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POINT DE PRESSE DU 19/07/2018
A PROPOS DE LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE ACTUELLE

 

Notre dernière sortie date du 29 juin 2018. Depuis lors, beaucoup d’événements se sont passés confirmant nos analyses sur la gravité de la situation et la nécessité pour le peuple d’élever sa vigilance et sa combativité en vue de stopper les agissement dus du pouvoir de Talon et de restaurer la démocratie au Bénin.
En effet, chaque jour, le pouvoir autocratique de Patrice Talon ne cesse d’accabler le peuple. Les impôts sont multipliés sans aucun recours à la loi comme c’est le cas des taxes aux postes péages ou pour l’établissement des papiers administratifs dans les mairies, les tribunaux, etc. Le peuple déjà confronté au chômage de masse qui s’amplifie avec les licenciements quotidiens dans les entreprises privées et à la destruction des emplois des petites gens est ainsi davantage pressuré pour remplir les caisses de l’Etat dont l’opacité de la gestion est devenue la règle sous la dictature de Talon. On l’aura encore constaté avec les aventures de la gestion du Port de Cotonou par une équipe d’expatriés belges. Les valses de DG ont encore commencé là aussi alors qu’on nous promettait la stabilité.

Les provocations sont quotidiennes contre les travailleurs et la jeunesse. Après le coup de force opéré par la Cour Djogbénou pour le retrait du droit de grève aux magistrats et aux agents de santé, le gouvernement continue de son côté les provocations pour humilier les enseignants, notamment ceux de l’enseignement maternel et primaire. Le fameux test d’évaluation des instituteurs organisé à la hussarde, sous menace et en dehors de tout contexte de classe le 16 juin 2018 est déclaré non satisfaisant par le pouvoir, en conseil des ministres, sans que soient désignés et sanctionnés les auteurs de cette soi-disant mauvaise organisation, de ce gaspillage du temps, de l’énergie et des ressources publiques. Pire, le pouvoir autocratique décide de soumettre à nouveau les instituteurs, le 28 juillet 2018, à ce test humiliant, pédagogiquement aberrant pour satisfaire des objectifs qui sont loin du relèvement de la ruine de l’Ecole. Il est clair qu’il s’agit d’acte de torture morale des instituteurs, de préparation de prétextes fallacieux et inadmissibles pour la répression de ces éducateurs qui ont défié le pouvoir autocratique pendant plus de quatre mois. Le FSP soutient les protestations qui fusent de tous les milieux des enseignants contre la reprise de ce test arbitraire d’évaluation, de cette poursuite des mesures humiliantes, arbitraires et torturantes des instituteurs. Il appelle toutes les couches à soutenir les travailleurs contre le pouvoir liberticide et affameur de Patrice Talon.
Ce même peuple, avec la détermination qu’on lui connaît est appelé le mardi prochain, 24 juillet 2018. Ce jour connaîtra peut-être, avec la mise en délibéré, l’épilogue judiciaire des poursuites et détentions politiques de Laurent METONGNON et de ses co-accusés. Une justice indépendante du pouvoir de Talon devrait prononcer leur acquittement pur et simple, tant les audiences ont confirmé le vide du dossier ; tant toute cour honnête, à l’instar de la Cour constitutionnelle en sa décision du 19 avril 2018, devrait reconnaître le caractère arbitraire, anticonstitutionnel des poursuites et détentions par le gouvernement ainsi que par le procureur Togbonon. Le juge Rodolphe AZO suivra-t-il enfin la voie du Droit, ou bien continuera-t-il d’être avec le procureur Togbonon le " bras judiciaire du régime de Talon " ? Le peuple le constatera. Mais pour le peuple, pour l’opinion internationale qui interroge Patrice Talon lors de ses missions à l’extérieur sur l’existence ou non de détenus politiques sous son règne au Bénin, il n’y a qu’une seule issue qui s’impose : la liberté pour Laurent METONGNON et ses co-accusés. C’est pourquoi, le FSP renouvelle son appel au peuple, à tous les démocrates tant de l’intérieur que de l’extérieur à exiger la libération pure et simple de Laurent METONGNON, la fin des détentions politiques et de tous les actes d’atteintes aux libertés publiques.
Parmi ces atteintes graves qui perdurent, on ne peut oublier celles relatives à la liberté de la presse et que couvre, toute honte bue, la Cour Djogbénou. Dire que la Haac n’a pas violé ou méconnu la Constitution en ce qui concerne le brouillage de la Radio Soleil FM, ne fait que confirmer que la Cour Djogbénou n’est que l’autre face du gouvernement Talon. Le journal "La Nouvelle Tribune" est suspendu à titre conservatoire depuis le 23 mai 2018. Les textes stipulent que le dossier doit être présenté aux autres Conseillers de la Haac dans un délai de cinq (5) jours. Mais cela fait plus de cinquante (50) jours que la suspension à titre conservatoire dure.
