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PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site : www.la-flamme.org

 

ADRESSE

A L’ATTENTION DES DEPUTES DE LA 9ème LEGISLATURE

A PROPOS DE LA DEMANDE D’AUTORISATION DE RATIFICATION DE L’ACCORD COLONIAL CFA-ECO ENTRE LES PAYS DE L’UMOA ET LA FRANCE

Messieurs les Députés,

Vous avez débattu le jeudi 11 janvier 2024 sur la demande d’autorisation de ratification de « l’Accord de Coopération du 21 décembre 2019 entre les Gouvernements des Etats de l’Union Monétaire Ouest-Africaine et la République française » que vous a soumis le Gouvernement de Patrice Talon.

D’après les compte-rendus des débats retransmis en direct par les organes de presse de l’Assemblée nationale ainsi que par le journal La Nation en date du 12 janvier 2024, il ressort que « les députés, tous bords confondus, ont relevé des points d’ombre et émis des réserves….L’essentiel des préoccupations porte sur…l’effectivité du retrait de la France des principales instances de décisions de la zone UMOA ; les raisons qui justifient le choix de la parité fixe entre l’Eco et l’Euro ; etc. » La nécessité urgente de la souveraineté monétaire de notre pays est revenue dans les interventions de maints députés ainsi que la défense de la monnaie régionale Eco de la CEDEAO que l’accord Macron-Ouattara du 21 décembre 2019 veut saboter. L’existence de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a été évoquée maintes fois pour indiquer que la ratification de cet accord colonial constitue une trahison de la volonté d’indépendance des peuples africains exprimée par les Etats de l’AES, membres de l’UMOA.

Malgré tout cela, au lieu du rejet, vous avez presque tous appelé à voter l’autorisation de ratification après des demandes de "clarifications" au Gouvernement. Les interventions des députés du parti "Les Démocrates", notamment du président de leur groupe parlementaire, Nourénou Atchadé, qui se disent parti du peuple sont édifiantes de ce contentement de ses propres chaines de servitude : « Cet accord de coopération demandé par le Gouvernement, si on devait lui donner un nom, je dirai Monsieur le Président, du FCFA à l’ECO, tout changer pour que rien ne change » ; mais « Pour finir, dira-t-il, je note quand même que c’est une avancée…Etant entendu que c’est une avancée, nous allons autoriser la ratification…»

Et le pouvoir de Talon, et son maître impérialiste français, contrariés par la reprise par vous de certains éléments de dénonciation de la duperie du ECO-CFA vous ont programmé un « séminaire d’imprégnation » le 17 janvier 2024.

Messieurs les députés,

A l’annonce de ce débat programmé par la session budgétaire de fin 2023, le président de l’Alliance pour la Patrie, Philippe NOUDJENOUME vous avait écrit dans une Adresse en date du 23 novembre 2023 pour démontrer que ni le changement de nom CFA en ECO, ni « la suppression de l’obligation de dépôt des réserves au Trésor français et de la participation des représentants de la France dans les instances de la BCEAO ne constituent en rien, de l’avis-même des experts français, un changement fondamental de la « coopération », car l’essentiel, les éléments de la tutelle coloniale, de la domination monétaire de nos pays demeurent, à savoir : la garantie de la convertibilité et la parité avec l’euro. »

C’est ce que les interventions de nombre d’entre vous ont montré. Tout le monde sait qu’aucun séminaire ne résout les questions essentielles de souveraineté ; et celui auquel vous êtes invités a pour but de vous soudoyer et couvrir votre docilité.

Mais le peuple a les yeux sur vous. En votant cette loi autorisant la ratification de cet accord de sujétion de notre pays à la France coloniale, vous aurez permis la perpétuation de la politique coloniale française sur notre pays. Vous aurez trahi le peuple de qui vous prétendez détenir la souveraineté populaire. C’est ce que l’Histoire retiendra.

Alors, ressaisissez-vous ! NE VOTEZ PAS CET ACCORD colonial d’asservissement monétaire et économique de nos pays !

Salutations patriotiques.

Cotonou, le 16 janvier 2024

Le Bureau Politique du PCB