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EDITORIAL

Notre pays, le Bénin doit avoir sa propre monnaie.

Il est maintenant connu de tous que la monnaie que nous
utilisons, le franc CFA n’est pas notre monnaie. C’est la monnaie
fabriquée pour nous par la France depuis la colonisation et qui
continue après l’indépendance. C’est la monnaie de la France et
qui lui permet de drainer nos ressources. Nous, on travaille et un
autre, la France garde l’argent. Nous sommes comme des
esclaves : l’esclave travaille et c’est le maître qui garde l’argent.
Dans le cas du franc CFA, il est même connu que sur 100 francs
que nous produisons, 80 francs vont à la France et 20 francs
restent dans le pays. Sur ces 20 francs, les amis et complices de
la France qui sont portés à la tête de notre pays pillent encore
une partie. Alors le pays n’avance pas, le chômage s’étend et la
misère du peuple s’aggrave.
Les pays africains de la CEDEAO ont décidé d’avoir une monnaie
commune, nommée ECO. Mais là encore, la France met les
bâtons dans les roues. Le président français, Emmanuel Macron,
veut encore s’accaparer de cette monnaie. Avec Ouattara, il a
organisé ce sabotage en décidant de mettre fin au franc CFA et
de l’appeler aussi Eco. Il a fait voter par l’Assemblée nationale de
la France la fin du franc CFA. Ce qui montre encore davantage
que c’est à la France qu’appartient cette monnaie. Même des
députés démocrates français ont dénoncé la poursuite de cet
esclavage.
Alors, il est temps. Enfants du Bénin debout ! Chantons-nous
tous les jours. La traduction en la langue de cet hymne national
dit avec raison, « levons-nous pour être nous-mêmes ! » Nous
devons sortir de l’esclavage monétaire. Nous devons avoir notre
propre monnaie. Comme le Ghana, le Nigéria, la Gambie.
La Rédaction.


Vœux de Nouvel An du Professeur Philippe
NOUDJENOUME
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2021
Travailleurs, Jeunes, Peuple du Bénin !
L’année 2020 vient de s’éteindre ; charriant avec elle les bons et
mauvais souvenirs. Mais de façon générale, l’année 2020 aura
été particulièrement dure pour les travailleurs et le peuple
béninois et ce pour deux raisons :
La première : la COVID-19. Pour cela, l’année 2020 aura
certainement été dans l’histoire humaine récente, la plus
horrible que nous ayons connue. La pandémie COVID-19 dont
nous ne pouvons dire les tenants et aboutissants a constitué
l’essentiel des facteurs ayant bouleversé la vie des peuples, la vie
des travailleurs du monde. Il en est de même pour le Bénin. Nous
en avons tous souffert, par des morts dues à la pandémie et
surtout par le fait que sous le couvert de la protection contre
cette pandémie, les dirigeants ont aggravé des conditions de
circulation, d’existence et de travail des citoyens de ce pays et
sans compensation adéquates.
La deuxième raison : Le pouvoir de Patrice Talon a pratiqué une
politique d’appauvrissement systématique de la population par
la destruction des emplois des petits producteur ; les
licenciements ainsi que par la multiplication des impôts et taxes
divers. Ce qui lui permet de déclarer que son pouvoir a résisté à
la crise : mais à quel prix ?
En cette année 2021, mes vœux les plus chers pour le peuple
sont ceux d’une année de lutte et de refus de la fatalité, refus de
la misère, refus de se laisser dicter les mesures dont bon nombre
conduisent le citoyen à la mort. Refus enfin de continuer de subir
le joug du Pouvoir dit de la Rupture avec des élections
présidentielles d’avance truquées.
Mes vœux les plus chers à vous sont ceux d’une Bonne et
Heureuse année 2021 dans la recherche des voies les plus
adéquates pour faire partir ce Régime de la Faim et du pillage
systématique des richesses de ce Pays.
Mes vœux les plus chers c’est ceux de lutte et de victoire !
Heureuse Année 2021.
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du PCB
Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche.
DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE
LE FRANC CFA EST FINI !
LE BENIN DOIT IMMEDIATEMENT RECOUVRER SA
SOUVERAINETE MONETAIRE.
1°- En 1945, est créée par le Général de Gaulle une monnaie
(Franc des Colonies Françaises d’Afrique CFA) de type nazi
imposée aux colonies françaises, monnaie calquée sur le schéma
esclavagiste imposé par Hitler à la France occupée.
2°- En 1961 cette monnaie (CFA) a été imposée aux nouveaux
Etats dits indépendants par le traité dit de l’Union Monétaire
Ouest-africaine (UMOA) dans le cadre du Pacte Colonial.
3°- Les caractères, modes de fonctionnement de ladite monnaie
font d’elle un instrument entièrement au service de la France qui
s’enrichit des réserves des Etats africains, permettent le contrôle
de la France sur toute la politique économique et financière des
Etats, contraignent ces Etats à demeurer sous la dépendance de
la France et à produire pour elle.
4°- Depuis ce temps, les peuples africains et leurs mouvements
démocratiques et patriotiques n’ont jamais cessé de dénoncer
cette servitude pour y mettre fin. Des intellectuels comme
Joseph T. Pouémi, Nicolas Agbohou, Osendé Afana, etc. ont
publié des livres pour la démontrer. Certains d’entre eux, ainsi
que des dirigeants, comme Sylvanus Olympio, ont payé de leur
vie cette dénonciation.
5°- Aujourd’hui, la jeunesse et les peuples d’Afrique sont debout
contre tous les liens d’assujettissement que subit le Continent.
