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Editorial

Le peuple béninois vaincra à coup sûr l’autocratie

Tous les jours, sous le pouvoir de Talon, s’échelonnent les
unes après les autres des décisions et mesures
d’oppression, de ruine, d’appauvrissement et d’atteinte à
la vie et à la survie du peuple. L’imagination des dignitaires de la
Rupture est fertile et très fertile en création de nuisances antihumaines. Peut-on évaluer toutes les mesures de ruine prises
par le pouvoir de la Rupture depuis son avènement contre
l’ouvrier et le petit employé, la pauvre vendeuse des marchés,
l’artisan, le chauffeur des taxis privés et autres minibus ; contre
l’avocat, le notaire, l’huissier, etc. ?
Mais des couches du peuple réduites au rang d’esclaves se
mettent à crier. Les "Aspirants au Métier d’Enseignant" (AME)
protestent. Les vendeuses de Dantokpa s’élèvent contre la
mesure saugrenue du préfet de Talon, Alain ORUNLA. Dans la
reculade en catastrophe face à la houle de protestations, Talon
tente de se cacher et sacrifie son préfet.
"Agbonon" n’est pas invincible. Le peuple béninois vaincra à
coup sûr l’autocratie. Et dans le contexte du vent nouveau
patriotique et panafricaniste, le peuple saura édifier une
gouvernance patriotique et de probité, gage de son propre
avenir.
La Rédaction


Décision saugrenue de Alain ORUNLA, situation des
aspirants (AME) et augmentation de diverses taxes au
Bénin
Comment le pouvoir de la rupture ruine, appauvrit et tue
le peuple.
e lundi tragique, le lundi dramatique ! Ce lundi 29
Novembre 2021 comme tous les autres jours, les bonnes
dames de Porto-Novo, vendeuses au Marché Dantokpa et
quelques autres petits voyageurs de Porto-Novo sont débarqués
pratiquement manu militari à PK6-Abattoir. Ils n’iront plus avec
leurs bagages au marché Dantokpa situé encore à au moins 6
kilomètres. C’est désormais ainsi qu’en ont décidé les autorités
municipales et préfectorales ! Après avoir payé 800 F de PortoNovo jusqu’à l’Abattoir, il faut encore payer au moins 300 ou 400
F pour rejoindre Tokpa. Et les bagages pour celles qui en ont à
vendre à Tokpa ? Problèmes. Devant cette situation, une dame
devant ces bagages s’écrie « Vraiment ce Monsieur depuis qu’il
est arrivé au pouvoir, rien de bon ne sort de sa bouche pour les
citoyens ! Tout ce qui sort de lui est dangereux pour les pauvres !
». Ce n’est pas possible ! Que faire ? De l’autre côté à l’ouest les
minibus « Tokpa tokpa » n’ont plus le droit d’aller à Tokpa. Ils
doivent s’arrêter à Vodjè dans un endroit même non aménagé.
On nous dit qu’il s’agit d’une réorganisation de transport dans la
ville de Cotonou où n’existeront désormais que deux gares
routières : Vodjè pour tous les taxis interurbains venant de
l’Ouest et du Nord et PK6-Abattoir pour ceux venant de l’Est.
Questions : Y-a-t-il un système de transport public urbain à
Cotonou. Pas du tout. Et le pouvoir s’en fout. On livre la
population aux caprices des zémidjans (dont on apprend par
ailleurs que l’on va les vider de la ville bientôt) ou aux appétits
des taxis-villes privées jaunes créées par le pouvoir et qui coûtent
les yeux de la tête pour le pauvre Béninois. De graves charges
encore pour le citoyen béninois qui s’appauvrit de plus sans rien
avoir en retour.
Là comme ailleurs, on ne mesure pas la portée d’une telle
mesure sur la vie ordinaire de la bonne vendeuse à Tokpa qui
sera contrainte de fermer boutique, complètement ruinée, faute
d’aide pour aller mourir dans l’anonymat. Le scénario devient
classique. Ainsi en janvier et février 2017, des bonnes dames et
petites gens ont été vidés, manu militari, des bords des voies
sans ménagement, sans propositions d’alternatives, leurs petits
bazars détruits par les bulldozers. Plusieurs sont ainsi ruinées et
contraintes soit à la mendicité soit à la mort dans l’anonymat des
chaumières.
