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EDITORIAL

Que la jeunesse relève la tête et accentue ses combats.

Il est connu que le développement d’un pays repose sur l’essor du secteur manufacturier. Le « bilan du secteur de l’industrie », d’une nullité exceptionnelle, fourni par la ministre en charge de ce secteur, Mme Alimatou Shadiya ASSOUMAN, montre que le PAG de Talon est un programme anti-développement. Et par conséquent se poursuit le plan de « précarisation de l’emploi » mis en oeuvre par tous les pouvoirs du Renouveau Démocratique et que le pouvoir de Talon accentue pour la destruction méthodique de la jeunesse.
Mais, l’expérience et l’accumulation des problèmes non résolus éveillent. Le franc CFA, le pacte colonial et son géniteur et bénéficiaire, l’impérialisme français, sont de plus en plus ouvertement rejetés pour le développement réel de l’Afrique. Alors les initiatives de diversion, tel le Colloque de Lomé sur l’Eco apparaissent comme des tentatives pour continuer le sabotage de l’avènement de l’Eco/CEDEAO. Les patriotes africains sont d’autant plus confortés et encouragés dans leurs combats émancipateurs que l’humanité n’admet plus l’impunité des crimes contre les peuples. Les excuses publiques de l’Allemagne plus de cent ans après le génocide en Namibie, indiquent que tous les peuples vaincront et que les criminels, jusqu’y compris leurs symboles, seront jetés dans les poubelles de l’histoire.
Le pouvoir autocratique de Talon subira le même sort. Que la jeunesse, assurée de ces leçons que donne la révolution philosophique, patriotique et humaniste actuelle, relève la tête, accentue ses combats et son organisation pour le salut du peuple.
La Rédaction


PROGRAMME D’ACTION DU GOUVERNEMENT (PAG) TALON, UN PROGRAMME ANTI-DEVELOPPEMENT.
Introduction
l est de règle que pour apprécier si un pays se développe ou pas, il faut regarder non des paramètres comme le secteur primaire (agriculture, élevage et pêche ou même les extractions minières), ou même le tourisme ou les Infrastructures (BTP : routes, ports aéroports, et asphaltage). Pour apprécier le développement d’un pays, le seul critère universellement admis est le secteur manufacturier ou industriel. Le secteur industriel est le seul qui détermine le développement d’un pays. Le développement se définissant comme le passage d’une économie d’une phase rurale et agricole à une phase industrielle.
C’est au regard de ces prémisses que nous devons apprécier les programmes des gouvernements ; car il ne faut jamais apprécier un gouvernement (comme d’ailleurs un individu) sur ces déclarations, mais sur ses actes.
I-Bilan du point de vue industriel du Gouvernement Talon fait par la Ministre de l’Industrie.
La ministre de l’industrie, Mme Alimatou Shadiya ASSOUMAN, à l’an 4 du gouvernement Talon, faisait le 29 Avril 2020 le bilan de son secteur, cela à travers des questions-réponses de journaliste.
« L’état général du pays dit-elle, avant que le Président Talon ne prenne les rênes du pouvoir, nous le savons tous…Le pilier II du PAG est « d’amorcer la transformation structurelle de l’économie béninoise ».
Question du Journaliste : Mme la Ministre, où en est-on aujourd’hui avec la vision du Chef de l’Etat ? Comment cette vision s’est-elle matérialisée sur le terrain ?
« Réponse: « La vision du Chef de l’Etat pour ce qui concerne notre portefeuille est de mettre la promotion de l’industrie et du Commerce au coeur du développement national. C’est une vision claire de l’action publique au service du développement… Et quand on parle de promotion de l’industrie et de commerce, c’est avec le secteur privé comme moteur de création de richesse, de plus-value et d’emplois... »
Question de journaliste : Y a-t-il des considérations pour permettre à ce secteur privé de s’épanouir au Bénin ?
Réponse : « Il faut toujours partir de cette vision ambitieuse que nous avons la chance de pouvoir réaliser aujourd’hui en l’an IV. Et il faut rappeler également que cette vision ne s’est pas trompée puisque quand on regarde ce qui est fait, on se rend compte qu’une vision contraire serait suicidaire pour l’éclosion de tout secteur économique, industriel et commercial ??!!!»
Question de journaliste : « Malgré ces efforts, certains pensent que l’industrie aujourd’hui serait le parent pauvre de votre département. Concrètement qu’est-ce qui est fait pour que ces genres d’industries s’installent chez nous au Bénin ? »
Réponse de la ministre : « Ce qui doit être fait est en train d’être fait…Tout est prêt pour cela et pour l’éclosion de l’industrie. Il n’y a pas de doute. Ça va venir … Je fais appel à nos compatriotes pour la consommation locale pour beaucoup d‘amour et de patriotisme. Je décide de préférer ce que nous produisons…»
Question du Journaliste « Alors que fait votre département ministériel pour la promotion du secteur industriel, notamment des produits locaux ? »
Réponse de la Ministre : « Vous avez vu depuis quatre ans, l’éclosion de beaucoup de marques de produits fabriqués au Bénin. C’est visible, c’est palpable. On le voit, on en achète, on en consomme…Que ce soit en agriculture, en termes d’augmentation de la production, il y aura de la matière première et c’est très important qu’il y ait des matières premières pour les industries …»
Question du Journaliste : « Vous dites que c’est une fierté d’avoir Blues Skies au Bénin. Mais dans le même temps, il y a des structures qui meurent. Nous parlons de COTEB, de SITEX et autres, pourquoi ? »
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Réponse de la Ministre : «Tout à l’heure, quand je parlais de la promotion industrielle adaptée, quand j’ai parlé de la méthodologie rigoureuse amenée par le Président Patrice Talon, je pense qu’il n’y a pas de confusion quant à l’option choisie. Elle est claire et tout ce que nous faisons doit être dans l’intérêt des Béninoises et des Béninois et doit s’inscrire dans la durée. Donc complètement contraire aux situations qui ont amené à la fin de vie des entreprises dont vous parlez. Que ce soit COTEB ou SITEX »
Question du journaliste : « Est-ce qu’il y a un plan de redressement ou de réhabilitation de ces unités de transformation ? »
Réponse : « C’est des entreprises en fin de vie depuis une dizaine d’années. Elles ont déjà subi plusieurs plans de redressements et plusieurs thérapies qui n’ont pas prospéré. Et ce n’est pas un secret que ce sont des entreprises en fin de vie. … Nous travaillons actuellement sur le sort des ressources humaines. Sinon l’outil productif de COTEB est en fin de vie et on le sait depuis 10 ans. Et c’est également le cas de SITEX où il y a une administration déléguée qui a encore un peu de salariés et de production. Et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons mis tout cet arsenal pour attirer les investisseurs afin qu’ils reprennent au moins SITEX. Car pour COTEB, il n’y a plus rien d’autre à faire »
Question du Journaliste « Mais il n’y a pas que ces deux entreprises. Il y a d’autres qui n’ont jamais fonctionné. Notamment les unités de transformation de fruits tropicaux ? »
Réponse de la Ministre « C’est avec tristesse que j’aborde ces questions parce que il s’agit de six unités de productions avec l’ambition de transformer des produits locaux dans des régions. C’est également beaucoup de milliards de francs CFA qui ont été engloutis… C’est triste à dire effectivement les usines n’ont jamais fonctionné. Nous avons fait ce qu’il faut pour que des investisseurs viennent reprendre ces usines là…. »
(Source RUPTURE AN4- Industrie et Commerce – 2016-2020 », le Temps des Moissons- Secteur industrie et Commerce. Interview en date du 29 Avril 2020).
