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EDITORIAL

Le système autocratique dans ses œuvres

Talon a beau vouloir s’échiner pour enjoliver sa gouvernance
pour les besoins de communication, la nature autocratique du
système ressort de façon plus crue, plus verte et plus
nauséeuse. Veut-il montrer que les prochaines élections
présidentielles seraient ouvertes, inclusives malgré les multiples lois
liberticides et les barrières anti-démocratiques, dont celle du
parrainage par des députés et maires à sa seule solde, aussitôt
apparait que c’est lui, Patrice Talon qui donnera les parrains aux
autres candidats. C’est lui, le candidat unique, Patrice Talon, qui va
parrainer les autres candidats concurrents. L’autocratie est en œuvre
dans toute sa ruse et sa rage.
Veut-on montrer que l’on s’occupe de l’Ecole de nature coloniale
depuis longtemps en faillite, mais que l’on plâtre er replâtre avec la
création d’un Conseil National de l’Enseignement, la réalité ressort
avec le renforcement du régime de type esclavagiste que l’on tente
d’imposer à la majorité des enseignants, constituée de vacataires
renommés "aspirants" à la fonction enseignante. Une heure
d’enseignement correspond au bas mot à deux heures de travail de
préparation, de correction. Trente heures (30) de cours
hebdomadaires égalent au moins soixante (60) heures. C’est le
système esclavagiste instauré par l’autocratie pour les salariés que
l’on veut étendre à l’enseignement. Encore ici, l’autocratie est en
œuvre dans ses desseins d’écrasement du travailleur et de l’homme
au profit des prédateurs du bien public.
Et dans ses œuvres, l’autocratie désagrège et infirme les discours
louangeurs de ses soutiens et zélateurs, démontre l’inanité de
l’électoralisme, renforce les convictions que seul le soulèvement
déterminé du peuple reste l’alternative salvatrice pour en venir à
bout.
La Rédaction

 

L’INTERVIEW DE PATRICE TALON A JEUNE AFRIQUE
L’AUTOCRATE VEUT JUSTIFIER LA NOMINATION DE
SES CHALLENGERS A L’ELECTION PRESIDENTIELLE
Le journal Jeune Afrique a publié le 28 septembre 2020 une interview
de Patrice Talon. Dans le ton et le contenu de cette longue interview,
Talon explique et défend, avec une fanfaronnade méprisante pour le
peuple, la mise en place de son régime de dictature autocratique
dans tous les domaines. Pour les Béninoises et Béninois, il n’y a rien
de nouveau et l’on peut comprendre alors que cette interview est
destinée à l’opinion extérieure, aux étrangers qui peuvent se laisser
abuser.
En effet, comme le rappelle dès l’introduction ainsi que dans
certaines questions le journaliste de Jeune Afrique : "Patrice Talon
devrait … être candidat pour un second mandat". Et ceci dans une
situation de régression de la démocratie qui « est sujette à caution…
avec le caractère monocolore de l’Assemblée nationale, les deux seuls
partis représentés appartenant à la majorité présidentielle. », où
« L’obligation pour tout candidat d’obtenir le parrainage de seize élus
pose problème dans la mesure où l’opposition n’en dispose pas ou
presque. S’oriente-t-on vers un scrutin à candidat unique ? » (sic)
L’interview organisée avec Jeune Afrique rentre dans la campagne de
Talon pour les élections présidentielles de 2021.
Talon tente de redorer son blason à l’extérieur, car il est obligé de
reconnaître qu’à l’intérieur, il est impopulaire. A l’intention de
l’extérieur, il tente désespérément d’expliquer cette « situation
atypique » (le mot est de lui-même) où le Parlement est détenu par
un parti unique à deux fourches, installé dans le sang, où l’opposition
ne dispose pas d’élus. Tout le monde voit que « l’on s’oriente vers un
scrutin à candidat unique ». Or, cela, les chantres de la démocratie
libérale ne peuvent l’admettre ; pour les maitres impérialistes,
« Talon doit être bien élu », ils ont besoin que la candidature,
manifestement et objectivement unique, soit " expliquée" et surtout
couverte, un peu camouflée et pas trop flagrante. Il faut couvrir
l’élection présidentielle de 2021, encore manifestement exclusive,
sous un camouflage "d‘inclusivité". Voilà le sens essentiel de
l’interview.
