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LA FLAMME

Numéro 305

35ème année

Rédacteur en chef : Jean Kokou ZOUNON

Date : 22 juin 2012                               Tél. : 21300322 / 97983565

ORGANE POLITIQUE DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

Site : www.la-flamme.org

éDITORIAL : La tâche de l’heure pour le peuple : Se donner une Constitution, démocratique et patriotique.

 

Les débats font rage ouvertement ou en coulisses : Faut-il ou non réviser la Constitution actuelle ? Deux camps principaux s’affrontent : celui du pouvoir de YAYI Boni qui tient coûte que coûte à réviser la Constitution pour se donner les moyens de droit, malgré ses dénégations rituelles, de rester au pouvoir après 2016. Ses experts constitués par lui (les Gnonlonfoun, Aïvo, Dossou Robert etc.) s’activent publiquement ou à l’ombre pour cela. De l’autre côté, celui des antirévisionnistes qui, parce qu’ils craignent qu’en ouvrant la boîte de Pandore de la révision, on ne permette à YAYI Boni de commettre son forfait, disent catégoriquement non à toute révision de la Constitution. Ce camp a aussi ses experts dont notamment Djogbénou Joseph. Mais le tort commun à ces deux positions, c’est d’ignorer le peuple, détenteur de la souveraineté.

 

Les conférences du professeur Noudjènoumè Philippe sur le thème « A propos des débats actuels sur la Constitution » faites sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi et au Grand Amphithéâtre de la FSS et soutenues par un opuscule scientifique sur la question, ont le grand intérêt de recentrer les choses « La Constitution, comme dit le Gal De Gaulle, c’est un peuple, c’est l’âme d’un peuple » ou bien « une Constitution est faite par un peuple et non pour un peuple. La Constitution est donc l’affaire de tous les citoyens et non d’abord l’affaire des spécialistes, si talentueux fussent-ils(…). Il faut une Constitution qui engage toutes les forces sociales de ce pays dans un dynamisme intégrateur de nos valeurs propres et des acquis des autres ».

La gouvernance actuelle de notre pays est mauvaise, tout le monde en convient, tout le monde le constate : le pillage par les dirigeants des ressources, l’impunité totale, les scandales à répétition, le chômage des jeunes, les douaniers interdits de grève, les enseignants malmenés dans leurs droits, les magistrats sous menace d’interdiction de grève, la mévente dans les marchés, les producteurs béninois non protégés, une autocratie en œuvre avec pour maîtres d’œuvres, le Chef de l’Etat, YAYI Boni et Dossou Robert, président de la Cour Constitutionnelle, etc. Tout le monde crie : « Ça va mal ». C’est dire que la Constitution actuelle qui permet ces choses doit être changée.

C’est pourquoi les travailleurs et les peuples de notre pays ne doivent pas se laisser encore une fois s’imposer une Constitution qui ne soit leur Volonté faite Loi. Ils ne doivent pas laisser les gens « experts », non mandatés par eux, parler en leur nom. Toutes les forces sociales de ce pays doivent se lever pour porter leurs desiderata dans la Constitution, une Constitution qui alors serait démocratique et patriotique.

La Rédaction


Enlisement économique, social et politique du Bénin: la faillite des experts de la BCEAO et de la BOAD.

par Jean Kokou ZOUNON

Statisticien Economiste

 

Couloir des acteurs :

le peuple réclame

des comptes !

 

 


 

 

Boni YAYI

Avec l’arrivée au pouvoir de Boni YAYI en 2006, on a vu débarquer avec lui à la direction des affaires du pays nombre des cadres de la BCEAO et de la BOAD. Bien sûr auparavant on en trouvait par ci par là comme conseillers techniques à l’économie à la présidence de la République ou au ministère des Finances. Il y a eu Abdoulaye Bio Tchané à la tête du ministère des Finances et qui en est parti après le scandale que l’on sait de la SONACOP rachetée avec les propres ressources de la société. Mais c’était comme des compétences individuelles appelées dans une équipe gouvernementale à horizon plus large.

Certes, ces équipes exécutaient toutes, sans exception depuis 1988 au moins, les injonctions du capital financier dictées par le FMI, la Banque Mondiale ainsi que les puissances dominatrices, française notamment à travers les Programmes d’ajustement structurel et ensuite les stratégies dites de croissance et de réduction de la pauvreté. Mais les interlocuteurs béninois de ces agences financières FMI et Banque Mondiale, n’étaient pas tous « formatés » par des dogmes monétaristes et les a priori idéologiques des maîtres de la finance internationale.

A partir de 2006, au contraire, avec Boni YAYI, ce sont les cadres de la BCEAO et de la  BOAD qui se retrouvent à la commande directe de l’économie. Ils ont noms, à commencer par Boni YAYI lui-même dont le titre de docteur est clamé à tout bout de champ, Pascal Iréné  KOUPAKI, Soulé Mana LAWANI, Idriss DAOUDA, Jonas GBIAN, au ministère des finances, KOUPAKI, Marcel de SOUZA au ministère chargé du plan, Nicaise FAGNON au ministère des transports et des travaux publics. Dans leurs cabinets respectifs dominent, en tant que directeurs de cabinet ou conseillers techniques à l’économie de nombreux cadres de la BCEAO.

Ils ont « débarqué » en nous promettant le Changement, une gestion rigoureuse de l’économie, la fin de la misère (le fameux ‘ya na yi’), la performance et la création de valeur. On allait voir ce qu’on allait voir. On nous a promis l’émergence avec un taux de croissance de 7% en moyenne à partir de 2008, pour atteindre un taux à deux chiffres à partir de 2010. La production de coton devrait atteindre dès la campagne 2006-2007 le niveau de 600.000 tonnes. KOUPAKI fit inscrire comme slogan en bas de page de tous ces courriers « performance et création de valeur »

Mais force est de remarquer qu’il n’y a pas échec plus retentissant que celui du pouvoir du Changement.

Malheureusement sur le dos dès travailleurs et des peuples dont les conditions de vie, déjà misérables plongent dans l’abîme. Au Bénin les travailleurs et les masses sont au bord de la dégénérescence physique, car il est difficile de s’offrir pour la grande majorité plus d’un repas par jour. Selon les chiffres de l’INSAE, En 2010, 40% de la population dispose de moins d’un dollar par jour pour vivre. Le chômage s’est accru avec un sous -emploi endémique frappant plus de la moitié de la population au Bénin (55,8%). La croissance économique est en berne : 2,7% en 2009, 2,2% en 2010, taux le plus bas depuis l’an 2000. L’inflation qu’on a promis maîtriser s’est envolée érodant le pouvoir d’achat déjà maigre des populations.

 

 

Pascal Iréné KOUPAKI

 

Soulé Mana LAWANI

 

Idriss DAOUDA

 

Marcel de SOUZA

 

Nicaise FAGNON

 

Jonas GBIAN

 

Antonin DOSSOU

La production du coton s’est effondrée et le gouvernement qui, chaque année, y engloutit des milliards de francs de ressources publiques est incapable de donner des chiffres de la récolte de la campagne 2011-2012. Voilà le spectacle qu’offre la gestion de nos experts, agents du capital financier, relais du FMI et de la Banque Mondiale.

Disons tout court, on n’aura jamais une gestion plus improvisée, plus mafieuse, plus incohérente du pays sous la direction de ces experts de la BCEAO et BOAD, devenu président de la République, ministre d’Etat, ministre des finances, ministre des travaux publics. Le terme même de planification, dans la soumission servile aux thèses de HAYEK qui assimile tout plan à du planisme et planisme à la dictature, a disparu de l’intitulé du ministère qui devrait en avoir la charge. KOUPAKI, à la tête de ce ministère a géré les dossiers de dénationalisation (AIC, coton, et puis PVI, Bénin Télécoms) qui se révèlent tous aujourd’hui des scandales. Ailleurs l’équipe du capital financier au pouvoir au Bénin, accumulera d’autres scandales, CEN-SAD, Avion Présidentiel, machines agricoles, route Allada-Ouidah, etc. Chaque concours de recrutement est un scandale où sont déclarés prioritairement et majoritairement reçus les protégés de sérail.

