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EDITORIAL
Le patriotisme : base de l’unité populaire de combat
pour la victoire

Il est connu que pour se développer, il faut d’abord s’émanciper, se
libérer de son état de dépendance. Tout le monde convient,
davantage aujourd’hui qu’hier, que l’Afrique, dont notre pays le
Bénin doit, se développer pour résoudre les immenses problèmes
posés à sa jeunesse et à ses peuples. Les peuples africains, pour se
développer, doivent donc se libérer des liens de dépendance
coloniale qui perdurent et que préservent les gouverneurs à peau
noire à la tête des Etats, soixante ans après les indépendances
formelles. La démocratie autorisée par ces gouverneurs et leur
maitre, se limite à celle qui ne remet pas en cause le maintien des
liens et du pillage coloniaux. Et l’actualité au Mali le souligne de
façon crue.
La lutte du peuple béninois pour reconquérir les parcelles des
libertés détruites par la dictature autocratique de Talon et instaurer
la démocratie, doit s’inscrire dans le cadre du patriotisme. Car, c’est
une démocratie pour tout le peuple et non plus seulement pour une
élite de lettrés en langue française, vivier de la classe des hauts
bourgeois serviles à l’impérialisme français.

Elle doit inclure la
liberté de produire, c’est-à-dire, instaurer la liberté de produire ce
que nous consommons.
Les luttes actuelles de la jeunesse, des producteurs et de nombreux
opérateurs économiques nationaux mettent en avant ces exigences
patriotiques. La patrie nous appelle. Le triomphe de ces exigences
au sommet de l’Etat nécessite l’union de tous les patriotes et
démocrates véritables pour renverser l’autocratie et instaurer un
gouvernement patriotique et de probité. L’appel de la patrie exige
l’Alliance pour la Patrie.
La Rédaction

CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC,
ODHP, CCUMAB, CPCM, MFLPP
Tél : 97 98 35 65/ 96 32 47 09/ 95 28 42 01

APPEL A UNE ALLIANCE POUR LA PATRIE
Béninoises et Béninois de l’Intérieur et de la Diaspora
Chers compatriotes,

I- CONSIDERATIONS GENERALES
1°- Dans un Appel en date du 12 Septembre 2019, le Président de la
Convention Patriotique des Forces de Gauche, Philippe
NOUDJENOUME disait ceci : « Depuis 1960, les démocrates, les
patriotes du Bénin, dont plusieurs dans maints domaines
d’édification du pays (soit par connaissances techniques, soit
possesseurs de moyens financiers) sont tenus à l’écart…. Il est noté
que les actions des divers gouvernements qui ont dirigé ce pays
depuis 1960 se sont inscrites davantage dans la mise en œuvre des
engagements coloniaux datant de cette période et qui contraignent
notre pays à n’être qu’un dépotoir des produits industriels
métropolitains principalement français et exportateurs de produits
bruts, commandités de l’extérieur et définis comme « filières phares
» ou produits de rente. La conséquence est que le génie du peuple
béninois est enchaîné et tous les jours qui passent voient notre
chère patrie piétiner sinon reculer, alors que d’autres pays, même
africains progressent … Il est temps que tous les patriotes béninois
(démocrates, possesseurs ou non de moyens et de projets de
développement) s’unissent, par un pacte patriotique républicain, en
un Conseil National de Gouvernance Démocratique et Patriotique
(CNGDP) autour d’un Programme de développement rapide et
accéléré du pays… Il faut rompre avec le pacte colonial ».
Cette adresse a été faite au lendemain de la fermeture de la
frontière avec le pays frère le Nigeria, posant de façon drastique et
crue, la question de l’édification au Bénin d’une économie
autonome et épanouie au lieu de l’actuelle « Import-Réexportation
», enrichissant les pays étrangers et appauvrissant nos populations.
En un mot le patriotisme économique est mis à l’ordre du jour.
