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Les populations analphabètes, toujours dans le statut colonial de l’indigénat

Le citoyen, c’est l’individu considéré du point de vue de ses droits politiques. Le colon ne reconnaissait pas ce droit à l’énorme majorité des populations confinées dans la catégorie des indigènes. L’un des critères de classement dans cette catégorie, était la connaissance ou non du français, la langue du colon.
Depuis l’indépendance, ce critère continue de prévaloir. Les gouverneurs à peau noire ont maintenu la langue française comme la langue officielle (exclusive) de l’Etat. La langue officielle étant la langue dans laquelle sont édictées et publiées les lois du pays ainsi que les décisions du gouvernement et des pouvoirs locaux, tous ceux qui ne parlent et ne comprennent pas le français sont maintenus en fait dans la catégorie de sujet et non de citoyen. Ils sont soumis et jugés selon des lois et textes auxquels la barrière de la langue leur interdit l’accès, mais que la loi suppose qu’ils sont censés ne pas ignorer.
En conséquence de la déclaration du français comme langue officielle, le Code Electoral peut disposer (Article 180) que « Les candidats aux fonctions de Conseiller communal doivent savoir lire et écrire le français ». Les gouverneurs à peau noire ont ainsi maintenu les populations analphabètes, la grande majorité du peuple, dans le statut d’indigénat comme nécessité pour le maintien du pacte colonial.
La démocratie, pour être véritable, doit abolir ce statut d’indigénat qui perdure dans les faits, établir et garantir le droit de citoyen à cette majorité de la population. Cette majorité a un intérêt certain au combat patriotique pour la conquête de la souveraineté linguistique et de son statut de citoyen.
La Rédaction


LA GRANDE MAJORITE ANALPHABETE DE LA POPULATUON, UN VIVIER DE PATRIOTISME.
ans l’article « VIVIER DU PATRIOTISME : LES AUTORITES ET DIGNITAIRES TRADITIONNELS DE NOTRE PAYS », paru dans « La Flamme n° 362 du 14 Août 2020 », il est dit « Il y a enfin l’immense couche des paysans et des artisans, non ou peu lettrée en langue française qui aujourd’hui se trouve exclue de la sphère officielle, par la barrière de la langue étrangère française et qui gagnerait leur émancipation par l’usage de leurs langues nationales dans toutes les sphères de la politique, de l’administration et de la justice, de l’instruction de notre pays, condition faisant d’eux des citoyens à part entière. C’est dire qu’aujourd’hui, plus de 80% de la population de notre pays souffre de l’état « d’Enclos français » qu’est le Bénin et donc ont intérêt à sa libération (linguistique, culturelle, spirituelle, monétaire et économique ».
Comment comprendre que la grande majorité de la population constitue un vivier de patriotisme ? Nous allons procéder de la manière la plus claire et simple pour clarifier les choses et les rendre intelligibles et compréhensibles pour le lecteur.
I- Quelle est la proportion d’analphabètes existant au Bénin ?
Avant d’aller plus loin, il faut préciser ceci : nos peuples sont frappés par une double exclusion : la non compréhension de la langue et l’illettrisme. Car on peut comprendre une langue sans savoir la lire et l’écrire.
Selon les statistiques, on estime le Taux d'alphabétisation des adultes (15 ans et plus) à 43,1% avec taux d'alphabétisation des adultes de (15 ans et plus) en langue française à 41,7 % (RGPH, 2013). En déduction, nous avons la proportion d’analphabètes à 59% environ. Mais ce chiffre peut apparaître largement au-dessous de la réalité. Parce que l’on y inclut là des gens qui ont pu s’arrêter au CEP. Or, selon l’UNESCO, les personnes réellement alphabétisées (qui ne peuvent retourner à l’illettrisme) doivent avoir accompli l’enseignement élémentaire, c’est-à-dire avoir fait un cycle de dix ans (allant de CI jusqu’en 3ème). Au regard de ces considérations, la proportion de la population pouvant suivre un discours politique, administratif et scientifique en langue française, pouvant lire et déchiffrer un journal, ne peut s’élever au-dessus de 15% de la population. Car n’oublions pas que toute la vie publique de notre pays (politique, éducationnelle, économique, administrative, scientifique) se déroule exclusivement en langue française.
II- En quoi ils constituent un gisement du patriotisme ?
Toute cette immense masse populaire, de femmes et d’hommes (paysans, artisans, petits commerçants, etc.) constituent objectivement un gisement de patriotisme. Pour quelles raisons ? Pour les raisons suivantes.
Premièrement : Au plan politique et administratif : Cette écrasante majorité de la population (du fait que toute la vie publique se déroule en français) est exclue de la participation aux affaires publiques ; autrement dit, cette majorité se compose de personnes à statut de citoyen de second ordre, ou simplement de non-citoyens. Car est citoyen « celui qui a la possibilité de participer au pouvoir législatif et judiciaire » selon Aristote ; en termes plus simples, celui qui a la possibilité de participer de façon consciente et assumée aux affaires de la Cité (de l’Etat), celui qui est capable de déchiffrer un discours politique. Tous les autres sont les Non Citoyens. Des non citoyens, on en a connu dans l’histoire. Ainsi dans la Grèce antique, à Athènes, sur 400.000 habitants, à peine 40.000 soit 10% sont citoyens au 5ème siècle av. J.C
La situation de non citoyen effectif telle que cela se note au niveau de la grande majorité de la population au Bénin, n’est que la suite de celle coloniale. En effet, la colonisation française a institué deux catégories de statut personnel d’ « indigènes » colonisés : le statut de citoyens et celui de sujets.