6°- Depuis sa fondation en 1977, il y a 43 ans, le Parti
Communiste du Bénin a toujours inscrit dans son programme la
suppression de cette sujétion monétaire dans un cadre
régional : « La résolution, avec les gouvernements des pays de
l’UEMOA et de la CEMAC du nécessaire décrochage du Franc CFA
du Trésor français et la création d’une monnaie sous-régionale
souveraine » ( Cf. Programme 6ème Congrès du PCB).
Ce programme, le Parti Communiste l’a fait partager à tous les
patriotes déterminés à se battre pour la libération de notre pays.
Ainsi en a-t-il été de la Convention Patriotique des Forces de
Gauche qui a inscrit cette exigence d’une monnaie souveraine
dans sa plate-forme programmatique.
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
LA FLAMME N°383 08 janvier 2021
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
7°- C’est donc avec bonheur que le Parti Communiste du Bénin a
suivi les négociations entreprises depuis plus d’une vingtaine
d’années, au niveau de la CEDEAO pour la création d’une
monnaie régionale avec pour dénomination l’ECO et des
échéances de sa mise en œuvre.
8°- C’est donc avec indignation que le Parti Communiste du Bénin
a suivi l’opération de sabotage de cette heureuse initiative
régionale par les Présidents français Emmanuel Macron et
ivoirien Ouattara avec la complicité du Président Talon, qui y a
dépêché son Ministre des finances, Romuald Wadagni pour
participer à cette horrible et injurieuse entreprise coloniale
française.
9°- Sur cette lancée de sabotage de la monnaie régionale (EcoCEDEAO), le parlement français vient de voter une loi mettant fin
au Franc CFA et au Traité de l’UMOA.
Au regard de tout ce qui précède, le Bureau Politique du Parti
Communiste du Bénin réuni ce jour 04 Janvier 2021 à Cotonou ;
1°- Vu que le vote par le Parlement français le 10 décembre 2020
de la loi entérinant l’opération sabotage Eco-Macron-Ouattara,
signifie la fin du Traité instituant l’UMOA dont la France est
bénéficiaire et aussi la fin de la monnaie CFA.
2°- Considérant que
- Le Bénin dans l’espace UEMOA est de tous les Etats
membres, l’un des plus frappés et défavorisés par le franc
CFA car situé au sein et à côté des Etats à monnaies
différentes (Naira, Cedi) et à productivité plus élevée que
la sienne (Nigeria, Ghana, Côte d’Ivoire) ;
- Par voie de conséquence, l’existence de la monnaie
française CFA est un handicap irrémédiable à
l’industrialisation de notre pays et que sa survie même
pour un jour cause à notre économie des dégâts énormes.
3°- Déclare que le Bénin, en attendant l’issue des négociations
au sein de la CEDEAO pour la mise en œuvre de la monnaie
régionale Eco-CEDEAO doit immédiatement recouvrer sa
souveraineté monétaire et créer une monnaie nationale.
4°- Appelle les travailleurs, la jeunesse et le peuple à intensifier
leurs luttes pour l’aboutissement de la création d’une monnaie
nationale.
Cotonou, le 04 Janvier 2021
Le Bureau Politique du PCB.
A PROPOS DU FRANC CFA : LA SORTIE DE YVES OGAN,
DIRECTEUR DES SERVICES LEGISLATIFS AU PARLEMENT
DE TALON
Le président du Parlement de sang, Louis Vlavonou a invité ses
collègues à une séance plénière le mardi 22 décembre 2020. Elle
est consacrée à la question et au sort du franc Cfa à examiner en
question orale au gouvernement. En prélude, le Directeur des
services législatifs de l’Assemblée nationale, Yves Ogan a livré
une critique en règle de cette monnaie. Critique qui devrait
permettre aux élus du peuple de prendre ce jour une décision
historique en faveur de l’indépendance monétaire réelle des
Béninois et Africains.
Les premières réactions des députés qui ont suivi cet exposé
introductif le 22 décembre 2020 sont allées globalement dans le
sens de rompre d’avec la servitude monétaire du franc CFA/ECO
français et de la nécessité d’une monnaie souveraine. Il est
réclamé la présence effective du ministre des finances pour des
réponses et des précisions de la part du gouvernement.
Mais, dès le 28 décembre, le Parlement de sang amorce une
honteuse reculade et va jusqu’au limogeage de Yves Ogan de son
poste le 31 décembre 2020. Ce limogeage se base sur de
l’arbitraire, dans la mesure où la question de la réserve ne se
pose à un cadre que lorsque la prise de position ne porte pas sur
une question mis à l’ordre du jour et en débat public par
l’autorité hiérarchique. Dans le cas d’espèce, une séance
plénière de l’Assemblée est convoquée pour débattre
publiquement de la question du FCFA. Yves Ogan, directeur des
services législatifs donne son opinion pour éclairer les députés
sur la question. Son opinion n’est pas décisionnaire et n’a donc
nul besoin d’être « recadrée » (sic) comme l’ont dit de façon
honteuse toute la hiérarchie administrative parlementaire. Où se
trouve donc la faute ? Yves Ogan est en fait réprimé pour son
opinion exprimée à juste propos. Il est sacrifié pour plaire aux
maîtres impérialistes.