2°- A l’approche des prochaines échéances électorales
présidentielles, des agitations s’observent à divers niveaux dont la
grande partie est animée par les tenants du maintien du système
colonial : d’une part les dignitaires du pouvoir de la Rupture
soutenus par une frange du pouvoir colonial français et qui veulent
poursuivre sous la forme autocratique, leur besogne de gestion du
Bénin qu’ils veulent maintenir « Enclos français »; d’autre part, des
éléments montés par une autre frange impérialiste française (avec
les réseaux des services secrets français) pour faire illusion au
peuple et le prendre en traitrise. Tous ces éléments parlent de «
démocratie » en cachant soigneusement les fondamentaux
coloniaux de notre pays.
3°- Béninoises et Béninois,
Depuis 1960, il est demeuré une constante évidente. Ce qui n’a pas
varié en dépit des nombreux coups d’Etat et de la valse des
gouvernements que notre pays a connus. Ce sont :
a- la monnaie, qui est maintenue aux mains de la France avec son
appellation coloniale Franc des Colonies Françaises d’Afrique ; ainsi
quelqu’un travaille à la sueur de son front, gagne son argent et un
autre le lui prend et le garde par-devers lui et le lui prête encore
avec intérêts. La dernière réforme d’ECO-CFA de Macron-Ouattara
(avec le soutien actif de Talon et de son Ministre des finances,
Wadagni Romuald) ne change pas grand- chose au problème ;
b- la langue française est proclamée langue officielle dans nos
Constitutions dès 1960 alors qu’une telle disposition à cette date
n’existait pas dans la Constitution française de 1958 et n’y a été
insérée qu’en 1992 ;
c- Les richesses minières du sous-sol sont déclarées propriétés
éminentes de la France ; les entreprises et les produits français ont
droit de priorité et de monopole dans notre pays. Tous les secteurs
stratégiques, en plus du secteur monétaire et financier, sont aux
mains de la France ou de pays alliés à la France : le Port, l’Aéroport,
les stations de recherche agronomiques (CIRAD et l’IRD), les
industries cimentières (Lafarge), les brasseries (Castel), même des
chaines de télévisions telles CANAL+ amassent tous les jours les
sous et conditionnent par propagande directe toute la couche
intellectuelle du Bénin. Les écoles de formation militaires sont aux
mains d’officiers français (ou formés dans les écoles militaires
françaises), sans oublier l’armement de notre armée. Toutes les
administrations centrales stratégiques (financières, militaires,
policières) sont étroitement sous surveillance des représentants
physiques du Gouvernement Français (Etat-major général de
l’Armée, Services centraux des finances, services centraux de
renseignements), etc.
Ce qui n’a pas varié, au-delà de la destruction de nos cultures, du
vol de notre monnaie, du pillage de nos ressources du sol et du
sous-sol, c’est que la France garde aussi enchainés, nos cerveaux
pour empêcher notre peuple de rechercher des solutions justes à
POLITIQUE
LA FLAMME N°360 30 juillet 2020
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 3
nos problèmes. Ceci par le biais d’un système scolaire le plus
aberrant et archaïque au monde. Tout cela a été l’objet d’un Traité
secret, imposé aux Etats comme le Bénin et aujourd’hui connu sous
le nom de Pacte colonial.
4°- Ce qui n’a pas varié, c’est que notre pays le Bénin, demeure un
pays de type colonial (par-delà les turbulences superficielles et de
surface), un « Enclos français », une « Prison française », et notre
peuple, un Peuple prisonnier à domicile. De la sorte, les différents
Gouvernements du Bénin sont des Appareils d’Administration de
Prison, le Chef de l’Etat étant le Régisseur de Prison, assisté des «
Gardiens-Chefs » que sont les ministres, le tout descendant au plan
local par les « Chefs-Bâtiments » que sont les Préfets et maires etc.
Il en résulte que la Démocratie dans notre pays est une Démocratie
de prisonnier ; c’est celle compatible avec les intérêts de
domination française au Bénin et de conservation du Bénin comme
« Enclos français ». « Vous êtes libres de vous organiser à l’interne,
pourvu que cela ne brise pas le carcan de l’enclos colonial français
qu’est le Bénin ; » telle est la politique française au Bénin. Et à
chaque échéance électorale d’importance, l’impérialisme français
s’empresse de susciter de nouveaux « Gouverneurs à peau noire »
pour faire le change et conserver l’essentiel.
