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Répression et harcèlement des activistes panafricanistes

La FrançAfrique aux abois.

 

1 Depuis quelques mois, on assiste à un harcèlement agressif des principaux activistes du courant panafricaniste de la part de la FrançAfrique et de ses sbires. Cela a commencé par l’interdiction de séjour en France pour Nathalie Yamb, puis la fermeture de ses comptes bancaires, sans compter les lettres de menace et d’intimidation et les provocations de toutes sortes. En ce qui concerne le professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Africa, il a été arbitrairement suspendu de son école pour trois mois alors que le proviseur soutenait qu’il ne lui reprochait rien sur le plan académique. Ce dernier avoue qu’il ne faisait qu’appliquer des directives venues d’en haut. Le 13 avril 2023, il a été gardé à vue pendant une demi-journée pour « abus de biens sociaux » ; il croupirait actuellement en prison, n’eût été la mobilisation internationale. Concernant notre compatriote Kémi Séba, des rumeurs ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux sur les milliers de dollars qu’il aurait perçus de Wagner, question de salir son image et de le décrédibiliser aux yeux de l’opinion, sans compter qu’une interview qu’il a accordée à un média français a été interdit de diffusion.


2) Pour comprendre tout ceci, il faut remonter au discours prononcé le 1er septembre 2022 par Emmanuel Macron devant les ambassadrices et ambassadeurs qui représentent la France dans le monde où il leur présentait la nouvelle feuille de route de leur comportement en Afrique. Il déclarait en effet : « Notre pays est souvent attaqué. Et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et par des manipulations. Et le continent africain en est le meilleur laboratoire. Par tout ce que je viens de dire, je veux qu'on sape les sous-jacents… On enlèvera les sous-jacents du narratif russe, chinois ou turc qui vient leur expliquer que la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et qui installe son armée sur leur sol. Il faut casser parfois les éléments qu'on leur laisserait à utiliser… On doit être beaucoup plus agressif et mobilisé sur la guerre informationnelle. » C’est à cette même occasion qu’il a informé qu’une taskforce sera créée au Quai d’Orsay pour s’occuper de cette guerre de l’information et que celle-ci disposera de moyens illimités pour son travail. Evidemment, Emmanuel Macron n’a parlé publiquement que de certains aspects de cette contre-offensive de l’impérialisme français en Afrique. Les autres inavouables étant classés top-secret. Et c’est ce qu’on est en train de voir depuis quelques mois.


3) Il faut savoir que la FrançAfrique n’a jamais toléré qu’on s’en prenne à son système. Tous les intellectuels qui s’y sont essayés ont été liquidés physiquement ou broyés. En 1984, le Professeur Joseph TCHUNDJANG POUEMI qui a publié un livre intitulé : « Monnaie, Servitude et Liberté », la répression monétaire de l’Afrique quatre ans plus tôt en 1980, a été liquidé par la FrançAfrique. Dulcie SEPTEMBER, la représentante de l’African National Congress (ANC) en France qui était sur le point de révéler comment la France livrait des armes au régime de l’apartheid malgré l’embargo de l’ONU, a été tuée en 1988 en plein Paris. Si on ajoute à tout cela, les étudiants de la FEANF renvoyés de France ou dont on a coupé la bourse pour opposition à la FrançAfrique, la mort suspecte d’intellectuels ou de dirigeants d’organisation anti-impérialistes (Omontundé Kalala, Soulé Abdoulay, etc.), la liste est longue à propos des crimes de la FrançAfrique contre ses opposants. C’est dans ce cadre qu’il faut situer les harcèlements actuels contre les activistes panafricanistes.


4) Aujourd’hui, la situation a radicalement changé en Afrique. La dénonciation de la FrançAfrique a débordé du milieu intellectuel et est devenu un puissant mouvement de masse qui touche même des dirigeants d’Etat comme on le voit en Centre-Afrique, au Mali et au Burkina Faso notamment. Un puissant mouvement anti-impérialiste, particulièrement contre la FrançAfrique qui continue à maintenir des bases militaires sur le continent, qui impose sa monnaie coloniale et sa langue secoue tout sur son passage et remet en cause les pré-carrés et les chasse-gardées. Chassé du Mali, du Burkina Faso, de la Centre-Afrique, l’impérialisme français est dans le désarroi et fait feu de tout bois. Voilà pourquoi il s’en prend aux activistes panafricanistes qui ont joué et continuent de jouer un rôle dans la montée de l’anti-impérialisme qu’on observe sur le continent africain à l’heure actuelle. Il pense stopper ce mouvement populaire. Mais c’est peine perdue.


5) En continuant dans cette voie, l’impérialisme français ajoute de nouveaux crimes à ceux déjà commis contre les peuples africains. Autres temps, autres mœurs, le harcèlement de la FrançAfrique contre les Franklin NYAMSI, Nathalie YAMB, Kémi SEBA et autres activistes panafricanistes n’arrêtera pas la prise de conscience et le combat des peuples africains pour leur libération. Tous ces agissements montrent que la FrançAfrique est aux abois et que sa cause est perdue sur le continent africain.
Afia

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