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Campagnes pour les Législatives du 08 Janvier 2023
Les masses ruinées et appauvries se désintéressent de la mascarade électorale


Depuis l'ouverture de la campagne pour le compte des élections législatives de 2023, on note une indifférence au niveau des populations. Dans les grandes villes, les caravanes auxquelles on assistait jadis pendant les périodes électorales ne se perçoivent pas. À Cotonou, Abomey-Calavi, Porto-Novo, Ouidah, Abomey, Parakou, Natitingou, etc. le constat est le même. Sous les bâches, ce sont quelques-uns des militants des partis en compétition qu'on retrouve. Même, les plus grands partis de la mouvance UPR et BR n'échappent pas à cette réalité. Par exemple, à Cotonou au siège de campagne de l'UPR à Gbégamey, ce ne sont que des affiches qu'on voit. À l'Etoile rouge vers le carrefour Okpè-Oluwa, où se trouve le siège national du BR on ne voit rien d'autre qu'un camion qui joue de la musique. C’est si est étonnant, que le quotidien "La Nation" dans sa parution du mercredi 04 janvier 2023 écrit : <<À 72 de la fin de la campagne électorale pour les législatives l'ambiance est encore terne en dépit des bousculades au sein des quartiers généraux des partis politiques. La liesse populaire tant voulue et proclamée par les partis en lice n'est pas encore à son comble. En effet, l'engouement notoire des populations face aux messages des candidats manque au rendez-vous en cette période de séduction électorale>>. Qu'est-ce qui peut justifier cette situation alors qu'on présente ces élections comme tant inclusives ?


Nous savons que depuis 2016 le régime de Talon a travaillé à créer la misère et planifier la faim dans le pays ; l'augmentation des taxes, des impôts, des frais de péage, de retrait des actes administratifs ; les casses sauvages des gagnepetits aux bords des rues, la destruction des structures de prévoyances sociales telles l'ONASA, l'ONS. Les mesures de radiation arbitraire de fonctionnaires notamment 305 enseignants, ainsi privés de moyens de survie eux et leurs familles. A tout cela s’ajoute récemment les interdictions aux paysans de vendre leurs produits à l’étranger où les prix sont plus relevés. Même l‘eau considérée comme source de vie a connu une hausse importante dans de nombreuses régions du pays. Dans ces conditions, les masses acculées de toutes parts ne pouvaient guère avoir le cœur à une campagne électorale où tous les acteurs sans exception n’ont le moindre regard pour leurs conditions de vie. Sans compter l’insécurité surtout dans le nord du pays, insécurité renforcée par la présence de forces d’occupation Barkhane à Kandi, lorsqu’on sait qu’elles portent dans leurs arrières les terroristes djihadistes.
Dans ahwa dogbe N°3 du 5 janvier 2022, on relève par exemple au marché de Zè que « Désormais le ticketier est accompagné d’un agent de police pour forcer à payer tout de suite même s’il n’a rien vendu…
Il y a d’autres choses ; comme des patentes annuelles de plus de 400.000F à payer par boutique ; comme des loyers de boutique ou de place payés mais non retrouvés dans l’ordinateur de la trésorerie communale, comme des patentes de place où vous payez les 2.000F demandés et on vous donne un reçu de 1.000F… »
Des échos du pays profond, on peut relever les sentiments et vécus des populations. Dans l’œil de l’Ouémé N°30 du 04/01/2022, on lit : « Une campagne électorale terne et ans engouement des populations…. » On y parle de « populations préoccupées par des problèmes quotidiens de la faim, de la santé, de l’école, etc. »
Dans les Echos du Mono N°12 du 30 décembre 2022, il est rapporté « Les protestations populations (les femmes surtout) contre l’augmentation des prix de l’eau aux fontaines des adductions d’eau villageoises ».


Dans La Sentinelle des Collines N°9 du 15 décembre 2022, on note qu’après la mainmise de Talon sur toute la filière du coton et accessoires, il jette son dévolu sur le cajou et le soja pour s’accaparer également de ces filières et exclut toute possibilité aux producteurs de tirer le moindre profit de leur labeur. Ce que confirme et renchérit Le Tocsin patriotique N°4 du 22 décembre 2022 qui précise ceci : « Cependant, il n’a pas renoncé à l’essentiel de ses mesures antérieures contestées par les producteurs de soja. La fixation du prix minimum ou « plancher » n’est pas l’essentiel de cette politique qui vise à arracher aux producteurs le fruit de leur travail au profit des protégés du pouvoir notamment du chef du gouvernement. La preuve, les années antérieures, le gouvernement avait toujours procédé à la fixation du prix minimum sans que cela ne suscite de vives protestations au sein des producteurs, des populations et commerçants de ces produits. Le fondamental de ces mesures de ruine des producteurs, est l’interdiction aux producteurs de vendre leur produit aux demandeurs des pays limitrophes comme le Nigéria, le Togo et la taxe trop élevée fixée à 100FCFA par kg. Les années antérieures, les paysans et commerçants avaient la possibilité de vendre au plus offrant sur le marché des pays de la sous-région. Au regard des taxes imposées, pour sortir sa marchandise du pays pour la commercialiser sur le marché des pays voisins, le commerçant doit payer au moins 12000FCFA d’impôt par sac de soja. Il doit faire face aux frais de transport de sa marchandise. ….


Conséquence, le prix du soja est tombé au niveau le plus bas jamais connu. Les commerçants manifestent de la réticence à en acheter par peur de se ruiner. Les paysans ne trouvent pas d’acheteurs. Les institutions de micro-finances, usuriers et propriétaires des domaines loués menacent de saisir les sacs de soja pour les brader sur le marché. Les paysans des campagnes du Borgou sont au bord de la famine puisque dans la majorité, ils se sont convertis dans la production du soja au détriment des vivres. Ils sont étranglés par les impôts et taxes et les entraves qui leur privent la liberté de vendre leur marchandise. » Dans Wotunù Donga Debout N°1 du 06 janvier 2022, on lit les accusations suivantes en réponse au maire Malick Gomina, candidat à la députation : « Aucune action pour soulager les commerçants et chauffeurs victimes des tracasseries douanières sur la route Djougou-Ouaké entièrement dégradée ; des paysans qui ne sont pas libres de vendre leurs produits. Les producteurs de soja comme ceux du cajou ne savent à qui se confier.
Les populations se souviennent qu’il est l’artisan de l’insécurité à Djougou. Il n’a pas voulu des brigades de jeunes « fatakpè ».


De ce qui est relevé ci-dessus, on comprend que des citoyens interrogés par L’ŒIL de l’Ouémé puissent dire : « Il ne sortira rien de bon pour les « Gbèto kpaa » de ces élections. Les profiteurs tireront toujours profit et se feront encore une fois nommés députés. Car, qu’on vote ou non, Talon sait ce qu’il veut faire… »

Kétohou S.

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