Béninoises et Béninois, Chers Compatriotes,
Dans le contexte actuel tant au plan national qu’international, le
débat à l’ordre du jour, c’est d’abord et avant tout « briser le carcan
colonial », enlever les genoux de la France du cou de notre pays
pour libérer sa respiration, afin d’impulser un réel développement
de notre patrie et instaurer une véritable démocratie au Bénin. Si
dans nos contextes de « postcolonies » françaises d’Afrique, la lutte
pour le patriotisme prend le pas devant, elle est tout de même
inséparable de la lutte pour la démocratie. La nôtre n’est pas
semblable à celle exercée par le peuple français par exemple. Quelle
est cette démocratie qui n’est exercée que par à peine 15% de la
population instruite en langue étrangère française ? Imagine-t-on
simplement en France une démocratie où pour être élu maire on
exige comme condition de « savoir lire et écrire le mandarin ou
l’allemand » ? Quiconque aujourd’hui parle de « Démocratie », sans
lutter pour la récupération de notre souveraineté monétaire est un
agent de l’impérialisme français ; quiconque parle de « Démocratie
» sans lutter pour notre souveraineté linguistique (sans se poser la
question du pourquoi des pays comme la Lituanie ou l’Estonie,
environ 1 à 2 millions d’habitants parlent leurs langues dans
l’administration, instruisent leurs enfants dans leurs langues et pas
le Bénin avec ces 12 millions d’habitants), est un imposteur ;
quiconque ne parle pas de la récupération de la propriété de notre
pays sur nos richesses et entreprises stratégiques, est un coursier
des monopoles étrangers ; en définitive, celui-là est un partisan de
la continuation du système de pacte colonial. Il faut en finir avec ce
système.
Voilà pourquoi la Convention Patriotique des Forces de Gauche
appelle à une ALLIANCE POUR LA PATRIE (A.P.P) synthétisée dans le
Programme pour « UNE GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE ET
PATRIOTIQUE » en date du 12 septembre 2019.
II- OBJECTIFS DE L’ALLIANCE POUR LA PATRIE.
L’Objectif Général du programme « Pour une gouvernance
démocratique et patriotique » en date du 12 septembre 2019 peut
se résumer en la suppression du Pacte colonial et l’édification d’une
Economie développée, indépendante et épanouie se traduisant par
le mot d’ordre : « Produire ce que nous consommons et consommer
ce que nous produisons. »
Les Objectifs spécifiques sont :
1°- Combattre le Pouvoir de la Rupture, actuel Représentant et
Gestionnaire du Pacte Colonial sous sa forme autocratique.
2° Combattre tous les autres tenants du système rétrograde du
maintien du Pacte Colonial sous diverses facettes comme les
nouveaux « Gouverneurs à peau noire » en préparation dans les
arcanes de l’Elysée pour la perpétuation du système.
3°- Se démarquer de tous les illusionnistes qui œuvrent à faire
accroire qu’avec une armature juridique despotique, des
institutions autocratiques, on puisse aller concourir et vaincre un
Autocrate par les urnes. Les seules hypothèses plausibles dans ces
conditions sont : ou bien l’on est soi-même un sous-marin de
l’Autocrate et l’on veut aller jouer au faire-valoir ou bien alors on
est un pion du Patron de l’Autocrate (donc de l’impérialisme
français) qui avec ses multiples réseaux vous assure le succès. Dans
tous les cas de figure il faut les combattre.
4°-S’engager résolument par un pacte républicain et patriotique
(par la parole et les actes) à œuvrer au renversement
révolutionnaire de l’Autocratie, à l’instauration d’un Gouvernement
Patriotique et de probité en vue de réunir les Etats généraux pour la
réorientation du modèle économique et politique de notre chère
patrie, le Bénin.
Cotonou, le 29 Juillet 2020
La Convention Patriotique des Forces de Gauche

SOIXANTE ANS DE DEPENDANCE NEO-COLONIALE
Quel bilan ?
Le 1er Août 1960 a été proclamée l’indépendance du DahomeyBénin. Quel bilan faire?