Sont citoyens, les « indigènes » qui ont été à l’école du Blanc et qui parlent le français, se sont mariés à l’état civil français ; les sujets, ce sont les autres, analphabètes, cette grande masse « d’indigènes » régis par les coutumes dahoméennes.
Même à l’institution du droit de vote dans les colonies, en 1945, le nombre de citoyens ayant participé aux élections à la Première Assemblée Constituante du 21 septembre 1945, n’était que de 11.600 (M. A. GLELE, 1970). La Constitution française de 1946, institua le suffrage universel en son article 80. Mais en réalité quant au fond, le suffrage n’est universel que de façade. Les indépendances (qui n’ont touché qu’à la forme) n’ont pas modifié le contenu des choses.
Dès lors que la Première Constitution dahoméenne, celle du 28 février 1959, a institué la langue française comme langue officielle (de l’instruction, de l’administration, de la justice etc.), elle a nié par-là même, le statut de citoyen à la très large majorité de Béninois analphabètes en français. Et cela se poursuit jusqu’à nos jours. Ainsi on est allé jusqu’à faire consacrer dans une loi que pour être conseiller ou maire, il faut « savoir lire et écrire le français ».
Tout comme au temps colonial, nous avons en fait aujourd’hui deux catégories de Béninois, la première catégorie c’est celle des Citoyens instruits en français et participant aux affaires publiques que l’on
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appelle « akowé », la deuxième catégorie est celle des non-Citoyens, c’est-à-dire des sujets béninois dépendant des premiers et exclus des affaires publiques. Le droit de vote, tel qu’il est exercé aujourd’hui avec nos élections où l’on peut avec un sandwich l’acheter, prouve largement qu’il n’est pas assumé par son titulaire. La politique se déroule par-dessus la tête du peuple béninois et cela au profit de la mince minorité des 5% de politiques. Cette petite minorité (lettrée en français et sécrétion de la France impériale) considère la grande majorité illettrée comme simplement un « bétail électoral » que l’on va agiter en période électorale et acheter pour des postes électoraux. Le langage qu’elle tient à l’ endroit de cette masse analphabète, est sans ambiguïté. : « Les poules ne rechignent pas devant les grains de maïs ; il suffit de leur jeter des grains de maïs et ils vont voter… » ; « le mouton suit le porteur d’herbe, je suis porteur d’herbe, ils vont brouter et voter… » ; « Cette masse d’électeurs constitue la matière première », etc… Et pour illustrer ce mépris, pendant la campagne électorale, les candidats parlent les langues nationales pour arracher les voix des paysans, des artisants analphabètes, mais dès qu’ils sont élus, leurs activités se déroulent en français.
Et en effet, la vie quotidienne de la grande masse d’analphabètes s’égrène en humiliations infinies. Devant les tribunaux, où il est jugé, le jugement se déroule dans une langue qu’il ne comprend pas, on le condamne sans qu’il sache ce pourquoi et on lui sert comme traduction ce que l’on veut lui servir selon les compréhensions de l’interprète. A la mairie, chez lui, pour avoir un papier administratif, il doit recourir à un interprète… Même la femme analphabète, en travail d’accouchement à la maternité, n’est pas épargnée par les railleries méprisantes de la sage-femme « Pourquoi tu cries, quand tu jouissais, tu ne savais pas que cela fera mal ? ». La minorité lettrée en langue française, n’hésite pas, dans sa force d’oppression contre les analphabètes, à recourir à la sentence « Nul n’est censé ignorer la loi », alors que l’on sait que cette loi est édictée en une langue étrangère au peuple.
Voilà la réalité. Et cette réalité, ni les Impérialistes français, ni leurs créations au Bénin (les classes sociales créées et entretenues par des diplômes et titres académiques, des subsides et promotions), n’ont intérêt à la changer. Et pour quelle cause ? Le maintien du peuple béninois comme « bétail électoral » des rejetons français au Bénin, apparait comme la condition du maintien du Bénin comme « Enclos français ». Car, comme on le sait, « un peuple analphabète ne saurait être libre ». L’instruction de nos enfants dans les langues maternelles, l’alphabétisation de toute la population adulte dans leurs langues, signifierait l’émancipation de notre peuple ; ce qui signifierait ipso facto, la fin du Pacte colonial. C’est pour cette raison que contre toute évidence, contre toute convention internationale, la France impériale sabote tous les projets d’alphabétisation et d’instruction de notre peuple dans ses différentes langues. Les expériences les plus poussées comme celle de Gbégnonvi ont vite tourné court. Le Projet dit « Elan » a révélé la manoeuvre de sabotage de l’expérience pour tenter de prouver que seul le français (comme langue) peut être porteur de science et de développement au Bénin. Alors on développe et amplifie les structures d’embrigadement des peuples de l’aire francophone telles les Francophonie, OHADA, UEMOA, AUF, Association des Maires francophones, Association des Avocats francophones, Association des …, on gratifie de palmes académiques des Béninois pour en faire des « gouverneurs à peau noire » pour perpétuer le système.
Deuxièmement : Au plan économique. Comme on sait, un producteur non alphabétisé, non instruit, n’est qu’un objet de production et non un sujet de production. La masse productrice analphabète n’est donc qu’une masse de producteurs au service du capital d’abord colonial, aujourd’hui néocolonial. Et dans une société, tant que la proportion d’instruits n’aura pas atteint un minimum de 60%, il ne saurait être question de développement économique de cette société. Voilà pourquoi l’information selon laquelle l’Etat fédéré de Lagos au Nigeria a décidé de faire du yoruba la langue officielle et d’administration répond à une nécessité. Si le Nigeria qui prétend à la puissance économique, ne récupère pas sa souveraineté linguistique et maintient seulement l’anglais comme moyen de communication, il ne le sera jamais.