Toutes ces tortures du peuple à travers des combattants opposants, à travers des médias non conformistes, le pouvoir de Talon avec le soutien des chefs des députés du Bloc de la majorité parlementaire, veut les légaliser et vaincre par le biais de tripatouillage des lois de la République. Ainsi en est-il de la révision de la Constitution, de la Charte des partis, de la loi référendaire, du code électoral, après le code pénal. Le second échec infligé à la tentative de révision de la Constitution par voie parlementaire ne semble pas dissuader le pouvoir dictatorial de Talon de continuer de provoquer le peuple. La ruse a consisté à faire passer sa seconde tentative de révision par une proposition des députés, à instrumentaliser les femmes, à mettre en avant la suppression de la peine de mort (ce que le code pénal a déjà fait), à revenir encore et encore sur la constitutionnalisation de la Cour des Comptes et au groupage des élections ; et surtout de cacher dans le détail, le flou sur l’organisation des élections présidentielles de 2021. Or, tout le monde sait que le diable se trouve dans le détail. La proposition actuelle de révision de la Constitution assure à Talon, avec la couverture de la Cour de Djogbénou, un mandat jusqu’en 2026 sans élection en 2021. Voilà là où réside la ruse, sans compter le mandat de sept (7) ans que s’offriraient au passage les initiateurs de la proposition. Le FSP, dont les responsables et militants ont soutenu par des manifestations de sit-in couché devant l’Assemblée nationale le 5 juillet 2018, le rejet de cette proposition de loi par les députés de la minorité parlementaire, dit NON à cette proposition de révision de la Constitution. Il appelle toutes les couches populaires à dire NON à cette proposition, à dire NON en cas de référendum.
Comme le projet de révision de la Constitution en avril 2017, tous les tripatouillages des lois en cours à l’Assemblée nationale, Charte des partis, code électoral, loi référendaire, code pénal, révision de la Constitution, ne visent qu’une chose : légaliser et perpétuer la gouvernance de dictature autocratique, mafieuse et prédatrice de Patrice Talon. Les modifications de la Charte des partis est une véritable mise à mort de la libre association en parti politique des citoyens. Ici, sous couvert du financement des partis politiques, d’une prétendue pléthore de partis politiques, il est remis en cause la liberté d’association en parti politique. Les critères de fondation des partis doivent être détachés de leur financement public. Partout, sauf dans les régimes dictatoriaux, les libertés publiques n’imposent pas à la création, un millier de membres fondateurs. De même que la liberté d’entreprendre va jusqu’à autoriser la création de société anonyme unipersonnelle, de même la liberté d’association en parti politique est de la même nature que la fondation de toute autre organisation démocratique de citoyens, et en France par exemple, cette liberté est régie par la loi de 1901. La loi ne peut imposer, sauf sous un régime dictatorial, la fondation de "grand parti", pas plus que la création d’office de grandes entreprises sauf pour protéger des monopoles. Et c’est cela la philosophie de l’homme d’affaires Patrice Talon devenu homme politique : protéger des monopoles. De la même façon qu’il doit éliminer tous ses concurrents économiques, il veut par la loi éliminer tous ses concurrents politiques. La loi modifiant la Charte des partis politiques introduite par le pouvoir de Patrice Talon sous le couvert de députés godillots est donc anti-démocratique, attentatoire à la liberté d’association et doit de ce fait être combattue.
Après l’examen de cette loi modificatrice de la Charte des partis, la presse, notamment le journal "La Nation" de ce jour, confirme l’introduction d’une loi modifiant le code électoral, et d’une autre modifiant le recours au référendum. Par coup de force, le pouvoir de Talon veut changer les règles du jeu pendant le jeu. Tout ceci constitue un coup de force contre le peuple, un coup de force régressif que tout le peuple doit se lever pour rejeter. C’est pourquoi, le FSP appelle d’une part à combattre ces lois scélérates et liberticides, à organiser la désobéissance civile si elles sont votées, et d’autre part à combattre la gouvernance mafieuse et prédatrice de Patrice Talon.
Tous debout pour dire NON au pouvoir de dictature autocratique, affameuse, prédatrice et mafieuse de Patrice Talon, tel est le mot d’ordre que lance le FSP au peuple béninois, aux travailleurs, à la jeunesse, aux femmes, aux artisans, aux paysans de toutes nos contrées.
Il faut se lever, maintenant, encore et encore plus largement, plus résolument et de partout, assurés que la victoire au bout, est au peuple.
Nous répétons : Notre peuple a connu des pouvoirs de monstres à une, deux ou même trois têtes. Il les a vaincus. Aucune dictature ne peut vaincre un peuple organisé. Le pouvoir de Talon et ses hommes nous ont appris que les décisions de la Cour Constitutionnelle ne s’imposent pas ; ils nous ont appris la désobéissance aux lois de la République, y compris celles de la plus haute institution, la Cour Constitutionnelle. Le peuple se le rappellera à coup sûr et au moment opportun. Nous avons le droit et la légitimité de la désobéissance aux lois et décisions de la Cour Talon-Djogbénou.
Nous ne cesserons jamais de répéter, jusqu’à ce que l’autocratie soit définitivement abolie, l’appel ci-après : Que de partout, chaque citoyen qui souffre et se plaint de la gouvernance autocratique, de pillage, d’apatridie et de famine du pouvoir de Talon, refuse d’accepter l’inacceptable que l’on veut lui faire subir dans son coin, et alors l’ensemble de ces refus débouchera certainement, immanquablement comme un torrent qui emporte tout, sur la libération du peuple du joug autocratique.
Alors, des Etats généraux du peuple se réuniront et institueront une gouvernance nouvelle, de probité et de patriotisme.
Enfants du Bénin, debout pour que Vive la démocratie, pour que survive le Bénin !
Cotonou, le 19 juillet 2018
Pour le Comité de Suivi
Le Porte-parole
Jean Kokou ZOUNON

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