En effet, les élections législatives ouvertement exclusives,
combattues et dénoncées par le peuple, ont valu à Talon et à son
pouvoir, les blâmes des puissances extérieures ainsi que ceux de ses
pairs de la CEDEAO. Il lui a été signifié qu’il faut couvrir un peu
l’arbitraire électoral, organiser des élections ouvertes à l’opposition.
C’est ce qui explique l’invitation des partis politiques en juillet 2019
autour de la délivrance du fameux récépissé confisqué par Talon et
Sacca Lafia pour leur demander de nouveaux congrès constitutifs afin
de montrer, d’une part que ces partis n’existaient pas en avril 2019
au moment des élections législatives (et par conséquent ces élections
ne pouvaient pas selon lui, être caractérisées d’exclusives), et d’autre
part, avoir des partis légalisés d’opposition participant aux élections
à venir, notamment les élections municipales et présidentielles. On
sait que le Parti communiste a dénoncé ce complot et Talon n’a
finalement eu dans son panier que des traites des FCBE de HounkpèYarou à qui il a donné le récépissé pour aller à son simulacre de
dialogue national et valider la révision de la Constitution, du Code
électoral avec l’imposition de nouvelles barrières, notamment les
règles du parrainage des candidats par des députés et des maires.
Oui, il faut organiser un semblant d’élections exclusives. Mais
l’autocrate tient à contrôler intégralement tout le processus
électoral, du début jusqu’à la fin, depuis les candidatures jusqu’à la
proclamation des résultats. Il a sous ses ordres, le Cos-lépi (qui établit
la liste électorale), la CENA (qui organise le scrutin à commencer par
le dépôt des candidatures), la Cour constitutionnelle (qui proclame
les résultats). Il ne lui reste qu’à contrôler la liste des candidats, d’où
le fameux parrainage.
Ainsi, après les députés, les maires ont été nommés. Dès le départ,
seuls les partis contrôlables ont été admis à se présenter aux
élections communales et municipales. La liste des maires était déjà
établie sous la supervision de l’autocrate, et lorsque les conseillers
communaux et municipaux élus ne sont pas allés dans le sens voulu,
les élections des maires ont été interrompues, le code électoral
encore révisé en urgence pour permettre la validation des
nominations. Même des maires élus après ce tamis, mais jugés par la
suite peu contrôlables, sont destitués, comme le cas de Yaya
T
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Aboubakar à Parakou et récemment de Fagbohoun Karamatou à
Adja-Ouèrè.
Alors, l’interview de Talon à Jeune Afrique est dans l’objectif du
camouflage d’une élection présidentielle exclusive. Oui, la situation
est atypique, reconnait-il, car le caractère monocolore de
l’Assemblée nationale est flagrante ; oui, l’opposition ne dispose pas
d’élus pour le parrainage, mais dit-il, « il y aura plusieurs candidats et
entre eux la bataille sera rude ». Et rejetant l’abolition de la règle des
parrainages, Talon répond et promet : « La règle de parrainage n’est
pas une spécificité béninoise et préjuger de ses conséquences ne sert
à rein. Nous veillerons qu’elle ne débouche pas sur une élection sans
compétition.»
Talon clame à tout propos que la démocratie au Bénin est toujours
vivace. Mais dans une démocratie, dans un Etat de droit, ce sont les
textes qui veillent que les règles de candidature « ne débouchent
pas sur une élection sans compétition» et non un Président.
