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Les AME arbitrairement radiés depuis 2021
A quand leur réintégration ?

 

Le secteur éducatif béninois est plus marginalisé depuis l’avènement du Gouvernement dit de rupture. Cela fait deux ans déjà que plusieurs enseignants officiellement appelés aspirant au métier d’enseignant ont été suspendus.
En effet, soumis à des traitements inhumains et esclavagistes, ces enseignants ont usé des voies de recours divers pour se faire écouter. Evidemment, toutes ses voies sont restées vaines.


C’est alors que le 06 décembre 2021, ils ont annoncé une grève de 72h afin d’attirer l’attention des autorités sur leurs revendications liées à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils dénonçaient dans le temps plusieurs injustices notamment le payement de 9 mois sur 12, le taux exorbitant du quota honoraire (30 heures par semaine) et le déploiement des aspirants inscrits dans la base des données.


Mais, contre toute attente et pour une raison que personne ne peut expliquer, le ministre de l’enseignement secondaire a pris un arrêté plusieurs jours avant la date effective de ladite grève (c’est-à-dire le 03 décembre 2022). A travers ledit arrêté, il annonce la suspension des contrats de travail des AME signataires de la motion de grève prétextant qu’en agissant ainsi, ils ont violé les dispositions de l’article 12 du contrat librement signé par eux. Dès lors, les chefs d’établissement concernés avaient été instruits d’interdire l’accès aux établissements aux AME suspendus.
C’est dans ces conditions que du jour au lendemain ces enseignants se sont retrouvés à la maison.


Aujourd’hui, deux ans après, l’évidence de leurs revendications n’est plus à démontrer. Elles sont devenues plus légitimes aux yeux de tout le monde. Et même le gouvernement qui parlait d’une violation de l’article 12 de leur contrat de travail se rend désormais compte de cette légitimité. La résistance des AME, la pression du peuple qui les soutient paient. Les horaires de cours sont revus à la baisse, la question de paiement de 12 mois a été entamée. Cette situation nous rappelle le cas des 305 enseignants radiés en 2019 dans des conditions similaires, c’est-à-dire arbitrairement. Aujourd’hui, les 305 victimes de 2019 sont réintégrées.


Dans l’intérêt de l’école et pour réparer ses abus, il faut que le Gouvernement corrige également cette injustice et réintègre ces AME dans leurs droits. Et que cesse aussi cet acharnement dont le secteur éducatif est victime depuis un certain temps.
Fiogbé T.

Téléchargez La Flamme N°487