wallay ! » s’exclame-t-il. La plupart de ceux qui sont venus
au marché de mouton de Tohouè sont rentrées bredouille car le prix du plus
petit mouton dépasse leur budget. Ainsi, que ce soit ceux qui ont pu en
acheter et ceux qui n’ont pas pu ; ils tiennent tous le même langage :
« Qu’avons-nous faire à Talon ? ». D’autre sont allé du côté du marché
Don’do non loin du marché Ouando dans la commune de Porto-Novo où se
vendent des moutons locaux en plus des cabris mais le constat est le même.
Voici la réponse de Avôcê, un vendeur a une cliente « Aladja, ce n’est de
notre faute si nos moutons sont cher mais à cause de votre fête le
gouvernement a corsé les choses surtout la douane et les taxes. Les
marchandises n’arrivent pas et le peu qui arrive c’est difficilement on a
accès donc nous somme obligé de doubler voire tripler les prix. ».
L’on se demande finalement pourquoi alors le gouvernement du Bénin
réprime-t-il les musulmans du pays?
D’après les échos, c’est la même scène de désolation qui s’observe au
marché d’Adjarra dans le département de l’ouémé, à Ifangni et à Sakété
dans le département du Plateau.
On se demande alors si c’est les vendeurs que le gouvernement punir et
pourquoi ou bien carrément c’est une répression contre les musulmans
Béninois ?
Abdoulaye I.OLAREWADJOU
Correspondant de La Flamme à Porto-Novo
Des conditions esclavagistes de travail imposées aux
employés de la Compagnie de Gardiennage et de Sécurité
Privée (CGSP)

Le vingt-trois juillet deux mille-vingt, alors que le revenu
du zémidjan que je conduisais ne couvre plus mes
besoins, je me suis fait recruter comme gardien vigile
par une compagnie appelée CGSP (Compagnie de Gardiennage
et de sécurité Privée). Mon salaire (SMIG) du mois d’août 2020
m’a été payé le 28 septembre 2020. Jamais le salaire n’est payé
ici à la fin du mois. Nous achetons à crédit par-ci, par-là, chez les
petits détaillants de quartier qui viennent réclamer la dette ; les
propriétaires menacent de nous mettre dans la rue. Les enfants
L
L
«
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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 9
pleurent, refusent d’aller à l’école pour défaut de 100F à leur
donner. Pour tirer la chaine de la moto, nous manquons 100 F à
payer au mécanicien. Pour mettre de l’essence dans la moto et
pour payer mosquito, il nous faut conduire zémidjan. Nous
conduisons fatigués, la faim nous tenaille, le sommeil nous
gagne, le propriétaire de la maison proteste vivement pour le
loyer dû. Afin que la direction ne soit informée, nous devons
nous agenouiller et demander pardon et promettre de ne plus
recommencer. Surpris sommeillant par le contrôleur, c’est la
défalcation de 5000F sur salaire. Quand malade vous demandez
votre salaire, on dit qu’il n’y a pas d’argent. Le 17 juin 2021, alors
que je n’ai pas encore reçu le salaire du mois de mai 2021, j’ai
fait un choc dont j’ai encore la plaie au genou, quand j’ai
demandé si je peux venir prendre mon salaire pour me soigner,
il m’a été répondu non. Un de mes collègues dont la maison se
trouve à Akogbato a suivi un autre sur sa moto et arrivés à la
direction, la comptable a dit qu’il n’y a pas d’argent pour les
payer. Celui qui a la moto décide d’aller conduire zémidjan.
L’autre qui n’a pas de moto décide d’attendre. Quel malheur
pour lui. Il aurait suivi son collègue qui a promis le déposer. Il est
resté toute la journée et n’a rien obtenu. Il a même demandé
1000 F pour se faire transporter et n’a pas trouvé. Il a marché du
carrefour Le Bélier où se trouve la Direction jusqu’à Akogbato,
lieu de sa résidence alors que le lendemain s’il n’est pas à l’heure
au poste ou s’il somnolait, il subirait la défalcation.