II- Observations :
Si nous avons reporté cette longue interview de la Ministre en charge de l’industrie, c’est pour que chacun apprécie lui-même, pour ne pas donner lieu à interprétation et à l’accusation de « procès d’intention ». De façon claire, rien n’a été fait au plan industriel et c’est ce que Mme la Ministre a tenté vainement de camoufler sous des déclarations du genre :
-« Et il faut rappeler également que cette vision ne s’est pas trompée puisque quand on regarde ce qui est fait on se rend compte qu’une vision contraire serait suicidaire pour l’éclosion de tout secteur économique, industriel et commercial …« Ce qui doit être fait est en train d’être fait…Tout est prêt pour cela et pour l’éclosion de l’industrie. Il n’y a pas de doute. Ca va venir …Tout à l’heure quand je parlais de la promotion industrielle adaptée, quand j’ai parlé de la méthodologie rigoureuse amenée par le Président Patrice Talon, je pense qu’il n’y a pas de confusion quant à l’option choisie. Elle est claire et tout ce que nous faisons doit être dans l’intérêt des Béninoises et des Béninois et doit d’inscrire dans la durée». En un mot, rien n’est clair, malgré les formules rituelles de la Ministre. Par contre ce qui est clair et sans confusion, c’est la liquidation des entreprises d’importance telles COTEB (Compagnie Textile du Bénin), SITEX (Société Industrielle de Textile) et autres.
Ce qui est clair, c’est que le « la consommation locale » ou « consommons local » dont parle Mme la Ministre est complétement contrecarrée par une politique gouvernementale fiscale qui étouffe les entreprises et productions nationales au profit des productions extérieures. Il suffit d’aller dans les magasins demander le sort qui est fait au riz local béninois pour savoir la réalité. Il suffit de se rendre compte que le Bénin produit à Savè du sucre avec la société SUCOBE jusqu’à hauteur de 20.000 tonnes par an, mais que malgré cela, on n’en trouve aucune trace dans les ménages béninois ; en lieu et place, règnent 60 ans après les indépendances, les sucres importés de France du genre St-Louis, Béghin Say, etc. Et cela ne gêne aucun gouvernement depuis au moins 2003 que les Chinois ont pris en charge cette entreprise. Vain mot que la « Consommation locale » ainsi prononcé par un Ministre de la République !
En reprenant simplement l’exemple du Coton dont le Bénin est premier producteur, cela suit le processus suivant :
Le paysan béninois produit du coton avec les risques de destruction du sol et de contamination au glyphosate ; il l’égrène pour favoriser l’exportation vers les industries d’Asie du Sud ; ce qui donne de l’emploi aux citoyens de ces pays. Les usines asiatiques fabriquent des habits qui, produits finis, sont exportés vers les consommateurs européens qui les utilisent. Et une fois devenus usagés et démodés, ces habits sont déversés au Bénin sous forme de « friperie « Abloni ou Atchouta ». Pendant ce temps, les citoyens béninois, notamment les enfants du paysan coton-culteur sont au chômage ; le tailleur- couturier se tourne les pouces sans aucun travail pour vivre, tout le monde courant vers les friperies et « prêt-à-porter » qui envahissent nos rues et marchés. Pouah ! Quelle honte pour ce pays. Avec cela, on fait la frime, on parle de développement ! Non ! Arrêtons le bavardage.
Samson
COMMENT LE RENOUVEAU DEMOCRATIQUE A DETRUIT METHODIQUEMENT LA JEUNESSE BENINOISE.
PARTIE I : LA PRECARISATION DE L’EMPLOI
omme on s’en aperçoit aisément aujourd’hui, le chômage et le sous-emploi, c’est ce qui caractérise la jeunesse béninoise dans son ensemble. Ces jeunes gensgarçons et filles soit actuellement plus de 80% de la population béninoise sont désoeuvrés, sous-employés et à la recherche désespérément de quoi survivre ; envahissent les carrefours, les feux tricolores, les ponts péages, les marchés et autres centres commerciaux, etc. Tous les jours, ces jeunes bravent le soleil, la pluie, le vent, la fraîcheur, bref, toutes les intempéries
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climatiques ou naturelles juste pour survivre. Plusieurs terminologies ou expressions sont indiquées pour les désigner : Diplômés sans emploi, chômeurs, racoleurs, contractuels, vacataires, communautaires, aspirants, stagiaires, volontaires, vendeurs à la sauvette, etc. C’est malheureusement le triste sort fait à la jeune génération par les différents gouvernants successifs du Bénin depuis 1990.