Et toujours dans ce sens, le débat reporté et annoncé pour le
mardi 5 janvier 2021 est finalement annulé parce que le député
qui a posé la question orale serait absent. En conclusion,
capitulation devant les maîtres impérialistes. Ceux-là qui, comme
Talon le 31 décembre 2020 dans ses vœux aux Béninois, juraient
par Béhanzin, Bio Guéra, Kaba et les Amazones, la fierté et la
grandeur du peuple béninois se sont déculottés et ont limogé le
fils qui fustigeait l’envahisseur et le colonisateur. Les faux
patriotes au pouvoir se sont mis à nu.
Yves Ogan est limogé, tout comme ont été et sont réprimés,
voire assassinés ceux qui se sont élevés contre le Franc CFA,
élément central de la domination économique et politique
française en Afrique dite francophone. Mais le courant
patriotique ne s’en trouve que mieux édifié, certain de sa victoire
inéluctable sur l’impérialisme français et ses alliés et complices
africains ainsi que de la réhabilitation de tous les fils victimes des
crimes impérialistes.
Votre journal la Flamme publie de larges extraits de l’exposé de
Yves Ogan contre le franc cfa.
La Rédaction
« Fcfa : « Il Est Structuré De Telle Sorte Que Nous Sommes
Assujettis À Une Domination De La France » (Yves Ogan)
Journaliste : Quel est l’impact du Cfa sur le décollage du Bénin ?
Yves Ogan : C’est un véritable problème, le Fcfa. Un véritable
problème pour le Bénin et tous les pays francophones, car il est
structuré de telle sorte que nous sommes assujettis à une
domination de la France. Et les accords de coopération
monétaires viennent raffermir cette domination.
Voilà rapidement ce qui se passe au sein du Cfa : Vous avez une
Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui est
une subdivision du ministère des finances français. En son sein il
y a des représentants qui siègent au Conseil d’administration et
qui ont voix prépondérantes. Ces gens-là contrôlent notre
économie dans sa forme la plus réelle. Un autre exemple : les
décisions prises au sein de la Bceao doivent être soumises au
ministère des finances français avant leur approbation. Ce sont
de petites choses qui ne paraissent pas dans les textes, mais des
pratiques qui montrent à souhait que la France a installé un
système depuis 1945, depuis la création du Cfa, cette monnaie
qui est leur émanation, leur création. Le Cfa n’est pas la création
des Africains. Les Africains n’ont jamais choisi encore leur
monnaie.
Alors, cette façon de faire, qui consiste à mettre la main sur notre
économie pour perpétuer une certaine domination doit être
remise en cause. C’est ce que l’Assemblée nationale va tenter de
faire en posant les questions fondamentales liées à l’existence de
ce Fcfa et à l’existence d’un Eco qui, à l’origine a été discutée,
conçue en théorie par la Cedeao dont la France a essayé de
déstabiliser sa mise en place qui devrait intervenir depuis 2019 et
qui, aujourd’hui est un peu secouée par cette tentative de
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déstabilisation de la France qui continue. Les peuples doivent s’en
saisir pour réellement prendre leur indépendance, indépendance
économique et financière.
Pourquoi prendre son indépendance économique et financière ?
Dans votre poche, si vous avez aujourd’hui 100F, 20F simplement
sont à vous et 80F appartiennent à la France. Cela veut dire que
80% de nos revenus en réalité sont captés par la France avec cette
monnaie-là. Pour un salaire de 40 000F, 8000F seulement sont à
vous et 32 000F structurellement sont la propriété de la France.
Ça veut dire que nous travaillons pour la France, nous travaillons
pour enrichir la France.
Si nous créons de la richesse, cela suppose que sur notre PIB, 20%
seulement sont à nous, le reste c’est de la richesse que nous
créons de façon monétaire pour la France. C’est elle qui frappe la
monnaie. Ce sont ses employés qui travaillent au sein de
l’entreprise qui frappe la monnaie à la Banque de France. C’est
elle qui détermine les agrégats macroéconomiques sur lesquels
cette monnaie va reposer et qui ne sont pas en réalité des
agrégats macroéconomiques que nous visons dans nos pays. Ce
sont des agrégats européens. Evidemment, dans ces conditions,
vous avez une monnaie qui est chère, d’où les taux d’intérêt de
12,5 - 14%. Si vous faites un prêt de 1 milliard pour un particulier
à 12,5 % supposons pour la construction d’un immeuble. Mais
vous allez le rentabiliser quand ? Autrement dit, vous ne le
rentabiliserez jamais parce que le taux d’intérêt est trop élevé, le
loyer de cet argent est trop cher. De même, dans notre économie
réelle, les Pme et les Pmi, elles ont accès théoriquement au crédit
mais elles n’ont pas la facilité d’avoir le crédit qui leur permet
d’investir parce que les taux d’intérêt sont trop élevés.
Alors, il faut poser toutes ces questions et faire le choix de sa
propre monnaie. Soit, nous restons avec l’Eco de la Cedeao,
ensemble nous sommes plus forts mais alors il va falloir
rapidement aller à cette monnaie et discuter des termes les plus
précieux et de la structuration de cette monnaie pour qu’il n’y ait
pas de discordance entre les Etats, ou alors nous quittons le Cfa
et nous faisons cavalier seul. Ceux qui seront à peu près dans le
même giron économique que nous et qui seront d’accord nous
suivront…...