L’un des cas encore les plus actuels c’est la situation des
agents dits « Aspirants aux Métiers d’Enseignant ».Plus de
20.000 (ex-vacataires) qui tiennent en main l’essentiel des
enseignements primaire et secondaire que l’on traite moins que
rien : salaire 9 mois sur 12. Comme si ces personnes ne doivent
pas manger pendant 3 mois, ni se soigner, ni envoyer leurs
enfants à l’école, ni payer leurs loyers. De véritables esclaves !
Endettés jusqu’au cou auprès des vendeuses généreuses du
quartier pour survivre ! Sans aucune assurance ! Et la vie ! Avec
des horaires allant de 26 heures à 28 heures par semaine. Voilà
comment on traite ceux qui tiennent nos enfants et leur avenir.
Et cela n’empêche pas nos princes d’aller célébrer de mariages
pour leurs rejetons à des milliards, en quartier huppé de Paris.
Cela ne les empêche point de dormir sur leurs deux oreilles.
Pouah ! Quelle inhumanité !
Et tous les jours les mesures de ruine et d’appauvrissement
s’échelonnent les unes après les autres. Les taxes et impôts ont
partout augmenté allant du simple au double sinon au quintuple,
dans les marchés, les ateliers, les champs, les administrations
publiques depuis les frais de pont-péage jusqu’aux prix de gaz
domestique augmenté à plus de 30% sans compter les frais des
actes administratifs, les tarifs exorbitants des communications,
etc. Dans un cynisme qui n’a de pareil que la destruction de la vie
humaine. L’imagination des dignitaires de la Rupture est fertile
et très fertile en création de nuisances anti-humaines. Rien que
des charges nouvelles pour les caisses des dignitaires, sans
permettre les moindres ressources nouvelles. Peut-on évaluer
toutes les mesures de ruine prises par le pouvoir de la Rupture
depuis son avènement contre l’ouvrier et le petit employé, la
pauvre vendeuse des marchés, l’artisan, le chauffeur des taxis
privés et autres minibus ; contre l’avocat, le notaire, l’huissier,
etc. ? Pendant ce temps des dizaines de milliards de francs
peuvent disparaitre à la Direction Générale des Impôts et l’on
pourra entendre dire qu’il ne s’agit pas de l’argent de
quelqu’un…. Le comble de la criminalité et de l’inhumanité est
l’envoi des populations à la mort ou des invalidités perpétuelles
(infertilités, destructions de l’immunité naturelle) par
l’obligation vaccinale à laquelle on soumet nos pauvres
populations dont la plupart ne savent pas ce à quoi ils s’exposent.
Un pouvoir qui livre la guerre à son peuple !
C’est à se demander si ces « décideurs » ont un cœur, si c’est le
sang humain qui coule dans les veines des dignitaires de la
Rupture !
Cela ne peut durer indéfiniment. On ne peut accepter. Notre
peuple a le droit de protester, de refuser la ruine, de rejeter
l’appauvrissement général et la mort que cause depuis plus de 5
ans la politique du pouvoir de Patrice Talon. On ne meurt qu’une
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fois. Autant mourir au combat que de mourir de faim et d’autres
causes du genre d’injection dit anti-COVID.
Nous n’avons aucun doute que le peuple béninois, après la
torpeur des premières mesures assassines, relèvera bientôt la
tête pour dire « Non à l’appauvrissement ! Assez la ruine !
« Nous voulons vivre » ! « Les assassins et accapareurs sans
cœurs de la Rupture dehors » !
Et ce sera justice !
Samson
Réaction du PCB à propos de la décision du Ministre de la
décentralisation sur les Transport urbain.
COMMUNIQUE

FACE A UNE DECISION CRIMINELLE ET LA PROTESTATION
POPULAIRE, TALON RECULE ET SACRIFIE UN AGENT
FIDELE
out le monde en parle depuis hier 2 décembre 2021, on lit
sur tous les Réseaux sociaux : « Réorganisation du
transport urbain à Cotonou : Akotègnon annule les ‘’lignes
rouges’’ de Orounla et sauve les usagers de Dantokpa … Il est
même interdit à l’autorité préfectorale de prendre toute sorte
d’arrêté jusqu’à nouvel ordre ».