De la période allant du mois d’avril 2021 à juin 2021, nous
n’avons reçu que le salaire du mois d’avril. Donc les salaires du
mois de mai et de juin que j’ai demandés le jour où j’ai fait le
choc sont restés impayés jusqu’à présent. N’en pouvant plus, j’ai
cherché le numéro du Directeur que je ne connaissais même pas.
J’appelle, il décroche, constatant que c’est son employé, sans
rien dire, il raccroche. Je rappelle, plus rien. Le lendemain quand
j’appelle, je constate que mon numéro est mis sur la liste noire.
J’ai aussi caché mon identité et j’ai appelé ; il décroche, je crie
« j’ai faim Directeur ». Il raccroche ; j’ai rappelé trois fois et à
chaque fois je tiens le même langage : j’ai faim. Ne voulant pas
de quelqu’un qui lui chante à l’oreille chaque fois : « j’ai faim »,
il ordonne de me payer et de me licencier. Voilà le bâton qui
frappe les employés qui réclament leur salaire sous le pouvoir
hautement social ».
ZIME Moussé
Correspondant de La Flamme à Abomey-Calavi

Tentative de déstabilisation de Cuba
Soutien du PCB au peuple cubain
Communiqué
e dimanche 11 juillet 2021, des manifestations ont éclaté à
Cuba. Ces manifestations observées dans certaines rues
s’inscrivent dans la continuité des manœuvres de
l’impérialisme américain pour créer un chaos politique à Cuba en
vue d’imposer à sa guise un pouvoir qui correspond à ses
intérêts. Ces protestations ont bénéficié des soutiens des agents
de l’impérialisme américain qui pendant des décennies se
déploie de mille et une manières pour déstabiliser et renverser
le régime cubain anti-impérialiste.
La situation à Cuba, telles la pénurie de nourriture, de
médicaments, les pannes d’électricité dans le contexte de la
pandémie de Covid.19 et qui affecte de manière sensible de
largessecteurs de la population, résulte objectivement du blocus
économique, commercial et financier que les Etats-Unis ont
imposé à Cuba. C’est cette situation de blocus que le peuple
cubain vit depuis 60 ans. Les protestataires, au lieu de manifester
contre les Etats-Unis, responsables de la situation du blocus
s’attaquent au gouvernement cubain en vue de son
renversement.
Le peuple cubain a le droit à la protestation sociale, à
lutter pour ses intérêts ainsi que la possibilité de décider de son
régime sans pressions ni ingérences étrangères d’aucune sorte.
Ce qui est clair, depuis la prise du pouvoir par les
patriotes cubains en 1959, l’impérialisme américain a décidé de
faire payer au peuple cubain ce geste de dignité et a entamé une
série d’agressions contre lui. En effet, les Etats-Unis ont mis en
œuvre une multitude de mesures criminelles contre le peuple
cubain : le sabotage, l’assassinat, l’embargo, le blocus et les
campagnes de diffamations qui n’ont pas atteint leur objectif. Au
contraire, ces mesures des Etats-Unis contre Cuba ont renforcé
et développé le sentiment patriotique du peuple cubain, la
solidarité internationale des peuples avec Cuba. Jusqu’à présent,
l’impérialisme veut profiter des difficultés causées et aggravées
en raison du durcissement du blocus, des conséquences de la
pandémie et des anciens problèmes économiques pour tenter
une nouvelle déstabilisation du gouvernement cubain. Cette
fois-ci, ils ont échoué et continuent d’échouer.
Le peuple cubain est un peuple éduqué au patriotisme,
peu importe les manœuvres de ses ennemis ; ce peuple est
l’héritier d’une longue tradition de luttes contre les agressions, il
les a déjà vaincues par le passé. Les impérialistes, les
gouvernements fantoches d’Amérique Latine qualifient la
réponse du gouvernement cubain de féroce, contrairement au
silence et au soutien virtuel au bain de sang provoqué par Ivan
Duque en Colombie face aux justes protestations du peuple
colombien il y a quelques semaines, ou le meurtre ces derniers
jours d’au moins 272 personnes en Afrique du sud qui
manifestaient parce qu’elles souffrent de la faim.