Le record des scandales aura été atteint avec l’affaire ICC-Services. On a de la peine à croire qu’un pouvoir assumé par des banquiers à la Présidence (Boni YAYI), au ministère du plan et à la mobilisation des ressources financières, (KOUPAKI), aux finances (Lawani puis DAOUDA) ne puisse prévenir les travailleurs et les populations et les épargner de l’arnaque de la chaîne de Ponzi qui se tissait sous leurs yeux. Non seulement les ressources publiques sont pillées, mais également l’épargne des citoyens avec le silence coupable de ces experts de la BCEAO et de la BOAD au pouvoir au Bénin.

Enfin, la pratique des agents financiers au pouvoir aura confirmé, en matière de la gestion des libertés, la thèse selon laquelle le capital financier au pouvoir est d’essence et de nature fasciste. Boni YAYI, en a fait la démonstration aux dépens de toutes les couches sociales, sur toute l’étendue du territoire.

Des députés ont été bastonnés, des rois mis en prison, des ministres et hauts fonctionnaires de la justice assassinés sans suite, un cadre disparu avec effet et bagage jusqu’à ce jour. Les campagnes et missions ministérielles de dénigrement des grévistes, les menaces de leur radiation de la Fonction publique, les interdictions de manifestations publiques par le pouvoir central et ses préfets, l’envoi de la troupe et même des chars contre des manifestants pacifiques et contre la Bourse du Travail, le tout couronné par ce hold-up électoral de mars 2011 où l’on a voté sans listes préalables connues des électeurs et des bureaux de vote, la privation des douaniers du droit de grève, voilà le palmarès des experts qui nous gouvernent et qui peaufinent des plans et complots pour se perpétuer au pouvoir après 2016 soit directement avec YAYI ou bien par KOUPAKI, grand conférencier de la Refondation autocratique.

Est-ce un hasard ? A regarder ce qui se passe de par le monde et, mieux, la théorie et la culture des maîtres du capital financier, on doit répondre par la négative. Le capital financier n’a pas pour objectif le développement, c’est-à-dire une accumulation entretenue des ressources productives du pays. Son objectif, c’est de se faire de l’argent, à propos de tout et de n’importe quoi, dusse la production en pâtir et les hommes en mourir. Historiquement, c’est le capital productif (industriel) qui a été et qui est le moteur du développement des pays. Ce ne sont pas les chevaliers des finances, mais les capitaines d’industrie qui ont construit les pays aujourd’hui développés. Ce sont les révolutions agricole, puis industrielle qui ont transformé les pays autrefois arriérés en des puissances au point que les crises,  de sous-production qu’elles étaient sont devenues des crises de sur production.

L’ancêtre du capital financier, le capital usuraire et puis bancaire n’avait pas alors fusionné avec le capital industriel et ne le dominait pas, mais au contraire servait la production. C’est entre 1870 et 1900 que le capital bancaire, fusionnant avec le capital industriel s’est transformé en capital financier avec de grands groupes monopolistes avec l’ère de l’impérialisme.

A partir de cet instant, le capital financier n’ayant pas pour objectif premier le développement de la production mais le profit maximum et la rentabilité immédiate, Le court-termisme prendra de plus en plus le pas sur les investissements et la rentabilité à long terme. La recherche du profit maximum et immédiat créera des bulles en détachement avec la production matérielle, avec l’économie réelle. Ce qui importe au capital financier, c’est le placement de l’argent et non l’investissement en tant que tel. La valeur des actions à la bourse par exemple augmente avec le licenciement des ouvriers et la destruction de secteurs entiers de la production. Les désastres inhérents à cette situation se remarquent avec la crise des « subprimes » qui a déclenché l’effondrement de nombre de pays en Europe.

Le pouvoir total du capital financier fut consacré avec la victoire en 1974 avec l’attribution du prix Nobel d’économie à la théorie de HAYEK qui condamne toute planification et prône le libéralisme sans restriction. Thatcher en Angleterre et Reagan aux Etats-Unis en furent les champions. L’application aux pays arriérés consistera en les fameux et ruineux  programmes d’ajustement structurels en cours depuis les années 1980 dans les pays africains par le FMI et la Banque Mondiale. Aucun pays ne s’en est sorti depuis trente ans et pourtant les cadres des officines financières continuent d’afficher arrogamment leur infaillibilité.

Les cadres du capital financier et en particulier ceux de la BCEAO sont formés et nourris de préjugés somme toute idéologiques de la non intervention de l’Etat dans la sphère de la production alors que l’histoire a montré que tous les pays européens(à l’exception de l’Angleterre) se sont développés sur la base de l’interventionnisme d’Etat et tous (y compris l’Angleterre) se sont reconstruits après la seconde guerre mondiale avec une forte intervention des Etats dans les secteurs  stratégiques de la production, des finances, de l’énergie, des transports etc. Notre pays est-il dans un état meilleur que ces pays à ces époques là ?

En ce qui concerne spécifiquement la BCEAO, on sait qu’elle est chargée, après les indépendances de 1960, de la poursuite de l’économie de traite coloniale et en particulier de gérer le franc cfa (le franc des Colonies Françaises d’Afrique rebaptisé franc de la Communauté Financière Africaine) qui est  demeuré un sous-multiple du franc français puis de l’euro.  Elle n’est en réalité qu’une « caisse » pour le Trésor Français. Les réserves des pays africains sont déposées au Trésor français sur le fameux compte d’opérations et seule une part est mise à la disposition de la BCEAO. Conséquence, les résidents de ces pays, les opérateurs économiques ne peuvent, contrairement à ceux des pays voisins comme le Ghana ou le Nigéria, avoir et gérer des comptes bancaires en devises étrangères. C’est dire que la BCEAO continue d’être une structure néocoloniale où siège à son conseil d’administration des représentants officiels du Trésor français et dans chaque pays, dans les Comités de crédit, des représentants de l’Agence française de développement. Les cadres africains de la BCEAO ne peuvent définir une politique indépendante du maître français et des années d’exercice ont fini par mouler nombre d’entre eux dans les schémas du seul maître colonisateur. L’industrialisation de nos pays est freinée par toutes sortes de normes dites de bonne gestion. Alors que les taux directeurs, dont dépend les taux de crédit aux entreprises et aux particuliers fluctuent entre 0 % et 2 % en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, ils sont de près de 5% dans les pays de la BCEAO. L’entrepreneur européen peut avoir son crédit à 3-4 % pendant que celui du Bénin ou d’autres pays de l’UEMOA, pays dits en voie de développement et qui devraient accéder à des crédits moins chers, se retrouvent avec des crédits à 10-12 % avec en plus la nécessité d’un apport personnel de plus de 30% du montant du crédit pour les projets d’investissement industriels et immobiliers. Les cadres de la BCEAO sont ainsi à l’école quotidienne de la gestion d’une économie de traite et leur proclamation de spécialistes des politiques de développement du fait qu’ils sont de la BCEAO ou du FMI est pure prétention.

On peut alors comprendre leur silence et complicité face à l’affaire ICC, du moment, disaient ceux d’entre eux qui en parlaient avant l’éclatement de la bulle, que cela enrichissaient des béninois. On peut comprendre que depuis 32 ans,  les PAS et les stratégies soi-disant de croissance et de réduction de la pauvreté ne donnent rien. On comprend pourquoi les Boni YAYI, KOUPAKI et consorts de la BCEAO, de la BOAD et du FMI ont tragiquement échoué dans leur prétention à diriger notre pays vers l’émergence et, au contraire, l’ont conduit dans le gouffre. La faillite des experts du FMI, de la BCEAO, de la BOAD dans la conduite des affaires de notre pays est sans appel ! Les travailleurs, la jeunesse et le peuple doivent en tirer les leçons pour l’avenir.