... Lorsque nous travaillons au Bénin …., les résultats que nous
produisons, en réalité nous n’en bénéficions pas. Ces résultats
vont ailleurs. Alors, il faut remettre tout cela en question, discuter
et remettre le débat au peuple. La question de la monnaie dans
notre Constitution, je pense à l’article 98, la répartition des
domaines entre la loi et le règlement impose que la monnaie
fasse partie du domaine de la loi. Cela veut dire quoi ? Le
constituant a permis au peuple, à travers sa représentation
nationale d’avoir accès aux débats et même aux principes
d’existence et de création de la monnaie. C’est l’Assemblée
nationale qui discute de l’existence de la monnaie propre à un
pays. En tout cas au Bénin¸ c’est le cas. Donc c’est tout à fait
légitime que l’Assemblée nationale se saisisse de cette question
et la pose sous forme de débat oral avec discussion qui s’ensuivra
au gouvernement. Mais c’est le peuple qui est pris à témoin. Il
faudra que nous fassions le choix de ce que nous voulons.
Toujours continuer dans la servitude monétaire, dans l’esclavage
monétaire ou réellement prendre notre indépendance et aller
plus loin.
Quel est aujourd’hui l’état des lieux avec l’Eco et la probabilité de
sa mise en exécution ?
A partir des années 2017, la Cedeao a voulu donner une feuille de
route pour que le 1er janvier 2020 l’Eco soit une réalité. Entre
temps, vous avez eu une déclaration du président Macron et du
président Ouattara qui ont fait signer des documents aux
ministres des finances de la zone Uemoa pour la création d’un
Eco aussi, une monnaie Eco qui vient un peu concurrencer et
brouiller le message de l’Eco de la Cedeao. Alors, piqués à vif, les
pays qui ont travaillé fondamentalement à la création de cette
Eco, je pense au Nigéria, au Ghana et même au Bénin, se sont
posés la question de savoir quel est le but de cette manœuvre.
Automatiquement cela a perturbé la feuille de route, la mise en
place juridique de cette Eco Cedeao. Donc une fois de plus, par
l’action de la France, l’Eco Cedeao a connu un ralentissement
pour sa mise en œuvre. Il faudrait aujourd’hui qu’on pose la
question aux peuples de choisir entre partir avec sa propre
monnaie ou partir avec la monnaie de l’Eco Cedeao. Le parlement
béninois s’est saisi de la question et je pense que le parlement de
la Cedeao doit aussi s’en saisir, parce qu’il s’agit des peuples,
d’une monnaie utilisée par les peuples. Donc c’est une
problématique qui doit être posée au sein des Assemblées
représentantes des peuples tant dans l’espace Cedeao qu’au plan
national.
Est-il possible aujourd’hui de faire définitivement dos au Fcfa ?
Il y a un préalable. La France elle-même a déjà tourné dos au Cfa
parce que récemment leur Assemblée a voté un texte qui y met
fin. Les peuples africains doivent faire ce choix. Au préalable,
quitter le Fcfa. Ce qui a été voté par le parlement français. Acte
doit en être pris par les parlements africains. Donc pour les
Africains, le Fcfa ne doit plus exister en conséquence du vote en
France. Première étape. Seconde étape, tout cela sera mis à plat
à l’Assemblée nationale au cours de la session plénière. Je pense
et j’espère que les députés béninois auront le courage, qu’ils
auront la force comme ils l’ont toujours eu, de poser le problème
de la façon la plus profonde que possible, qu’un choix soit fait et
je ne pense pas qu’un choix définitif soit fait, mais qu’un choix de
principe soit acté à partir de demain. »
Transcription : Sêmèvo Bonaventure AGBON
POINT DE PRESSE DE LA CSTB SUR LES DERIVES
REPETEES DU PROCESSUS DE PREPARATION DE LA
TROISIEME EDITION DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES
NATIONALES, 3ème
EDITION.
Chers amis journalistes !
D’entrée de jeu, je voudrais vous prier de recevoir à travers
moi, les meilleurs vœux de la CSTB : santé, bonheur, paix à vous
et à vos familles respectives, succès dans vos entreprises.
Nous vous souhaitons la bienvenue à ce point de presse
qu’organise la CSTB ce jour 31 décembre 2020, dernier jour de
l’année. Vous vous demanderez sûrement pourquoi encore cette
sortie alors que le précédent point de presse est intervenu il y a
seulement quelques jours et qu’en principe aujourd’hui et en ce
moment, nous devrions être avec nos familles respectives pour
les fêtes de fin d’année. Mais la situation dans laquelle se trouve
actuellement le processus d’organisation de la troisième édition
des élections professionnelles nationales, est préoccupant et
recommande ce point de presse, convaincus sommes -nous que
l’écho que vous en ferez permettra de toucher les travailleurs qui
sauront prendre leurs responsabilités et l’opinion publique
nationale et internationale qui ne doit pas rester indifférente au
processus en cours, entaché de fraude.
Merci alors de votre présence et du traitement que vous
ferez de cette sortie.
Depuis le démarrage du processus d'organisation de la
troisième édition des élections professionnelles, nationales la
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CSTB n'a cessé d'apporter sa contribution sous diverses formes
en vue d'un aboutissement heureux de ladite édition tirant
leçons des deux précédentes (2001 et 2006). Cette contribution
s'est illustrée par la participation remarquable de notre
représentant au Comité Électoral National, nos différentes
propositions sous forme de correspondances au ministre chargé
du travail, notre rencontre avec le cabinet du ministre le 18
décembre 2020, nos prises de positions à travers déclarations,
communiqués de presse, conférences et points de presse, etc.
Malheureusement, il se précise que, plus nous avançons,
moins se constate la volonté du pouvoir d'organiser des élections
crédibles et transparentes et plus on se rapproche de la
catastrophe.
Face à cette situation d’une extrême gravité, nous
organisons le présent point de presse pour prendre l'opinion
publique nationale et internationale à témoin et informer nos
mandants, les travailleurs de ce qui se trame dans leur dos.
