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Commémoration du 1er mai 2024 au Bénin
Manifestations réprimées sur toute l’étendue du territoire

 

Pour commémorer la Fête des travailleurs, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) a innové. Prenant le pouls des masses en proie à l’arbitraire, à la répression aveugle, à la faim, à l’insécurité persistante et les pertes en vies humaines de nos populations et soldats avec la présence des troupes françaises, la CSTB a convié ses unions départementales à mobiliser les travailleurs et les couches populaires à travers des marches ou des meetings pour crier leur ras-le-bol contre l’arbitraire, la faim planifiée par le pouvoir de Talon, la misère et sa gouvernance ruineuse et assassine.



Ainsi, dans tout le pays, par département ou groupe de départements ou par communes, la commémoration du 1er mai a été une manifestation d’envergure nationale. Malgré la répression systématique des marches, malgré les gaz lacrymogènes, malgré les arrestations, les travailleurs et les autres couches sociales populaires (artisans, ouvriers, femmes, zem, chauffeurs, élèves, étudiants, jeunes gens de toutes gatégories et conditions) ont démontré qu’ils en ont marre et ne reculeront pas. Ils ont fait honte au pouvoir autocrtique de Talon et de son homme de main YAYA SOUMAILA. Le pouvoir autocratique s’isole davantage et le peuple lui s’aguerrit dans les épreuves de combat qui lui sont imposées. Les dénonciations fusent de partout à l’intérieur comme à l’extérieur contre le despote apatride et son pouvoir.
C’est ce que démontre ci-dessous, la couverture des évènements du 1er mai par les Correspondants de votre Journal.


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Commémoration du 1er mai 2024 dans le département du Littoral

Comme à l’accoutumée, la CSTB a, par un appel, convié les travailleurs, femmes des marchés, jeunes élèves et étudiants, chômeurs, ouvriers, artisans, etc., de Cotonou et environs au rassemblement à la Place de l’Etoile rouge pour la marche commémorative du 1er mai 2024. De la place de l’étoile rouge, en passant par l’église St Jean et le carrefour UNAFRICA, la marche chute à la bourse du travail. Pour le meeting de clôture. Mais à la veille, le 30 avril (déjà à partir de 23h), un dispositif répressif a été mis en place par la Police pour bloquer toutes les voies d’accès à l’étoile rouge. Des troupes policières ont été déplacées de l’intérieur du pays pour Cotonou. Environs 2.000 policiers mobilisés, ont été déployés dans les différents carrefours de la ville de Cotonou. Ainsi, très tôt le matin du 1er mai, la police procède à des enlèvements de citoyens et aux arrestations arbitraires. Cependant, des rassemblements ont eu lieu et les gens ont pu marcher et le meeting annoncé à la bourse du travail s’est tenu.