J. K. Z.

 

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SE LEVER COMME UN SEUL HOMME POUR ARRETER LA DICTATURE ET METTRE EN PLACE UN GOUVERNEMENT PATRIOTIQUE DE TRANSITION !

Les nouvelles sont tombées en cette matinée de samedi 09 juin 2012. Les images ont suivi. Les militaires ont débarqué par dizaines (environ une centaine) sur le site dénommé port sec Attral d’Allada et ont saisi et emporté de force avec des camions de la gendarmerie, des tonnes d’intrants coton appartenant à la Société SDI de Patrice TALON. Et cela sans l’accord des responsables de ladite société. Le dimanche soir, une autre nouvelle tombe : un navire transportant de l’engrais pour le compte de la même SDI vient d’être arraisonné en haute mer  par des militaires de la présidence. Ceux-ci exigent que le navire soit conduit au port et que la marchandise y soit déchargée. Il s’agit du navire C. Handy  chargé au port Nikolaiëv en Ukraine. Deux actions de guerre menées par le gouvernement de YAYI Boni non contre un ennemi extérieur, mais contre un citoyen de son pays en un intervalle de 48 heures. Pourquoi alors cette action formellement illégale ?

Les journaux ont à juste titre parlé de «Bénin : pouvoir braqueur !», Bénin «Etat-voyou», «gangstérisme d’Etat» au Bénin. Ils ont ainsi constaté que «le ressort de la démocratie est cassé», que «l’heure est grave» car les «fondements de la démocratie s’écroulent» avec un bateau qui tangue sur les eaux de la furie tyrannique. Tout cela est juste. Tout cela est vrai.

Mais la seule observation à faire à tous et notamment à nos journalistes, c’est que cette dérive remonte à très loin et telle une pieuvre a progressivement déroulé ses multiples tentacules mortelles autour des acquis de notre démocratie et ce depuis l’arrivée au pouvoir de YAYI Boni.  C’est la progressive descente aux enfers. Tenez ! Progressivement, l’organe d’information ORTB, organe de service public, depuis longtemps est devenu l’organe de propagande  de YAYI Boni. Tous les responsables politiques non membres du sérail de YAYI Boni ont été interdits d’accès. A commencer par le Parti Communiste du Bénin. Autrefois, les dispositions législatives font obligation de répartition de temps d’antenne par courants politiques à cet outil nécessaire d’information qu’est l’ORTB. Où en est-on aujourd’hui ? Balayé ! Et la HAAC est devenue une hache contre l’expression libre et non conforme au credo de «Changement-Refondation». Depuis 2006, de multiples interdictions de marches des travailleurs et des populations (qui ne vont pas en soutien à YAYI Boni) sont faites tant au niveau central que par les préfets à ordre dans les régions. Et on a vu les chars d’assaut déployés contre les travailleurs en marche pacifique le 10 octobre 2010. Tout cela, c’était, on dira aujourd’hui, des séances d’échauffement. La dictature s’est installée réellement disons-nous autour des opérations ponctuant le déroulement des élections présidentielles de mars de 2011 et le hold-up qui s’en est suivi. La candidature du représentant du PCB a été arbitrairement invalidée. Les populations de Cotonou protestant contre la LEPI truquée ont été violemment réprimées sans ménagement par des policiers zélés comme Louis Philippe HOUNDEGNON ou des militaires un peu partout à Cotonou et devant les locaux de la Cour Constitutionnelle.  A la veille des élections proprement dites, l’état d’urgence a été décrété et les chars ont été déployés sur toute l’étendue du territoire national. Le hold-up accompli, les chars d’assaut ont été encore déployés pour intimider le peuple notamment à Porto-Novo pour faire taire toute velléité de manifestation.

Il y a donc longtemps que YAYI ne fait plus parler le droit, mais la force militaire dont il s’est fait aujourd’hui ministre. Cela fait un moment que YAYI Boni a déclaré la guerre à l’ennemi intérieur, c’est-à-dire au peuple. Le PCB et les responsables syndicaux ensuite ont très tôt dénoncé cette dérive et appelé à la combattre. Mais pendant longtemps ils ont été vilipendés par la majorité de cette presse qui ne se plaint aujourd’hui et les appelle au secours. Les IKO et autres chefs syndicalistes ont été traités de tous les noms d’oiseaux : «violents», «irréalistes», «anarchistes, utopiques», etc. Les METONGNON Laurent et les financiers en grève pendant des mois pour réclamer que l’on retrouve leur collègue disparu ont été ridiculisés par des journalistes. On doit retenir aujourd’hui que ces cris de naguère contre les révolutionnaires ont contribué à endormir les esprits et décourager les combats.

Aujourd’hui, nous voilà nageant dans les eaux tumultueuses de la dictature à la YAYI Boni. Il faut l’arrêter net. Il le faut absolument et toute hésitation équivaudrait à un crime d’irresponsabilité. Pas de lâcheté, pas de calcul ! En effet, la situation est si grave que «le silence des syndicalistes, de la société civile, de la classe politique sera assimilé à une complicité passive» come le dit l’éditorialiste de «Fraternité». Le Parti Communiste du Bénin n’a jamais abdiqué de sa mission, lui qui a été plus que toute autre force politique celui qui a payé le prix le plus fort (en martyrs, en sacrifices) pour que la démocratie actuelle soit. C’est pourquoi dans son Adresse aux travailleurs et aux peuples en date du 10 mars 2012, le Premier Secrétaire, Philippe NOUDJENOUME a appelé à chasser Boni YAYI du pouvoir et à «lutter pour la formation d’un Gouvernement Patriotique de Transition» dont la lettre de mission sera de 1°- Rétablir aux travailleurs et aux peuples, toutes les libertés fondamentales y compris le droit d’élire, de contrôler et de révoquer s’il ya lieu,  les directeurs de nos entreprises publiques et de nos administrations ; de 2°-Jeter les bases d’une production nationale en appuyant fortement dans tous les domaines (formation en ressources humaines, fourniture de crédits, marchés publics, avantages fiscaux, subventions diverses, etc.), les opérateurs économiques béninois et les producteurs nationaux en général ; de 3°- Engager l’alphabétisation de tous les adultes en leurs langues maternelles respectives pour à terme réaliser l’instruction de nos enfants de l’enseignement formel dans les langues nationales respectives ; de 4°- Mettre en place une Commission Indépendante du Gouvernement Patriotique de Transition chargée de la gestion des examens et concours nationaux ; de 5°- Insérer dans le système constitutionnel et administratif le statut des chefferies traditionnelles de notre pays.

Que tous se lèvent comme un seul homme pour accomplir cette mission démocratique et patriotique !

Cotonou le 12 juin 2012

Le Parti Communiste du Bénin.

Situation politique nationale :

La base de tout dialogue politique avec Yayi Boni, c’est son départ du pouvoir

Le lundi 21 mars 2012 à partir de 7 heures du matin, le pouvoir faisait défiler en bande passante sur des chaînes de télévision, notamment sur Golf TV, le communiqué ci-après : « Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement invite les représentants des partis politiques, toutes tendances confondues, exerçant leurs activités sur toute l’étendue du territoire national à une rencontre à la Présidence de la République, boulevard de la Marina, le lundi 21 mai 2012. Au menu des discussions : la Constitution, la LEPI, le statut de l’opposition, les réformes économiques… La mise en place doit être terminée pour 12 heures 00 ». Un peu plus tard vers  8 heures, ce même lundi 21 mai, on pouvait lire en bande passante sur l’ORTB, le communiqué ci-après : « Dans le cadre du dialogue politique, le Chef de l’Etat invite les représentants des partis et alliances de partis politiques, FCBE, RB, G13 Baobab à une rencontre à la Présidence de la République, Boulevard de la Marina le lundi 21 mai 2012. Au menu des discussions : la LEPI, le statut de l’opposition, les réformes économiques… La mise en place doit être terminée pour 11 heures 30. ».Cesdeux communiqués différents issus du même Chef d’Etat et publiés en moins de deux heures d’intervalle appellent des observations suivantes :

1.- Manifestement, il y a au niveau du Chef de l’Etat un cafouillage dénotant et reflétant une situation de chaos au sommet de l’Etat.

