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DES PROPOS INSULTANTS, IRRESPECTUEUX ET INACCEPTABLES SUR NOTRE HEROS NATIONAL GBEHANZIN.


Le Dr Aristide TALON, grand frère du président Patrice Talon a tenu sur le Vénéré Gbèhanzin les propos que voici :
« Le prince Kondo dans toutes ses turpitudes, dans toutes ses bêtises, dans toute sa fougue de jeunesse, décide de découdre tout de suite avec l’homme blanc et son père Glèlè disait « non mon fils, il faut aller molo molo ; il faut connaître, prendre le temps et lui, non les anciens c’est fini, il faut prendre le pouvoir ; le père Glèlè dit cet enfant si on lui confie le pouvoir, il va tuer tout le monde, il va tout casser. On consulte les oracles disent non si on lui confie le pouvoir c’est fini pour le pays… Voilà que son grand-frère qui devait prendre le pouvoir décède d’une maladie que l’on connaît et c’est lui qui prend le pouvoir…Le Roi Glèlè dans sa phase de maladie dit : Si les droits de succession l’avaient permis j’aurais demandé à Guèdègbé de prendre la gestion de ce pays et de diriger jusqu’à ce que le prince Kondo prenne un peu d’expérience et prenne le pouvoir…C’est avec Guèdègbé que ce pays va s’en sortir. Le sang de Guèdègbé est arrivé au pouvoir en 2016 avec Patrice Talon. La prophétie s’est réalisée. »


En décryptant ces propos cela veut dire que:


1°- c’est Béhanzin qui, « dans toutes ses turpitudes, dans toutes ses bêtises, dans toute sa fougue de jeunesse, décide de découdre tout de suite avec l’homme blanc », est le provocateur de la guerre coloniale contre les Français et non le contraire. Donc, bonne excuse de provocation en faveur des Français. Ceux-ci n’ayant agi que par légitime défense ». Autrement dit, le sang versé par nos aïeux avec la guerre des Français l’a été du fait de Gbêhanzin et non des agresseurs français.


2°- Que Béhanzin ne pouvait pas diriger le « Danxomè » ; ce qui autorise les Français à s’en emparer pour sauver la population de la « fougue » présumée de Béhanzin des massacres de Béhanzin.


3°- Toute la version historique donnée par Aristide Talon, a été totalement travestie pour justifier la cause de la colonisation. Rappelons simplement que « Le prince Ahokponou, qui deviendra plus tard Roi Gbéhanzin avait au moins 30 ans quand il a été désigné Vidaho, c’est-à-dire Prince héritier sous le nom de Kondo par le Roi Glèlè lui-même en 1875. Et c’est quinze ans plus tard, c’est-à-dire en 1890 qu’il accédera au pouvoir ».


De façon concrète, dès la montée de Gbêhanzin au pouvoir, en 1890, les troupes françaises sous la conduite de Jean Baptiste Bayol, (dont le nom orne encore l’accueil de Porto-Novo), représentant de la république française, bombardent Koutonou et firent emprisonner à Porto Novo, les autorités dahoméennes présentes sur ce territoire de Koutonou.


Que fallait faire le nouveau Roi Béhanzin ? Gbêhanzin, en Vrai Roi riposta en faisant aussi capturer 8 ressortissants français qu’il enferma à Agbomey et proposa d’échanger leur liberté contre celle des siens. Selon Aristide Talon, il fallait s’agenouiller devant l’offense. En faisant autrement c’était les « bêtises, les turpitudes » de Gbêhanzin ! Pouah ! De quoi vomir face à ces Anti-patriotes au service de la France Coloniale !


C’est la première fois depuis 1960, qu’un Béninois se lève ainsi pour jeter son fiel sur Gbêhanzin « parlant de ses turpitudes, de ses bêtises » et ce, dans le pays qui a agressé notre Patrie ! C’est la première fois que dans notre pays, un Citoyen béninois se lève et renverse la responsabilité de l’agression de notre pays, transformant la victime en agresseur ; c’est la première fois dans notre pays, qu’un Citoyen justifie aussi grossièrement la colonisation de notre Chère patrie par les Français ! Et à un si haut niveau politique ! Est-ce par atavisme généalogique ? C’est bien malheureux !


Azé S.

Téléchargez La Flamme N°469