L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes, a
pu lâcher Obama afin de condamner toute autocratie. Talon se
découvre et avance sa nature de dictateur autocrate : La Loi, c’est Lui,
et Lui, veillera qu’elle ne débouche pas sur une élection sans
compétition.
Mais comment Talon va-t-il veiller pour qu’il y ait plusieurs
candidats, dans une situation où tous les élus ont été nommés par lui
et dépendent de lui. Il dit que « les maires et députés joueront leur
rôle pour parrainer les candidats de leur choix, lesquels ne relèveront
pas tous de la majorité ». Mais il s’agit là des maires minutieusement
choisis et nommés. Et face à l’exercice de leur liberté de choix par des
conseillers, les élections ont été interrompues et une loi a été votée
d’urgence pour empêcher justement l’exercice du libre choix par des
élus. Peut-on croire Patrice Talon lorsqu’il proclame pour la
consommation extérieure, que ces députés et maires nommés sont
libres de leur choix. Seuls les naïfs et les complices du dictateur
peuvent le croire.
Talon a besoin de montrer qu’il est bien élu ; tout le monde sait
qu’ « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Alors Talon
promet déjà « que la bataille sera rude » afin de réclamer un
triomphe électoral. Talon procédera à un arrangement au sein de ses
députés et maires nommés pour trouver des parrains aux autres
candidats qu’il aura avalisés.
En conclusion, Patrice Talon parrainera les candidats de son choix.
Ainsi en définitive, aux prochaines élections présidentielles, Talon
nommera ses concurrents, ses challengers. La règle du parrainage
débouchera effectivement sur une candidature unique entourée de
candidats nommés. Ces derniers seront tous des faire-valoir au
triomphe du candidat unique, le dictateur autocrate.
Rémy
Rentrée scolaire 2020-2021 au Bénin
A quand la fin des sacrifices inutiles imposés au peuple
béninois ?
e lundi 28 septembre 2020, l’école béninoise a ouvert ses
portes. Cette rentrée intervient avec son lot récurrent de
sacrifices imposés aux citoyens et acteurs de l’école. Beaucoup
de parents pour satisfaire aux exigences de la scolarité de leurs
enfants, se voient obligés de contracter des dettes. Les mêmes
parents doivent faire face aux autres charges de leurs enfants
(uniforme, livres, cahiers, etc.), tout au long de l’année scolaire. Ce
sont des sacrifices immenses qui sont ainsi consentis. L’enseignant
de son côté fait aussi des sacrifices face aux conditions exécrables
que les autorités en charge de l’école lui imposent. Le gouvernement
de la rupture en rajoute davantage aux enseignants aspirants à qui il
impose une masse horaire de trente (30) heures au lieu de vingt (20)
heures réglementaires. Vingt (20) heures pour l’enseignant
correspondent aux quarante (40) heures hebdomadaires légales.
Trente (30) heures correspondent donc à soixante (60) heures
hebdomadaires. Ainsi donc, les aspirants sont contraints à un régime
corsé d’esclave à qui on promet, dit-on, l’amélioration des conditions
dans l’esclavage.
Après tous ces sacrifices, on constate qu’au bout du cursus scolaire
et universitaire les jeunes se retrouvent sans-emploi, sans travail
donc sont au chômage. On voit clairement là que leurs sacrifices, les
sacrifices des parents ainsi que ceux des enseignants sont inutiles.
Chaque année le peuple béninois dans son ensemble consent les
mêmes sacrifices pour l’école. En définitive, l’école béninoise produit
essentiellement des chômeurs, au lieu des jeunes formés pour
construire le pays. Et cela, officiellement depuis 1986 où l’Etat a
décidé de ne plus garantir un emploi aux diplômés des universités,
après avoir déjà lâchés depuis longtemps ceux déjà sortis du
primaire, et ensuite ceux des collèges et lycées.
L’Ecole aujourd’hui a échoué. Le slogan d’auto-emploi n’est que la
couverture de cet échec. Il faut alors rechercher les causes de ce
drame social produit chaque année par l’Ecole au Bénin.