Aujourd’hui, l’immense couche des paysans et des artisans, petits commerçants (notamment pauvres) analphabètes, qui constitue 80% de la population de notre pays, et qui se trouve exclue de la sphère officielle, par la barrière de la langue étrangère française, gagnerait leur émancipation par l’usage de leurs langues nationales dans toutes les sphères de la politique, de l’administration, de la justice, de l’instruction, conditions faisant d’eux des citoyens à part entière.
Elle constitue à coup sûr le plus grand vivier du patriotisme en termes de masses. Voilà pourquoi, toute structure d’organisation paysanne, artisane, etc. qui s’éveille à la lutte, doit prendre comme exigence d’émancipation première, l’alphabétisation et même l’instruction dans les langues nationales.
Philippe NOUDJENOUME
SUSCITATIONS DE CANDIDATURE DE TALON POUR UN DEUXIEME MANDAT :
SIGNE DE LA FRAGILITE DU SYSTEME AUTOCRATIQUE
ébut juillet 2020, à neuf mois des élections présidentielles, a débuté une propagande tonitruante de suscitations d’un second mandat pour Patrice Talon. Dans tout le pays, des groupes de courtisans dans une action concentrée, ont publié des déclarations demandant à Talon, le suppliant, avec des images de supplication à genoux, de se présenter pour un second mandat. Des " Bataillons de Patrice Talon" réunis au Centre d’Information juridique de la Cour d’Appel de Cotonou le 6 juillet 2020, " l’Union du peuple vers 2021, UPAV 2021" le 18 juillet 2020, en passant par "OPT (Opération Patrice Talon)", "Makouin" de Kalalé, "Les Artisans et producteurs de la Région de Nikki", au groupe de femmes "Semiato" (Veuille nous écouter en la langue Guingbé) de Comé, le message est le même : Talon a tellement fait qu’il doit revenir pour un second mandat. Pour que Talon "veuille bien les écouter", des dignitaires traditionnels sont entrés dans la danse : le nouveau Roi d’Abomey, celui de Savè prient Talon de se présenter pour un second mandat. Et pour donner une essence divine à la suscitation, le Fâ, la science divinatoire, est consulté à Allada et à Ouidah : "la voie est libre et la victoire certaine", aurait prédit le Fâ. Alors, les plus hauts et fortunés partisans peuvent demander que "La Dynamique Continue, LDC" avec des posters géants et effigies de Patrice Talon à travers les grandes villes. Les partis politiques « Moele-Bénin » de Jacques Ayadji et l’UDBN de Claudine Prudencio déclarent soutenir la candidature de Talon qui ne s’est pas encore prononcé !
Tout cela a duré deux mois, abondamment relayé non seulement en direct sur les réseaux sociaux mais par la presse au service du système en place. La télévision nationale ouvre, pendant ces deux mois, son journal du soir par ces nouvelles. Le quotidien gouvernemental "La Nation" publie des reportages réguliers de ces réunions de suscitations comme celle de l’UPAV 2021. Tous les journaux privés à la solde du pouvoir, "Le Matinal" et autres, font écho de cette propagande. La chaine de télévision privée, Canal3, est allée jusqu’à organiser le vendredi 28 juillet 2020 une émission sur le
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remplaçant éventuel, Olivier Boco, au cas où Patrice Talon ne se déciderait pas à se présenter.
Au niveau du pouvoir, le directeur de la Communication de la Présidence, Wilfried Léandre Houngbédji ainsi que le porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, interrogés sur ces suscitations, les ont justifiées en tant que manifestations de l’adhésion du peuple à la gouvernance de Talon.
Et c’est seulement le 29 juillet 2020, qu’un communiqué du Secrétariat général de la Présidence signé de Koupaki rappelle que ces « pratiques ne sont conformes ni à la vision du Chef de l’Etat, ni à son combat contre le culte de la personnalité » et demande aux auteurs de « s’abstenir de rééditer lesdites pratiques.» Ruse, hypocrisie et simagrée, car tout le monde sait qu’avec l’ampleur, la durée, la couverture médiatique de ces manifestations que lesdites pratiques ont été suscitées par le pouvoir de Talon. Ce communiqué n’est que ruse du pouvoir de la Ruse pour ne pas poursuivre et punir ses partisans qui ont commencé une campagne précoce illégale.
Mais, au de-là de l’hypocrisie de ce soi-disant rappel à l’ordre de l’autocrate à ses courtisans, il y a lieu de se poser la question de la signification de toutes ces agitations. Pourquoi a-t-on besoin de susciter la candidature de Talon pour un second mandat ? Pourquoi les soutiens du Talon se mettent-ils à genoux, le supplient-ils de bien vouloir les écouter ?
La réponse est simple. Du côté de Patrice Talon, il faut se rappeler qu’avant, pendant et après son investiture, il a solennellement donné sa parole de ne faire qu’un seul mandat. Cette position a été consignée dans l’accord de la coalition pour la Rupture signée avec les partis qui l’ont soutenu pour le second tour des élections présidentielles de 2016. Pour faire acte de candidature pour les élections de 2021, Talon a besoin d’un prétexte pour justifier le reniement de la parole donnée. Alors, il faut susciter des "suscitations" pour prétexter d’une réponse positive à un soi-disant "Appel du peuple", et comme il sied aux dictateurs autocrates.