Le PCB réaffirme sa solidarité avec Cuba et le peuple
cubain qui depuis plus d’un demi-siècle résistent au blocus
économique, commercial et financier imposé par les USA. Il
considère ce blocus comme une violation des principes
consacrés par la Charte des Nations-Unies notamment ceux de
l’égalité souveraine entre les Etats, de la non-ingérence dans les
affaires intérieures d’autres Etats et de la liberté du commerce
et de la navigation au plan international.
Le PCB est persuadé que les travailleurs et le peuple
cubain trouveront les voies et moyens nécessaires pour la lutte
et l’émancipation sociale et pour le socialisme.
Non au Blocus économique contre Cuba !
Non à l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires du
peuple cubain !
Vive le peuple Cubain !
Fait à Cotonou, le 22 juillet 2021
Le Parti Communiste du Bénin
*********************************************************************************
VENEZUELA : UN PAYS, UNE HISTOIRE, UN PEUPLE

Partie II :
IV-ECONOMIE -RESSOURCES NATURELLES
1°-Structure de l’économie du Venezuela
économie vénézuélienne se structure ainsi qu’il suit :
(Source : fr.m.wikipedia.org/wiki/économie- du
Venezuela -Données de 2017)
Population active par secteur :
Agriculture : 4,7 % ; Industrie : 40,4 % ; Services : 54,9 %
Secteur primaire : culture, élevage, pêche, mines
L
L’
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Production agricole :
 maïs, sorgho, sucre de canne, riz, bananes, légumes, café,
cacao, bœuf, porc, lait, œufs.
 Pétrole
Le Venezuela produisait 2,85 millions de barils par jour en 2010.
Le pays est le 17ème producteur mondial du pétrole et le 9ème
producteur mondial d’hydro-électricité.
Secteur secondaire
Industries :
o production de matériaux de construction, industrie
alimentaire, industrie textile, production d'acier et
d'aluminium, assemblage de moteurs de voitures.
 Production électrique : 106,48 milliards de kWh (2005) soit
106 millions de MW. En comparaison le Bénin peine à avoir
les 200 MW de production électrique.
 énergie fossile : 25,46 %
 énergie hydraulique : 74,54 %
 Consommation électrique : 106,48 milliards de kWh (2005).
Secteur tertiaire
Le Venezuela comporte plusieurs banques, y compris une
banque publique dédiée au micro-financement de projets
menés par des femmes.
La monnaie nationale s’appelle le bolivar
2°- Un pays aux ressources naturelles immenses.
Le Venezuela est l’un des pays les plus dotés par la nature en
ressources naturelles. Pays tombant en plein dans le climat
tropical humide à l’instar des pays comme le Gabon, les deux
Congo etc. le Venezuela se présente comme un scandale de la
nature, un scandale géologique. Avec sa superficie de
916 445 km2
le classant au 33ème rang mondial, le Venezuela se
présente comme une puissance énergétique majeure. Il détient
les 1ères réserves mondiales prouvées de pétrole brut (302,25
Mds de barils, soit 1/5ème des réserves mondiales), devant
l’Arabie Saoudite et les 4èmes réserves de gaz naturel. Le pays
dispose également de vastes ressources minières (or, bauxite,
fer, nickel, charbon…) pour lesquelles il occupe des places
honorables. Le Venezuela dispose de la plus grosse réserve d’or
d’Amérique latine loin devant le Mexique. Il dispose de 351
tonnes de métal précieux ; ce qui le place à la 16ème place au plan
mondial (Cf. Juliette Lissandre) « Les réserves d’or du Venezuela
sont les plus élevées d’Amérique latine » (Aout 2015, in Le
Journal International). Le Venezuela occupe la 23ème place dans
la production de bauxite (Source Atlasocio.com) ; 21ème place en
production de fer ; 32ème en nickel ; 34ème pour le charbon. En
ressources hydrauliques, le Venezuela occupe la 12ème place de
ressources en eaux renouvelables dans le monde, avec le barrage
de Guri, le 4
e plus important au monde, avec une puissance
installée de quelque 10 200 MW – d'une importante diversité
géographique et d'une mégadiversité remarquable, 17ème au
monde (fr.m.wikipedia.org) et par voie de conséquence dispose
d’un potentiel agricole important.