Lorsqu’on voit l’école béninoise dans son état actuel, le constat est
que le contenu des programmes enseignés du primaire jusqu’à
l’université tire ses racines dans les orientations dictées par la
métropole française. Les jeunes ne sont pas formés pour prendre en
charge les défis du développement de leur pays. Ils sont dressés au
cours de leur formation à travers des modèles calqués sur la France
pour la satisfaction des exigences du pacte colonial. L’Ecole demeure
coloniale, déroulée en une langue étrangère à l’environnement de
l’apprenant. Elle assèche la capacité créatrice du jeune béninois.
L’homme béninois, l’apprenant béninois tout court ne peut plus être L en phase avec les réalités de chez lui. Il est déconnecté de son
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environnement culturel, linguistique, social, etc. L’instruction qui est
l’une des solutions nécessairement approchées de l’équation
générale de l’existence de l’homme perd tout son fondement et sa
philosophie au Bénin.
L’Ecole coloniale a atteint ses limites. Chargée de former des cadres
pour l’exploitation coloniale et ensuite pour le pacte colonial après
les indépendances, elle ne pouvait pas permettre la formation de la
jeunesse pour le développement accéléré du pays.
Son maintien en place dans cet état cadavérique ne peut que
demander des sacrifices toujours plus inutiles au peuple.
L’enseignement basé sur une langue étrangère à l’apprenant (ici, le
français), dès son enfance, ne peut que produire cet effet pervers.
Or, il a été prouvé scientifiquement que toutes les langues
s’équivalent et peuvent au même titre être les supports du discours
scientifique. Le fait d’acquérir la science dans la langue maternelle
participe à l’éclosion du génie des apprenants, à construire leur
savoir, savoir-faire pratique et théorique.
Face à ces réalités de l’état actuel de l’école au Bénin, tous les
Béninois animés d’un minimum de patriotisme constatent avec
amertume que l’école néocoloniale française en œuvre chez nous
depuis 1960 a épuisé ses ressources. Elle a définitivement échoué
malgré les brèches qu’on essaie de colmater en vain.
C’est dire donc qu’avec les progrès de l’humanité, il est inadmissible
de continuer à maintenir les programmes d’instruction coloniale qui
ignorent les besoins réels de la population béninoise.
Une autre école est appelée au Bénin ; celle qui va tourner dos et se
débarrasser des programmes néocoloniaux. Cette nouvelle école
formera les apprenants et les cadres béninois pour les besoins du
pays. Voilà alors qui pose le problème de la réorientation de l’école
qui soit au service de la patrie.
Abla Adan

 

A l’Honneur de nos héros : KABA

ADRESSE A L’OCCASION DE LA COMMEMORATION DU
CENTENAIRE DU HEROS KABA !
Peuples de l’Atakora ! Peuples du Bénin ! Commémorons
dans la dignité et le patriotisme la résistance du héros KABA !

oorkou-Tammbou, Kuwetena, Tayakou-Fiwta, DataWoory ! Voilà des noms des villages qui sont à jamais
gravés dans l’histoire des peuples de l’Atakora en
général, du peuple Natimba en particulier. Des lieux qui, il y a cent
ans, ont vu tomber des héros les armes à la main. Des lieux, véritables
tombeaux où reposent encore les reliques des braves héros qui
donnèrent leur vie pour défendre la patrie contre les barbares
colonialistes français sous la conduite du Commandant Renard.
Il y a en effet cent ans, le 07 avril 1917, s’achevait l’insurrection du
peuple natimba sous la conduite de KABA. Ecoutons le Colonel
Kouandété, grand officier devant l’Eternel et dont la fibre
patriotique vibre en écrivant ces lignes « Il est près de 18 heures (ce
7 avril) quand tout se termine. Le vacarme des armes cesse soudain !