2.- La méthode d’invitation des partis, un lundi matin à 7 heures par un communiqué défilant en bande passante est pour le moins cavalière. En effet, les partis politiques sont, d’après la Constitution en vigueur dans notre pays, des institutions chargées d’animer la vie politique. Le ministère de l’Intérieur ou celui chargé des relations avec les institutions disposent des coordonnées téléphoniques des représentants des partis politiques et devraient pouvoir, même en cas d’urgence, les saisir. On ne peut donc se lever et les inviter par un communiqué radio ou télévisé à se présenter dans les heures qui suivent pour débattre de sujets qui, par ailleurs, ne présentent pas un caractère de catastrophe imprévue. Cette méthode cavalière indique encore une fois la nature autocratique du pouvoir en place qui pense qu’il peut disposer à son humeur et à sa guise de tous les biens et personnes (physiques et morales) sous les cieux au Bénin.

3.- En ce qui concerne les sujets à débattre, on sait que le Président de la République en personne a œuvré pour ses intérêts : avec la LEPI pour réaliser le hold-up électoral de mars 2011, avec le projet de révision de la Constitution pour y introduire des éléments régressifs contre les libertés et se perpétuer au pouvoir après 2016, avec les réformes économiques pour noyer les opérateurs économiques nationaux « non dociles » et sauvegarder les intérêts des monopoles étrangers.




SOGLO, YAYI, HOUNGBEDJI : Qui s’assemblent, se ressemblent

4.- Toutes ces agitations et incohérences qui s’observent au sommet de l’Etat ne prouvent qu’une chose : YAYI Boni, au pied du mur du fait d’une gestion catastrophique du pays et de son rejet par la majorité du peuple, cherche des voies de sortie, il cherche les  voies et moyens de gagner du temps pour d’autres intrigues et entreprises anti-peuple. Sa fébrilité à inviter les dirigeants politiques de « l’opposition » comme de la mouvance «dans le cadre de dialogue politique» ne vise qu’à distraire l’opinion publique des crimes dont quotidiennement il se rend comptable.

5.- Si YAYI Boni était attaché au « dialogue politique », il devrait tirer toutes les conséquences de la situation actuelle et objet du sombre tableau encore dépeint le dimanche 20 mai dernier par les femmes des marchés en ces termes : « Un cafouillage au sommet de l’Etat s’empare des réformes évoquées par la « Refondation » sur les cendres du «Changement».  Le pouvoir d’achat s’amenuise. L’argent ne circule  plus. Le commerce périclite. Se nourrir devient difficile. La précarité s’élargit. La jeunesse désespère. Se débrouiller pour survivre devient aléatoire. Plus rien ne marche ». Les seules conséquences logiques de ce chaos et pour un « dialogue politique » apaisé avec le peuple, c’est de se retirer du pouvoir. Ainsi, le meilleur menu des discussions et du dialogue politique à proposer par Boni YAYI, s’il aime vraiment le peuple, devrait être l’organisation de son départ du pouvoir et la mise en place d’un Gouvernement Patriotique composé des combattants de proue des travailleurs et des patriotes.

6.- Nous savons bien que Boni YAYI n’en arriverait pas là de son plein gré, il voudra continuer de s’imposer par la force brutale, aggravant ainsi les charges dont il devra répondre un jour devant le tribunal du peuple. Mais alors, qu’il cesse d’amuser la galerie, de s’amuser au dépens de la vie et de l’avenir des travailleurs et de la jeunesse.

Cotonou, le 21 mai 2012

Le Parti Communiste du Bénin

LES SCANDALES SOUS YAYI Boni

RETOUR SUR UN SCANDALE : L’AFFAIRE  CEN-SAD.

Nous publions ici la suite du Mémorandum de l’ex-Ministre des Finances Soulé Mana LAWANI sur l’Affaire CEN-SAD sorti en 2010 dans les journaux. Compte tenu de l’actualité, cette republication d’un témoignage de l’Ex-Argentier accusé à l’époque de tous les noms sur un dossier de scandale, aidera certainement à éclairer les lanternes sur des contre-vérités déversées à l’heure actuelle par le Gouvernement YAYI dans l’affaire PVI.

La Rédaction

 


 

M.Soulé Mana LAWANI dénonce pour ne pas être une victime expiatoire...

« Rebondissement (2) dans l’Affaire CEN-SAD :

Mémorandum II : Les parcelles bradées et les exonérations sous la bénédiction de la « HAUTE AUTORITE »

Le téméraire Soulé Mana LAWANI continue par distribuer les preuves de la culpabilité du chef de l’Etat dans l’affaire CEN-SAD. Nous mettons à votre disposition le CHAPITRE II de sa publication.

 

 

En attendant la Haute Cour de Justice, en attendant la coupure d’Internet dans le village Planétaire…..Bon week end

« Le ministre chargé de l’urbanisme et le chef de l’Etat retiennent déjà les entreprises devant bénéficier des marchés avant l’introduction d’une communication en Conseil des Ministres sollicitant le gré à gré », dit l’ancien ministre. Dans certains cas, les dossiers de passation de gré à gré ne passent pas devant le Conseil des Ministres avant d’être retenus. C’est le cas du dossier de réhabilitation du Centre International des Conférences et du Palais des congrès évaluée à plus de cinq milliards de FCFA. C’est aussi le cas de la reconstruction de la liaison Aéroport-Place du Souvenir-Air Afrique évaluée à près de 12 milliards de FCFA. Le rapport de l’IGE sur cet aspect des travaux a révélé des irrégularités sur ces travaux dans son rapport. Soulé Mana Lawani montre que curieusement, cette partie mettant en exergue les irrégularités relevées a été soutirée du rapport définitif. « Sur instruction », indique l’ancien argentier national. A tout cet obscur enchevêtrement s’ajoute le dossier des attributions de parcelles à des promoteurs immobiliers réputés proches du chef de l’Etat (voir "La Flamme" n° 304). Au total, dit l’ancien ministre, environ 370 696 mètres carrés ont été vendus à 694 757 800 FCFA, soit 1875 FCFA le mètre carré dans Cotonou ville. C’est vraiment cadeau….. », ironise Soulé Mana Lawani qui montrera que les mêmes parcelles ont été revendues à prix d’or par ces entrepreneurs qui ne sont pas du tout bêtes. Comme si cela ne suffisait pas, les entreprises concernées ont bénéficié d’exonérations fiscales exceptionnelles qui ont culminé à plus de 9 milliards de FCFA. Et pourtant, souligne l’ex-argentier national, « rien ne prouve que les matériaux exonérés ont été effectivement consacrés à la construction des villas, car la douane n’a pu faire les contrôles ». Et s’il fallait ajouter autre chose à ce puzzle, on peut noter que le mémorandum évoque les failles béantes de l’Inspection Générale d’Etat clochardisée, instrumentalisée comme un simple jouet aux mains du pouvoir. Voici l’ensemble de ce mémorandum explosif qui se trouve déjà sur la table des députés.

MEMORANDUM SUR LE DOSSIER CEN-SAD (suite et fin)

Le Bénin a été désigné pour abriter le Sommet CEN-SAD en juin 2008. Le Gouvernement a saisi l’occasion pour réaliser d’importantes infrastructures et acheter divers équipements qui contribueront à la modernisation des infrastructures de la ville de Cotonou. Les efforts du Gouvernement portent sur les volets suivants :

1- Attribution de parcelles aux promoteurs immobiliers ;

2- Viabilisation de sites ;

3- Construction de 14 villas ;

4- Réhabilitation du centre international des conférences et du Palais des congrès de Cotonou ;

5- Extension du parking de l’aéroport de Cotonou ;

6- Liaison l’aéroport –place du souvenir-air Afrique ;

7- Aménagement et équipement du Palais des hôtes de marque (Palais de la République) ;

8- Equipement de sécurité ;

9- Exonération.