1- QUELQUES ELEMENTS ILLUSTRATIFS DES DERIVES DANS
LE PROCESSUS.
A travers nos sorties antérieures, nous avions longuement
mis en relief le premier coup de force du gouvernement du
président TALON au processus avec le changement des règles du
jeu en plein jeu, à travers notamment, l'imposition du vote
électronique et la désignation unilatérale de la CENA, comme
structure devant établir la liste électorale alors qu'elle n'en a ni
les compétences, ni l'expérience. Comme si cela ne suffisait pas,
le Conseil des Ministres, en sa réunion du mercredi
23 décembre 2020 a :
- fixé unilatéralement au dimanche 24 janvier 2021 la date de la
tenue de ces élections. Pourtant l’accord avait été fait pour
éviter la tenue de ces élections pendant les congés scolaires
ainsi que les week- end ;
- maintenu son attachement au vote électronique. Or, le CEN
n'avait jusque -là établi aucun chronogramme indiquant les
tâches précises à accomplir entre temps et n'avait fait à l'autorité
(du moins officiellement) aucune proposition en terme de date
pour la tenue de ces élections.
Cet autre diktat du gouvernement a eu pour conséquence
l’accélération de l’escamotage des tâches et ce, malgré les vives
protestations du représentant de la CSTB.
En effet, alors qu’aucun chronogramme n’est encore
élaboré, le CEN décrète en sa séance du mardi 29 décembre
2020, l’arrêt de la réception des listes des personnels des
entreprises, établissements et services avec effet immédiat. Or
nous savions depuis que sur la question de l’établissement des
listes, le CEN cafouille sérieusement et ne fait aucun effort pour
améliorer et clarifier les choses.
En effet, à ce jour :
 les CED dont l’arrêté de nomination des membres n’est
intervenu qu’à la fin du mois de novembre 2020, à la
suite de multiples pressions, n’ont véritablement pas
démarré le travail, le CEN ne leur ayant donné aucune
instruction, en particulier celles se rattachant à la collecte
et à l’acheminement des listes des personnels des
structures se trouvant sur leur territoire de compétence.
Il en est ainsi parce que, pour le gouvernement,
avec l’option du vote électronique, les CED n’avaient plus
leur raison d’être ;
 Il existe de nombreux établissements, entreprises,
services privés et parapublics n’ayant pas
encore produit les listes de leurs personnels suivant le
canevas proposé et les modalités de leur transmission au
CEN parce que non informés ou non suffisamment
informés ;
 Listes récupérées au sommet avec comme conséquences :
 des doublons de noms et / ou de listes ;
 des listes non entièrement renseignées ou comportant
des renseignements erronés;
 des listes communiquées avec des numéros de téléphone
douteux, sans l’avis de leurs propriétaires et qui peuvent
se révéler non fonctionnels :
 des listes provenant d’entreprises dont l’existence est
douteuse et avec par endroits des agents dont
l’immatriculation à la CNSS n’est pas encore établie;
 des effectifs de certaines entreprises apparemment
fantaisistes comme une pharmacie qui compterait 248
agents;
 impossibilité de contrôle desdites listes par les travailleurs
à la base;
 risque d’inexploitation de ces listes à terme ;
 risque d’exclusion de nombreux travailleurs ;
 etc.
Malgré ces graves insuffisances, le CEN sur injonction du
gouvernement, fait une marche forcée pour nous conduire au 24
janvier 2021 avec le silence coupable des autres centrales et
confédérations syndicales.
Mais pour quels résultats ?
Est-ce pour des élections transparentes, crédibles et
véritablement inclusives ?
Est -ce pour permettre aux travailleurs de désigner leurs
véritables porte-paroles ou veut-on, par des astuces, leur en
imposer ?
De toute évidence, il apparaît nettement que lorsque le
gouvernement, en amont, se refuse d’associer les travailleurs à
la confection des listes électorales afin que ceuxci exercent leur droit de contrôle à la base, puis en aval, impose
le vote électronique pour lequel l’opérateur
technologique, recruté par lui, peut agir sur les données au
moyen de son paramétrage, on se retrouve en présence
d’élections programmées pour être véritablement frauduleuses.
Ma confédération syndicale qui reste toujours en course pour
lesdites élections, refuse néanmoins ces manœuvres et
manipulations qu’elle dénonce et condamne puis combat et
qu’elle continuera de dénoncer, de condamner et de combattre
jusqu’au bout.
A ce sujet, nous réitérons les exigences suivantes.
2- REAFFIRMATION DE NOS EXIGENCES.
Ces exigences bien connues sont :
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2.1- La poursuite du recueil des listes des personnels des
entreprises, établissements et services privés et
parapublics jusqu’à la fin de la première semaine du mois de
janvier 2021 en insistant sur le respect de la fourniture de tous
les renseignements surtout les numéros de téléphone ainsi que
les modalités de transmission:
2.2- Une véritable implication des CED dans le processus de
recueil et d’acheminement desdites listes, de manière à obtenir
des listes désagrégées, (respectant le canevas établi et surtout
l’ensemble des renseignements demandés, entre autres les
numéros de téléphone), exploitables et contrôlables à la base) ;
2.3- Une étroite collaboration entre le CEN et la CNSS en vue de
la vérification d’une part, de l’existence réelle des entreprises
émettrices de listes des personnels, et d’autre part, de
l’immatriculation effective des agents listés ;
2.4- Prendre des dispositions pour extirper des listes les agents
dont l’immatriculation est déclarée comme étant en cours ;
2.5- veiller à ce que les auteurs des listes soient réellement les
responsables des entreprises, établissements ou services ou
leurs représentants dûment mandatés ;
Nos positions ainsi actualisées à ce jour ne remettent
nullement en cause notre rejet du diktat relatif au vote
électronique et de l’introduction frauduleuse de la CENA dans le
processus et ce, sur fond de changement des règles du jeu en
plein jeu.