I- Prémisses d’une déchéance programmée et organisée.
Dès 1986, sur intervention des Institutions Internationales, le FMI et la Banque Mondiale, les thérapies étaient campées pour les pays dominés et particulièrement pour le Bénin, mesures connues sous l’appellation de Programme d’Ajustement Structurel (PAS). Il faut dégager la jeunesse de toute perspective d’épanouissement en termes de formation et d’emplois. Le Pouvoir despotique de Kérékou-PRPB aux abois sous les feux nourris des luttes populaires, renie ses élans pseudo-révolutionnaires et se rend armes et bagages aux injonctions de ces Institutions assassines. Ainsi dès 1987, furent suspendus tous recrutements des diplômés à la Fonction Publique. C’est dans ces conditions qu’intervient la Conférence nationale.
Les Travaux de cette fameuse Conférence nationale entérinent les mesures scélérates du FMI et de la Banque Mondiale en les déclarant incontournables, scellant définitivement le sort des générations de jeunes et les condamnant à la déchéance et à l’oubli.
II- Au niveau de la Fonction publique le mot d’ordre c’est le dégraissage de l’effectif de la Fonction publique jugée pléthorique. Ainsi, l’on finance à tour de bras des Programmes dits de « Départs volontaires », « Départs ciblés », « Départs volontaires renforcés ». Et cela, sans le remplacement même des gens partis à la Retraite. Ceci dura dix bonnes années de 1987 à 1997 sans qu’aucun jeune fasse son entrée à la Fonction publique ; même le pouvoir libéral de Houphouët n’a pas atteint ce niveau dans la servitude et l’assassinat de la jeunesse ; lui qui, au moins, continuait à recruter 1 pour 3 départs à la retraite jusqu’à sa mort en 1994. Le Gouvernement du Président Nicéphore D. SOGLO de 1991 à 1996,.s’est malheureusement illustré dans cette manoeuvre et s’est attiré le triste renom « de élève fidèle des Institutions financières internationales ».
III-Au niveau des emplois privés.
Le mot d’ordre trouvé est « l’auto-emploi ». On abandonne ainsi le jeune à son triste sort et on lui demande de se débrouiller sans perspective. Prenons un jeune qui sort de l’université avec un diplôme d’anglais ou d’histoire ou de géographie à qui on dit de se « auto-employer » ; et cela sans que l’on lui garantisse une banque de crédit pouvant soutenir une entreprise. Il faut s’auto-employer. On aura entendu des Ministres de la République et non des moindres déclarer qu’il faut retourner à la terre sans donner ou offrir les moyens de ce retour à la terre. Dans leur entendement, le jeune diplômé sans formation adéquate à l’université, va reprendre le travail agricole avec les mêmes méthodes de production primitives (à la houe, daba, etc.) sans aucun accompagnement financier, sans aucun accompagnement en expertise et conseil.
Sans ces accompagnements (crédits et Conseils), le jeune est livré à l’usure et à l’endettement auprès des structures privées de micro- finances et des banques commerciales.
IV- Le pillage, la destruction et la liquidation systématique des structures et entreprises publiques stratégiques (économique et financière) de l’Etat au profit des privées ; les liquidations des structures telles COTEB (Compagnie de Textile du Bénin), la CBT (Compagnie Béninoise de Textile), la BCB (Banque Commerciale du Bénin), etc. complètent les mesures d’assassinat de la jeunesse avec la mise au chômage des jeunes se trouvant dans ces structures. Tous les pouvoirs du Renouveau Démocratique ont agi ainsi sans aucune exception. Ainsi, à la suite de Nicéphore SOGLO, les autres pouvoirs successifs de Kérékou 2-3 en passant Boni YAYI 1-2 jusqu’au pouvoir actuel de Patrice TALON, tout a été mis en place pour que la jeune génération soit assassinée.
Avec le Pouvoir de la Rupture on est tombé dans l’abime. Le capitalisme sauvage au service d’un Patron-Chef d’Etat a poussé le bouchon jusqu’à son point extrême. Avec Partenariat Privé-Privé, la charte du travail, le système d’aspiranat, etc., l’emploi est passé de son état de précarisation à la ruine totale et à l’esclavagisme salarial. Ils ont ainsi planifié et exécuté la destruction de la jeunesse Béninoise.
Mais la question est de savoir comment en est-on arrivé là. La réponse n’est pas à chercher loin. C’est la soumission des dirigeants de notre pays à une double dépendance : celle des organismes et institutions internationales aux ordres des puissances impérialistes, le FMI et la Banque Mondiale, celle renforcée encore par le Pacte colonial français en oeuvre de destruction systématique.
Barthélémy G.
Colloque de Lomé sur l’ECO :
Encore une initiative pour poursuivre le sabotage de l’ECO/CEDEAO
u 26 au 28 mai 2021, s’est tenu sous l’égide de la Facultés des Sciences de Gestion de l’Université de Lomé un colloque sur le thème « Quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’Ouest ». « Initialement prévu en avril, il a été reporté, sur suggestion du Président Faure Gnansigbé qui voulait le faire correspondre à la date anniversaire de la CEDEAO (28 mai) » (Cf "L’ECOnomiste" n° 1923 du 1er juin 2021). Le principal animateur, Kako Nubukpo, naguère connu comme grand pourfendeur du franc CFA, mais actuellement membre de la Commission de l’UEMOA (organe de la Françafrique en matière monétaire), prétendait faire de ce colloque « Les Etats généraux de l’ECO » et rassembler les défenseurs de l’ECO/CFA de Macron/ Ouattara et les défenseurs d’une monnaie souveraine de la CEDEAO. Le colloque devrait aboutir à l’élaboration d’une feuille de route pour la réalisation de la monnaie commune sous régionale, l’ECO.