Nous le ferons en les rubriques suivantes : 1° Depuis notre dite
indépendance de la France en 1960, qu’est-ce qui a pu changer ? 2°-
Depuis 1960, qu’est-ce qui n’a pas changé ? 3° Que faire ou
comment faire aujourd’hui pour que tout un chacun trouve à
respirer librement, à manger, à se former, à travailler, à se soigner,
à faire réussir ses enfants, bref à développer ce pays.
.
I- DEPUIS NOTRE DITE INDEPENDANCE DE LA FRANCE EN
1960, QU’EST-CE QUI A PU CHANGER ?
Certains disent que depuis 1960, rien n’a changé. Non nous ne
dirons pas cela. Le 1er Août 1960, à la Place de l’indépendance à
Porto-Novo, notre peuple a vu descendre le drapeau français et
monter le drapeau vert jaune rouge du Dahomey-Bénin ; on a
chanté un hymne (Aube Nouvelle) au lieu de l’hymne français, « La
Marseillaise ». Au lieu du gouverneur français blanc, Maga est
monté au pouvoir et a formé son Gouvernement. Cela c’est clair,
c’est un changement. On a même fêté ; et c’est justice.
Après cela, est intervenue une série de coups d’Etat qui ont vu
défiler après Maga, les Présidents tels que Apithy, Ahomadégbé, le
Général Christophe Soglo, Congacou Taïrou, Kouandété, Emile de
Souza, Sinzogan, Zinsou D. Emile, le Conseil Présidentiel de MagaApithy-Ahomadégbé, Kérékou I, Soglo Nicéphore Dieudonné,
Kérékou II et III, Yayi Boni I et II puis actuellement Talon. On a ainsi
vu entre temps le pouvoir pseudo-révolutionnaire de Kérékou
parler de « révolution » de « marxisme-léninisme » avec un autre
drapeau et même le nom du pays changé. Et du Dahomey, on parle
désormais de Bénin. Tout cela aussi, ce sont des changements.
Qu’est-ce qu’on peut dire qui a changé encore ?
La population a plus que quintuplé passant de 2.431. 622 en 1960 à
presque 12 millions aujourd’hui. Ce qui a changé, le développement
de grandes villes telles que Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Bohicon,
Djougou, Abomey-Calavi et le dépeuplement des campagnes ;
beaucoup de nos citoyens vont à la ville à la recherche de
meilleures conditions de vie et de travail et tout cela est normal. Ce
qui a changé, c’est qu’il y a plus de routes, de pistes et donc plus de
communications et des brassages entre les diverses communautés
LA FLAMME N°360 30 juillet 2020
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du Bénin. Enfin ce qui a changé, le Bénin autrefois pays verdoyant et
classé par la colonisation, de pays forestier, est devenu aujourd’hui
semi-désertique avec l’avancée dramatique du désert jusqu’aux
portes de Parakou. Beaucoup de cours d’eau se sont asséchées.
Nous avons aujourd’hui la pauvreté alimentaire et même la
pauvreté absolue tant en possession d’argent qu’en aliments
naturels à cueillir. Il y a quelques décennies, on peut dans les
campagnes disposer de peu d’argent en poche, mais quand même
trouver des produits de pêche, de chasse, de fruits naturels bref ce
qu’on appelle vivre de « l’économie naturelle ». Aujourd’hui, ce
n’est plus possible. On peut avoir trois fois plus d’argent en poche
et avoir moins de produits à consommer et avoir plus faim qu’il y a
soixante ans. C’est du changement tout cela ; car si en 1960 la
pression démographique était faible, aujourd’hui les exigences de la
population notamment des jeunes (du fait de leur nombre et de
leur extrême misère et désolation) sont énormes. C’est tout cela qui
fait déclarer par certains que, depuis 1960, rien n’a changé.
II- DEPUIS 1960, QU’EST-CE QUI N’A PAS CHANGE ?
Cette impression qu’en réalité depuis 1960, rien n’a changé revêt
une vérité profonde.
Ce qui n’a pas changé depuis 1960 est justement l’essentiel de ce
qui fait un Etat indépendant et qui permet l’amélioration continue
des conditions de vie et de travail des citoyens. Ce qui n’a pas
changé, c’est que notre pays est et demeure un « Enclos colonial
français ».
