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ADRESSE AUX TRAVAILLEURS, AUX JEUNES, A TOUT LE PEUPLE EN LUTTE
A se dresser pour la défense des libertés et de la démocratie contre la dictature fasciste.

Travailleurs, peuple du Bénin
Le 11 décembre 1989, après avoir subi plus d’une décennie de despotisme obscur de Kérékou-PRPB, vous vous êtes levés en un mouvement insurrectionnel pour mettre à bas le régime liberticide et conquérir la démocratie. Au cri de « Plus jamais ça ! ». Vous avez pu consacrer cette volonté dans la Constitution en son article 19 alinéa 2 « Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques ». Le 04 avril 2017, lorsque le Président Talon a tenté de passer de force une Constitution autocratique, vous lui avez infligé un cuisant échec avec ce cri de ralliement « Ici c’est le Bénin ! ».

Le Régime de la Rupture, loin de reculer, poursuit de plus bel dans la volonté d’instaurer une dictature fasciste, faite de pressions d’argent et de menaces physiques. Il est épaulé par une Assemblée sous ordre-complètement vassalisée-ayant à sa tête un Président, Adrien Houngbédji dont le seul principe est de « servir le roi argent, dût le peuple périr ».
Ainsi le pouvoir Talon-Houngbédji déchire méthodiquement tous les acquis démocratiques fondamentaux du peuple et inscrits dans notre Constitution. Il piétine toutes les libertés, fruits de conquêtes obtenues « Au prix du sang ». Il veut transformer notre peuple en peuple esclave dans le seul dessein d’asseoir l’empire financier de Talon et Cie. Après avoir fomenté des complots pour mettre en prison Mètongnon Laurent, porte-voix du peuple, le retrait du droit de grève aux travailleurs (agents de santé, magistrats, agents de justice, policiers et paramilitaires) comme en 2011, celui aux douaniers, participe de cet objectif.
Inacceptable ! Vous êtes-vous dit. Et je vous entends de partout crier « Non, cela ne passera pas ! Nous ne pouvons accepter de retourner aux temps obscurs de l’autocratie et de l’esclavage au service d’un homme. ». Accepter qu’on vous arrache le droit de grève, c’est accepter que le gouvernement vous enlève la seule arme du travailleur face aux multiples brimades dont vous pouvez être victimes. Accepter que l’on vous arrache le droit de grève même en échange d’avantages matériels éventuels, c’est accepter de ne pouvoir réagir lorsque ces mêmes avantages seront supprimés demain. Oui, l’article 31 de notre Constitution est sans équivoque. Le droit de grève est un droit absolu du travailleur. Toutes autres interprétations sont anticonstitutionnelles et n’engagent que leurs auteurs et non le peuple souverain du Bénin. C’est dire que vous ne devez rien attendre du côté de la Cour Constitutionnelle qui dit quelque chose aujourd’hui et demain son contraire. D’ailleurs, cette Cour est déjà niée par le pouvoir lui-même et par l’Assemblée nationale qui ne respectent aucune de ses décisions.
Seul comptent désormais vos luttes, seules comptent vos combats - multiformes- contre cette barbarie des temps modernes jusqu’à ce que ces lois liberticides soient levées et vos revendications satisfaites. Nous ne sommes pas des employés de l’Entreprise-Talon qu’il peut manipuler à sa guise.
Agents de santé, agents de justice, magistrats, enseignants, agents du développement rural, travailleurs des finances, de l’administration publique et des entreprises publiques, paramilitaires, élèves et étudiants, jeunes artisans, peuple béninois, je vous soutiens dans vos luttes et vous exhorte à les poursuivre par tous les moyens contre la fatalité, contre les aventuriers des grands chemins.
Je vous invite à la détermination, à l’engagement entier de chacun et de tous - sans calculs ! sans retenue - pour vaincre et faire échec au pouvoir autocratique de Patrice Talon.
Enfants du Bénin debout ! « Ici c’est le Bénin ! »
Je vous remercie
Cotonou, le 09 Janvier 2018.

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