Nous ne saurons terminer ce point de presse, sans lancer
un appel aux travailleurs à poursuivre la mobilisation sur le
terrain en vue entre autres :
 d’exiger que le processus des élections professionnelles
nationales 3ème édition soit crédible, transparent
et véritablement inclusif;
 de la poursuite du recueil et de l’acheminement des listes
des personnels jusqu’à la fin de la première semaine du
mois de janvier 2021 avec l’implication effective des CED
;
 de faire échec à toute nomination de centrales et
confédérations syndicales représentatives à l’instar des
députés, des maires, des conseillers communaux et
municipaux.
En tout état de cause, ma confédération, la CSTB, insiste pour
l’organisation d’une troisième édition des élections
professionnelles nationales, transparente pour permettre aux
travailleurs de désigner une confédération dont les responsables
sont capables de défendre leurs revendications avec courage et
sans corruption. Au nombre de ces revendications figurent :
1- la libération des responsables syndicaux et travailleurs
arbitrairement emprisonnés ;
2- la réintégration des travailleurs arbitrairement radiés de
la fonction publique depuis 2016 ;
3- l’abrogation de toutes les lois et de tous les textes
scélérats qui restreignent les droits des travailleurs ;
4- l’augmentation des salaires dans le secteur public comme
dans le secteur privé ; cela passe par la revalorisation de
50% du point indiciaire et du SMIG ;
5- le paiement des rappels aux salariés et aux retraités ;
6- la prise des décrets et arrêtés d’application du statut
général de la fonction publique prenant en compte la
situation des fonctionnaires territoriaux ;
7- la satisfaction des différentes revendications sectorielles
des travailleurs.
Seule la lutte paie.
Cotonou, le 31 décembre 2020
UN FORFAIT COLONIAL : L’ESCLAVAGE EN
MAURITANIE
« PROTECTION DE LA MAIN-D’ŒUVRE
« La Mauritanie, pays désert dans ses plus grandes parties, ne
produit presque rien pour la subsistance ou les besoins
primordiaux de ses habitants. Tout lui vient du Soudan et en
partie du Sénégal, colonie à monoculture, qui elle aussi, est
tributaire du Soudan. »
« Qu’une crise économique (ravage des sauterelles, inondation,
ou autres causes provenant de la nature) survienne au Soudan,
l’éventualité n'est que trop probable, et mette cette colonie dans
l’impossibilité de fournir ses vivres, ses denrées, ce sera la
famine, le désastre, la mort sur une grande échelle au Sénégal,
et en Mauritanie; ce sera peut-être une éclipse partielle pour le
Sénégal, mais sûrement totale pour la Mauritanie qui nous
préoccupe. La question est donc grave. C’est un problème dont
les données doivent être examinées avec attention et conscience
et dont la solution est d’un grand intérêt pour la Colonie. »
« Les Maures répugnent à tout travail. Quiconque se sert de ses
mains, tout travailleur, tout ouvrier, est pour eux un être
inférieur, méprisable et sans valeur. Ce préjugé barbare,
absurde, ce son orgueil fait leur paresse, leur imprévoyance, leur
malheur et la suprématie à laquelle ils prétendent sur les
travailleurs qui sont cependant l’épine dorsale, la moelle
épinière du pays. »
« Tout Maure se considère comme aristocrate créé par Allah
pour vivre aux dépens des autres. Aussi les travaux industriels et
culturaux sont-ils exécutés : 1° par les autochtones, les naturels
du pays que l’on désigne sous le nom générique de malem : ce
sont les forgerons, les bijoutiers, les cordonniers, les tanneurs,
etc. 2° par les haratines, esclaves noirs provenant, pour la
plupart, du Soudan. »
« En vertu du préjugé néfaste ci-dessus, les malems forment une
caste méprisable, et si méprisée, qu’aucun des leurs ne peut
contracter mariage avec leurs congénères de la classe dite
aristocratique. Ce mépris est plus accentué, plus caractérisé pour
les Noirs captifs. Ceux-ci occupent dans l’échelle sociale, aux
yeux des Maures, le même rang que les animaux domestiques. »
« Ils cultivent de maigres champs de mil. La récolte, partant
infime, ne suffit évidemment guère à leurs besoins personnels.
Pour comble sous le nom de « Zéka » qui n’est rien autre que le
cadeau féodal (dîme), ils doivent donner au Maître, suivant le
besoin de celui-ci, toute la récolte ou la plus grosse partie. »
« Au service de ce Maître qu'ils travaillent pour nourrir, ils sont,
la plupart, sans vêtements, sans logis, pendant la pluie, pendant
le froid comme pendant le chaud. Souvent ils ne mangent pas à
leur faim. Un plat de couscous, de « gâteau », ou les miettes des
orgies du Maître, sont la seule nourriture qu'ils ont le soir pour
aller jusqu’au soir suivant. Rien d’étonnant. N'ayant rien à se
mettre sous la dent lui-même, le patron aristocrate qui ne doit
vivre que du travail de ses soi-disant serviteurs, ne peut donner
LA FLAMME N°383 08 janvier 2021
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à ces derniers ce qu’il n’a pas. D’où la misère et tout le cortège
de maux qu’elle amène.