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Mais au niveau des invitations, l’on constate l’absence remarquable des personnalités scientifiques et économistes des pays anglophones pendant que ceux de la FrançAfrique y figurent en bonne place. Tracer une feuille de route sans des représentants de ces pays laisse entrevoir déjà que l’objectif est tout autre que la monnaie souveraine sous régionale.
Ensuite, le thème du colloque est large et diffus et pose à la fois deux problématiques : quelle monnaie ? ; pour quel développement ? On est loin, très loin de la réflexion autour de la nécessité d’une monnaie souveraine pour le développement. Le véritable problème de la souveraineté monétaire aujourd’hui posé par les peuples africains étant ainsi noyé, les pontes et enragés de la FrançAfrique avaient tout le loisir de développer les thèses les plus éloignées de ce problème qui défendent la pérennité de la tutelle monétaire de la France en Afrique francophone.
A cet effet, ont accouru au colloque tous les pontes grands défenseurs de la domination française sur le Continent : Lionel Zinsou, Wilfrid Lauriano do Régo, coordonnateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique en France, Cellou Diallo, etc.
Lionel Zinsou se plaçant d’emblée dans le sillon du sabotage de l’ECO/CEDEAO par Macron, dira : "Il faut arriver à le faire le plus possible ensemble. Il y a les huit pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo, ndlr) qui ont décidé de bouger les premiers et cela a créé des controverses. Il faudra un jour ou l’autre que les plus proches rentrent dans le système, que le système soit accueillant vis-à-vis du Cap Vert, de la Guinée, du Ghana. Puis se posera un jour la question d’avoir une monnaie commune avec le Nigeria. C’est un tout petit peu plus compliqué parce que le Nigeria est plus important que tous les autres".
De son côté, Wilfrid Lauriano do Rego,Franco-béninois, coordonateur du conseil présidentiel pour l’Afrique en France, estime que le vrai débat est le financement de l’économie. Et "suggère d’utiliser les marges de manoeuvre dégagées lors du récent sommet de Paris sur le financement de l’économie (DTS en faveur des économies africaines) au financement de l’économie réelle. Au passage, do Rego, salue les réformes historiques sur le Franc CFA en appelant ses pairs à un effort de vulgarisation. (Cf "L’ECOnomiste" du 1er juin 2021).
Cellou Diallo, principal opposant à Alpha Condé dit « il faut véritablement dépasser le débat sur le Franc CFA et se consacrer aux conditions à réunir pour aller vers la monnaie unique. Les vrais enjeux sont ceux de l’intégration et de l’élimination des coûts de facteurs. » Le débat sur le Cfa est un débat à propos de la souveraineté monétaire. Dépasser le débat sur le franc CFA pendant que les Macron et Ouattara, soutenus par les enragés de tout bord de la FrançAfrique, s’acharnent à maintenir tout le mécanisme du franc CFA et à saboter la monnaie unique souveraine, seuls des soutiens de la FrançAfrique peuvent faire une telle rECOmmandation.
A côté de tous ces enragés de la FrançAfrique, Nubukpo, le tout nouveau commissaire à la Commission de l’UEMOA, tout en proclamant "sa préférence à l’ECO de la CEDEAO", se satisfait de la situation actuelle où est mis en oeuvre le plan de sabotage de cette « préférence » par l’impérialisme français et son chef actuel Macron. Alors l’objectif réel de Nubukpo et des commanditaires de cette rencontre devient clair avec la conclusion du colloque : « Dans l’ensemble, au terme de trois jours de débat, il est clair que les conversations de Lomé ont pour la première fois à notre sens permis de dépasser le voile monétaire pour s’intéresser à des sujets de fonds : mécanismes de l’intégration régionale, compétitivité hors monnaie, mobilité des facteurs, gouvernance publique et, entre autres, financement de l’économie réelle. Autant de sujets qui replacent le débat africain sur les vrais enjeux du développement. »(Op.cit.).
Ainsi, face aux luttes de la jeunesse contre la domination de la France et pour la souveraineté monétaire des pays africains, le colloque de Lomé est une diversion. Les concepteurs et exécutants du plan Védrine pour le renforcement de la domination française en Afrique, les Lionel Zinsou, Wilfrid Lauriano do Rego, Kako Nubukpo tentent la vulgarisation de ce plan en vue de faire diversion à propos du véritable problème posé.
Les patriotes africains ont toujours combattu la mauvaise gouvernance, plaidé pour l’intégration régionale, posé le problème du financement de l’économie réelle. Et à ce titre, ont combattu le pillage à travers tout le mécanisme du pacte colonial, dont la monnaie CFA est un pilier. Ils ont toujours défendu que la souveraineté monétaire constitue une condition nécessaire, indispensable, sine qua non pour le développement. La jeunesse africaine se lève. Les impérialistes et leurs agents tentent de les détourner en organisant des colloques où ils disent qu’il faut dépasser le voile monétaire. Non, les patriotes et l’APP (Alliance Pour la Patrie) disent qu’il faut déchirer le pacte colonial dont le franc CFA.
Le colloque de Lomé, comme toutes les initiatives tel le dernier sommet de Paris pour la relance de l’économie africaine, constituent de vaines tentatives visant à briser l’élan de la jeunesse et des peuples pour le triomphe du patriotisme et de la probité et leur érection en lois, seule condition pour le développement de l’Afrique.
Rémy
Sortie de Mahougnon KAKPO du gouvernement : Il n’y a pas de quoi fouetter un chat !
a liste des ministres du gouvernement de Talon 2 est rendue publique le mardi 25 mai 2021. Au Ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle, Mahougnon KAKPO a passé le témoin à Yves Chabi Kouaro. Lors de la passation de charge entre ces deux personnalités (le ministre sortant et celui entrant), certains responsables syndicaux du personnel administratif et enseignant n’ont pas caché leur sentiment. Ils l’ont exprimé à travers des banderoles confectionnées sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles à la personne du ministre sortant Mahugnon KAKPO. « Les enseignants et le personnel administratif du Ministère des Enseignements secondaire, Technique et de la Formation professionnelle disent merci au président de la République, SEM. Patrice Talon, pour avoir relevé le ministre Kakpo Mahougnon. Le secteur est enfin délivré. » Pour ces représentants syndicaux, Mahugnon KAKPO serait le principal responsable des différentes réformes et mesures impopulaires intervenues dans leur secteur depuis 2016.