Mais, cela n’effacera aucunement le parjure flagrant d’un Chef qui revient aussi effrontément sur la parole donnée, parole réaffirmée maintes fois publiquement à la face du monde et couronnée par le souhait "d’être porté en triomphe" au bout de cinq ans. Et ensuite, ce ne serait pas le premier ni le dernier reniement de la parole donnée. Tout le discours du candidat-exilé Talon sur les libertés, sur l’indépendance de la justice, sur la démocratie, n’aura été que mensonge. Tout le discours du Président Talon à propos de la lutte contre la corruption n’est que duperie, car impossible à vérifier dans un système de gestion des plus opaques au monde.
Du côté des manifestants des suscitations. Les suscitations révèlent la peur des tenants et partisans du système autocratique et de pillage qu’ils le savent factice, fragile et rejeté par le peuple. Le système Talon est factice, fragile car échafaudé sur la ruse et la rage contre le peuple. Tout analyste politique sait que le système partisan échafaudé autour de parti unique à plusieurs fourches ne repose sur aucun socle sociologique, et est par conséquent factice. Il s’écroulera comme ce sont écroulés auparavant tous les partis présidentiels, uniques ou multiples. Tout le monde sait que la Constitution révisée qui légalise la dictature autocratique contre le peuple sera déchirée comme l’a été la Loi Fondamentale de la dictature autocratique de Mathieu Kérékou. Tout le monde sait que le peuple demandera des comptes d’une gestion opaque, concentrée et servant d’abord le clan de l’homme d’affaires Patrice Talon au pouvoir ; et qu’après l’expérience du Renouveau Démocratique, le peuple ne tolèrera probablement pas l’impunité des crimes politiques et économiques.
Comme dans toute dictature autocratique, tout tient en la personne de Talon. Et l’autocrate ainsi que les partisans serviles et profiteurs du système manoeuvrent pour son maintien. Telle est la signification de ces "suscitations" suscitées par la dictature.
Rémy.
Lutte contre le bradage des réserves administratives au Bénin
Quels résultats pour les mesures instituées par le pouvoir Talon ?
n conseil des ministres du 24 juin 2020, le gouvernement de Patrice TALON a adopté la mesure portant « suspension de la cession du patrimoine foncier des communes » (compte rendu du conseil des ministres du 24 juin 2020). La même source renseigne que « cette mesure résulte des missions de vérification diligentées par le Gouvernement dans les communes en vue d’apprécier la gestion du foncier, notamment des réserves administratives. Lesdites missions ont mis en exergue de graves dysfonctionnements dans les opérations de ces réserves dans la plupart des cas, alors que celles-ci sont censées accueillir des équipements publics et socioéconomique ». Ainsi les conseils communaux sont priés d’arrêter toutes opérations de lotissements pendant les six mois qui suivent la prise de la mesure. A la suite de cette mesure, l’on constate depuis quelques temps l’implantation des plaques sur des domaines qui renseignent que lesdits domaines sont des réserves administratives alors que des édifices privés y sont érigés. Dans le même temps, le chef de l’Etat lui-même Patrice TALON acquiert un édifice public qui servait de domicile de fonction du Ministre des Affaires Etrangère en plein coeur de la ville de Cotonou et ceci, en violation des textes qui régissent le foncier au Bénin. Actuellement, personne ne connait ni l’identité ni la morale des hommes en charge des enquêtes pour identifier les réserves bradées. Tout se passe dans les coulisses comme par le passé où le peuple n’est associé à rien. S’il faut confier les enquêtes sur un scandale à ses auteurs, l’on se demande alors quel sera le résultat à l’issue desdites enquêtes.
Il faut souligner que ce n’est pas pour la première fois qu’un gouvernement décide de la suspension des travaux de lotissement dans notre pays. Alors, si les gouvernants décident de mettre fin à la pagaille foncière dans notre pays, c’est chose normale et salutaire. Cependant, la mesquinerie et la tromperie qui caractérisent ces décisions des gouvernants en constituent le véritable handicap. En effet, c’est une réalité indéniable que par la mafia foncière plusieurs réserves administratives du pays ont été bradées. Des domaines réservés aux infrastructures socio communautaires ont été morcelés et vendus. Dans le même temps, des structures d’Etat (ministères, Directions des sociétés nationales et autres infrastructures sociocommunautaires) sont dans des locaux privés qui coûtent des millions à l’Etat par mois. Dans les villes comme à la campagne, la situation reste la même. Des villages et quartiers de villes ne disposent pas de domaines publics réservés aux écoles, centres médicaux, centres de loisir, aéroports, forêts, jardins publics, terrains de jeux, postes de police, centres numériques, marchés, etc. Des édifices privés sont érigés sur des domaines classés d’utilité publique. C’est plus qu’un scandale ! Des personnalités et autorités à divers
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niveaux (à la base comme au sommet de l’Etat) se trouvent au coeur du scandale.
