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Protestations populaires contre la gouvernance autocratique de Talon
Le peuple en a marre


Depuis quelques temps, les masses qui n’en peuvent plus face aux dégâts qu’occasionne la gouvernance de Patrice Talon manifestent sous diverses formes sur le territoire national.

Le lundi 11 mars 2024, dans le département de l’Alibori, les agents de la mairie de Gogounou, tout personnel confondu, ont exprimé leur ras le bol à travers un mouvement après une pétition lancée depuis le 20 février contre la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. Ils exigent le paiement à bonne date de salaires, le paiement des indemnités de risques, primes de carburant et de performance, le remboursement du reliquat de salaire etc.

Dans le département du Borgou, dans la commune de Bembéréké, la population victime du zèle et de l’arbitraire des agents de la police Républicaine, le dimanche 10 mars 2024, s’est soulevée et a pris d’assaut le commissariat de Bouanri pour réclamer la libération de trois jeunes soupçonnés de meurtre et gardés à vue dans les locaux dudit commissariat depuis le jeudi 7 mars 2024.

Des mouvements ont eu lieu également dans l’enseignement. Face à la dégradation excessive et accrue des conditions de vie et de travail dans ce secteur éducatif, avec des conséquences désastreuses sur l’avenir de la jeunesse, avec des répercussions graves sur les acteurs et les parents, les enseignants sous la direction de la Fédération des syndicats de l’Education Nationale (FESEN)/CSTB, malgré les menaces des autorités en charge de l’Ecole, ont observé le jeudi 7 mars 2024, une grève d’envergure nationale de 24 heures. Les enseignants ont joui du soutien ardent des couches populaires de notre pays (femmes de marchés, paysans, producteurs, transporteurs, artisans, etc). Ils viennent de briser le mur de la peur, des menaces dressés par le pouvoir de Talon au sein du peuple. Le Rubicon des intimidations est franchi à travers leur grève pour exiger la résolution des problèmes qui minent et compromettent le devenir de l’école béninoise.
Le lundi 04 mars 2024, comme un seul homme, la population de Tchaourou s’est mobilisée contre la répression et les brimades des agents de la police républicaine à l’encontre des motocyclistes. Les lieux abritant les opérations spéciales des agents de la police ont été pris d’assaut. Ces derniers sont dispersés et les motos saisies lors de leurs opérations de répression sont rendues aux propriétaires. Depuis lors, la population vaque à ses occupations sans inquiétude.

Le samedi 24 février 2024, les populations de Dangbo se sont mobilisées pour aller contre une mesure de la municipalité qui consiste à prélever 100 F CFA par colis de cultures maraichères livrées par les agriculteurs dans les marchés de la commune notamment le marché de MALOME. Ce qui a conduit à une échauffourée entre agriculteurs de Hettin qui protestent contre la décision et agents de la police républicaine. Le mercredi 27 février 2024, jour du marché la situation est devenue plus vive et plus tendue, les populations organisées, ont fait une descente dans le marché de MALOME, pour s’opposer à cette taxe. Cette situation a entrainé une révolte des populations et la décision de la municipalité est rangée dans les tiroirs.

Le lundi 12 février 2024, les populations du village de Do-Hongla de l’Arrondissement d’Aglogbé dans la commune d’Adjarra se sont révoltées contre le bradage des réserves administratives par les autorités communales et municipales. Dans leur soulèvement contre la vente frauduleuse du domaine public réservé pour abriter les infrastructures au service des communautés (centres de santé, commissariat de police, marchés), les populations ont mis fin à tous travaux de dépeçage.

Toutes ces manifestations qui sont observées dans le pays ces derniers temps jusqu’au soulèvement des femmes de Ouédèmey Adja dans la commune de Lokossa contre la destruction de leur culture par des bœufs appartenant aux dirigeants du pays, mouvements des conducteurs de taxi motos à Parakou contre les brimades de la police républicaine, traduisent le rejet de la gouvernance politique de Patrice Talon. C’est contre cette gouvernance de Patrice Talon dont les conséquences sont dramatiques pour les masses que celles-ci commencent à se lever, à se révolter. Ces conséquences ont nom : la faim, la cherté de la vie, les multiples taxes injustes, la vente du pays aux enchères à la FrançAfrique, les lois scélérates contre les libertés démocratiques, etc.
Tous ces mouvements qui éclatent du nord au sud, sont justes et les populations ont raison de les amplifier. Trop c’est trop ! Toute personne soucieuse de l’avenir du pays, de sa libération des griffes de l’impérialisme français décadent ne peut que les exalter, encourager et soutenir. C’est la voie du salut, la seule qui permettra de s’affranchir de la dictature autocratique de Talon.
Le peuple béninois, comme par le passé regorge de potentialités et est capable de créer le déclic pour la fin de la gouvernance ruineuse, affameuse, liberticide de Talon pour un pouvoir patriotique. Contre cette gouvernance affameuse, ruineuse despotique et d’indignité nationale, les luttes populaires ne peuvent que se poursuivre et s’étendre jusqu’à la victoire.

Afi Tossou

La Flamme N°541 du 15 mars 2024