Cet acte posé par ces responsables syndicaux montre que ces derniers sont soit ignorants de la réalité politique de notre pays, soit de connivence avec le pouvoir. En effet, nul n’ignore la nature autocratique du pouvoir Talon dont Mahougnon KAKPO n’a été qu’un simple exécutant. Au sujet des problèmes suscités
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par la réforme de l’aspiranat par exemple, Talon dans ses échanges avec les syndicalistes n’a-t-il pas clairement signifié à ces derniers que les carottes sont cuites, et que ça ne peut qu’être consommé comme tel ? Cela démontre aussi clairement que KAKPO Mahougnon n’exécutait que la volonté de son chef Patrice TALON en ce qui concerne les multiples réformes qui ont rendu précaires les conditions de vie et de travail du personnel enseignant et administratif. Les évaluations diagnostiques, la suppression des diverses primes, la radiation des enseignants pour refus d’évaluation n’ont été que les résultats de la politique du pouvoir TALON. Autrement dit, le déchargement de Mahoungnon KAKPO de la tête du Ministère ne modifiera rien dans la gestion contestée du Ministère en général et du personnel en particulier. Ainsi dit, Monsieur Yves Chabi KOUARO, le nouveau Ministre n’aura pas à modifier ni les réformes, ni la politique générale en cours. Sa gestion sera plutôt un prolongement de celle de son prédécesseur tant décriée.
En effet, Monsieur Yves Chabi KOUARO a précédemment été Directeur des Ressources Humaines (DRH) du ministère de l’enseignement secondaire puis après responsable en charge du suivi du secteur de l’éducation pour le compte du Président de la République à travers l’organe intitulé « unité présidentielle de suivi ». Ce parcours montre que l’homme n’est pas un étranger à ce secteur secteur. D’abord en tant qu’ancien DRH du Ministère, Monsieur Yves Chabi KOUARO était au centre de la politique de gestion du personnel administratif et enseignant. Ensuite, pour avoir été responsable de l’unité présidentielle en charge de suivi du secteur de l’éducation pour le compte du Président de la République, il était au coeur de toutes les réformes. Par ailleurs, l’histoire renseigne que ce Monsieur était l’homme de mains de Patrice TALON qui marchandait avec les responsables syndicaux libéraux pour étouffer les mouvements de grève et toutes autres contestations contre les réformes décriées. C’est donc normal que sa nomination à la tête du Ministère réjouisse les syndicalistes corrompus dont il était un grand allié. Yves Chabi KOUARO est donc aussi un fidèle serviteur de Patrice TALON que KAKPO Mahougnon. Alors, la joie qu’exprimaient ces syndicalistes montre leur accointance avec le pouvoir. Ils le font consciemment ou non pour détourner l’attention de l’opinion sur le mal que représentent Talon et son pouvoir pour les travailleurs.
Paulin A.
Cession à la France du territoire de Kotonou par traité du 19 Mai 1868
Un Motif d’agression coloniale française contre notre Patrie.
histoire nous renseigne que l’une des causes dernières servant de motif à la guerre coloniale de la France à Dada Gbêhanzin du Danhomê, fut le différend sur le territoire de Kotonou (Cotonou). En effet par « traité » en date du 19 Mai 1868, Dada GLELE « fait cession » « gratuitement » à la France du territoire de Kotonou. Le conflit qui naît à propos de ce document, motif de guerre est l’interprétation à donner du terme « céder » le territoire de Kotonou. Les colonialistes français trouvent dans ce terme, la vente à la France du territoire de Kotonou ; alors que comme le clame Dada Gbêhanzin, il n’a jamais été question de la part de Son illustre Père, de vendre au sens du droit romain, ne serait-ce qu’un centimètre du territoire de la Patrie, propriété inaliénable des Alladahonou. D’autant que selon les traditions danhoméennes, la Terre ne se vendait pas ; aussi selon Dada Gbêhanzin, il ne s’est agi que d’une simple concession du droit d’usage accordé à la France sur la plage de Kotonou.
Nous publions ici le contenu de ce fameux « Traité » de cession sur Cotonou, prétexte de guerre coloniale pour permettre à chaque patriote béninois, de se faire une idée de la perfidie criminelle dont font usage les Colonialistes pour soumettre les peuples.(Cf. Philippe Noudjènoumè et Denis Sindété « Les Traités et Accords de Coopération entre le Bénin et la France », éditions de l’Imprimerie Nationale du Bénin, Porto-Novo, 1996, pages 27-28).
La Rédaction.
Les traités et accords de 1851 à 1958
1- traité du 19 mai 1868
Cession à la France du territoire de Kotonou
Extrait de R. CORNEVIN: " Histoire du Dahomey", pp.289-290
L'an mil huit cent soixante-huit, le dix-neuf du mois de mai, les soussignés Jean-Baptiste Bonnaud, agent vice-consul de France au Dahomey et à Porto Novo, assisté de Pierre Delay, négociant français à Whydah, et le Daba, yavogan-gouverneur de Whydah, agissant au nom et par les ordres du roi de Dahomey, assisté de Chautadon grand cabécère de Whydah, en présence de tous leurs moces, des envoyés ordinaires et extraordinaires du roi de Dahomey, se sont réunis dans la maison du yovogan, siège du gouvernement du roi de Dahomey à Whydah à l'effet de convenir de ce qui suit :
Le yovogan ayant pris la parole s'est exprimé ainsi :
" Le roi de Dahomey, dans son désir de donner une preuve d'amitié à S.M. l'Empereur des Français, et reconnaître les relations amicales qui ont existé de tout temps entre la France et le Dahomey, avait vers la fin de l'année 1864 fait cession à la France de la plage de Kotonou. Le 9 mars dernier, il a envoyé à Whydah un messager spécial nommé Kokopé, porteur de son bâton royal, à l'effet de renouveler cette cession entre les mains du vice-consul de France avec toute la solennité en usage dans le Dahomey.