(…)

4.- Réhabilitation du Centre International des Conférences et du Palais des Congrès de Cotonou.

Le Gouvernement a décidé de procéder à la réfection et à l’ameublement du Centre International des Conférences et du Palais des Congrès de Cotonou retenus pour abriter les travaux du Sommet. Le Ministère des Finances a piloté ce dossier et le Ministre de l’Urbanisme a recruté des experts indépendants chargés d’évaluer les coûts prévisionnels des travaux et d’assurer le contrôle technique de réalisation des travaux.

L’attribution des marchés a été faite selon la procédure de gré à gré sur la base d’une consultation restreinte des entreprises. Aucune communication n’a été faite en Conseil des Ministres pour valider le gré à gré, le Code des marchés publics ne le prescrivant pas. Les marchés de réhabilitation, évalués au préalable à 5 817 243 293 FCFA par les experts recrutés par le Ministre de l’Urbanisme, ont été attribués pour un montant total de 5 168 582 095 FCFA aux entreprises suivantes :

- Lot Plomberie sanitaire : Entreprise Génie d’Afrique Group pour un montant de 138 950 900 FCFA.

Le coût total des marchés de réhabilitation et d’ameublement est de 6 429 207 327 FCFA dont 5 168 582 095 FCFA pour les travaux de réhabilitation et 1 260 625 232 FCFA pour le mobilier, l’espace vert, la construction des salles de presse, les objets, les rideaux, la reprise du hall principal du CIC effondré, les équipements complémentaires de sonorisation, etc.

L’IGE a relevé des irrégularités dans l’attribution des marchés et l’exécution des travaux. Elle a fait réaliser une contre-expertise financière qui a révélé des surfacturations estimées à 2 106 367 535 FCFA qui ne sont étayées par aucune preuve matérielle.

(…)

RESUME SUR LE DOSSIER CIC ET PALAIS DES CONGRES

Les faits. La tenue à Cotonou en juin 2008 du 10ème Sommet CEN-SAD, décidée le 3 juin 2007 en Lybie, n’est devenue certaine qu’après la décision du Gouvernement prise lors du Conseil des Ministres de décembre 2007. Le Conseil des Ministres a instruit le 26 mars 2008, le Ministre en charge des Finances, de procéder à la réhabilitation et à l’ameublement du Centre International des Conférences et du Palais des Congrès de Cotonou, retenus pour abriter les travaux du Sommet. Ce Ministère ne disposait donc que de 5 à 6 mois pour la réalisation des travaux. Expertise préalable des travaux. Avant le démarrage des travaux, le Ministère en charge des Finances a commandité auprès du Ministère en charge de l’Urbanisme, une expertise des deux ouvrages qui a abouti à l’élaboration d’un dossier d’appel d’offres et à une estimation prévisionnelle de 4,5 milliards pour l’Avant Projet Sommaire et 5,8 milliards pour l’Avant Projet Détaillé.

Gré à gré. Compte tenu du délai court, les règles habituelles de gestion des marchés publics étaient inopérantes et la procédure de gré à gré s’est imposée comme le seul moyen de parvenir à finir les travaux dans les délais. La procédure de gré à gré, prévue par le code des Marchés Publics, a été mise en œuvre sous forme de consultation restreinte des entreprises, l’objectif de la consultation restreinte étant de permettre la mise en concurrence. Ainsi, le gré à gré utilisé ne doit pas être assimilé à une entente directe avec les entreprises. Passation des marchés. Le processus de passation des marchés a démarré effectivement le 1er février 2008. Avant le lancement de la consultation, le dossier de consultation et la liste des entreprises à consulter ont été soumis par le Secrétaire Général du Ministère à l’approbation du Ministre en charge des Finances qui a marqué son accord et à la Direction Nationale des Marchés Publics pour étude et avis.

Contrairement à la pratique, la Direction Nationale des Marchés Publics n’a émis ni un avis favorable, ni un avis réservé malgré les instructions du Ministre en charge des Finances. Le lancement du dossier de consultation est intervenu le 7 mars 2008 et 27 offres techniques et financières ont été déposées le 14 mars 2008. Pour l’attribution des différents marchés, la commission d’analyse des offres a disposé de 48 heures pour dépouiller et rendre disponibles les résultats. Dans cette extrême urgence, elle a utilisé le devis référentiel du Ministère en charge de l’Urbanisme élaboré par les experts, qui a prévu l’ensemble des interventions pour un montant de 5,8 milliards. La commission d’analyse des offres a procédé à l’étude des offres techniques et financières et a abouti à des attributions provisoires des offres moins-disantes et techniquement recevables pour un montant de 5,1 milliards, soit 700 millions de moins par rapport aux référentiels du Ministère en charge de l’Urbanisme. Le Ministre en charge des Finances ayant estimé que ces prix étaient compétitifs et tenaient dans les prévisions, a validé les attributions provisoires.

Attributions définitives des marchés. Le 26 mars 2008, la Direction Nationale des Marchés Publics a prononcé, sur procès verbal, les attributions définitives des offres. La Direction Nationale des Marchés Publics, structure de contrôle prévue par le code des Marchés Publics, a validé toutes les opérations de passation de marché. Elle a exercé un contrôle a priori (associée au départ du dossier au niveau de la Direction du Centre International des Conférences et du Palais des Congrès) et un contrôle a posteriori dans le processus de passation des marchés et a émis son avis de non objection sur procès verbal. Pourquoi la Direction Nationale des Marchés Publics, structure de contrôle, n’avait pas réservé son avis si tant est que la procédure était viciée et irrégulière ? Signature des contrats. Après l’avis favorable de la DNMP pour les attributions définitives, les projets de contrats ont été engagés et signés par le Directeur Général du Budget et le Contrôleur Financier et enfin approuvés par le Ministre en charge des Finances. Réalisation des travaux. La remise de site a été effectuée le 1er avril  2008 et la fin des travaux est intervenue le 15 juin 2008. La réunion de CEN-SAD a pu se tenir dans les locaux fonctionnels avec des équipements de qualité reconnus par tous les participants. Les prestataires ont été félicités pour avoir exécuté des travaux de bonne qualité et la crédibilité de l’Etat est restée intacte. Les travaux ont été exécutés sous la supervision des experts recrutés par le Ministère en charge de l’Urbanisme. Les rapports de réception provisoire des travaux n’ont pas fait état de mauvaises prestations, ni de malfaçons et d’irrégularités techniques significatives. La réception technique définitive de certains lots a été déjà prononcée avec des réserves mineures. Il faut préciser que, en tout état de cause, les malfaçons demeurent toujours sous la responsabilité des entreprises ayant exécuté les travaux. Entre la réception provisoire et la réception définitive des lots, tous les travaux de maintenance et de levée de réserves constatées sont pris en charge par les entreprises attributaires des marchés.

Montant total de la réhabilitation et de l’ameublement.

La réhabilitation et l’ameublement totalisent 6 429 207 327 FCFA dont :

- 5 168 582 232 FCFA pour les travaux de réhabilitation des deux ouvrages ;

- 1 260 625 232 FCFA pour les dépenses complémentaires regroupant le mobilier, l’espace vert, la construction des salles de presse, les équipements complémentaires de sonorisation, les rideaux, les objets d’art, etc.

Vérifications d’investigations -  Rapport IGE.

L’Inspection Générale d’Etat a été chargée le 2 juin 2008, de procéder à la vérification des conditions d’attribution et d’exécution des commandes publiques passées dans le cadre de l’organisation du 10ème Sommet de la CEN-SAD. Le rapport définitif de l’Inspection Générale d’Etat, examiné en Conseil des Ministres du 3 juillet 2009, a relevé sans en donner la preuve, en ce qui concerne la réhabilitation et l’ameublement des deux ouvrages, que l’exécution des travaux a donné lieu à des surfacturations et les graves irrégularités relevées sont la conséquence de la conduite solitaire du dossier par le Ministre en charge des Finances qui s’est impliqué personnellement pour faire désigner des entreprises sans expérience, sans expertise et parfois sans visite de site. Ces remarques ne sont pas fondées et ont été contestées par le Ministre en charge des Finances, comme l’ont aussi contesté tous les agents mis en cause dans ce rapport.