Et soudain Woory tombe. Dans le ravin, c’est un véritable
amoncellement de cadavres et de corps déchiquetés. Les boucliers
déchirés, les anneaux de tirs, les carquois vides et les flèches brisées
gisent pêle-mêle au milieu des chéchias et des étuis. Des crânes vides
de leur substance nagent dans un mélange horrible de cervelle et de
boue. L’odeur fade du sang fume sur le sol macabrement farci
d’anonymes débris humains. La position est enlevée après un combat
acharné de 4 heures et une lutte à la grenade. Bilan : Côté français :
4 tirailleurs sont tués et 26 autres blessés. Côté insurgés : plus de 400
tués sur le coup ; des milliers de blessés purent être dénombrés » (Cl
Iropa Maurice Kouandété ‘’ Kaba un aspect de l’insurrection
nationaliste au Dahomey, 7 avril 1971’’ Editions Silva, Cotonou).
Il y a cent ans! Un tel crime a été commis contre notre pays. Une telle
humiliation a été infligée aux peuples de l’Atakora et du Bénin en
général. Il y a cent ans : les restes de nos héros dorment encore dans
les grottes ! Une véritable insulte à l’histoire, à la mémoire de tout
Béninois.
Aucun Béninois digne de ce nom ne peut oublier ! Ne pas l’oublier,
c’est ce que notre peuple a fait en repoussant la tentative de
reconquête incarnée par la candidature de Lionel Zinsou. Ne pas
l’oublier c’est rejeter la politique actuelle de Talon qui sous le slogan
« de désert de compétences » nous débarque pour nous diriger dans
tous les secteurs, toute une « légion étrangère » dans le mépris des
compétences nationales, au mépris du chômage de nos enfants, et
en faisant voter à la charge la « loi sur les Collaborateurs Extérieurs ».
Ne pas l’oublier, c’est rejeter toute tentative de néo-colon pour faire
de notre peuple un peuple d’esclaves dont lui sera propriétaire. Et
notre peuple vient de le faire en faisant rejeter par sa pression,
l’infâme projet de Constitution de Talon. Et, ce n’est pas étonnant
que face à l’événement qui se commémore en ce moment, le
centenaire de la mort de Kaba, Talon, plan B de la françAfrique et son
gouvernement, n’aient rien fait pour y apporter une quelconque
contribution, ni fait écho.
C’est le lieu de féliciter tous ceux qui ont permis que la cérémonie de
commémoration du centenaire de la mort de Kaba soit une réalité.
Permettez-moi de m’associer à cette cérémonie qui en fait est
nationale.
Le passé éclaire le présent ! Le présent doit mériter du passé.
Méritons de notre passé. Faisons vivre dans les faits le patriotisme
de Kaba !
Que vive à jamais la mémoire des braves héros tombés les armes à
la main le 7 avril 1917 ! Que vive à jamais la mémoire de Kaba !
Que vivent tous les héros dont le sang cimente notre peuple du
nord au sud, de l’est à l’ouest !
Que vive la Patrie béninoise !
Cotonou le 04 Avril 2017.
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin.

W
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LU POUR VOUS !

« Économie du Sport »
Par Jean-Pascal Gayant
Nécessité de s’y intéresser.