Cette situation qui date de longtemps s’est aggravée surtout sous les pouvoirs successifs de l’ère dite du renouveau démocratique. A leur avènement, chacun des pouvoirs affiche d’intérêt à la préoccupation. Mais, l’on ne voit aucune politique concrète pour mettre fin au fléau. Et si la situation perdure, c’est parce que ce sont les mêmes hommes qui dirigent le pays qui sont les auteurs de la mafia. Rien ne les inquiète ! Ils sont plutôt promus au lieu d’être sanctionnés. Des exemples illustrent bien la situation surtout sous le pouvoir actuel de Patrice TALON. En effet malgré son implication dans plusieurs scandales domaniaux du pays et qu’il soit en plein procès, Barnabé DASSIGLI sera promu au poste de Ministre chargé de la décentralisation par le pouvoir de la rupture dès son avènement. Voilà qui peut faire douter que les mesures instituées par le pouvoir TALON contre le bradage des réserves administratives aboutissent aux résultats attendus. Pour prouver sa bonne foi dans cette lutte, Patrice TALON doit commencer à partir de son propre niveau en restituant les domaines publics qu’il a acquis. Il doit faire rendre gorge aux bradeurs des réserves administratives comme Barnabé DASSIGLI et consorts. Par ailleurs, sans associer le peuple aux enquêtes et aux opérations de lotissement, le pouvoir de TALON fera certainement mains-basses sur le foncier au Bénin comme il le démontre déjà à travers les secteurs vitaux de l’économie nationale. Sans ce contrôle populaire, les opérations de lotissement ne pourraient répondre au souci de bonne gestion du foncier pour un bon aménagement du territoire.
Afia
A PROPOS DE LA POLITIQUE CULTURELLE AU BENIN (5ème et dernière partie)
Inculturer le Développement ou Périr
VI- PROGRAMME DE REHABILITATION CULTURELLE DE NOTRE PATRIE.
A- GRANDES MESURES POLITIQUES.
1° Du point de vue des langues :
a) La Reconnaissance de toutes les langues nationales comme langues officielles avec pour conséquences : leur usage obligatoire à tous les niveaux de l’Administration (administration centrale et locale : mairies, tribunaux), l’alphabétisation dans un délai maximum de trois ans de toute la population dans les langues maternelles.
b) La décision de l’instruction dans les langues nationales.
2°- Du point de vue institutionnel.
a) La création au sein du Parlement de la Chambre des Nationalités composée de Représentants des Autorités traditionnelles (Rois, Reines, Chefs de terre) et qui aura pour mission de contrôler la conformité des lois votées par les députés de l’Assemblée nationale avec les coutumes positives de notre pays.
b) La reconnaissance par l’Etat des Rois, Chefs de terre, chefs de couvents, devins comme administrateurs et juges locaux et dûment rémunérés par les soins et fonds de l’Etat ; la reconnaissance par l’Etat des groupes de chasseurs de diverses contrées du pays ainsi que les brigades de jeunes (Donkpè dans certaines contrées) comme structures légales contribuant à la sécurité publique et leur rémunération subséquente, dans le corps de la sécurité publique et de
défense du territoire ; 5 La reconnaissance par l’Etat des cabinets et cliniques des tradithérapeutes et guérisseurs comme établissements de soins de santé légaux et partie intégrante de la médecine officielle au Bénin ainsi que le paiement par l’Etat des activités de guérisons des guérisseurs traditionnels.
c) La création d’une juridiction de droit traditionnel depuis le village jusqu’au sommet.
La revue de la Constitution nécessitée par ces mesures.
B- GRANDES MESURES PRATIQUES.
1°-La réécriture de l’histoire de notre pays avec la reprise de tous les écrits de formation en langue française, les expurgeant de leur contenu colonial et raciste.
2°- La mise sur pied des académies par langue nationale et de Comités pour la production littéraire et scientifique dans les différentes langues et l’élaboration de programmes d’instruction dans les différentes langues.
3°-La réhabilitation de la mémoire collective de hauts faits d’histoire nationale avec l’immortalisation des héros qui les ont incarnés à travers des monographies, des monuments et la célébration de journées à eux consacrées. Une place doit leur être réservée dans les programmes d’enseignement depuis le primaire jusqu’au supérieur. La débaptisation des villes, rues et places publiques des noms d’esclavagistes, de coloniaux : ce qui nécessite l’institution d’un Comité National d’Histoire et de Réhabilitation pour la réécriture de l’Histoire.
4°- la création de prix bien étudiés pour permettre au peuple lettré selon le programme déjà réalisé avec les deux points qui précèdent, de produire des recueils de fables, de contes, de mythes, de chansons populaires en les langues nationales et dans des styles aux qualités éprouvées par les spécialistes dans un délai de quatre ou cinq années.
5°- la mise en place définitive et complète de la Faculté de Médecine Traditionnelle et Alternative(FMTA) aux compétences universelles.
6°- La Construction d’un Théâtre National.
7°- La réhabilitation des Palais, des musées et la création par nationalité d’un opéra et d’un musée. Pour ce dernier, c’est l’exigence de restitution de nos biens culturels pillés par le pouvoir colonial.
8°- Un ou deux planétariums pour le pays et un ou deux musées scientifiques genre Palais de la Découverte avec des traducteurs et des guides dans les langues nationales du pays comme auxiliaires puissants pour l’éducation de la jeunesse dès l’instruction des adultes réalisée pour l’essentiel.
9°- Un enseignement approfondi de la métrologie déjà connue au programme général d’instruction publique envisageable sur cinq années pour permettre de jeter les bases solides d’un conservatoire des arts et métiers, une organisation rationnelle de la collecte des produits de l’artisanat et leur vente dans les « bazars des villes ».
10°- L’institution d’un Fonds National de Protection et de Soutien aux Hommes de création artistique, scientifique et Littéraire avec l’institution d’une pension viagère.
11°- La Réhabilitation de la Mémoire collective à travers la réhabilitation des Archives Nationales centrales et sectorielles
12°- La création de Conservatoire de Beaux-arts et de la Musique, de danses et de théâtre, etc.
Cotonou le 28 Juillet 2020.