Il faut dire que suite aux barrages des voies constatés autour de l’Etoile rouge, des manifestants se sont rapidement rassemblés devant l’église catholique Saint Jean. La police fait irruption, disperse la masse et fait des arrestations. Des voitures de transport commun stationnées autour du lieu de rassemblement sont arraisonnées. « 72 personnes ont été arrêtées », selon un communiqué officiel de la CSTB. Toutes ont été conduites à la Direction de la Police Judiciaire à Agblangandan.
Cependant, on constate que quelques minutes après, un autre groupe se forme à quelques mètres du passage supérieur de Houéyiho avec des banderoles et pancartes en main scandant des slogans exprimant leur colère. Sur les banderoles, on lit « TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE CONTRE LA FAIM, CONTRE LA VIE CHERE ! VIVE LE 1ER MAI ! NON A L’INSTRUCTION DANS LA LANGUE FRANÇAISE ! BASES MILITAIRES FRANÇAISES HORS DU BENIN ! HORS DE KANDI ! HORS DE PARAKOU ! » Des slogans comme « TALON hélouéé ! Nous avons faim ! Le maïs coûte cher ! L’essence est à 700f/litre ! Nous en avons marre ! Talon dégage ! », sont scandés. Sous la direction du Secrétaire Général de la CSTB et de son adjoint, ce groupe a marché de l’hôtel Galilée en passant par le carrefour Vodjè-rail, nouveau marché de Gbégamey et un peu après, avant d’être confronté à un contingent de police conduit par le DGPR Soumaïla YAYA, lui-même. Ce dernier ordonne la dispersion de la foule. La police charge et gaze les manifestants. Les populations riveraines sont sorties et apportent de l’eau aux manifestants victimes des effets des gaz lacrymogènes. Certains riverains filment les évènements et dénoncent YAYA pendant que les manifestants résistent et poursuivent la marche jusqu’à la bourse du travail. C’est ainsi que le meeting a pu être animé. Ici, les slogans hostiles au pouvoir ont repris. Des messages d’organisations et de personnalités ont été délivrés.
Dans son mot de bienvenue et de félicitation aux manifestants, le Secrétaire Général de la CSTB, Kassa Nagnini MAMPO a dénoncé la répression policière et exigé la libération des personnes arrêtées. Ensuite, ce sont suivis respectivement les messages du représentant de la jeunesse, des femmes, de ACPA et du Président de l’ODHP Me. Aboubakar BAPARAPE. Chacun des intervenants a, non seulement, dénoncé le pouvoir de Talon ainsi que les zélés de sa police et l’assassin YAYA SOUMAILA, mais aussi, exigé la libération des personnes arrêtées. Dans son message, Me. Aboubakar BAPARAPE a surtout dénoncé la violation des droits de l’homme et a invité à une mobilisation générale pour la marche commémorative de la journée nationale de la lutte contre la torture, le 07 mai prochain.
Enfin, la déclaration solennelle du 1er mai a été lue par le SGA/CSTB Norbert KOUTO puis, le message de clôture par le SG Confédéral qui invite à la veille permanente et à la poursuite de la mobilisation jusqu’à la libération des personnes arrêtées.
Entre temps, le message du Premier Secrétaire du PCB aux travailleurs à ‘occasion du 1er mai a été porté à leur connaissance.
Plus tard dans la nuit, la CSTB annonce à travers un point de presse la libération de 20 personnes parmi les 72 manifestants arrêtés. Les 50 gardés seront présentés au procureur dans la journée du 02 mai au Tribunal de Première Instance de Cotonou.
Boris F. Correspondant de La Flamme dans le Littoral.
NB /Aux dernières nouvelles, les nouveaux détenus sont présentés tardivement au Procureur. Une forme de torture en fait contre les manifestants qui devraient être libérés sans condition ce 1er mai même.

 

1er mai à AZOVE dans le Couffo

A l'appel de la CSTB pour commémorer dans les départements la journée du 1er mai, fête internationale du travail, l'USD-Couffo a programmé une marche des travailleurs des six communes du département à Azovè (dans la Commune d'Aplahoué. La manifestation a démarré vers 9h au premier carrefour d'Azovè, en venant de Djakotomey. Une quarantaine d'agents de police étaient présents sur les lieux. Les manifestants ont marché du premier carrefour d'Azovè jusqu'à l'Arrondissement, en passant par le carrefour de l'Eglise catholique. Les mots d'ordre inscrits sur les banderoles et slogans scandés se résument comme ci-après :
- Halte aux impôts tous azimuts !
- Patrice Talon, le peuple a faim !
- Le peuple exige le retour de l'ONASA !
- Le peuple exige la subvention des produits de première nécessité !
- Les travailleurs exigent la revalorisation du point indiciaire !
- Les enseignants exigent le reversement de tous les AME !
- Non à la confiscation des libertés !
- Tous ensemble, tous ensemble contre la faim, contre la vie chère, vive le 1er mai !
Plusieurs secteurs d'activités ont pris part à la manifestation, notamment les agents de santé, les enseignants , les femmes des marchés, les artisans, les conducteurs de taxi-motos, etc.
La marche a pris fin vers 11h32 mn dans une atmosphère de liesse populaire où les populations dansaient et scandaient des slogans pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis du pouvoir de la rupture.