Quarante milliards de dollars: c’est le montant des recettes
générées annuellement par les neuf plus importantes
ligues de sports professionnels au monde – les ligues
majeures de football américain (NFL), de baseball (MLB), de basket
(NBA), de hockey sur glace (NHL), et les cinq principales ligues
européennes de football – Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie et
France). Cela équivaut à l’ensemble de la richesse créée
annuellement (PIB) dans des pays tels que la Tunisie ou l’Éthiopie. Les
recettes engrangées par la FIFA pour la coupe du monde de football
2014 (éliminatoires et phase finale au Brésil) représentent
4,8 milliards de dollars (dont 2,4 milliards de droits TV). Le contrat
signé entre le Comité International Olympique et la chaîne
américaine NBC pour la diffusion aux États-Unis des Jeux Olympiques
entre 2021 et 2032 s’élève à 7,65 milliards de dollars… Le spectacle
sportif est désormais une industrie majeure, au même titre que le
secteur automobile ou aéronautique, et il ne doit plus paraître
incongru aujourd’hui que des économistes l’étudient. Pourtant,
l’économie du sport est une branche de l’économie qui manque de
reconnaissance académique. Le spectacle sportif demeure perçu
comme un divertissement, un «opium du peuple», une lointaine
déclinaison des jeux du cirque dont les Romains étaient friands. Le
sport est souvent perçu comme un spectacle réveillant les bas
instincts, contrairement à l’opéra, au théâtre, à la danse ou à la
musique. Pourtant, aux yeux d’un économiste, un match de football
ou une représentation d’opéra sont des productions de spectacle
présentant beaucoup de similitudes. À certains égards même, la
production d’un spectacle sportif est, pour l’économiste, plus
intrigante que celle d’un spectacle culturel: la particularité d’une
production jointe par des partenaires qui sont avant tout des rivaux
soulève des questionnements spécifiques stimulants. Enfin, même si
le spectacle sportif ne peut être assimilé à un «bien public» au sens
strict du terme, il convient de s’interroger sur son rôle dans le
processus d’adhésion au contrat social en vigueur sur le territoire
considéré : le spectacle sportif n’est-il pas devenu l’un des principaux
éléments de cohésion, de sentiment d’appartenance aux
communautés humaines dans notre société ? …Nous étudions
essentiellement l’économie du sport professionnel, celle des grandes
ligues de sports collectifs, de la coupe du monde de football, des Jeux
Olympiques, des 24 heures du Mans, du Tour de France cycliste ou
de la Route du Rhum. Nous évoquons aussi, de manière moins
approfondie, l’économie du sport loisir et celle des articles de sport.
En effet, lorsque le sport ne fait pas l’objet d’une pratique de haut
niveau, il fait figure de loisir à l’image de la lecture, de la pêche à la
ligne ou des arts créatifs. Le seul aspect véritablement spécifique
intéressant l’économiste est l’existence d’externalités positives pour
la santé publique : le sport loisir est «bon» pour la santé et en
encourager la pratique peut conduire à une baisse des dépenses de
sécurité sociale (par une diminution des risques de maladie et de
décès prématuré, par une baisse des arrêts maladie, par la possibilité
que cette pratique contribue à différer l’âge d’entrée en état de
dépendance…). Quant à l’économie des articles de sport, nous nous
y intéressons principalement dans le cadre de la production de
produits dérivés du spectacle sportif : la décision d’un consommateur
d’acquérir un maillot de bain pour aller nager à la piscine municipale
ne nous concernera que dès lors que le maillot sera ostensiblement
siglé d’une marque ou d’un nom de champion (ce qui aura valu au
bout de tissu d’être commercialisé le triple du prix de son substitut
anonyme).»
Jean-Pascal Gayant « Économie du sport »
Editions Dunod, 2016
Les jacinthes d’eau ont envahi la lagune de
Porto-Novo

ous voyez ce tapis vert? Ce n'est pas le tapis vert d'un terrain
de football, mais un tapis vert de jacinthes d'eau couvrant la
surface des eaux de la lagune de Porto-Novo, du côté droit du
pont en venant de Porto-Novo. Ce phénomène s’est produit depuis
un bon moment, avec la crue de cette lagune, et ceci, dans
l'indifférence totale des autorités politico administratives de
l'Oueme.
Les populations riveraines appellent ce tapis de jacinthes d'eau :
''tɔgblé'', c'est-à-dire : la lagune ou le lac, ......est gâtée. Le
phénomène est observé à chaque crue et disparaît à la baisse du
niveau d'eau précisent-elles en les termes suivants: '' tɔ ɖesu wɛ nɔ
klɔ eɖee'' pour dire: '' la lagune se nettoye elle-même, la lagune
s'épure d'elle-même''. Cela veut-il dire que l'homme n'a rien à faire ?