La Commission « Culture »
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Qui est BIO-GUERRA et quelles sont les causes de son insurrection ?
DECLARATION (Suite et fin)
Du Président de la Coordination des Rois, Chefs de Terre et Dignitaires probes du Nord-Bénin réunis au sein de l’INIREF-Bénin, Sa Majesté NOMBAGARI II, Roi de Wari-Maro, A l’occasion du 100ème anniversaire de la mort de BIO GUERRA.
Parakou, le 17 décembre 2016
Les principales étapes de la bataille
ette résistance de BIO GUERRA comporte quatre étapes importantes : la bataille de Gbêkou, la rencontre de Wanrarou, l’invasion de Bembéréké et l’atrocité de Baoura. Nous retiendrons ici trois épisodes épiques. Mais pour la circonstance, permettez-nous de faire économie des petits détails et péripéties qui allongeraient sans grand intérêt notre document.
Destitué de son trône de Chef de village de Gbêkou depuis septembre 1915, BIO GUERRA patientera pour encaisser toutes les provocations de l’occupant français pour se préparer.
Tout comme pour marquer l’an un (1) de sa destitution, BIO GUERRA s’est saisi de l’affront que le Commandant FERIUS lui fit en venant à Gbêkou, courant septembre 1916 et en assiégeant son domicile, pour déclencher les hostilités. FERIUS s’en sortit en prenant ses jambes à son coup et en passant la nuit dans la brousse avant de rejoindre Bembéréké le lendemain.
L’épisode de Bembéréké est plutôt marqué par l’invasion de la ville et la prise en otage des hommes de FERIUS par les guerriers de BIO GUERRA. Du 12 au 29 octobre 1916, FERIUS et ses hommes restèrent enfermés dans leur résidence jusqu’à l’arrivée de la troupe de renfort envoyée depuis Parakou. Les combats reprirent de plus belle. Les hommes de BIO GUERRA submergés, celui-ci se retira à Baoura pour une nouvelle attaque.
Le dimanche 17 septembre 1916, les affrontements éclatèrent à nouveau. Le carnage de ce jour dépassait l’entendement, le premier tué était l’ami intime de BIO GUERRA, le nommé Sanni GUISO. Devant l’inégalité des armes, les hommes de BIO n’avançaient plus. Face à cette situation, il sortit de sa cachette, descendit de son cheval et fut tué par les hommes de FERIUS. Comme un séisme, l’extinction de BIO GUERRA plongea le pays Gbaasi et le royaume de Nikki dans la consternation et mit fin à la guerre.
Que retenir de cette vie de BIO GUERRA ?
Une vie faite de générosité, de dignité, de droiture, de fidélité à la parole donnée, d’abnégation et de patriotisme.
On entend souvent certaines personnes dire que BIO GUERRA est un chef de guerre, un stratège militaire et s’en arrêter là, occultant le plus important, à savoir qu’en tant que Wasangari, BIO GUERRA est d’abord un politique, un élément de la caste dirigeante du grand royaume de Nikki que les blancs étaient venus pour détrôner et remplacer.
Oui, BIO GUERRA avait une conscience claire que tout ce que les envahisseurs orchestraient contre ses administrés le visait lui-même en premier lieu. En tant que dirigeant. Et comme pour tout Wassangari, la mort vaut mieux qu’une grande honte, il se sentait interpelé par ce qui arrivait à ses concitoyens, à son peuple et à son pays que son père et grand-père lui ont appris à aimer, à respecter et à défendre. Et c’est ce grand amour qui lui a donné la force pour prendre les armes afin de débarrasser son pays de cette ignominie, de cet esclavage auquel son peuple venait d’être soumis. Que l’ennemi ait remporté la guerre pour les circonstances d’alors, c’est bien dommage, mais cela n’a aucune espèce d’importance, l’essentiel étant l’exemple donné, la voie tracée.
BIO GUERRA, tes enfants Boo et Baatombu qui sont allés à l’école du colonisateur se discutent aujourd’hui ta nationalité. Les Boo disent que tu es Boo et les Baatombu disent que tu es Baatonu, mais très peu osent dire qu’ils vont suivre la voie que tu as tracée. Ils se contentent de s’habiller en Wassangari, de clamer haut dans les salons et parlements néocoloniaux qu’ils sont Wassangari tout en mangeant et buvant à la même table que l’occupant, tout en jouant le même rôle que ce dernier. Ils n’osent pas mettre le contenu et l’esprit Wassangari dans leur comportement. Donc la cérémonie qu’ils organisent aujourd’hui dans ces conditions ne peut être que du folklore, une cérémonie pour se donner la bonne conscience qu’ils ne t’ont pas oublié, une cérémonie pour faire de toi une icone et un site touristique, au lieu d’une source ou d’une sève vivifiante à laquelle les générations actuelles et futures viendront boire pour de la générosité, de la dignité, de l’abnégation et du patriotisme ardent.
L’esprit Wassangari, c’est le refus et le rejet de la domination étrangère, c’est le respect de la culture d’autrui, des us et coutumes de ce dernier. L’esprit Wassangari, c’est la vie quotidienne avec son peuple, l’écoute attentive de celui-ci, se mettre à son service, le protéger et le défendre à tout moment contre tout agresseur. C’est ça l’enseignement que BIO GUERRA nous a donné, qu’il nous a laissé comme héritage.