Surfacturations. L’IGE a fait réaliser une contre-expertise financière qui a révélé des surfacturations estimées à 2,1 milliards FCFA.

A cet égard, il faut préciser que l’attribution des marchés a été faite sur la base des coûts de référence déterminés préalablement avant le lancement de la consultation restreinte par les experts recrutés par le Ministère en charge de l’Urbanisme et qui s’élèvent à 5,8 milliards FCFA. Le ministère en Charge  des Finances a attribué les marchés pour un montant de 5,1 milliards FCFA, montant inférieur au montant de 5,3 milliards FCFA représentant le total des attributions provisoires de la consultation lancée conjointement par la Direction du CIC et du Palais des Congrès, la DNMP et le Ministère de l’Urbanisme. Cette consultation a été annulée par le Ministre en charge des Finances pour vice de procédure et absence de dossiers techniques. La mise en évidence de surfacturations remet en cause les résultats des études d’expertise ayant permis de déterminer les coûts prévisionnels de réalisation des travaux. L’expertise et la contre-expertise des travaux conduisent à une bataille d’experts. Plus étonnant encore, l’IGE n’a pas fait droit à la requête des entreprises adjudicataires des marchés, de faire réaliser une contre-expertise nationale de la contre-expertise financière effectuée par des experts togolais, ces derniers n’étant pas bien imprégnés pour apprécier le contexte et les réalités des entreprises béninoises. Que cacherait l’IGE ou de quoi a-t-elle peur ?

Il ne faut cependant pas perdre de vue que l’urgence a un coût. Implication personnelle du ministre en charge des finances. Le ministre en charge des Finances a tenu à veiller au respect scrupuleux des prescriptions du Code des marchés publics, notamment les différentes étapes successives de passation de marché par gré à gré conduisant à la signature des contrats de marchés. Nulle part au niveau de ces étapes, le Ministre en charge des Finances ne s’est impliqué personnellement et n’a donné d’instructions personnelles ne relevant pas de ses prérogatives. Toutes les décisions prises par le Ministre en charge des Finances ont été prises sur la base des propositions formulées par les responsables des services techniques compétents du Ministère, en l’occurrence le Secrétaire Général du Ministère et le Directeur National des Marchés Publics. Toutes les correspondances existent pour le prouver et le Ministre en charge des Finances ne saurait donc être accusé de gestion solitaire du dossier. L’IGE a dû confondre l’implication du Ministre en charge des Finances pour le respect du délai de réalisation des travaux avec l’implication pour la désignation d’attributaires de marchés.

Appréciations politiques du rapport de l’IGE

Conformément à ses procédures habituelles, cette structure n’a jamais auditionné le ministre en charge des Finances au cours du déroulement de la mission de vérification, ni envoyé personnellement de rapport provisoire pour recueillir ses observations et ni notifié l’accusation de conduite solitaire des opérations et de choix d’entreprises. Cette accusation gravissime n’a d’ailleurs été brandie et soutenue qu’après son limogeage du Gouvernement, car quand il en était membre, aucune responsabilité ne lui avait été imputée. Son implication personnelle est subitement apparue dans la communication en Conseil  des Ministres du 3 juillet 2009 pour soutenir l’accusation, car cela fait bien d’enfoncer un Ministre des Finances limogé. Qu’il vous souvienne les conditions dans lesquelles il a été limogé du Gouvernement pour cosignature d’un arrêté interministériel accordant des primes de motivation aux agents de santé sans l’accord préalable du Chef de l’Etat. Pourtant, des agents de onze autres ministères ont été aussi bénéficiaires de cette prime sans que les Ministres signataires aient été limogés.

Il ne faut pas perdre de vue que l’Inspection Générale d’Etat n’est pas une institution indépendante, elle est le bras armé du Président de la République. Aussi, ne pourrait-on pas penser qu’elle a été instrumentalisée et utilisée à des fins de nuisance politique ah ! pour « tenir » quelqu’un qui peut déranger ?

Rapport de la commission Kpognon

La plupart des conclusions significatives de l’Inspection Générale d’Etat ayant été contestées par les acteurs mis en cause, la commission KPOGNON a été créée le 10 juillet 2009 pour mieux situer les rôles et responsabilités des acteurs et apporter un regard indépendant sur les coûts, surcoûts et surfacturations.

… Il convient de relever que la commission Kpognon n’est pas indépendante, car l’Inspecteur Général d’Etat et l’Agent Judiciaire du Trésor qui en sont membres, dépendent tous du Président de la République. Cette commission n’a pas eu les moyens et le temps nécessaires pour approfondir ses investigations et faire évaluer correctement les coûts, surcoûts et surfacturations. Plus grave, elle n’a même pas auditionné les entreprises adjudicataires des marchés, ni visité les deux ouvrages pour apprécier la qualité des travaux mis en cause.

Questions. Pourquoi ce dossier a-t-il été agité ? A-t-il un soubassement politique ou est-ce par souci de  bonne gouvernance et de lutte contre la corruption ? Pourquoi l’Inspection Générale d’Etat n’a pas fait réaliser la contre-expertise financière des autres volets du programme CEN-SAD (viabilisation des sites, construction des 14 villas, attribution des parcelles, extension du parking de l’aéroport, liaison Aéroport-Place de Souvenir-Air Afrique, exonérations, aménagement et équipement du Palais des hôtes de marque et équipements de sécurité) ?

Pourquoi le dossier CEN-SAD s’est-il limité à la réhabilitation et à l’ameublement du Palais des Congrès et du Centre International des Conférences ? Est-ce l’arbre qui cache la forêt ? Pourquoi l’IGE a refusé aux entreprises adjudicataires des marchés de faire réaliser une contre-expertise nationale de la contre-expertise effectuée par des experts togolais ?

REPORTAGE

Débats sur la révision de la Constitution :

Deux conférences mémorables du Professeur Noudjènoumè Philippe

 


Le 30 Mai 2012 à la bibliothèque de l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi et le 07 Juin 2012 au Grand Amphithéâtre FSS à Cotonou, le constitutionnaliste Philippe NOUDJENOUME a donné deux conférences suivies de débats. Le thème en était : « Débats sur la révision de la Constitution : quels enjeux pour la démocratie ? »

Placée la première sous le parrainage du Recteur Brice SINSIN qui, empêché, s’est fait représenter  par son adjoint immédiat, le 1er Vice-recteur en la personne du linguiste Maxime da CRUZ, la deuxième ouverte par le Doyen de la FSS, le Professeur André BIGOT, ces conférences organisées sous l’égide du  SYNARES, ont connu chacune une grande affluence.  A chaque fois, l’introduction est revenue au Professeur Fulgence AFOUDA, Secrétaire général du SYNARES.

NOUDJENOUME Philippe

Premier Secrétaire du PCB

D’entrée, le Professeur NOUDJENOUME plante le décor. Les débats en cours actuellement sur la révision ou non de la Constitution «  prouvent une seule chose : c’est que la Constitution actuelle « donne des signes d’essoufflement et nécessite soit qu’on la change, soit à tout le moins qu’elle subisse des retouches sérieuses pour coller à la vie politique réelle de notre société »

Après avoir défini la Constitution comme « l’ensemble des règles qui définissent le mode d’accession, d’exercice et de transmission du pouvoir dans l’Etat », définition qui remonte à l’antiquité grecque avec Aristote, le  conférencier a souligné que les moments de révision de la Constitution sont des moments où doivent s’affronter les vues des diverses forces sociales et que par conséquent tout citoyen doit participer aux débats qui engagent la vie du pays.  En citant Hauriou, le Conférencier dit « Une révision opérée en dehors de toute crise politique et par un pouvoir constituant gouvernemental, dans des conditions où l’opinion publique s’en désintéresse, risque fort d’être purement politicienne et par conséquent peu avantageuse. Il stigmatise en conséquence les déclarations d’un Dossou Robert ou d’un Aïvo qui estiment que les non spécialistes du droit constitutionnel et a fortiori les simples citoyens ne doivent pas se mêler des débats en cours sur la révision de la Constitution.