Si! Il peut beaucoup et est capable de maitriser ce phénomène. La
technologie a évolué.
Ce phénomène est écologiquement, socio-économiquement nuisible
et devrait préoccuper les autorités politico-administratives du
département de l'Oueme en particulier et tout le gouvernement du
Bénin en général. Vivement qu'is s'en saisissent !
Kouwakanou A. (un correspondant de La Flamme) à Porto-Novo.
«
V
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Dernières déclaration d’Emmanuel Macron sur le
Liban: Le Liban est-il toujours un protectorat français ?
e 26 Septembre dernier, Moustapha Adib, le Premier ministre
du Liban renonce à former « le gouvernement de mission »
qu’avait assigné le Président français Emmanuel Macron à la
classe politique libanaise sous quinze jours. Cette injonction est
faite avec la promesse de Macron d’organiser une conférence
internationale destinée à débloquer une aide financière de la
communauté internationale. C’était le 1er Septembre, lors d’un
déplacement du Président français à Beyrouth après le drame du 04
Août. Le Premier ministre avait pris l’engagement de former en un
temps record un exécutif composé d’experts reconnus pour leurs
compétences. Mais voilà, les négociations entre les différentes
formations politiques et confessions religieuses n’ont pu venir à bout
des clivages pour la formation d’un nouveau gouvernement. Cet
échec met le Président français hors de lui.
Dans une déclaration en date du 27 septembre 2020, Macron a
déclaré avoir « pris acte de la trahison collective » de la classe
politique libanaise après son échec à former un gouvernement,
contrairement à l'engagement qu'elle avait pris début septembre.
Puis il poursuit : « Les partis libanais portent l'entière
responsabilité de cet échec, et elle sera lourde, J'ai honte pour les
dirigeants libanais ». On se souvient qu’après l’explosion au port de
Beyrouth, le Président français est monté sur ses grands chevaux
pour aller faire la leçon aux dirigeants libanais comme si le pays est
toujours sous protectorat français. En refusant d’exécuter la feuille
de route tracée par Emmanuel Macron, les dirigeants libanais lui ont
rappelé que le temps du protectorat est révolu. C’est ce qui
transparait très clairement dans cette déclaration du parti Hezbollah
dont le responsable déclare : « Nous n'acceptons pas que vous nous
accusiez de trahison (…) Nous rejetons et condamnons
catégoriquement ce comportement condescendant à notre égard et
à l'égard de toutes les forces politiques au Liban… Nous n'acceptons
pas ce langage […] le plus important est le respect ». Evidemment, les
rapports de force ont changé depuis au Liban. Le Hezbollah est un
parti influent avec une armée puissante. D’autres forces politiques
ainsi que des puissances extérieures opèrent dans le pays et dans la
sous-région : Malgré ses agitations fébriles, « la France n’est en 2019
que le huitième fournisseur du Liban, derrière la Chine, la Grèce, la
Russie, l'Italie, les Etats-Unis, l'Allemagne et la Turquie, et le 14ème
client du Liban avec 53 millions d'euros d'importation (Cf. Les Echos »
du 29/9/2020) ». La France ne pèse plus beaucoup en influence au
Liban.
Malgré cet échec, le Président continue de faire pression et lance des
menaces. Il vient encore de donner quatre à six semaines à la classe
politique libanaise pour s’exécuter.
Comment le Président français peut-il continuer de s’adresser ainsi
au peuple libanais près de quatre vingt ans après le protectorat ? Le
Liban est-il un département français ? Emmanuel Macron doit
comprendre que le Liban est un pays indépendant qui mérite respect.
Ce pays qui a une histoire multiséculaire n’est plus un protectorat
français et il est besoin que cette nouvelle donne soit prise en
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