"Dans ces circonstances, il a été jugé nécessaire tant par le roi de Dahomey que par le vice-consul de France qu'un acte écrit constatât la confirmation de la cession faite antérieurement par le roi de Dahomey de la plage de Kotonou et l'acceptation par la France de cette cession.
" L’agent vice-consul a répondu au nom du gouvernement de l'empereur, en exprimant toute sa gratitude au roi de Dahomey pour cette nouvelle preuve d'amitié.
" Il a a ajouté qu'il acceptait cette cession dans la pensée qu'elle favoriserait l'extension des relations commerciales existant entre les deux pays et serait ainsi profitable à tous les deux; mais que, et quel que fût le désir du roi de Dahomey de voir Kotonou occupé militairement par la France, le gouvernement de l'empereur n'avait pas cru devoir jusqu'à présent, réaliser cette occupation et qu'il ne la réaliserait qu'autant que cela conviendrait à ses intérêts ; que jusqu'à ce moment rien ne
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devait être changé à l'état des choses actuel, en ce qui concerne les indigènes du pays et la perception des droits de la douane.
" Le yovogan, les grands cabécères, les envoyés du roi de Dahomey et les moces présents de tous les grands cabécèrs du royaume ayant manifesté leur adhésion aux paroles prononcées par M. l'agent vice-consul les articles suivants ont été rédigés d'un commun accord entre toutes les parties contractantes."
Article premier :
Le roi de Dahomey en confirmation de la cession faite antérieurement déclare céder gratuitement à S.M. l'Empereur des Français le territoire de Kotonou avec tous les droits qui lui appartiennent sur ce territoire, sans aucune exception ni réserve et suivant les limites qui vont être déterminées.
Au sud par la mer ; à l'est par la limite naturelle des deux royaumes de Dahomey et de Porto-Novo ; à l'ouest, à une distance de 6 kilomètres de la factorerie Régis aîné, sise à Kotonou, sur le bord la mer ; au nord à une distance de 6 kilomètres de la mer mesurés perpendiculairement à la direction du rivage.
Article 2 :
Les autorités établies par le roi de Dahomey à Kotonou continueront d'administrer le territoire actuellement cédé jusqu'à ce que la France en ait pris effectivement possession.
Rien ne sera changé à l'état des choses existant actuellement, les impôts et les droits de douane continueront comme par le passé à être perçus au profit du roi de Dahomey.
Article 3 :
Le présent traité sera soumis à l'approbation du gouvernement de S.M. l'Empereur des Français, mais la cession du territoire de Kotonou est considérée d'ores et déjà comme définitive et irrévocable, sauf la non-ratification du présent traité par l'Empereur des Français.
Fait et signé par les parties contractantes à Whydah, les jours, mois et an que dessus.
Ont signé : BONNAUD, agent consulaire de France à Whydah,
DABA, yévogan.
Le boxeur Clément LOKO, une perle à entretenir.
é le 27 décembre 1996, Clément LOKO alias «Panthère Rouge » est sacré à nouveau champion de la World Professionnel Boxing Federation (WPBF). C’est au terme d’un combat disputé face au Nigérian Olamoyero Adetunji Semiu le samedi 29 mai 2021 au Complexe sportif d’Abobo à Abidjan.
Le pugiliste béninois a conservé sa ceinture, version World Professionnel Boxing Federation (WPBF) dans la catégorie poids plume.
Confiant, convaincu et optimiste, on pouvait entendre Clément LOKO une heure avant le combat dire : «Je vous rassure la main sur le coeur que je suis prêt pour mouiller les gants. Je veux remporter cette ceinture pour ma patrie avant tout, puis pour mes fans qui ne cessent de me soutenir à travers leurs différents messages d’encouragement».
Clément LOKO a tenu sa promesse en battant au point son adversaire. Il est donc déclaré vainqueur de ce combat au 10ème round à l’unanimité des juges. Panthère rouge, sextuple champion du Bénin chez les amateurs, compte désormais dans son palmarès 7 combats professionnels, dont 6 par K.O et hisse le drapeau du Bénin très haut.
Doit-on simplement se réjouir de la victoire de Clément LOKO ou penser à comment faire pour qu’il ne se lasse de travailler davantage à hisser haut le drapeau du Bénin ?
Qu’il vous souvienne le 15 décembre 2000, le roc de la boxe béninoise SOWETO âgé de 37 ans avait rendu l'âme au CNHU de Cotonou suite à une maladie de sang devant le regard silencieux de nos dirigeants.
Il est donc impératif que les gouvernants pensent à une politique pouvant aider non seulement Clément LOKO dans la catégorie du sport BOXE mais aussi tous les autres jeunes amoureux du sport qui se battent au quotidien pour donner le meilleur d’eux- mêmes sans aucune aide de la part des gouvernants.
ECOGNON
Escroquerie de la population par la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN)
artie de rumeurs sur les réseaux sociaux, la vente des poubelles par la société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN) se confirme et ceci par un Communiqué en date du 2 Juin 2021 et signé du directeur général de la SGDS-GN, M. Valéry Lawson.
Dans ce communiqué on peut lire «Dans le cadre de la modernisation de la gestion des déchets, la société de gestion des déchets et de la salubrité informe les ménages qu’ils doivent désormais conditionner les ordures ménagères dans des poubelles aux normes EN 840.
Ces poubelles homologuées sont en vente en porte-à-porte par les PME mandatés pour la collecte des déchets dans les quartiers du Grand Nokoué, au prix coûtant de 25.000 francs CFA. Elles sont également disponibles au siège social de la SGDS, situé dans le quartier St Michel à Cotonou. »
Donc, la condition désormais pour que les agents collecteurs vident les ordures ménagères de la population est l’achat de ces poubelles de 25.000 Fcfa dans un pays où le SMIG est à 40.000 Fcfa et il n’y a pas eu augmentation de salaire des agents de l’Etat depuis près de 5 ans.