Et des personnes abusées d’applaudir la « magnanimité » du
Gouvernement et particulièrement, son Chef, Patrice Talon.
Or, rien de plus faux. Il s’agit simplement, face à cette mesure
criminelle et surtout à la protestation populaire généralisée à
laquelle cela a donné lieu, d’un recul manifeste et en
conséquence, d’une façon de livrer au peuple et sacrifier un
instrument, un agent, Orunla, fidèle exécutant des sales
besognes de la Rupture à Cotonou.
Tenez et examinons un peu les événements dans leur
chronologie.
1°- Depuis au moins le 26 novembre 2021, passe sur les réseaux
sociaux, l’information selon laquelle à partir de lundi 29
Novembre tous les mini-bus « Tokpa-Tokpa » seront interdits
d’accès à Tokpa. Déjà le jeudi 25 Novembre 2021 s’est tenue à la
salle de conférences de la Mairie de Cotonou, une réunion ayant
pour objet « « Remise officielle de sites des gares routières de
Vodjè et d’Abattoir ». Cette réunion présidée par le Préfet Orunla
a vu la présence de l’Adjoint au Maire de Cotonou, du
Commissaire Central de Cotonou etc. Il y est dit entre autre
« Nous avons démarré …cette réorganisation depuis un moment.
Nous avons effectué ensemble la première étape, c’est-à-dire
identifier les sites. Nous avançons maintenant sur la deuxième
étape …Dans la pratique il s’agit de rendre opérationnels deux
sites de regroupements dès le lundi 29 Novembre 2021 ». Peuton dire que tout cela se déroule et étalé dans les journaux sans
que le Président de la république ou tout au moins son Ministre
de la Décentralisation ne soit informé de cette décision qui
touche la Ville-Phare qui abrite et Présidence de la République et
principaux Ministères du Gouvernement du Pays ? Du pipo !
2°- Depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon, il a institué à la
Présidence de la République (en 2017) une Structure en charge
de l’examen, du contrôle et de l’autorisation de tout arrêté
(ministériel, préfectoral…) avant publication. N’ayons pas la
mémoire courte. Aucun arrêté préfectoral ne peut être pris et en
plus, exécuté sans l’avis préalable du Chef de l’Etat ou de cette
Structure présidentielle. Alors ??!!
3°- On dit souvent en criminologie « Dis-moi à qui profite le
crime, je te dirai qui est le criminel ». Dans le cas d’espèce, à qui
profite la mesure impopulaire d’interdiction de la ville de
Cotonou aux « Tokpa-Tokpa » ? Evidemment à la Société « Bénin
Taxi » du gouvernement qui peine depuis des années, pour cause
de tarifs exorbitants pour les bourses des citoyens, à décoller.
De façon évidente, la décision de la « réorganisation du transport
à Cotonou »est prise et validée par le Sommet du Gouvernement
de Patrice Talon.
Les autorités de la Rupture face à la protestation populaire avec
un risque d’insurrection, surtout des femmes dans Cotonou, fait
marche arrière, recule en catastrophe. Et le bouc émissaire est
tout trouvé. C’est le zélé et fidèle exécutant des basses besognes
ORUNLA. On le sacrifie à la colère populaire.
La pratique devient courante à ce propos. On l’a déjà appliquée
avec le zélé Préfet Toboula dans la casse des petites gens à
Cotonou ordonnée par Talon lui-même en 2017.
Ce que cela révèle, c’est que le mythe selon lequel « Agbonnon »
ne recule jamais après une décision prise est mis à mal. La force
populaire est invincible. L’exemple est là et est illustratif.
En avant pour les luttes populaires pour la survie, la vie, mises en
danger tous les jours par le pouvoir de la Rupture !
Cotonou, le 03 décembre 2021.
Le Parti Communiste du Bénin.
COVID-19 au Bénin
Les manipulations du pouvoir Talon pour obliger les
populations à se faire vacciner.
e mercredi 17 novembre 2021, le gouvernement du Bénin
a lancé une campagne de vaccination anti-COVID-19. Ceci,
après le constat de la résistance des populations, malgré
l’imposition de la vaccination obligatoire pour accéder aux
services publics. Aussitôt le lendemain jeudi 18 novembre 2021,
le même gouvernement a « initié des séances de d’échanges
avec les maires des 77 communes et les leaders des
congrégations religieuses. » (Cf site du gouvernement de la
République du Bénin, publication du 19 novembre 2021).
