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DECLARATION
A PROPOS DE LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE ACTUELLE

La situation socio-politique dans notre pays est si grave que tout le monde en est maintenant conscient. La cascade de lois votées par l’Assemblée nationale ces derniers jours portant Charte des partis politiques, code électoral, encadrement du droit de grève achèvent non seulement la légalisation de la restauration de la dictature autocratique, mais également l’exclusion des classes et couches populaires de leurs droits politiques et civiques.
Dans un pays où le smig est officiellement fixé à 40.000 Fcfa (60 euros) et le revenu par habitant s’élève à moins de 1000 euros, le code électoral exige 250.000.000 Fcfa (380.000 euros) comme caution pour le candidat à l’élection présidentielle. La caution pour chaque liste aux élections législatives est fixée à 249.000.000 Fcfa (environ 300.000 euros). Les députés du Bloc de la majorité présidentielle, après le vote de la loi portant Charte des partis politiques auront voté, "les yeux fermés", la loi portant exclusion des classes et couches populaires de tout droit politique réel. Ces lois iniques achèvent de transformer officiellement le Bénin en une ploutocratie, c’est-à-dire le pouvoir des riches mafieux.

Quel parti ou candidat représentant réellement les ouvriers et employés, les salariés de tous catégories et niveaux, les artisans, les paysans, la jeunesse, la majorité écrasante du peuple peut rassembler une telle caution ? Aucun. Surtout que pour écarter toute représentation populaire, le pouvoir tyrannique et ses députés godillots poussent leur hystérie anti-démocratique jusqu’à supprimer dans le nouveau code électoral les alliances de partis politiques aux élections législatives. Ne peuvent rassembler de telles sommes astronomiques rien que pour la caution, sans parler des frais de campagne, que les riches mafieux. Car, dans un pays où le PIB par habitant est estimé, en 2018, à 910 $ US, ne peuvent disposer honnêtement de telles capacités financières (450.000 $ US) que des riches et des trafiquants de toutes sortes.
Les classes et couches populaires, celles-là qui produisent l’essentiel de la richesse nationale et qui sont porteuses des aspirations et idées novatrices sont réduites au rôle d’électeurs sans aucun droit de représentation. Après leur avoir enlevé tout droit de représentation politique, la dictature autocratique, leur enlève tout droit réel de réclamation et toute liberté de protestation et d’expression de leurs aspirations. Le droit de grève, la forme de lutte ultime du salarié est, soit formellement et ouvertement interdit, soit réduit à un niveau (deux (2) jours au plus par mois, sept (7) par semestre et dix (10) au plus par an) qui équivaut dans les faits à son interdiction. Qui peut s’attendre à l’écoute favorable des grévistes par un pouvoir ou un patron qui se dit protégé de toute grève durable ? Le piétinement des libertés de manifestation achève de réduire les travailleurs et le peuple en esclaves taillables et corvéables à merci par le pouvoir tyrannique de Talon.
Au total, l’assainissement proclamé du système économique ou partisan se révèle dans toute sa nudité comme volonté forcenée d’asservissement du peuple au service d’un pouvoir clanique, accapareur et mafieux. La rigueur prônée par le pouvoir dit de la rupture n’est en réalité que brutalité bestiale contre les travailleurs et le peuple pour couvrir le mensonge et la tricherie dans tous les domaines dans le but de piller davantage les ressources publiques. Mensonge et tricherie de plus en plus difficiles à cacher dans l’attribution des contrats des marchés publics et de partenariat public-privé, dans les conflits d’intérêts d’un Président demeuré homme d’affaires, dans l’empoisonnement de masse des paysans dans les champs de coton du "Roi" Talon, dans les désignations des représentants aux différentes instances et compétitions scientifiques et sportives internationales, dans la poursuite et les procès contre les concurrents économiques et les opposants politiques. Le "Bénin Révélé" par le pouvoir de Talon au monde est un Bénin de la tricherie au sommet de l’Etat et qui, en plus de la faim et de la misère au peuple, couvre de honte tout Béninois aussi bien de l’intérieur comme de l’extérieur.
Et cela intervient comme une loi : toute dictature autocratique est un pouvoir monstrueux, de calamité nationale et de honte. C’est pourquoi, le FSP dénonce toutes ces lois scélérates qui doivent être rejetées et résolument combattues. Dès aujourd’hui, le FSP lance une grande campagne de dénonciation de ces lois scélérates pour la liberté et contre la faim.
Face à des pouvoirs de calamité nationale, de tyrannie et de honte, le peuple béninois a toujours su opposer la résistance et infliger la défaite. Le peuple sait que lorsque la loi opprime, seules la désobéissance civile et la révolte ont pu lui assurer la libération, la réaffirmation de sa dignité et l’ouverture de perspectives salvatrices.
Voilà pourquoi, au FSP, nous ne cesserons jamais de répéter, jusqu’à l’abolition définitive de l’autocratie, l’appel ci-après : Que de partout, chaque citoyen qui souffre et se plaint de la gouvernance autocratique, de pillage, d’apatridie et de famine du pouvoir de Talon, refuse d’accepter l’inacceptable que l’on veut lui faire subir dans son coin, et alors l’ensemble de ces refus aboutira immanquablement, comme un torrent qui emporte tout, à la libération du peuple du joug tyrannique de Patrice Talon.
Alors, les Etats généraux du peuple se réuniront et institueront une gouvernance nouvelle, de probité et de patriotisme.
En avant donc pour les combats et la victoire !
Enfants du Bénin, debout pour que Vive la démocratie, pour que survive le Bénin !

Cotonou, le 07 septembre 2018
Pour le Comité de Suivi,
Le Porte-parole
Jean Kokou ZOUNON

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