Comment comprendre que l'enlèvement des déchets qui est supposé être gratuit est ajouté aux factures d'électricité, et d'eau et en plus, ils se permettent de vendre des poubelles aux ménages au lieu de mettre ces poubelles à disposition dans les
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quartiers, dans les coins de rues, devant les maisons pour que chaque ménage vienne déposer ses ordures et que les agents collecteurs les ramassent.
Une fois encore, nous voyons que Patrice Talon par le biais de M. Valéry Lawson, Directeur Général de la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN), profite de toute occasion pour continuer de pressurer la population dépouillée et affamée.
Ainsi donc la déclaration du Président Patrice Talon de placer son deuxième mandat sous le signe du « hautement social » est un gros mensonge.
Babatundé A.
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LES POPULATIONS DU COUFFO SOUS MENACES D’UNE FAMINE
a période de la grande saison des pluies a cours d’habitude depuis le mois d’avril. En ce mois de juin, la plupart des champs de maïs devraient être au moins à l’étape de la floraison. Mais que constate-on ?
De la désolation totale. Des feuilles de maïs dans les champs sont recroquevillées, desséchées. Combien de fois les paysans n’ont-ils pas semé dans la période ! Et pourtant. Le soleil a dicté sa loi, a tout détruit. L’on se demande pourquoi le ciel s’est-il subitement fâché contre les populations du Couffo ? Malgré les prières, les offrandes aux ancêtres, rien n’y fit.
Conséquences : le prix des produits a considérablement augmenté au-delà de 50% des prix habituels de saison. Tenez : actuellement, à fin mai, aux marché d’Azové et de Klouékanmè, le kilogramme de maïs est à 350 francs, le gari à 450 , du haricot blanc à 700 francs, du haricot rouge à 550 francs, l’huile d’arachide à 1.000 francs le litre, même la noix de palme utilisée dans le milieu pour faire de la sauce est passée à 300 francs le kg. La misère est partout dans les ménages. A cela viennent s’ajouter les multiples taxes et impôts que ne cessent de créer le pouvoir central et l’administration locale.
La faim tenaille. On fait déjà recours aux réserves de soudure. Les structures étatiques d’approvisionnement en produits vivriers étant démantelées, comment les populations vont-elles survivre jusqu’à la fin de la petite saison? La pénurie s’installant, quelle sera la suite après la petite saison ? La famine, comme celle mémorable de 1977, est à nos portes. Que faire ?
Codjo.
A PROPOS DES EXCUSES DE L’ALLEMAGNE POUR LE GENOCIDE EN NAMIBIE
e 24 mai 2021, après plusieurs années de refus et de dénégation, le Gouvernement allemand a enfin reconnu le génocide des peuples Herero et Nama de Namibie au début du vingtième siècle. Cette reconnaissance tardive est la conséquence directe du grand vent de l’antiracisme qui secoue le monde depuis l’assassinat de l’afro-américain Georges Floyd aux USA et qui a fait progresser l’éthique de plusieurs degrés.
Longtemps occulté et nié, ce génocide est inconnu du grand public. Voilà pourquoi nous publions un texte tiré du livre de Serge Bilé intitulé : « Noirs Dans les Camps Nazis » qui montre ce qu’a été le génocide des Herero et comment ce dernier a été une répétition générale pour ce qui se passera quelques années plus tard avec le pouvoir nazi de Hitler. Ce génocide qui a fait plus 60.000 morts chez les Herero et 20.000 au moins chez les Nama de Namibie est un des plus grands désastres humanitaires du monde. Lisez :
« Quand les premiers colons allemands débarquent sur ses côtes en 1870, la Namibie est une mosaïque de peuples divisés entre Ovambo, Kavango, Nama et encore Herero. Une désunion dont joueront d’ailleurs les Allemands pour s’aventurer et s’installer à l’intérieur des terres. Des Allemands qui découvrent très vite les richesses du sous-sol namibien avec sa profusion de cuivre et surtout de diamants. Pour exploiter ces gisements et étouffer toute velléité de contestation, le chancelier Otto von Bismarck nomme en 1884 un gouverneur civil chargé d’administrer la nouvelle colonie. Cet homme, dont le nom de famille, nous est devenu, depuis tristement commun, c’est Heinrich Goering, le père de Hermann Goering, qui deviendra plus tard, l’un des plus hauts dignitaires nazis. Heinrich Goering a recours, pour remplir sa tâche, à des méthodes expéditives : déplacement des populations parquées dans des réserves raciales et réduites en esclavage, exécutions sommaires en cas de résistance et confiscation systématique des terres et du bétail. Une ségrégation et une barbarie auxquelles s’opposera vigoureusement un petit peuple de bergers, les Hereros, conduit par un chef obstiné et courageux, Samuel Maharero. Il préconise pour bouter les Allemands hors du pays, de créer le plus large front possible. « Toute notre docilité et notre patience envers les Allemands ne nous servent à rien, car chaque jour, ils nous fusillent pour rien, écrit-il le 11 janvier 1903 aux autres chefs de tribus pour les exhorter à la révolte. Mes frères, n’en restez pas à votre premier refus de participer au soulèvement, mais faites en sorte que toute l’Afrique combatte les Allemands. Mourons plutôt ensemble au lieu de mourir de mauvais traitements, en prison ou encore d’autres manières. » Sa missive restera sans réponse. Las, les Herero décident, un an plus tard, jour pour jour, le 11 janvier 1904, de se lancer seuls dans la bataille. Ils attaquent une garnison allemande à Okanhandja, tuent une centaine de colons et détruisent leurs lignes de télégraphe et de chemin de fer. Une véritable humiliation pour les Allemands, qui n’auront de cesse de de se venger, épaulés par des renforts qui ne tarderont pas à arriver. Trois mille hommes et un nouveau commandant en chef connu pour sa brutalité et sa poigne de fer, le général Lothar von Trotha. Von Trotha confirme sa réputation en lançant dès le 2 octobre 1904, aussi incroyable que cela puisse paraitre, un ordre d’extermination (Vernichtungs-befehl) à l’encontre des Herero. « Moi, général des troupes allemandes, adresse cette lettre au peuple Herero. Les Herero ne sont dorénavant plus des sujets allemands. Tous les Herero doivent