Le Bénin est resté une colonie française badigeonnée sous
appellation trompeuse de pays indépendant simplement doté d’un
drapeau, un hymne et un siège à l’ONU.
Le Bénin ne dispose en fait d’aucun des attributs de souveraineté
d’un Etat : la monnaie, la défense, la langue, la diplomatie, les
leviers économiques stratégiques. La diplomatie de notre pays se
trouve conservée aux mains de la France dans les instances
internationales ; les richesses minières du sous-sol sont déclarées
propriétés éminentes de la France ; les entreprises et les produits
français ont droit de priorité et de monopole dans notre pays. Tous
les secteurs stratégiques sont aux mains de la France ou de pays
alliés à la France : le Port, l’aéroport, les stations de recherche
agronomiques.
Tel est le contenu d’un Pacte secret (Pacte Colonial) qu’on a fait
signer à nos Jeunes Etats et que l’on fait exécuter sous peine de
mort à nos Gouvernants choisis et imposés par l’Elysée.
Les Institutions imposées telles la Francophonie, l’OHADA, le CAMES
sont là pour perpétuer le système colonial avec un système scolaire
le plus aberrant et archaïque au monde.
Du point de vue de la démocratie, c’est la « Démocratie de
Prisonnier », celle voulue par la France pour le maintien de ses
Intérêts en tant que puissance coloniale. Le peuple était en lutte en
1989 pour le renversement de l’Autocratie de Kérékou et
l’instauration d’un pouvoir démocratique et patriotique ; la France
récupère le combat et fait organiser par ses sbires (Kérékou, Mgr De
Souza, Dossou Robert etc.) sa « Conférence des Forces vives » pour
le maintien de son système
En résumé, ce qui n’a pas changé depuis 1960, c’est les questions
existentielles de l’Etat béninois telles celles de la récupération de
notre souveraineté monétaire (Nos réserves sont toujours
confisquées auprès de la Banque de France et notre monnaie
continue d’être fabriquée à Chamalières et comme on l’a souligné
plus haut) ; celle de notre souveraineté linguistique ; celle de notre
souveraineté économique.
III- QUE FAIRE OU COMMENT FAIRE AUJOURD’HUI POUR
QUE TOUT UN CHACUN RECOUVRE LA LIBERTE, LA
LIBERTE DE PRODUIRE POUR UN RAPIDE
DEVELOPPEMENT DU PAYS ?
Les démons du Présent : C’est la voie Patrice Talon. Il faut s’en
débarrasser. Il ne semble y avoir à ce sujet pas grande controverse.
C’est la forme la plus archétypique de la confiscation des pouvoirs
économiques et politiques avec l’appauvrissement général de la
population. A ce sujet, il est rare d’avoir une telle unanimité sur la
nécessité du départ du pouvoir de la rupture comme premier pas
pour l’épanouissement du pays et de ses hommes. Les élections
s’approchent. Peut-on imaginer pouvoir parvenir à le faire partir par
les élections futures ? Certainement non.
Les démons du Présent c’est aussi les autres « Gouverneurs à peau
noire » que la France Coloniale prépare activement pour prendre la
relève (éventuelle) de Patrice Talon et perpétuer le système.
Il faut simplement que tous les patriotes de ce pays (qui refusent
l’humiliation séculaire), s’allient en une Sainte Alliance Pour la
Patrie afin d’œuvrer au renversement de tout le système de type
colonial, et instaurer un Gouvernement de Salut Public et de
Patriotisme autour d’un programme émancipateur.
SAMSON
SAKA YERIMA, un héros national oublié (2ème
partie)

Le combat de Gbeguru appelait à la justice et à la reconnaissance de
l’autre, dans sa dignité d’autre. Et les échauffourées de Ginnanguru
traduisaient les pulsions de la vengeance sans remords des
Baatombu.
2. Le carnage de bon nuki, novembre 1897
Décidons, tout d’abord, un flash au site mythique de cette carrière
située entre deux grandes rivières qui déterminèrent deux épaisses
forêts pleines de secrets.
2.1. L’idée et la réalité
Quelle signification revêt Bon Nuki ? Curieux toponyme composé de
Bon -_ chien et Nuki _- institutions, entrailles. Bon Nuki, mot
baatonnu se traduit en français par « Intestins de chien.»