Ensuite, des acteurs culturels et les Agences des puissances
étrangères et des Nations Unies, telles que GIZ (Coopération
Allemande), AFD (Agence française de Développement), UNICEF
(Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance), et des ONG financées
par ces puissances, ABPF (Association Béninoise de Planning
familial), Rifonga Bénin (Réseau pour l’Intégration des Femmes
des ONG et Associations Africaines), etc. ont été mobilisées.
L’objectif est d’aider le gouvernement à ‘’sensibiliser’’ les
populations afin qu’elles se fassent vacciner contre la COVID-19.
Mais en réalité, ce que font le pouvoir et ses agents est loin
d’être une sensibilisation. Ce sont plutôt des méthodes sordides
d’une rare comparaison. En effet, des menaces de licenciement,
de mise à pied ou de radiation sont proférées à l’endroit des
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 –
Site :www.la -flamme.org
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fonctionnaires. Des listes et des fiches sont élaborées et
distribuées par le ministère de l’Enseignement primaire aux
directeurs des établissements pour dénoncer les « résistants ».
Dans le Borgou, un inspecteur de l’enseignement primaire est
interdit d’accès à la Direction Départementale de
l’enseignement primaire et secondaire pour défaut de pass
vaccinal ; alors qu’il s’y est rendu pour déposer un rapport de
travail. Dans certains établissements scolaires, les responsables
des élèves (les délégués surtout) ont été sommés de se faire
vacciner et de faire campagne pour motiver leurs camarades à
faire de même. Au niveau de certaines régions du pays, des élus
locaux et autres thuriféraires des ONG du pouvoir vont jusqu’aux
promesses de micros crédits aux populations pour les amener à
se faire vacciner.
Devant l’échec, on en vient à l’invention des taux qui seraient
déjà atteints. Ainsi peut-on annoncer un taux de plus de 80% de
personnes vaccinées à Cotonou sans égard à la déclaration du
Directeur National de Vaccination qui annonce un taux de
vaccination au plan national de moins de 4%. L’on se demande
alors comment en moins d’un mois, on peut arriver à un tel taux
à Cotonou seul sans compter avec toute la résistance observée
au niveau de la population. Les autorités ne craignent pas le
ridicule pour faire plaisir à leur maître et commanditaires des
puissances étrangères.
On est même tenté de savoir si les produits que l’on inocule aux
populations actuellement chez nous ne sont pas frappés de
péremption. Une déclaration de RFI (Radio France International),
le mercredi 02 décembre, à propos des dons de vaccins aux pays
pauvres dans le cadre du dispositif Covax (Bill Gates, OMS, Union
Européenne), affirme que la plupart des vaccins sont en voie de
péremption. Et ce sont des vaccins en voie de péremption, donc
des poisons que nos autorités veulent imposer à nos
populations !
Cela fait des mois que ces vaccins sont convoyés vers notre pays
et les statistiques ont prouvé que les populations se sont
opposées à leur inoculation. Par ailleurs, un peu partout dans le
monde, des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer la
toxicité de ces produits appelés vaccins. Certains dirigeants ont
même fait sursoir la vaccination au niveau de leurs populations.
Malgré cela, nos dirigeants ici foncent tête baissée et obligent les
populations à se faire inoculer le vaccin. Dans tous les cas, le zèle
avec lequel le pouvoir de Talon et ses thuriféraires gèrent leur
campagne de vaccination montre qu’ils sont dans la
manipulation pour atteindre des objectifs inavoués.
Sunday.
Contre leurs conditions de travail de type esclavagiste les
Aspirants au Métier d’Enseignement (AME) protestent.
e lundi 29 novembre 2021, les Aspirants au Métier
d’Enseignement sous la direction de leur Fédération ont
déclenché un mouvement de grève avec les revendications
ci-après :
1- La signature d’un contrat de 12 mois sur 12 avec les
mêmes avantages que les permanents ;
2- Le retour au quota horaire hebdomadaire normal 18 h
pour les professeurs certifiés et 20 h pour les professeurs
adjoints ;
3- L’insertion définitive.