« Jamais le proverbe : « Qui compte sur l’écuelle d’autrui, dîne
souvent mal », n’a trouvé une si juste et saisissante application.
» « Pour protéger la main-d’œuvre ici, il importe de combattre,
par tous les moyens, les préjugés absurdes des Maures
réfractaires au progrès qui font de la fainéantise un honneur ; il
importe, dis-je, de combattre ces préjugés en donnant aide et
assistance aux malems et aux haratines (esclaves). Dans le cas
contraire, l’état de choses actuel ne peut que renforcer les
préjugés, retarder la civilisation et cultiver la haine que les
indigènes de ce pays ont les uns contre les autres. » « Desiderata
: a) Comment protéger les uns et les autres ? »
« Pour ce qui concerne les malems, c’est une action morale qu'il
faut exercer sur la classe dite aristocratique. Il faut, tous les ans,
dans le but d’honorer, d’encourager le travail manuel et de
stimuler les talents, que l’administration organise une exposition
des objets d’art fabriqués par ces artisans. »
« Pour ce qui concerne les captifs, il est à souhaiter que la maind’œuvre soigneusement organisée soit soustraite dans l'intérêt
général, aux caprices des intérêts privés. Les « serviteurs »
doivent être liés par des contrats réguliers, légaux, à leurs
patrons et pouvoir les quitter quand ceux-ci les maltraitent et ne
satisfont pas à leurs besoins. Ils doivent être autorisés à travailler
moyennant rémunération, moyennant salaire, chez les maîtres
qu’ils préfèrent. Ce qui leur permettra de subvenir largement à
leurs besoins, de créer un foyer et de vivre à l’abri des
cauchemars de la captivité avec les leurs. »
« Quant, aux Maures oisifs, trop longtemps choyés, dont les vices
ont été jusqu’ici favorisés et développés, il serait de leur intérêt
qu'on les habituât petit à petit à travailler pour gagner le pain
quotidien selon le précepte d’Allah qu’ils adorent et qui a dit : «
Tu mangeras à la sueur de ton front ». Ils peuvent bien le faire ;
la preuve, c’est que quand ils sont « à l’ombre », ils travaillent au
même titre que les esclaves dits « haratines ». On n'en a jamais
vu qui soient morts pour avoir travaillé. »
Depuis que ce rapport est à la chefferie au Service de Santé de la
Mauritanie à Saint-Louis, qu’a fait le Gouverneur de la
Mauritanie, M. Chazal, pour enrayer le mal qui gangrène, qui
décime la Colonie dont les destinées lui sont confiées ? Rien ! Et
il ne fera jamais rien au profit des êtres humains qu’il sacrifie aux
intérêts privés, bas, mesquins, tant que les honnêtes gens qui
heureusement forment encore la majorité de ce monde
politique et affairiste, ne l’auront pas désarçonné et mis au pied
du mur.
Oui ce n’est qu’à ce prix que le pince sans rire qui tient les rênes
du gouvernement de la Mauritanie, lâchera sa proie et que les
milliers de noirs, sujets français, encore sous le joug de
l’esclavage, en plein vingtième siècle, sur ce territoire qu’abrite
le drapeau français sauront que la France, notre Bonne Mère, qui
ne fait aucune distinction entre ses fils, n’a pas la main dans le
martyre qu’ils endurent.
En mai 1930, lors d’une tournée épiscopale effectuée par le
Gouverneur de la Mauritanie, M. Chazal, dans ses fiefs, l’auteur
de ces lignes lui fit tenir, au nom des captifs, le mémoire ci-après
auquel le Gouverneur affairiste opposa un « non possumus »,
injustifié et injustifiable. Il ne pouvait, en effet, faire autrement.
N’est-il pas désormais prisonnier des marchands d’esclaves ?
N’a-t-il pas reçu d’eux, à son passage notamment à Tamchakett,
pour le maintien du trafic honteux, des cadeaux énormes :
chevaux, chameaux, vaches, moutons, curiosités, articles de la
Mauritanie, qu’il partagea, en collégialité, avec M. et Mme
Lahore, Commandant et Commandante de Cercle du Tagant. »
Extrait de ‘’Un forfait Colonial ’’ de Louis HOUNKANRIN

Brimades et tracasseries contre les populations : l’ODHP
réagit
Depuis quelque temps, il y a une recrudescence des brimades et
tracasseries de diverses autorités contre les populations.
Tantôt ce sont les policiers, une autre fois, ce sont les douaniers
ou d’autres autorités. Parfois c’est toutes ces autorités à la fois.
En effet, il il y en a marre avec les brimades des policiers. Nous
sommes fatigués des brimades des policiers, nous sommes
fatigués des tracasseries des douaniers, etc. voilà ce que disent
les populations.
Trop c’est trop et les populations qui en ont marre brûlent
d’envie d’en découdre avec leurs persécuteurs.
L’ODHP informée, a pris en considérations les doléances des
populations. Elle a organisé une AG le 1er janvier 2021. Bientôt
elle compte manifester avec les populations pour en finir avec
les brimades et les vexations.
Péhunco, le 03 janvier 2021
Ibrahim Méré T.
Célébration de la fête du nouvel an 2021
Encore une fois, les Béninois ont fêté dans la misère.