Le cours d’eau situé à l’est de la clairière configure une forêt –
galerie devenue si épaisse, si dense, qu’elle donnait la chair de
poule aux chasseurs qui s’attardaient le soir dans ses environs. Des
familles d’hyènes, mammifères carnassiers tachetés, infestaient
cette forêt, mais ces fauves ne se révélaient jamais aux hommes par
leurs cris. Et, lorsque poursuivant des proies pour leurs maîtres, les
chiens s’enfonçaient rageusement dans ce sombre dédale, ils n’en
ressortaient plus. Intrigués et désespérés, les chasseurs finirent un
jour par s’aventurer résolument, avec moult précautions dans la
futaie et y découvrirent une impressionnante quantité de viscères
de chiens en putréfaction. Ils restèrent muets de surprise ! Etant
chasseurs par vocation et non nécessité, ces Baatombu
déchiffrèrent rapidement l’énigme : les hyènes faisaient un double
festin des chiens et des animaux pourchassés ; mais elles
redoutaient. Ces cargaisons d’intestins de chien (Bon Nuki en langue
baatonnum) attribuèrent à ce cours d’eau, sa détermination. La
clairière sise à proximité reçut le même nom que la grande rivière :
Bon Nuki.
Les histoires de chasse racontent que l’hyène ne se nourrit jamais
des viscères d’autres animaux parce que le carnassier a de la suite
dans les idées. En effet, les intestins d’une hyène seraient un poison
mortel, à conséquence radicale. Le sachant, elle déduit
intuitivement que les intestins des autres animaux présenteraient, à
n’en point douter, les mêmes dangers.
Ces relations renforcent le mythe de Bon Nki que Saka Yérima et ses
compagnons érigèrent en train d’entraînement et de préparation au
combat. Assurés de l’accès difficile du site, l’espace ainsi protégé
naturellement, les Baatombu voulaient partir de là pour surprendre
HISTOIRE-TRADITIONS ET DEVELOPPEMENT
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PAGE INTER
dans leur assaut, les troupes françaises campées à Ginnanguru, à
environ sept kilomètres, du côté est. Cette stratégie fut illusoire et
les faits révèlèent d’autres réalités.
2.2. L’affrontement des deux armés, novembre 1897.
La rage fendit le cœur à Saka Yérima quand il apprit l’incendie
volontairement et délibérément allumé dans son village maternel,
brasier provoqué par un détachement de l’armée coloniale. La
soldatesque française conserva la fâcheuse habitude d’ignorer les
indigènes et d’abuser de leurs biens. Sûres de leur bon droit, les
troupes françaises poursuivirent leur progression vers Kpèlè. Au
milieu d’un ciel agité de mille rumeurs, la nouvelle de l’incendie de
Gbeguru surexcité les Baatombu et les Wassangari et glaça le sang
des groupes vieillards, femmes et enfants inaptes à la guerre. La
troupe avançait sur le sentier de la latérite, dans la fumée
poussiéreuse de Ginnanguru, le centre le plus important après
Gbeguru et avan Kpèlè.
Puis soudain, monta un bruit métalique auquel succéda un concert
de tambour rauque Gbamgba le tout déterminant une furieuse
cacophonie. Les Baatombu, une fois encore, étaient surpris dans
leurs préparatifs d’une guerre concertée, organisée et décisive. Par
conséquent, ils n’attendaient pas que les troupes parvinssent aussi
rapidement à la latitude de Ginnanguru où elles se heurtèrent à des
attroupements de guériers baatombu, qui constituaient l’avantgarde des hommes disposés à Bon Nuki.
Le 08 novembre 1897, l’affrontement entre l’avant-garde baatombu
et la troupe coloniale eut lieu à Ginnanguru. Le front Ginnanguru
céda sous pression des Français. Les indigènes regagnèrent à la hâte
le site mythique de Bon Nuki, là où Saka Yérima et ses hommes
rêvaient d’administrer une mémorable aux Blancs.