Cette grève a pris la forme d’un appel au boycott des activités
académiques et s’est déroulée sur toute l’étendue du territoire
dans bon nombre d’établissements scolaires. Par exemple au
CEG 1 Allada dans l’Atlantique, au CEG Guema à Parakou dans le
Borgou, au CEG Goumori dans l’Alibori, au CEG2 Doutou dans le
Mono, au CEG Ekpè dans l’Ouémé, au CEG Gbegamey dans le
Littoral, Au CEG Covè dans le Zou, au CEG Ifangni dans le Plateau,
etc. les enseignants aspirants ont déposé la craie et boycotté les
premiers devoirs surveillés. En prélude à cette grève ces
aspirants avaient déjà rompu le silence depuis le 22 novembre
en protestant avec le port de bandeau rouge pour se faire
entendre.
Ces enseignants vivent une situation qui correspond à
l’exploitation abusive, à la spoliation, à la précarité meurtrière de
type esclavagiste. En effet, ils exécutent vingt-huit à trente
heures de cours par semaine au lieu de dix-huit à vingt heures
définies dans le cadre des textes en vigueur dans l’enseignement
public. Vingt-huit à trente heures de cours, cela ne signifie pas un
minimum de repos.
Ces enseignants qui forment à plus de 80 % le personnel
enseignant des établissements primaire et secondaire public
dans notre pays sont surchargés et travaillent plus qu’ils ne
gagnent. Ils sont payés à des salaires dérisoires aux fins de les
maintenir dans des conditions d’exploitation et d’esclavage. Le
salaire de misère n’est même pas payé à bonne date. Et pire, ils
sont payés 9 mois seulement ! Le gouvernement de Talon ne leur
a accordé le moindre avantage du corps des enseignants
permanents. Ils sont donc taillables et corvéables à merci pour le
pouvoir. Face à ces conditions inhumaines, les aspirants ont
protesté. Ils ont raison et le peuple ne peut que les soutenir dans
leur lutte.
Afi Tossou
CREATION D’UNE COMMISSION AD’HOC CHARGEE DE LA
REECRITURE DE L’HISTOIRE DU BENIN
e 23 novembre 2021, l’Académie Nationale des Sciences,
Arts et Lettres du Bénin a décidé de créer une Commission
ad’hoc chargée de « proposer un programme de recherche
et de publications pour une lecture critique de la littérature
existante sur l’histoire du Bénin et une réécriture de cette
histoire ».
Cette initiative est à saluer et va dans la droite ligne de la
révolution philosophique et culturelle en cours dans le monde et
notamment en Afrique. Il faut dire qu’en dehors de ceux,
ignorants, qui considèrent que l’Afrique et ses peuples n’ont pas
d’histoire, il y a le fait que l’histoire qu’on nous enseigne et que
nous-mêmes répétons et transmettons, c’est pour une bonne
part, celle écrite pour nous par nos vainqueurs et dominateurs.
Ce sont leurs héros qui sont encore célébrés à travers les noms
des rues, des places et des édifices de notre pays. Or comme on
le sait, l’histoire de la chasse racontée par le chasseur ne peut
pas être la même que celle de l’animal tué.
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Depuis quelques mois et surtout depuis l’assassinat
crapuleux du noir américain Georges FLOYD, un vent nouveau
souffle sur le monde. Ceux qu’on nous présentait comme des
héros hier apparaissent en fait comme d’affreux personnages
dont les statues doivent être déboulonnées et les noms enlevés
des rues qui les portent. L’Afrique et notre pays le Bénin, qui ont
été victimes de l’esclavage, de la colonisation et des méfaits du
néo-colonialisme, ne doivent pas être absents de ce processus.
Si les faits ne sont pas à inventer, la manière de raconter leur
déroulement n’est pas neutre. Notre peuple a besoin de
connaitre son histoire. Il a besoin de connaitre ses héros. Il a
besoin de se forger son identité. La jeunesse a besoin de modèles
auxquels s’identifier.
Il est heureux de constater que des initiatives louables
dans cette quête ont commencé et donnent des résultats. On
peut citer le colloque sur le Roi ADANDOZAN qui restitue la vérité
des faits sur ce héros anti-esclavagiste et réformateur. Voilà
pourquoi nous espérons que la commission va produire un
travail qui tienne compte du niveau actuel de l’éthique et du
processus d’éveil en cours des peuples du monde, d’Afrique et
du Bénin.