Du point de vue du Produit Intérieur Brut :
Selon le FMI, en termes de PIB par habitant, le Venezuela se situe
à la 4
e place d'Amérique du Sud avec 9.960 dollars par habitant
en 2009.
Le RNB par habitant est de 12.550 dollars en 2013, soit au-dessus
de la moyenne des pays d’Amérique latine et
des Caraïbes (9.314 dollars en 2013).
Le Venezuela est la cinquième puissance économique latinoaméricaine en termes de produit intérieur brut, après le Brésil,
le Mexique, l'Argentine et la Colombie avec un PIB estimé à 367,5
milliards de dollars en 2013 selon la Banque Mondiale. Son
classement est identique lorsqu'exprimé en parité de pouvoir
d'achat.
Elle possédait la deuxième plus grande raffinerie au monde avec
la raffinerie d'Amuay, construite avec des investisseurs
américains.
Du fait de ses énormes ressources naturelles et notamment
pétrolières, le Venezuela est d’abord un pays à économie basée
sur le pétrole. En effet, les exportations pétrolières assurent 95 %
des exportations et 60 % du PIB. La principale activité
économique est l'exploitation et le raffinage du pétrole pour
l'exportation et la consommation intérieure. Le secteur pétrolier
domine l'économie avec à peu près un tiers du PIB, 85 % des
bénéfices à l'exportation et 43 % des revenus du gouvernement.
Le pétrole est la ressource naturelle la plus abondante ; elle est
traitée par la société pétrolière nationale PDVSA depuis 1975.
Son exploitation officielle commence dès 1875 dans l'État de
Táchira. À partir de 1922 commence l'exploitation pétrolière à
grande échelle, déclenchant bien des évènements qui
changeront la marche du pays. C'est, entre autres, à l'initiative
du Venezuela que fut fondée l'OPEP.
Outre le pétrole et les produits pétroliers, le Venezuela exporte
de la bauxite et l’aluminium, des minéraux, des produits
chimiques, des produits agricoles. Le pays importe des produits
agricoles, bétail, matières premières, machines et équipement,
équipement de transport, matériaux de construction,
équipement médical, produits pétroliers, produits
pharmaceutiques, produits chimiques, produits sidérurgiques.
Du fait de l’exploitation et des ressources du pétrole, depuis le
début du 20ème siècle, l’agriculture a pendant longtemps été
négligée et ce malgré les immenses ressources en terres fertiles
et eaux dont regorge le pays. C’est le pays où l'agriculture a la
part la plus faible dans l'économie que n’importe quel autre pays
d'Amérique latine.
Il a fallu l’arrivée du président CHAVEZ au pouvoir depuis 1999 et
la Révolution bolivarienne pour mettre en chantier une réforme
hardie en matière agricole. Cette réforme a consisté par décret à
« éliminer progressivement les latifundios (grandes propriétés
foncières privées) et de promouvoir une répartition équitable
des terres au profit des pauvres ». Autrement dit, cela consiste à
nationaliser les grands latifundios et à les redistribuer. Ainsi
(redistribution de « 100.000 parcelles moyennant le rachat de la
terre à prix coutants aux propriétaires expropriés ». Cela a
permis à l’agriculture vénézuélienne de retrouver une priorité un
peu élevée.
Le Venezuela est passé d'une production de 17.16.577 tonnes
d'aliments en 1998 à 24.686.018 tonnes en 2018.
(Source : https://fr.m.wikipedia.org. Wiki économie Venezuela).
En conclusion, le Venezuela est un pays doté de ressources
minières immenses, un pays industrialisé et une puissance
économique potentielle d’Amérique latine. Son seul malheur
c’est d’être doté de ressources énormes qu’il entend développer
au service du peuple vénézuélien et non seulement la propriété
des monopoles impérialistes notamment US.
La Rédaction
LA FLAMME N°411 23 juillet 2021
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