Imprimer

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le gouvernement de Patrice Talon, lors de son conseil des ministres du 28 février 2018, jour anniversaire de la Conférence Nationale, après avoir déclaré par la voix de son ministre de la Justice Joseph DJOGBENOU que des mouvements de grève en cours seraient d’illégaux, a décidé que « En tout état de cause, le Gouvernement considère que tout agent de l’Etat en cessation illégale de travail, se met dans une posture d’abandon de poste. »
Ce relevé du conseil des ministres rapporté par Joseph DJOGBENOU est inadmissible. Comme l’a dit le Secrétaire général de l’UNAMAB (Union Nationale des Magistrats du Bénin), « lorsque le gouvernement se substitue au juge pour décider de l’illégalité d’un mouvement de grève, il y a arbitraire et confusion de rôles »
Cette décision du conseil des ministres indique que le pouvoir de Patrice Talon est de plus en plus aux abois, fait des fuites en avant et continue dans la provocation face à la détermination des travailleurs d’obtenir la satisfaction de leurs revendications. On se souvient que devant les responsables du culte musulman, Patrice Talon lui-même avait déclaré que les zémidjans travaillaient plus que les enseignants et gagnaient moins qu’eux.

Ces fuites en avant de pouvoirs dictatoriaux aux abois devant la levée des travailleurs et du peuple affamé ne sont pas nouvelles dans notre pays.
En effet, lorsque les luttes ont commencé en janvier 1989 contre le pouvoir du PRPB, comme Joseph DJOGBENOU aujourd’hui, Ousmane BATOKO, alors porte-parole du gouvernement dictatorial de KEREKOU, s’était illustré dans l’intimidation et la répression. Ainsi, tandis que depuis le 9 janvier 1989 tous les travailleurs béninois, y compris ceux de l’enseignement étaient en grève générale, le 2 février 1989, le correspondant de l’Agence France Presse (AFP) à Cotonou rapporte : « Cotonou, 2 février, AFP : le gouvernement béninois a décidé de révoquer purement et simplement tous les fonctionnaires en grève depuis le 9 janvier dernier et qui n’ont pas cru devoir reprendre le service à la date du 31 janvier 1989, a annoncé le ministre béninois de l’information, Monsieur Ousmane BATOKO. En annonçant tard dans la nuit de mercredi à jeudi cette décision, Monsieur BATOKO, porte-parole du Gouvernement, a précisé que des instructions fermes avaient été données aux ministres du Travail, des Enseignements moyens et supérieurs ainsi qu’au ministre de l’Enseignement de Base « pour recenser les jeunes diplômés sans emploi susceptibles de remplacer les agents licenciés ».
Les décisions de Talon et de son gouvernement, ainsi que les propos de DJOGBENOU rappellent le début des luttes qui ont contribué au renversement du pouvoir dictatorial du PRPB et à la tenue de la Conférence Nationale.
Autant en 1989, les menaces et fuites en avant du pouvoir de KEREKOU et de son ministre de l’information n’ont pas arrêté les mouvements des travailleurs qui entraineront la chute du PRPB et la tenue de la Conférence Nationale, autant aujourd’hui, les menaces et fuites en avant de TALON et de son ministre DJOGBENOU n’arrêteront le mouvement des travailleurs qui avancent des revendications censées et justes de plus en plus soutenues par le peuple tout entier.
Voilà pourquoi le PCB dit aux travailleurs : Continuez vos luttes ! La victoire est au bout !
Cotonou, le 1er mars 2018
Le Parti Communiste du Bénin