Belinda BABA
SOUDAN
Un article rétrospectif sur le mouvement populaire
u Soudan, le retour du premier ministre après le
deuxième coup d’Etat des militaires, est considéré
comme une trahison. Les manifestations populaires se
poursuivent de plus bel, exigeant le renversement de la dictature
militaire. Pour comprendre cette situation, nous publions cet
article publié par le journal sénégalais, Fernient de décembre
2021.
La Rédaction
COUPS D’ETATS ET LUTTE DES CLASSES AU SOUDAN
Par Mohamed Belaali
Un article rétrospectif sur le mouvement populaire.
Le 25 octobre 2021, le Soudan a connu un nouveau coup d'Etat
mené cette fois par le général Al Burhan président du Conseil
militaire. Ce putsch met fin au processus de transition
démocratique entamé depuis la chute du dictateur Omar Al
Bachir en avril 2019. Mais pour comprendre ce qui se passe
aujourd'hui au Soudan, il est nécessaire de revenir sur le passé
de ce pays tourmenté. En effet, l'histoire politique du Soudan est
riche en révoltes, en révolutions et en coups d'Etat militaires qui
ne sont, en dernière analyse, que l'expression d'une implacable
lutte de classe entre oppresseurs et opprimés. Ce mouvement
toujours recommencé est impulsé par cette quête obstinée, par
cette aspiration profonde et permanente du peuple soudanais à
la démocratie et à la justice sociale. Dans ce combat permanent
le rôle des femmes, malgré de fortes pesanteurs sociales et
religieuses, reste déterminant.
Sans remonter à la période coloniale où les « mahdistes » ont mis
en déroute l'armée de l'occupation britannique en 1885 avant
d'être défaits par le général Kitchener en 1898, le Soudan
moderne a connu une série de soulèvements populaires et de
putschs militaires entrecoupée d'intermèdes démocratiques.
Dès 1958, deux ans seulement après la proclamation de
l'indépendance en 1956, le général Ibrahim Abboud s'empare du
pouvoir mettant ainsi un terme au régime parlementaire
gangrené par la corruption et incapable de sortir le pays de la
crise économique liée essentiellement à la chute des prix du
coton. Le nouveau régime militaire soutenu par le Royaume Uni
et dont le règne est marqué par de nombreuses mesures
impopulaires et discriminatoires notamment vis à vis de la
population du Sud majoritairement chrétienne et animiste, est
chassé à son tour du pouvoir par la révolution d'octobre 1964
(Thawrat Oktobar) dont l'étincelle est partie de l'université de
Khartoum la capitale. La résistance sudiste, l'influence du parti
communiste dans les milieux ouvriers, paysans et intellectuels
ainsi que, dans une moindre mesure, celle des Frères musulmans
ont joué un rôle décisif dans le renversement de la première
dictature militaire.
Le nouveau gouvernement provisoire mis en place a promulgué
des lois progressistes comme celle qui donne aux femmes, pour
la première fois, le droit de vote. Mais la situation a changé
rapidement sous l'influence des islamistes qui ont réussi à
interdire le parti communiste en 1965 et exclu ses députés de
l'Assemblée. Le PC soudanais qui était le fer de lance dans le
soulèvement d'octobre 1964 est condamné une nouvelle fois à
la clandestinité. Le 25 mai 1969, un nouveau coup d'Etat mené
cette fois par de jeunes officiers nationalistes dont certains sont
proches du parti communiste, porte au pouvoir le colonel Gaafar
Nimeiry (devenu général puis maréchal par la suite). Admirateur
de Nasser, le nouveau maître du Soudan mène une politique de
nationalisation et adopte, sur le plan politique, des mesures
démocratiques. Mais très tôt Nimeiry entre en conflit ouvert
avec les communistes qui doutent fortement du caractère
révolutionnaire de son gouvernement. Ils lui reprochent de
surcroît son autoritarisme et surtout son projet d'Union tripartite
avec l'Egypte de Sadate et la Libye de Khadafi. Les ministres
communistes et les officiers proches du parti sont alors exclus du
gouvernement. Le 19 juillet 1971 une tentative de coup d'Etat
montée contre Nimeiry et attribuée aux communistes a échoué.