Cet enseignement est extrêmement important pour nous, dépositaires et héritiers des Wassangari et de leurs oeuvres. Nous sommes peinés et affligés de continuer de subir la domination française, de voir notre culture bafouée et délaissée au profit de la culture française. A l’école, dans l’administration, dans la rue, même au marché, c’est la langue française qui est imposée partout. Et nous, les dépositaires et héritiers de l’administration traditionnelle, nous sommes réduits au rang de mendiants ; nous sommes écartés de l’administration de notre pays et privés de tout moyen de subsistance. Les dirigeants qui ont pris la place du colon depuis 1960 veulent bien venir de temps en temps se prosterner devant nous à la quête de suffrage électoral et de nos soutiens spirituels et occultes ; mais ils ne veulent pas reconnaitre nos jugements ni nous voir siéger dans les tribunaux de justice traditionnelle. Ils ne veulent pas nous voir siéger dans une chambre au Parlement à Porto-Novo pour donner nos avis sur les lois qu’ils votent et qui continuent de nous opprimer. Et pourtant, ils ont appris qu’au pays des blancs, en Angleterre, en France, les dignitaires ont une chambre au Parlement. Ainsi, nos dirigeants actuels continuent de nous traiter comme le faisaient le colon qui a assassiné Bio Guerra, dans le mépris de nos langues, de notre dignité, de notre humanité. C’est insupportable, c’est inadmissible parce que tout simplement inhumain.
C
LA FLAMME N°365 04 septembre 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7
BIO GUERRA, nous avons compris ton message ; tu nous as montré qu’il ne faut jamais accepter la domination étrangère ; qu’il faut la combattre de toutes tes forces. Nous te félicitons pour ce grand courage et te promettons de suivre l’exemple donné, de reprendre notre place et de remettre notre culture à la place qu’elle mérite.
Nous sommes d’autant plus sûrs de réussir que nous ne sommes pas seuls aujourd’hui dans ce combat. Nous sommes avec les héritiers de Béhanzin, de Kpoïzoun, de Toffa 1er, de Kaba et d’autres….
Nous savons que vous vous retrouvez là-bas, vous qui avez donné l’exemple en indiquant la bonne voie. Nous vous demandons de nous soutenir et de promouvoir les hommes de votre trempe pour conduire notre lutte à la victoire afin que nous puissions vous faire une place de référence centrale dans notre pays et dans la vie de notre peuple.
Telles sont la prière et l’invocation que nous t’adressons, BIO GUERRA, ainsi qu’à tes pairs, en cette occasion où nous célébrons le 100ème anniversaire de ta disparition sur terre.
GLOIRE IMMORTELLE A TOI !
NOUS TE VENGERONS ENSEMBLE AVEC TOUS LES PEUPLES DE NOTRE PAYS QUI NE CESSENT DE SE BATTRE CONTRE CETTE DOMINATION HUMILIANTE.
La fête culturelle ORO dans la commune de SAKETE : Quand les autorités cherchent à nous déposséder de notre identité culturelle près la fête des Egoun-goun qui se déroule tous les trois (03) ans, la fête du culte ORO qui elle, se déroule chaque année, est la seconde fête qui draine le plus de monde et de visiteurs venus de partout ailleurs. Cette fête d’identité cultuelle et culturelle dans le plateau et plus précisément dans la commune de Sakété a connu cette année, quelques perturbations. D’abord l’arrêté préfectoral qui s’appuie sur la pandémie de COVID-19, pour dépouiller la fête du culte ORO de ses éléments importants sinon l’interdire. Après, c’est le tour du maire de la commune de Sakété. Ainsi la panique s’est installée. La population de Sakété se demandait si ce n’était pas un moyen de suppression de cette fête qui apporte des bénédictions dans la ville ainsi que dans notre pays le Bénin? Attachés à leur culture et inquiets des graves répercussions que la non-tenue d’une telle fête pourrait entrainer, les jeunes et les femmes de la localité ont pris la responsabilité de lancer la fête le dimanche 23 août 2020. Et ceci en l’absence des Chefs du culte ORO menacés d’arrestation. Après le lancement, les menaces d’arrestation se sont multipliées mais la population n’entend pas démordre. Selon Adebola, un natif de Sakété, les autorités cherchent à supprimer cette célébration qui est une religion pour d’autre. Il continue en rappelant l’histoire selon laquelle une telle tentative d’interdiction était intervenue il y a plusieurs années. Des malheurs successifs se sont abattus sur la localité et ont poussé à la consultation du Fâ qui a révélé qu’il faut reprendre avec la célébration du culte ORO et faire des fermetures de 3ème, 7ème et 17ème jours pour les offrandes et purification. Allons-nous permettre d’être replongés dans ces pages sombres de l’histoire ? Jamais! Conclut-il. Nous pensons qu’au lieu que de tels actes soient posés par nos autorités, qu’il y ait des actions dans le sens de la préservation de nos valeurs endogènes car notre première identité c’est notre culture. Nous nous devons de la protéger et de la valoriser pour ainsi assurer sa transmission à la génération future en essayant de corriger ses côtés négatifs. Omotola, Correspondant dans le plateau
SITUATION AU MALI EXIGENCES PATRIOTIQUES ACTUELLES DU PEUPLE
Pendant plus de deux mois (à partir du 5 juin 2020), le peuple malien était dans la rue pour réclamer la fin de la corruption généralisée, la restauration de l’intégrité territoriale, le départ des troupes étrangères et la réconciliation nationale. C’est profitant de cette situation qu’un groupe d’officiers de l’armée s’est emparé du pouvoir le 18 août 2020 par un coup d’Etat militaire. Cette situation n’a pas résolu les problèmes du Mali et les exigences populaires demeurent vivaces. Aujourd’hui, les défis auxquels fait face le peuple malien sont de trois ordres : 1°- L’occupation militaire du territoire malien par les troupes françaises (BARKHANE) avec l’appui des autres puissances impérialistes (MINUSMA), etc. Les menées terroristes de jihadistes servant de prétexte. 2°- La menace de partition d’une partie du territoire avec Kidal comme Centre. 3°- La gouvernance d’une classe majoritairement corrompue et apatride, appendice des impérialistes français. Après trente ans à partir du mouvement révolutionnaire de 1990, la démocratie de façade avec des élections à base d’argent ou truquées a conduit le Mali à la faillite. L’armée est en lambeaux avec des soldats démotivés et des chefs, notamment des généraux dont les objectifs sont surtout l’enrichissement personnel et la vie de lucre. Dans plusieurs zones du pays, l’Etat a disparu ; les enfants ne vont plus à l’école, car les classes sont fermées à cause de l’insécurité. Voilà les innombrables problèmes auxquels le peuple malien est confronté et qui l’ont conduit à s’insurger : les dates des 05 juin, 10, 11 et 12 juillet 2020 sont désormais inscrites en lettres d’or dans l’histoire du peuple malien. Mais, ce qui préoccupe les impérialistes français en particulier et leurs agents, c’est comment faire pour que rien ne change et que tout continue comme avant ; que le pays continue d’être pillé, militairement occupé, que leurs agents qui ont géré les affaires depuis trente ans, continuent à piller les caisses de l’Etat, etc. Voilà l’objet des pressions inadmissibles qui s’exercent sur le peuple malien.
