Imprimer

Adresse du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO à l'occasion du 33ème anniversaire de la conférence nationale


Lettre d'un lecteur de "La Flamme"


«Dans une adresse à la nation à l’occasion du 33e anniversaire de la conférence nationale, le Président SOGLO déclare : « C’est le lieu d’avoir une pensée spéciale pour tous nos compatriotes présents à ces assises et partis depuis rejoindre la demeure céleste. A tous les autres encore parmi nous, le peuple vous doit une reconnaissance éternelle. Le devoir de mémoire est donc sacré et s’impose à nous. C’est pour cela qu’il est inadmissible qu’on puisse continuer à parler aujourd’hui de prisonniers politiques, d’exilés ou de victimes de violences électorales. Cela donne la nausée ! »


En lisant ces propos de notre Président, j’ai été très surpris. En effet, malgré tout le voile et tous les mensonges que les gens ont voulu diffuser dans l’opinion publique après la conférence nationale, tout le monde sait maintenant que ce n’est pas la conférence nationale qui a apporté la libération des prisonniers politiques ni le retour des exilés politiques, mais la lutte opiniâtre de notre peuple au cours particulièrement de l’année 1989 avec les comités d’action et sous la direction du Parti Communiste du Bénin (alors Parti Communiste du Dahomey). En effet, l’amnistie générale imposée à l’autocrate KEREKOU a eu lieu le 30 août 1989 soit 06 mois avant la conférence nationale. Il en est de même de la conquête dans la rue du droit de grève, de la liberté de manifestation, de réunion, d’association et de presse avant l’amnistie.


D’ailleurs le 05 décembre 2017, le Président SOGLO lui-même ne déclarait-il pas: « Sans la lutte héroïque du PCB, il n'y aurait pas eu de démocratie dans notre pays. C'est cette histoire qui doit être enseignée dans nos écoles et nos universités. Ne vivons plus dans l'ignorance et le mensonge. En forçant KEREKOU à se réfugier à l'église Saint Michel, le PCB a obligé la France à sommer son gouverneur à peau noire de faire diligence. C'est l'ambassadeur Guy AZAIS qui a transmis un véritable ultimatum à Pierre OSHO le Directeur de Cabinet de KEREKOU, le gouverneur à peau noire. »
De son côté, Jacques AYADJI a pu déclarer à plusieurs reprises : « Le comité préparatoire, présidé par maître Robert DOSSOU, n’a pas réussi à faire inviter à ces historiques assises tous ceux qui devraient y être véritablement. On a plus fait appel à ceux qui, ayant maille à partir avec le régime autocratique d’alors, s’étaient exilés et à quelques personnalités en vue, à l’extérieur et à l’intérieur du pays, à des membres d’organisations et de structures socioprofessionnelles, qu’à de vrais représentants de toutes les couches sociales importantes du pays.» (Cf. Jacques Ayadji dans « Historique conférence nationale des forces vives de la nation: 31 ans déjà! De l’espoir à des compromissions pour quels acquis? »)


Comme on le voit, petit à petit le ciel s’éclaircit et la vérité a commencé à prendre le dessus sur le mensonge. D’ailleurs, à part les 05 ans du Président SOGLO, tout le monde sait que c’est ce Renouveau démocratique qui a plongé le pays dans la catastrophe, d’abord en ramenant KEREKOU qui a pillé le pays pendant 10 ans et YAYI Boni qui n’a pas fait mieux après lui. C’est tout ceci qui a ramené la dictature sous laquelle nous vivons aujourd’hui.
Dans ce cas, je ne comprends pas comment le Président SOGLO peut demander d’immortaliser la mémoire de ces gens. Faut-il immortaliser la mémoire de KEREKOU, de HOUNGBEDJI, de Robert DOSSOU, ces agents des puissances impérialistes qui ont exécuté les ordres de Guy AZAIS à la conférence nationale ?


Voilà mes préoccupations par rapport à l’adresse de notre patriarche, en espérant ne lui avoir pas manqué de respect et en espérant que La Flamme relaye mes préoccupations.
Houessou R. Bankolé »

Téléchargez La Flamme N°490