Nimeiry décide alors d'écraser définitivement le parti
communiste soudanais, le plus important alors du continent
africain. «Une effroyable campagne de liquidation physique du
parti communiste soudanais et ses sympathisants. Une terrible
chasse à l’homme à travers tout le territoire, qui devait engloutir
des milliers de cadres politiques, intellectuels, syndicalistes,
étudiants et militaires» (1). Le prestigieux dirigeant du parti
Abdel Khaliq Mahjoub fut pendu le 28 juillet 1971.
Cette période marque le déclin du parti communiste soudanais
qui était sur tous les fronts, de toutes les révoltes et de toutes
les révolutions avant et après l'indépendance du Soudan. Mais
ces idées révolutionnaires pour un Soudan moderne restent
encore aujourd'hui l'emblème de tous les soulèvements
populaires contre les dictatures militaires.
Débarrassé des communistes, Nimeiry se rapproche des EtatsUnis, de l'Arabie Saoudite, d'Israël et se réconcilie avec les partis
fondamentalistes. Il impose la Charia, l'islamisation des
institutions et de la société y compris au Sud Soudan dont la
population est majoritairement chrétienne et animiste. Il a
même exécuté par pendaison Mahmoud Mohamed Taha, un
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penseur musulman moderniste et fondateur du parti des Frères
Républicains d'inspiration socialiste.
Devant la Cour avant son exécution Taha déclare «J'ai affirmé à
plusieurs reprises mon opinion, selon laquelle les lois de
septembre 1983 bafouent la charia islamique et l'islam luimême. De plus, ces lois ont défiguré la charia islamique et l'islam
jusqu'à les rendre repoussants. Plus encore, ces lois ont été
édictées et utilisées pour terroriser le peuple et le soumettre à
force d'humiliation» (2).
En mars 1985, les soudanais sont descendus massivement dans
la rue, une fois encore, pour protester contre les augmentations
des prix des denrées alimentaires de base et contre Nimeiry qui
les a appliquées sur les injonctions du FMI. Le régime réagit
violemment. Mais cette brutalité n'a fait que renforcer la volonté
des révoltés à se débarrasser du dictateur. En avril de la même
année, le général Nimeiry est renversé par un autre général
Abdel Rahman Suwar al-Dahab. Un gouvernement transitoire est
constitué. Les prisonniers politiques sont libérés, les libertés
publiques restaurées et le parti communiste est de nouveau
autorisé. Les élections sont organisées en 1986 et les
négociations pour trouver un accord avec les rebelles du Sud
sont entamées. Mais cette relative liberté permise par la
nouvelle révolution a été de courte durée. Le 30 juin 1989, le
colonel Omar Al-Bashir s'empare du pouvoir par un coup d'Etat
militaire mettant un terme au gouvernement civil de Sadek elMahdi. Une nouvelle dictature s'installe. Le parlement est
dissout. Les partis politiques ainsi que les syndicats sont interdits
et leurs dirigeants emprisonnés. Omar Al Bachir s'allie un temps
avec les Frères musulmans et leur guide Hassan Al Tourabi qui
inspirait sa politique. Il concentre tous les pouvoirs entre ses
mains : il est à la fois Président de la république, premier
ministre, chef des armées et ministre de la défense. Le dictateur
introduit un nouveau «code islamique» encore plus rigoriste que
celui imposé par Gaafar Nimeiry. Al Bachir commet au Darfour,
l'une des régions les plus pauvres du Soudan malgré la richesse
de son sous-sol, de véritables crimes de guerre qualifiés de crime
contre l'humanité par l'ONU (3).
Il intensifie la guerre au Sud avant de signer avec les rebelles en
2005 un accord de paix et l’organisation d’un référendum
d’autodétermination en janvier 2011. En juillet de la même
année Al Bachir est contraint d'accepter la sécession du Sud (600
000 kilomètres carrés). Il privatise les chemins de fer ainsi que de
nombreux secteurs de l'économie soudanaise. Il applique les
politiques d'austérité et la « vérité des prix » imposées par le FMI.