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quitter le pays. S’ils ne le font pas, je les y forcerai avec mes grands canons. Tout Herero aperçu à l’intérieur des frontières allemandes (namibiennes) avec ou sans arme, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n’accepte aucune femme ni enfant. Ils doivent partir ou mourir. Il n’y aura aucun prisonnier mâle. Tous seront fusillés. Telle est ma décision pour les Herero. » Une décision immédiatement mise à exécution avec une minutie et une stratégie diabolique. Hommes, femmes et enfants Herero sont systématiquement exterminés. Les survivants sont pourchassés, pris en tenaille et repoussés méthodiquement vers le désert où ils mourront d’épuisement, de faim et de soif. Les Allemands avaient pris soin auparavant d’empoisonner l’eau des puits… La révolte matée, dans le camp des bourreaux, c’est la jubilation, comme l’atteste ce rapport de mission d’une patrouille allemande : « Le blocus impitoyable des zones désertiques pendant des mois a parachevé l’oeuvre d’élimination. A l’arrivée de la saison des pluies, nous avons trouvé des squelettes gisant autour de trous secs, profonds de douze à quinze mètres, que les Herero avaient creusés pour trouver de l’eau. Les râles des mourants et leurs cris de folie furieuse se sont tus dans le silence sublime de l’infini. Le châtiment a été appliqué. Les herero ont cessé d’être un peuple indépendant. » Le bilan est effrayant : soixante mille morts, soit plus de 80% de la population Herero, éliminé en quelques mois. Un véritable génocide… Les quinze mille survivants Herero, essentiellement des femmes, sont faits prisonniers et regroupés dans ce que les Allemands appellent déjà des konzentrationslager, des « camps de concentration ». Le terme est utilisé officiellement pour la première fois dans un télégramme de la chancellerie daté du 14 janvier 1905. Dès leur arrivée dans ces camps de travaux forcés clos par de hauts barbelés, les Herero sont tatoués de ces deux lettres : GH, pour Gefangener Herero, ce qui signifie Herero capturé. La suite, c’est un témoin britannique de ce drame, Hendrik Fraser, qui la raconte : « Lorsque je suis entré à Swakopmund, j’ai vu beaucoup de prisonniers de guerre Herero. Les femmes devaient travailler comme les hommes. Le travail était harassant. Elles devaient pousser des chariots chargés à ras bord sur une distance de dix kilomètres. Elles mouraient littéralement de faim. Celles qui ne travaillaient pas étaient sauvagement fouettées. J’ai même vu des femmes assommées à coup de pioche. Les soldats allemands abusaient d’elles pour assouvir leurs besoins sexuels…Malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades et des plus faibles, au bout d’un an, ce sont pas moins de 7862 Herero, soit la moitié des détenus, qui meurent en captivité. Mais le calvaire ne s’arrête pas là. Les Allemands, trop heureux de disposer dans ces camps d’une main d’oeuvre gratuite, en profitent pour réaliser toutes sortes d’expérimentations anthropologiques, scientifiques et médicales, transformant du coup ces malheureux prisonniers Herero en véritables cobayes humains. Des recherches qui seront conduites sur place par l’un des généticiens racialistes allemands les plus influents de l’époque, le docteur Eugen Fischer… De retour en Allemagne, Eugen Fischer dirige, à l’avènement d’Hitler, l’institut d’anthropologie, d’hérédité humaine et d’eugénisme de Berlin. Il collabore naturellement avec les SS, épaulé par son fidèle assistant, le futur bourreau d’Auschwitz, Josef Mengele. Fischer et Mengele appliqueront par la suite dans les nouveaux camps de concentration et d’extermination conçus par les nazis tout ce qu’ils ont appris et expérimenté en Namibie. Mais cette fois à une plus grande échelle. »
"Noirs dans les camps nazis" de Serge Bilé : Editions du Rocher/ Le serment à Plumes, année 2005 Page 7 à 13.
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SUSPENSION DES OPERATIONS MILITAIRES FRANCAISES AVEC L’ARMEE MALIENNE : UN AVEU D’AGRESSION CONTRE LE PEUPLE MALIEN
e 3 juin 2021, le ministère français des affaires étrangères a annoncé dans un communiqué : « Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et par l’Union Africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Dans l’attente de ces garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit ». Ce communiqué appelle plusieurs remarques.
1) En s’appuyant sur les décisions de la CEDEAO et de l’Union Africaine, la France fait du faux. En effet, si ces deux organisations ont suspendu le Mali de leurs instances en recommandant que la transition puisse finir en février 2022, elles n’ont jamais fixé de lignes rouges en menaçant les responsables maliens.
2) Il y a quelques mois, par exigence du respect de la souveraineté de leur pays, les autorités maliennes ont exigé que les sorties des militaires français de Barkhane se fassent en compagnie des militaires maliens et non plus seuls.
3) En refusant de travailler avec les militaires maliens, la France reconnait que son contingent au Mali est une troupe d’occupation militaire et d’agression non seulement vis-à-vis du peuple malien, mais de tous les peuples africains.
4) En réalité, tout ce qui reste à la France, c’est de dégager ses troupes du Mali pour laisser le peuple malien vivre sa vie.
La Rédaction
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Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
184 SEMAINES
Vient de paraitre :
LES ACTES FONDAMENTAUX
DE L’ALLIANCE POUR LA
PATRIE (A.P.P)
 Prix de vente : 300f l’unité.
 Prix de soutien : à partir de 500f.
Lieux de vente :
 Siège du Parti Communiste du Bénin
(PCB) à Gbèdégbé, Cotonou
 A la bourse du Travail de Cotonou, au
Secrétariat de la CSTB
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