Bon Nuki se situe entre Sori ou Tohori, à l’ouest de Naassi et à l’est
de Gonmè. Zone de forêt –galerie, elle était propice aux
embuscades. Les combattants baatombu, convaincus de profiter
des avantages que leur offrait une meilleure connaissance du
terrain, attaquèrent les premiers. Mais l’effet de surprise ne
désorganisa nullement les forces françaises qui ripostèrent avec une
rare violence. Saka Yérima plaçait tous ses espoirs de vengeance
dans les batailles de Boni Nuki qu’il préparé avec beaucoup de
minutie.
Le peuple Malien plus que jamais mobilisé, refuse les diktats
venus de l’étranger sur ceux qui soutiennent le pouvoir
comput de IBK
Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces
Patriotiques (M5-RFP)
------------------------------
COMMUNIQUE N°005 - CS/M5-RFP
SUR LES DECISIONS DU SOMMET EXTRAORDINAIRE DES
CHEFS D’ETAT DE LA CEDEAO SUR LA CRISE SOCIOPOLITIQUE
AU MALI

Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques
(M5-RFP) a appris avec étonnement les conclusions du Sommet
extraordinaire de la Conférence des Chef d’Etat et de
Gouvernement de la CEDEAO tenu ce 27 juillet 2020, lequel à
l’instar de la Mission conduite par M. Goodluck Jonathan, continue
de ramener la crise sociopolitique au Mali à un simple contentieux
électoral du deuxième tour du scrutin législatif.
Aussi, les décisions « instamment » prises par le Sommet réitèrent
aussi « la démission immédiate des 31 députés contestés, la
recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle, la mise en place
rapide d’un Gouvernement d’union nationale, ainsi que la mise en
place rapide d’une commission d’enquête » pour situer les
responsabilités dans les cas de décès, de blessés et destructions des
biens, et la mise en place d’un Comité de Suivi de toutes les
mesures prises.
Par ailleurs, le Sommet a cru bon d’insister sur la mise en place par
la CEDEAO « d’un régime de sanctions contre ceux qui poseront des
actes contraires au processus de normalisation de cette crise ».
En fait, les décisions du Sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO
reposent sur des approximations très improbables telles que la
démission hypothétique de députés dont l’élection est contestée,
l’injonction faite à M. Ibrahim Boubacar Keïta d’user de pouvoirs
exceptionnels constitutionnels pour une reconstitution au forceps
de la Cour constitutionnelle, la composition partielle d’un
gouvernement, etc.
Aussi, le M5-RFP constate, avec regret, que les conclusions du
Sommet des Chefs d’Etat ne tiennent pas compte de la profondeur
et de la gravité de la crise sociopolitique qui hypothèque l’avenir du
Mali, ne correspondent aucunement aux attentes et aspirations du
Peuple malien et surtout violent les lois et la Constitution du Mali
que respectent le Mouvement.
Pourtant, les conséquences catastrophiques de la mauvaise
gouvernance de M. Ibrahim Boubacar Keita, les violations
récurrentes de la Constitution de son fait et sous son magistère, la
confiscation des principes républicains garantissant l’alternance
démocratique, jurent avec la protection dont ses pairs semblent le
couvrir, en méconnaissance totale de l’article 32 du Protocole
A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne
gouvernance disposant que : « Les Etats membres conviennent de
ce que la bonne gouvernance (...) est essentielle pour la
préservation de la justice sociale, la prévention des conflits, la
sauvegarde de la stabilité politique et de la paix et le renforcement
de la démocratie ». A défaut, une gamme de sanctions prévues aux
articles 44 et suivants dudit Protocole frapperait l’Etat
contrevenant.
Par ailleurs, des insinuations tentent de diluer les revendications
populaires républicaines en brandissant l’épouvantail terroristeislamiste et divertir le Peuple malien qui a, depuis des siècles, opté
pour la tolérance religieuse, l’islam choisi et la laïcité. Venant de M.
Ibrahim Boubacar Keïta à l’endroit de l’Imam Mahmoud Dicko, qui
avait pourtant fortement infléchi les revendications populaires à
son encontre, de telles insinuations relèvent d’une tentative
désespérée de noyer sa propre incapacité à juguler une lancinante
crise multidimensionnelle qu’il a lui-même fortement aggravée.