Tognigban
Correspondant de la Flamme dans le Couffo

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Célébration du 1er Mai 2024 à Parakou dans le Borgou


Beaucoup de secteurs d’activité étaient au rendez-vous.
Dans le Département du Borgou, précisément à Parakou, à l’appel de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), le 1er mai, journée internationale du Travail a été célébrée. C’est sous le sceau d’une marche que les festivités de cette journée ont eu lieu avec un itinéraire précis : Place Bio-Guerra-Carrefour Trois banques-Alhouda-Marché Zongo-siège CSTB.
Le démarrage de la marche est annoncé et prévu pour 10 heures. A partir de 8 heures, la Place Bio-Guerra de Parakou commence par se remplir. On note la présence de manifestants provenant de plusieurs couches sociales : enseignants, conducteurs de Taxi-motos, chauffeurs des gares routières, artisans, ainsi que la jeunesse estudiantine et scolaire. Les manifestants munis des pancartes, de banderoles scandaient les mots d’ordre suivants : Trop c’est Trop ! On en a marre ! Libérez le pays ! On a faim ! Talon Héloué ! Talon Voleur ! Non à la faim ! Non aux répressions sur les routes ! Troupes étrangères hors de Tourou ! La Fête dans la misère ! Talon dégage ! Effectivement telle annoncée, la marche démarre à 10 heures. Les autorités de la ville réquisitionnent et mobilisent environ 200 agents de la police républicaine pour disperser la manifestation à coup de gaz lacrymogènes. La police charge. Malgré la répression, les manifestants résistent et driblent la police. Ils se regroupent ailleurs pour poursuivre leur marche. L’affrontement entre la police et les manifestants a lieu et les manifestants ont bien résisté. Sous la direction des responsables syndicaux, les manifestants se sont retrouvés un peu plus tard au siège de la CSTB pour un meeting qui a été sanctionné par un discours de clôture de la commémoration du 1er mai 2024.
Félicitations et bravo aux travailleurs et à toutes les couches socioprofessionnelles pour avoir marqué les festivités du 1er mai par une marche contre la faim, la vie chère, et l’insécurité avec les troupes françaises à Tourou.

Zimé, Correspondant de La Flamme dans le Borgou.

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1er mai à Djougou dans la Donga


Pour la commémoration de la Journée Internationale du Travail 2024, l’USD/Donga a appelé les travailleurs à organiser une marche pacifique.
A sa grande surprise, alors que la Mairie de Djougou prend acte de la déclaration de marche le mardi 30 avril 2024 par la correspondance N°62/059/CD/SE/DAAF/DDLF/SASJE/SA dans la journée, le Commissaire central convoque les organisateurs à 19 heures 56 minutes pour les tenir informer de ce qui suit : « sa hiérarchie a annulé la marche et demande de transformer cette marche en un meeting qui pourrait se faire en un lieu » et remet aux organisateurs de la marche la correspondance N°62/060/CD/SE/DDCP/SASJE/SA qui annule la manifestation.
Malgré cette annulation, les travailleurs parmi lesquels des travailleurs salariés, des AME, des Zems, des transporteurs, de jeunes artisans, se sont rassemblés nombreux sur la Place de l’Indépendance pour exprimer leur colère et préoccupations. On peut lire leurs préoccupations sur la banderole déployée sur les lieux:
- Contre la faim et la vie chère ;
- Contre les brimades et répressions ;
- Contre l’insécurité ;
- Pour la Souveraineté nationale ;
… intensifions nos luttes !
- Trop, c’est trop !!!
Les manifestants, insatifaits et en colère contre l’annulation arbitraire de la marche, se sont séparés vers 11 heures.

Abibou, Correspondant de La Flamme dans la Donga.

1er mai à Natitingou dans l’Atacora

A l’appel de l’Union Syndicale Départementale (USD), les travailleurs se sont mobilisés pour aller à la Place de l’Indépendance (Ex CPR) pour la commémoration de la Journée Internationale du Travail. Parmi eux, étaient présents surtout des travailleurs salariés et des femmes des marchés.
A leur grande surprise, ils constatent à leur arrivée sur les lieux, que la Place de l’Indépendance était occupée par des policiers qui leur opposent un refus catégorique de manifester.
Coincés sur place, ils ont déployé leurs banderoles et pancartes sur lesquelles étaient inscrits :
- Non à la chèreté de la vie !
- Non à la répression policière et aux brimades de toutes sortes !
- Troupes françaises hors du Bénin et d’Afrique !
- Talon dégage ! Talon démission !
Après avoir scandé ces mots d’ordre et slogans en chœur et en colère, les manisfestants se sont retirés des lieux vers 10 heures en se donnant rendez-vous à la mairie le lendemain pour protester contre l’interdiction de leur manifestation.


F. Zoungrana, Correspondant de La Flamme dans l’Atacora.

 

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