Imprimer

Campagne du gouvernement contre le travail des enfants
Sans la gratuité de l'école, Talon dans l'arbitraire (suite et fin)

 

Dans le numéro 501 nous avons montré la nécessité de la gratuité de l'école comme mesure essentiellement nécessaire pour que les enfants ne se retrouvent plus dans la rue et du coup dans les marchés et ateliers à l'âge de moins de 14 ans. Dans celui-ci, nous allons aborder la question de la gratuité de l'école au Bénin et les conséquences que la non gratuité peut entraîner.


En 2006 que Yayi Boni a pris en conseil des ministres le décret instituant "la gratuité de l'école" de l'école au primaire. Les années qui ont suivi, les écoles sont remplies de monde. Les parents comptant sur " cette gratuité" n'ont eu aucun souci à envoyer les enfants à l'école. Selon l'enquête du journal «24heurs au Bénin » publié le 2 octobre 2012, il est écrit : « À la rentrée de 2010-2011, le nombre d'inscrits en cours initial (CI) s'élève à 82540 alors qu'il était à moins de 50000 avant le décret du 13 octobre 2006.» Donc à partir de ce seul exemple, il est clair que les parents ne refusent pas d'envoyer les enfants à l'école. Mais à la pratique de cette mesure les parents se sont rendus compte que ce n'est une gratuité qui ne concerne que l'exonération des frais de contributions scolaires.


Or en principe, la gratuité devrait prendre en compte les manuels et fournitures, les tenues obligatoires et des allocations d’entretien surtout pour les enfants de parents pauvres. La prisse en charge par l’Etat de ces frais pouvant se traduire par des bourses et secours scolaires.


C’est dire que la gratuité de l'école implique les cantines scolaires dans toutes les écoles (au moins deux repas par jour). De même, les fournitures doivent-elles être distribuées aux élèves de même les livres au programme et les tenues kaki jusqu'au premier cycle du secondaire. Entre autre, il faut un suivi comme une formation professionnelle à ceux qui se déscolarisent et qui ne peuvent pas faire de longues études.


Sous le régime de la Rupture, jusque-là, on n’a pas vu une politique concrète pour maintenir les élèves. Bien au contraire, le dispositif d'Educ master qui devrait permettre de constater la défaillance du système est plutôt utilisé pour trier et renvoyer les élèves à niveau insuffisant sans aucune autre alternative. Car ceux qui sont au premier cycle et qui ont moins de 6,50 comme moyenne et 7,50 au second cycle sont renvoyés et doivent retourner dans la rue, dans les marchés et même au mieux dans les ateliers et par conséquent il n'est pas étonnant de voir les effectifs de candidats au BEPC et au baccalauréat baisser comme c'est le cas l'année passée pendant que la démographie croît dans notre pays.


De tout ce qui précède, la gratuité de l'école est la première condition adéquate pour lutter contre le travail des enfants. Mais si le pouvoir ne fait rien pour la gratuité et impute la responsabilité du travail des enfants aux parents qui ne pouvant plus faire face aux charges de leurs enfants les mettent dans les ateliers ou les envoient au marché, eh bien le pouvoir est dans du faux. Et décider de réprimer, Talon et son gouvernement sont carrément dans l'arbitraire.
Clénon K.

Téléchargez La Flamme N°503 ici:

https://www.la-flamme.org/images/La_Flamme_N503_du_26_Mai__2023.pdf