Le M5-RFP, réaffirmant sa détermination à mener son combat pour
sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’Etat, Nation,
Démocratie et République laïque, exige plus que jamais la démission
de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime qui portent l’entière
responsabilité de cette sinistre perspective pour notre Pays.
Le M5-RFP réitère son exigence d’actions judiciaires y compris
devant la Cour pénale internationale (CPI) contre les auteurs,
commanditaires et complices des tueries et exactions commises
contre les manifestants à mains nues par les Forces spéciales
antiterroristes (FORSAT), tant à Sikasso qu’à Bamako, dans les rues,
domiciles et lieux de culte, et sa demande de libération de
l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition.
Le Peuple malien demeurera mobilisé et déterminé pour la mise en
œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile, sur
l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à
l’aboutissement de son combat patriotique pour la restauration
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d’un Mali démocratique, républicain et laïc, doté d’une
gouvernance responsable et vertueuse.
Bamako, le 27 Juillet 2020
Pour le M5-RFP
Choguel K. MAIGA
MESSAGE DE CONDOLEANCES
Chers camarades,
C’est avec une grande douleur que nous avons appris la
disparition soudaine du camarade BAMBA Maurice, membre du
Comité Central du PCRCI. Cette disparition est une perte immense
non seulement pour votre Parti mais pour toute l’Afrique et le
Bénin en particulier. Le camarade BAMBA Maurice en plus d’être
un grand ami du peuple béninois, exprimait une affection
particulière à l’endroit des dirigeants de notre Parti. En grand
internationaliste, il liait étroitement les luttes du prolétariat et des
peuples de Côte-d’Ivoire avec celles du peuple béninois.
En ces douloureuses circonstances, le Bureau Politique du
Parti Communiste du Bénin exprime à tous les membres du Comité
Central du PCRCI, à tous ses militants et à sa famille, ses sincères
condoléances. Par les temps qui courent où les peuples de Côted’Ivoire sont confrontés à d’énormes défis, nous avons la
conviction que les camarades du PCRCI transformeront leur douleur
en force, afin d’y faire face. Vous pouvez en tout cas compter sur
notre soutien militant et internationaliste.
Cotonou le 27 juillet 2020
Le Bureau Politique du Parti Communiste du Bénin
DEJA 141 SEMAINES QUE PATRICE TALON
RETIENT LE CAMARADE
EN DETENTION ARBITRAIRE.
Apres la diffusion de La Flamme N°359, nous avons reçu les
courriers suivants des lecteurs :
Je veux féliciter les journalistes de La Flamme. Les pages d’histoire
qu’ils publient nous renseignent beaucoup. Le peu que j’ai lu avec
mes amis montre que nos aïeux aussi étaient très courageux. Avec de
petites armes comme les flèches, ils ont résisté aux envahisseurs
français qui avaient des fusils et même des navires de guerre. Nous
sommes fiers de ça.
Bertin Takpa
J’ai vu que au Nord comme au Sud, il y a eu des chefs et des rois qui
ont défendu notre pays. Je comprends un peu que c’est cela qu’on
appelle le patriotisme. Ils n’ont pas eu peur de mourir pour dire
d’abandonner le pays aux étrangers blancs parce qu’ils sont plus
forts. On nous parlait à l’école des héros comme le roi Béhanzin
d’Abomey, le grand guerrier bariba Bio Guèra du Borgou et Kaba
dans l’Atacora. On nous a appris à chanter Kowinguéré pour Bio
Guèra. On n’a pas appris des leçons sur Saka Yérima. Je vois que
devant les massacres que font les soldats ennemis, les populations de
Gbéguru et leurs chefs ont protégé les enfants, les mamans et les
vieux. Et puis, ils ont encore organisé la résistance. Vraiment, c’est
courageux et cela donne de bonnes leçons. On a hâte de voir la suite.
Tous ces héros doivent être connus et immortalisés. Ce sera des
sources d’inspiration pour nous. Merci à vous.
Comment avec tout ce qu’on sait maintenant, nos présidents
travaillent encore pour les colons étrangers, français et autres, et ils
laissent le pays dans la misère ? Moi je crois qu’on ne doit plus
accepter. C’est non !
Worou I. Warando
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LA FLAMME N°360 30 juillet 2020
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