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DECLARATION
A PROPOS DE LA NOMINATION DU RWANDAIS PASCAL NYAMUNLINDA, DIRECTEUR GENERAL DE L’ANIP

 

I- Considérations Générales et de Principe.

Le Conseil des Ministres en sa séance du mercredi 22 Février 2023, a nommé M. Pascal NYAMUNLINDA Directeur Général de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP).

Cette nomination intervient après bien d’autres déjà à des Postes stratégiques de personnes étrangères à notre pays. On peut citer à ce jour le Directeur Général du Port, le Directeur de la SBEE, celui de l’ABERME et de l’ANATT, sans oublier le DGA des Douanes. Le peuple a, à maintes occasions, dénoncé cette politique. Nous avons aussi stigmatisé ces nominations, non pas en elles-mêmes, mais l’esprit et la logique qui conduisaient à ces nominations.

La nomination de M. Pascal NYAMUNLINDA, ancien Maire de Kigali et bras droit de Paul Kagamé a soulevé à juste titre une protestation populaire car apparaît à nos yeux, comme la goutte d’eau de trop qui fait déborder le vase.

Cette position nécessite l’éclaircissement sur certains préalables.

Le premier : La nomination d’un Etranger et particulièrement d’un Africain à la tête de nos entreprises d’Etat n’est pas chose condamnable en soi. Nous ne sommes pas opposés par principe à la nomination de personnes étrangères à la tête de nos Unités de production. La nomination de personnes étrangères à la tête d’entreprises d’Etat béninois n’est pas ce qui pose problème. Dans le cadre de la mutualisation par des Etats, de leurs forces en vue d’atteindre des objectifs politiques et économiques ou en vue de faire face à des menaces communes, dans le cadre des unions régionales par exemple, la nomination des personnes étrangères à des postes mêmes stratégiques est possible et même envisageable. Le panafricanisme actif et anti-impérialiste autorisant de telles choses. Mais regardez ces Directeurs Généraux, parachutés à la tête de nos Grandes Sociétés d’Etat tels le Port, la SBEE, l’ABERME, l’ANATT, ce sont des Belges, Canadiens, etc. Ils ne remplissent nullement ces critères.

Le deuxième : Le seul critère mis en avant au vu des curricula de ces Directeurs étrangers est la compétence. Donc la logique de leur parachutage est que « Le Bénin est un désert de compétences » selon la célèbre assertion du Président Talon ; déclaration qui met en lumière un contenu profondément antipatriotique et méprisant pour notre peuple et ses compétences réelles reconnues au plan universel.

Cette déclaration de « désert de compétences » est d’une gravité extrême et pêche contre le patriotisme, contre notre terre, ses Héros et ses enfants, et ceci sur deux aspects importants : le premier : la compétence ; si réellement il en manquait dans des domaines recherchés à l’arrivée du Président Talon au pouvoir il y a 7 ans, celui-ci a eu le temps s’il voulait en fabriquer, d’en avoir depuis lors, une légion. La compétence se fabrique et c’est justement le rôle d’un Gouvernement quelque peu attaché aux intérêts du pays. Deuxième aspect : La compétence n’existe pas sans une politique. Dans tout pays qui se veut porteur d’idéal de développement, toute compétence est au service d’une politique. Autrement dit, c’est la politique qui guide la compétence selon l’expression consacrée « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Ce faisant, le Président Talon agit comme un étranger à notre Peuple, ne faisant montre d’aucune fibre patriotique et cela ne fait l’ombre d’aucun doute.

Troisièmement : Le critère de corruption. On entend dire : le « Béninois est trop corrompu ». Cette assertion fait sous-entendre qu’ailleurs les citoyens des autres pays ne sont pas corrompus ni corruptibles. Ce qui est proprement faux. Ouvrez les télévisions et autres moyens d’information du monde. Tous les jours, ils étalent des faits quotidiens de corruption : corruption à la FIFA, corruption au Parlement européen, à l’UEFA, etc. Dans tout pays, il existe des gens corrompus comme de gens probes. L’existence de corrompus dans un pays n’a jamais empêché de nommer les citoyens de ces pays à leurs divers postes stratégiques. Il est connu que tout homme placé devant une responsabilité et de l’argent public sans contrôle strict (et menace de sanction exemplaire) peut succomber à la tentation de commettre des actes de corruption. Seul, le contrôle, et en l’espèce (pas seulement un contrôle administratif), mais un contrôle par les gens (agents de l’administration et usagers) organisés en Structures de contrôle et qui ont intérêt à la sauvegarde de l’administration et des fonds publics, est efficace. C’est ce que nous appelons le contrôle populaire de la gestion du bien public.

II- La question particulière de la nomination du Rwandais Pascal M. Pascal NYAMUNLINDA

Pourquoi la nomination de Pascal M. Pascal NYAMUNLINDA est inacceptable pour nous et passible de haute trahison ?
Pour les raisons suivantes :
Premièrement : Le domaine concerné, ici c’est un domaine hautement sécuritaire : c’est l’identification personnelle de tout le monde. Ce n’est pas un simple poste de gestion économique. Il s’agit d’un poste hautement stratégique. C’est notre intimité à tous qui est concernée sur la base de laquelle n’importe quel Etat, n’importe quelle Puissance qui a ces données, pourra établir son plan d’attaque et de destruction d’un peuple. Il ne saurait être laissé à un Etranger qui en son temps, pourra se soustraire de la responsabilité encourue devant le Peuple.

Nous avons déjà protesté à l’occasion du contrat d’identification des personnes avec la société française SAFRAN.

Deuxièmement : Tout Etat quelque peu sérieux a des domaines réservés, des secrets à préserver contre toute divulgation à l’Etranger. Et la question de l’identification des personnes fait partie de ces domaines hautement sécuritaires. En nommant cette personne, homme politique, et bras droit de Kagamé, agent patenté des impérialistes américains qui se livre à des agressions contre ses voisins tels le Congo Démocratique, le Président Talon livre ainsi toutes nos vies à l’Etranger qui en ferait tout usage hors de nos intérêts sécuritaires. C’est d’une gravité extrême.

On pourra nous rétorquer qu’un Béninois à ce Poste pourrait aussi livrer ses données stratégiques à l’étranger. Mais celui-là serait passible de haute trahison et sera, un jour ou l’autre, jugé par notre peuple en tant que tel. Mais si c’est un étranger, il pourra aisément échapper au jugement de notre peuple. Le Président Talon met ainsi nos vies en insécurité. Et cela est inacceptable !

Le Président Talon a par la Constitution, la mission de la protection et de la sécurité de tout citoyen béninois.

Avec ces actes posés, notamment la livraison des domaines de haute sécurité concernant nos vies personnelles à un Etranger dont on ne contrôle ni les intentions, ni les relations, le Président Talon se met en dehors de la Constitution et commet ce que l’on peut qualifier « le crime d’intelligence avec Etranger » ; ce qui est passible de haute trahison.

Il n’est point dans l’intérêt ni du peuple, ni du Président Talon d’en arriver là. Et la solution, c’est simplement de rapporter cette nomination scandaleuse.

 

Cotonou, le 24 Février 2023
Le Président du Conseil National pour une Gouvernance Patriotique et Démocratique (CNGPD)

Philippe NOUDJENOUME

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