Ce que l’on observe généralement à l’approche des fêtes de fin
d’année, c’est la grande affluence des populations vers les stands
de vente de poulets, de boissons, de tissus, des jouets, etc. qui
se multiplient au bord des voies. Dans les boutiques et autres
centres commerciaux, c’est aussi la même ambiance qu’on
constate. Mais depuis quelques années, la situation a changé et
le constat est la détérioration des ambiances de fête.
Cette année, c’est encore pire. En effet, les stands de ventes de
poulets, de boissons, de vivres, de tissus, de jouets, etc.
deviennent peu nombreux. Le peu de stands installé ainsi que les
boutiques et centres commerciaux n’ont pas connu la grande
affluence comme d’habitude. Chez les vendeurs de tissu et les
couturiers, l’affluence a de même baissé. Dans les
établissements scolaires, les fêtes organisées à l’endroit des
enfants et les journées culturelles sans oublier les sorties
pédagogiques ne sont plus effectives. Les bars et les buvettes
sont quasi vides. Dans les ménages, c’est difficilement que les
chefs de foyer ont pu s’acheter un poulet vivant communément
appelé « poulet bicyclette ». Pendant que les stands de vente de
‘’poulets bicyclette’’sont vides, ce sont de longues files d’attente
que l’on observe sur les lieux de vente des produits congelés
communément appelés ‘’poissonneries’’. Chacun y va pour
acheter quelques kilogrammes de poulet ou poisson congelés
pour juste manifester la joie d’avoir survécu et vivre une nouvelle
année. C’est difficilement que les gens ont pu varier leurs
habitudes alimentaires et vestimentaires comme ils en ont pris
l’habitude les jours de fête. En lieu et place des cris de joie et de
manifestations diverses qui marquent le moment de passage de
l’ancienne année à une nouvelle ce sont plutôt les détonations
des pétards. Les temps de fête se révèlent donc de plus en plus
difficiles ordinaire d’année en année pour les béninois.
A quoi serait dû cette situation que vivent les béninois depuis
quelques années et qui s’est empirée cette année 2021 ? Peuton la justifier par les conséquences de la COVID-19 ? L’autre
réalité est la politique de ruine et d’appauvrissement de la
LA FLAMME N°383 08 janvier 2021
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population Béninois par le pouvoir Talon. Le peuple béninois vit
difficilement et se bat contre la misère et la faim.
Zakari B.
ODB/PCB NATITINGOU
Bravo aux travailleurs de tous secteurs de la Commune de
Natitingou et environs.
Le jeudi 30 décembre 2020, les travailleurs de tous secteurs de la
commune de Natitingou et environs sous la bannière de l’USD/CSTB
Atacora et de la Section communale ODHP ont organisé une
gigantesque marche de protestation sur la préfecture de ce
département contre l’arrestation arbitraire de KOHOU Edouard,
professeur de PCT au CEG 1 Natitingou. En effet le mardi 22 décembre
2020, KOHOU Edouard a été kidnapé par la police politique de Patrice
TALON pour une destination inconnue. Très indignés et révoltés face
à cette chasse à l’homme par le pouvoir de la rupture, les travailleurs
de la commune de Natitingou et environs soutenus par les autres
couches socio professionnelles ont riposté vaillamment à travers une
marche pour exprimer leur raz le bol devant cette barbarie
moyenageuse de la gouvernance autocratique de Patrice TALON.
Décidés à en découdre avec ce pouvoir despotique, les manifestants
scandaient divers slogans tels que :
TROP C’EST TROP !
TALON ÇA SUFFIT !
LIBEREZ KOHOU EDOUARD !
LIBEREZ TOUS LES DETENUS POLITIQUES !
L’objectif visé par les manifestants engagés étant d’en finir avec la
remise en cause des libertés fondamentales chèrement acquises au
Bénin.
L’ODB/PCB de Natitingou apporte tout son soutien sans faille aux
travailleurs de tous secteurs de la commune de Natitingou et environs
et les encourage à poursuivre le combat pour des victoires encore plus
grandes pour l’instauration des libertés fondamentales et le respect
des droits de l’homme au Bénin.
Natitingou le 05 janvier 2021
L’ODB/PCB/Natitingou

Assaut du capitole par les partisans de Donald Trump
Les soubresauts d’une superpuissance en décadence

Scènes inouïes le 6 janvier 2021 à Washington. Des milliers de
manifestants invités par le Président Donald TRUMP proférant
des injures et des imprécations en direction du nouveau
Président élu Joe Biden, des représentants, des institutions. Puis
à un moment donné, des groupes escaladent les murs, pénètrent
dans le Capitole, le Saint des saints de la première « démocratie
dans le monde » et chassent les représentants. En direct, on voit
même l’un d’entre eux assis dans le fauteuil de la Présidente du
Congrès, les pieds tendus sur son bureau. Le monde éberlué a
ainsi assisté en direct à l’effondrement de l’image de la
démocratie américaine.
Depuis la fin de l’élection présidentielle en novembre
2020, Donald TRUMP n’a jamais accepté le résultat des élections
qui le donnait perdant. Depuis lors, il menaçait de s’opposer par
tous les moyens à son remplacement à la tête des USA par Joe
Biden. C’est ce qu’il a fait en convoyant des milliers de ses
partisans à Washington le 6 janvier, et qui ont envahi le Capitole,
interrompant la cérémonie de confirmation.
Ces faits sont très graves. Ils sont le signe manifeste de la
crise que vivent les USA à l’intérieur et les indices de leur déclin
en tant que première puissance mondiale. Les manifestants
partisans de Donald TRUMP qui se sont présentés à Washington
avec des drapeaux confédérés esclavagistes, des slogans racistes
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