Le conférencier relève les fondamentaux suivants en matière de la Constitution.

1°  « Les moments de débats sur la Constitution étant les moments les plus forts, les plus intenses de la vie d’un pays, c’est des moments où tout citoyen se doit de se prononcer sur la manière dont il veut voir gérer les affaires du pays, les rapports qu’il veut voir établis entre les organes constitutionnels et le peuple.

2°- Le groupe Dossou Robert et autre Aïvo en prétendant faire de la science font de la politique, celle de YAYI Boni - les manœuvres révisionnistes du Chef de l’Etat et de ses « conseils » juridiques visent une régression totale des acquis démocratiques au Bénin. Il faut leur dire «Halte-là».Aucun ne peut accepter la régression autocratique de notre démocratie »

3°- De l’autre côté les antirévisionnistes qui disent « Touche pas à ma Constitution » à l’image d’un Joseph Djogbénou visent à maintenir les choses en l’état, à maintenir une Constitution  qui ne garantit point la préservation des libertés fondamentales, qui ne garantit point le contrôle de la gestion des biens publics par les travailleurs et le peuple et qui, au contraire - par l’impunité - permet le déploiement en grand de la corruption et le pillage des ressources du pays ; une Constitution qui autorise l’appel à une armée étrangère pour une intervention dans nos affaires propres ; une Constitution qui impose à notre peuple (qui ne la comprend pas à 70%) la langue française dans l’administration, l’instruction, la justice, la sphère publique en général ; une  Constitution qui permet au Chef de l’Etat de malmener comme il le fait nos opérateurs économiques tout en protégeant les Bolloré, les Castel GBI (SOBEBRA), les Lafarge (Ciment) et qui n’assure aucune protection aux producteurs nationaux » De toutes façons, déclare le Professeur, tout autre Président qui arriverait au pouvoir avec la constitution actuelle serait un dictateur ou aurait les moyens de le devenir.

4°-La Constitution actuelle est mauvaise pour notre pays, parce que inadaptée, une Constitution étrangère à notre société et imposée à notre peuple par des étrangers et qu’il faut non seulement réviser, mais même changer… Ce que l’on fait depuis notre indépendance, c’est la persistance des rapports coloniaux avec les attributs de souveraineté confisqués par la puissance coloniale française (l’instruction, l’économie de traite, la diplomatie, la langue et la monnaie). Et sur cette base, n’ont voix au chapitre pour nous fabriquer une Constitution, que les représentants attitrés par l’ancienne puissance coloniale.

Pour élaborer une Constitution, on doit consulter d’abord les forces sociales et non les experts.

5° : Une Constitution est faite par un peuple et non pour un peuple. La Constitution est donc l’affaire de tous les citoyens et non d’abord l’affaire de spécialistes, si talentueux fussent-ils. C’est aux citoyens dans leurs différentes couches sociales : jeunes, femmes, travailleurs, paysans, artisans, opérateurs économiques, dignitaires traditionnels, etc. à travers leurs organisations de se battre pour faire triompher leurs desiderata dans la Constitution. Et alors à travers leurs forums divers, qu’elles travaillent à réunir les conditions d’une Assemblée constituante d’où sortira une Constitution qui sera la base du développement du pays.

Que ce soit au Campus d’Abomey-Calavi ou au Grand Amphi de la FSS, les débats ont été vifs et enrichissants. Ils ont permis de se rendre compte que la majorité des intervenants perçoit le bien-fondé que la Constitution est l’affaire du peuple dans ces différentes couches. Et c’est avec enthousiasme que les gens sont repartis en se donnant des rendez-vous de combats, décidés à ne pas laisser d’autres parler à leur place sans leur mandat et à se battre pour une Constitution démocratique et patriotique.

Denis Sindété

Politique internationale :

L’élection de François Hollande

en France

I-L’ELECTION DE FRANCOIS HOLLANDE ET SA SIGNIFICATION POUR LE PEUPLE FRANÇAIS

Le 6 mai 2012, le peuple français a élu à la magistrature suprême, le candidat du Parti socialiste, François Hollande. Par 51,7% contre 48,3%. Trente-et-un an après l’élection triomphale d’un socialiste, François Mitterrand à la tête de la France, c’est en 2012, le tour d’un autre socialiste, François Hollande d’être désigné par les urnes, le Président de la République française. Comme en 1981 lors de l’élection de François Mitterrand, on a vu beaucoup de monde à la Bastille et notamment beaucoup d’Africains et d’étrangers. Mais comme on le sait, l’histoire ne se répétant pas, ce n’est plus les mêmes débordements d’enthousiasme, les mêmes rêveries et illusions sur un monde nouveau qui naîtrait avec un nouveau pouvoir. Ce fut une joie sans illusion, une joie simplement d’avoir viré celui qu’il fallait à tout prix dégager de la tête de l’Etat français. Le 06 Mai 2012 aura signifié une chose et une seule : le rejet de Sarkozy du pouvoir. Le rêve a cédé place à la réalité de la gestion socialiste sous Mitterrand pendant deux septennats. En dehors de quelques réformettes, pas grand’ chose n’a changé par rapport à la droite. Le journal «Le Monde» sélection hebdomadaire du 12 Mai 2012 écrit « François Hollande a bénéficié d’un vote de rejet plus que d’adhésion ». D’ailleurs selon le sondage « Ipsos » réalisé ce 6 Mai « 55% des électeurs de Hollande l’ont choisi pour barrer la route à Nicolas Sarkozy ». Selon le même sondage « seulement 26% des Français pensent qu’avec François Hollande à l’Elysée, la situation de la France s’améliorera contre 46% qui estiment qu’elle se dégradera et 28% pour qui cela ne changera rien ».

En 2007, Sarkozy est arrivé au pouvoir avec une feuille de route néolibérale dont l’objectif était de démanteler les acquis sociaux  gagnés par les travailleurs français au prix d’énormes sacrifices depuis le Front Populaire, en passant par la deuxième guerre mondiale.

En effet, le bilan du gouvernement de Nicolas Sarkozy est désastreux pour les travailleurs.   « Il est l’auteur du plus important plan social de la Vème République avec la suppression de 150 000 postes de fonctionnaires en 5 ans. Il a augmenté l’âge de départ à la retraite. Il a privatisé de nombreux services publics. Il a fermé des écoles et des hôpitaux. Il a offert des cadeaux fiscaux aux classes les plus aisées de la société. La dette française a explosé. Elle a été multipliée par deux en l’espace de cinq ans. Elle s’élève désormais à 2000 milliards d’euros. Par ailleurs, il y a près de 10% de la population française active qui se trouve sans emploi. Il y a également plus de 8 millions de citoyens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans un pays qui est la cinquième puissance mondiale et qui est deux fois plus riche qu’il y a 20 ans. »  Sarkozy et son équipe : « portent la lourde responsabilité d’avoir fait de la France le plus agressif des pays impérialistes occidentaux, d’avoir été les plus fermes soutiens de l’Europe des banquiers et des spéculateurs, du chômage, de l’austérité et de la régression sociale, les complices de la destruction des industries françaises en favorisant les délocalisations, et ils ont cultivé depuis cinq ans la xénophobie et les idées fascisantes. » (Communiqué du groupe Polex).

C’est tout cela qui a fait arriver au pouvoir le socialiste Hollande. Une élection sans illusion, puisqu’au mieux ce sera du Mitterrand bis.