A
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Le peuple malien au contraire, veut la fin de l’occupation de
son pays et le départ de toutes les troupes étrangères et surtout
françaises de son territoire ; la purification de son armée débarrassée
de tous les généraux et officiers commerçants pour en faire une
armée de défense de la patrie.
Le peuple malien veut la restauration de l’intégrité territoriale, pleine
et entière.
Le Peuple malien veut la restauration d’un Mali démocratique,
républicain et laïc, doté d’une gouvernance responsable et
vertueuse, respectueuse de la chose publique avec la nécessité de
reddition de compte et la possibilité pour lui de chasser avant terme
tous ceux qui s’écarterait de leur serment.
Pour l’aboutissement heureux de ces objectifs, le peuple
malien doit bénéficier du soutien ferme de tous les peuples d’Afrique
de l’Ouest contre les oukases inadmissibles de la CEDEAO, syndicats
de chefs d’Etats coupés de leurs peuples, de tous les peuples
d’Afrique et du monde entier.
Fany
Chers abonnés, chers lecteurs, la Rédaction de votre Journal La
Flamme vous présente ses excuses pour les fautes diverses dans nos
publications. Nous prenons soin de les corriger au fur et à mesure.
Note aux lecteurs
Il nous est revenu que certains des lecteurs de votre Journal se sont
posé des questions et d’autres ont même interpelé des militants du
Parti pour savoir si le PCB soutient les rois et dignitaires traditionnels
qui suscitent la candidature de Talon pour un second mandat. Ces
questions interviennent au sujet de la Déclaration « Les rois et les
dignitaires traditionnels ont-ils le droit de faire la politique ? » (pp.3-
4, N°364 du 28 août 2020).
La Rédaction tient à rassurer nos lecteurs qu’il n’en est rien. La
Déclaration du PCB indique que les rois et les dignitaires
traditionnels, au même titre que n’importe quel citoyen, ont le droit
de faire la politique. Et en plus, elle précise que « Les positions
erronées, les attitudes négatives de nos Rois et dignitaires
traditionnels en faveur des dirigeants corrompus, autocrates contre
le peuple, doivent être dénoncées, critiquées et combattues. Mais
cela ne peut autoriser à leur dénier le droit de faire la politique. Au
mieux, cela conduirait à valider l’hypocrisie et les complots ourdis
avec leur accord et soutien contre les travailleurs et le peuple par les
ennemis de la patrie.
Nos Rois et dignitaires traditionnels peuvent et doivent faire la
politique. Leurs langues, leurs religions, leurs cultures sont niées
depuis la colonisation. Notre pays demeure dominé par
l’impérialisme français. Nos Rois et dignitaires doivent aider le
peuple, leur peuple à retrouver sa souveraineté détruite et
confisquée par l’impérialisme français, dans tous les domaines,
linguistique, économique, monétaire, culturelle, diplomatique » (p.4)
La Rédaction
146 SEMAINES
La Flamme N°364 du Vendredi 21 Août 2020
Il y a eu des coquilles dans l’article relatif à l’Amnistie générale de
1989 (p.2 et 3). La Rédaction s’en excuse auprès des lecteurs et
présente ici les corrections requises.
Ainsi
p.2, 1ère colonne, 1er §,
4ème ligne
Lire « le Bureau Politique du PRPB… » au lieu de « le Bureau
Politique, le PRPB… »
2ème colonne, 5ème ligne
Lire « porté » au lieu de « emmené »
8ème ligne
Lire « dissoudre » au lieu de « dissout »
16ème ligne
Lire « le tour » au lieu de « au tour »
40ème ligne
Lire « était arrêté » au lieu de « !étaient arrêtés »
p.3, 1ère colonne, 17ème ligne
Lire « et de probité » au lieu de « de !probité et d’impunité »
26ème ligne
Lire « Trente et un ans après » au lieu de « Trente après »
29ème ligne
Lire « co-accusés » au lieu de « co-accusé »
30ème ligne
Lire « tels » au lieu de « tel ».
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