Et c'est justement cette politique dictée par le Fonds monétaire
qui a allumé l'étincelle qui va embraser tout le Soudan.
En effet le 19 décembre 2018, alors que l'économie du pays
traverse une crise profonde, le gouvernement d'Al Bachir
annonce le triplement du prix du pain et augmente celui de
l'essence de 30 % alors que l'inflation a déjà atteint les 40 %. Des
émeutes éclatent d'abord dans les villes ouvrières notamment à
Atbara fief du parti communiste et berceau de tous les
soulèvements populaires soudanais avant de se répandre dans
tout le pays.
Mais les émeutes se sont vite transformées en contestation du
régime d'Al Bachir : « Le peuple veut la chute du régime »
clament les manifestants. Une dynamique révolutionnaire
impulsée et guidée par l'Association des Professionnels
Soudanais (APS) s'est emparée de tout un peuple. Malgré une
féroce répression et ses dizaines de morts, malgré la présence
des Janjawid, ces soldats de sinistre mémoire pour leurs atrocités
commises au Darfour, malgré l'instauration d'état d'urgence et
le couvre-feu, les manifestants réclament toujours avec force le
départ d'Al Bachir et des forces islamistes réactionnaires qui le
soutiennent. «La révolution est le choix du peuple» scandent,
jour et nuit, les manifestants devant le quartier général de
l’armée symbole du pouvoir.

Correspondance
ous publions ici la correspondance de Mr Ouinsavi pour
ses observations qui recouvrent de nombreuses
interpellations que nous avons reçues par ailleurs.
A PROPOS DU TÉMOIGNAGE DU PR SOGLO AUX DÉTENUS
POLITIQUES EN OMETTANT MÈTONGNON
Bonjour aux rédacteurs de La Flamme.
Je voudrais vous prier de bien vouloir publier ce cri de cœur que
je juge important à faire partager par vos lecteurs et toutes
autres personnes de bonne volonté.
De quoi s’agit-il? J’ai lu sur les réseaux sociaux et notamment sur
le Forum « Pures Vérités », le « Message du Président Soglo aux
prisonniers politiques et aux exilés à l’occasion de son
anniversaire », le premier après le départ de (sa) chère épouse,
Rosine Vieyra Soglo,… ». Dans ce message, on peut lire « Si elle
était à mes côtés en ce moment-ci, elle-même aurait pensé
d’abord aux exilés, aux prisonniers politiques et à tous ceux qui
ont donné de leur sang voire de leur vie pour la restauration de
notre dignité. Elle aurait envoyé à ceux qui croupissent dans les
geôles de nos prisons, au nom de leurs opinions, comme à son
habitude, un petit panier gastronomique ». Ceci est vrai et on
doit être reconnaissant à feue Madame Rosine Soglo. Et
souhaiter Joyeux anniversaire au Président Soglo pour ses 90
ans.
Le message se poursuit en les termes suivant : « En son nom, je
continuerai ce témoignage à leur endroit avec une pensée
spéciale aux détenus politiques comme Réckya MADOUGOU,
Joel AÏVO et tous les autres… »
Quand, j’ai lu le passage ci-dessus, j’ai sursauté de surprise. Mais
j’ai poursuivi la lecture du message jusqu’à la fin; alors ma
surprise était plus amère. Parce que je ne comprends pas que le
Président Soglo puisse ignorer le 1er détenu politique qu’est
Laurent Mètongnon. Peut-être le compte-t-il dans « …et tous les
autres ». Et cela ne peut être une excuse sinon une circonstance
aggravante comme disent les juristes. Car, s’il y a des prisonniers
politiques et des gens qui ont beaucoup donné au risque de leur
vie ou qui croupissent en prison au nom de leurs opinions, on ne
peut ignorer que Laurent Mètongnon est de ceux-là; hier comme
aujourd’hui. C’est pourquoi je suis surpris, et je ne comprends
pas comment le Président Soglo tombe dans une méprise aussi
regrettable!
OUINSAVI Nicaise
N
NON AU VACCIN CRIMINEL ANTI COVID-19 !!!
LA FLAMME N°430 03 décembre 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
Talon a reconnu publiquement à Djidja qu’ils
sont tous, au gouvernement des voleurs et ils
sont tous libres
210 SEMAINES
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Secrétariat de la CSTB
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