Alors pour le peuple français en général, le prolétariat français en particulier, la lutte continue pour la victoire définitive qui ne peut signifier que la libération du joug du capital financier et du capital en général.

 

II- HOLLANDE, LA FRANCE  ET L’AFRIQUE, S’EN TENIR AUX ACTES, POUR EVITER DE DANGEREUSES DESILLUSIONS

(De notre Correspondant à Paris)

 

Boni YAYI accueilli par François HOLLANDE

Accueil chaleureux sur le perron de l’Elysée ! Honneur de la garde républicaine, conférence de presse conjointe avec le président français à la fin de l’entretien ! Boni YAYI, Président du Bénin et aussi Président en exercice de l’Union Africaine est en visite de travail à Paris depuis le mardi  29 Mai, première visite  depuis l’élection du nouveau président. Cette visite a été l’occasion pour François Hollande de présenter sa politique africaine. Celle-ci, selon les propos tenus par François Hollande se résume en ces mots : « Bonne gouvernance, développement économique, stabilité  et sécurité» du continent africain. On a parlé de la crise malienne et d’autres choses.

Aucun mot sur la résolution des problèmes brulants qui se posent dans les rapports France-Afrique : rupture du pacte colonial, fin du CFA, démantèlement des bases militaires françaises en Afrique, mainmise sur les ressources minières africaines, etc. En termes clairs, tout change pour que rien, quant au fond, ne change. D’ailleurs à la prise de fonction de l’équipe Ayrault, un membre du gouvernement français n’a-t-il pas déclaré « que les gouvernements passent les intérêts français demeurent ? ». Cela doit-il surprendre ? Nullement. Et le rappel de l’histoire récente peut nous situer.

En 1981, François Mitterrand  avait promis de mettre fin « aux rapports personnels qui ont existé entre certains dirigeants africains et les responsables français, en établissant de véritables rapports d’Etat à Etat avec ces pays ». En écho à ce programme du Parti Socialiste, l’ambassadeur de France au Bénin, M. Pierre Descamps, lors la célébration de la fête du 14 juillet 1981 à Cotonou, déclarait devant les responsables du PRPB de KEREKOU que « l’ère du néo-colonialisme (français) était terminée ». Les opposants aux dictatures africaines étaient convaincus que le régime de Mitterrand allait venir les débarrasser de leurs dictateurs. Tout le monde sait comment tout cela s’est achevé avec son fils Christophe Mitterrand responsable de la cellule africaine de l’Elysée et Missi Dominici auprès des satrapes africains.

Lorsque les luttes se sont intensifiées contre ces derniers, il est intervenu avec son fameux discours de La Baule pour leur conseiller des rafistolages afin de se maintenir au pouvoir.

Un an  avant son arrivée au pouvoir, dans son fameux discours prononcé à Cotonou le 19 mai 2006, Nicolas Sarkozy déclarait : « Je crois indispensable de faire évoluer, au-delà des mots, notre relation. L’immense majorité des Africains n’ont pas connu la période coloniale. 50% des Africains ont moins de 17 ans. Comment peut-on imaginer continuer avec les mêmes réflexes ? Il nous faut construire une relation nouvelle, assainie, décomplexée, équilibrée, débarrassée des scories du passé et des obsolescences qui perdurent de part et d’autre de la Méditerranée. Cela implique plusieurs changements de fond, dont certains sont heureusement à l’œuvre. D’abord, cette relation doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. Il nous faut aussi ne pas nous contenter de la seule personnalisation de nos relations. Les relations entre des Etats modernes ne doivent pas seulement dépendre de la qualité des relations personnelles entre les chefs d’Etat, mais d’un dialogue franc et objectif, d’une confrontation des intérêts respectifs, du respect des engagements pris ».

A la place de quoi, on a eu  le soutien à Idris DEBY,  la réélection truquée du fils BONGO, les valises de Robert BOURGI, l’attaque du Palais Présidentiel de Côte-d’Ivoire, l’assassinat de Kadhafi  et tutti quanti.

A son arrivée au pouvoir en mai 2012, Hollande aussi nous promet de rompre avec les méthodes mafieuses de la Françafrique. Les premiers pas du nouveau Président vont-ils dans ce sens ? On peut d’ores et déjà en douter si l’on considère que le 29 mai 2012 François Hollande a reçu YAYI Boni comme Président de l’Union Africaine et aussi pour « l’exemplarité de la démocratie béninoise !!! » (sic).  Alors que pour la majorité des Béninois, la démocratie béninoise à la YAYI est une vaste escroquerie et est synonyme d’une nouvelle autocratie au Bénin.

Beaucoup de progressistes et de démocrates africains pensent qu’avec Hollande, les choses vont changer. Ils se réjouissent de la suppression officielle de la cellule africaine de l’Elysée et voient là, un signe positif de la marche vers la disparition de la Françafrique. Il est important de rappeler ici que ce qui est en jeu, ce ne sont pas des individus mais des relations entre Etats. A ce niveau, les rapports de force jouent un rôle important. Nous sommes toujours dans le rapport de force établi à la fin du 19ème siècle  en faveur de la France et que de Gaulle a confirmé dans des  accords léonins au moment des indépendances formelles de 1960.  Si ces accords existent jusqu’aujourd’hui, c’est que la France continue à y trouver ses intérêts. Comment peut-il en être autrement quand on  lit dans les accords de passage des compétences de la Communauté aux nouveaux Etats indépendants  des passages comme ceux-ci :

« Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu’elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et la situation du marché mondial.

Article premier: Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :

-Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;

- Deuxième catégorie : l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés.

Cette liste pourra être modifiée d’un commun accord, compte tenu des circonstances.

Article 3 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.

Article 4 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger facilitent au profit des forces armées françaises le stockage des matières premières et produits stratégiques. Lorsque les intérêts de la Défense l’exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d’autres pays.

Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l’exportation hors du territoire de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l’article premier.

En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle. »

Depuis lors les choses n’ont pas changé !

En faisant signer ces accords au moment des indépendances, de Gaulle ne le faisait pas pour ses beaux yeux mais pour les besoins et dans l’intérêt de la France. Si Nicolas Sarkozy a mis de côté son discours sur la coopération normale pour faire pression sur YAYI Boni pour qu’il concède les secteurs vitaux de l’économie du Bénin aux Bolloré et autres Bouygues, c’est pour les intérêts de la France.

La fin de la Françafrique ne viendra pas du bon vouloir d’un dirigeant français. Elle cessera quand les peuples africains se lèveront pour dire halte à l’imposture. En envisageant les choses dans ce sens, on se préserve de graves désillusions.

G-K

 

XWLAKOJI N’EST PAS A VENDRE !

LA CITE HISTORIQUE NE DOIT PAS DISPARAITRE

Telle est la revendication principale de la Population de Xwlakoji. Le pouvoir de Yayi Boni reste sourd et insensible à cette exigence. Indifférents aux souffrances des sinistrés, des représentants du Gouvernement Béninois, Le Ministre de l’Environnement  Ahanhanzo  Glèlè Blaise en tête, viennent se pavaner sur les ruines des maisons détruites comme pour narguer leurs victimes en compagnie d’opérateurs économiques étrangers. La Population les a accueillis avec des huées de protestations aux cris de Hélou éé ! Les pouvoirs publics (Gouvernement et Mairie de Cotonou) doivent comprendre que la population de Xwlakoji n’entend pas se laisser sacrifier sur l’autel de la spéculation foncière. Elle est déterminée à défendre avec des moyens de lutte divers, sa cité qui est non seulement le berceau identitaire des peuples Xwla et Xwela mais également un village fondateur de Cotonou. Des acquéreurs éventuels doivent savoir qu’ils vont acheter un bien litigieux dont ils ne profiteront pas longtemps ou pas du tout.

Des rumeurs diverses sont répandues et entretenues par les ennemis de Xwlakoji visant à divertir la population, la démobiliser, la disperser pour faciliter l’application des plans diaboliques de destruction de la cité. 1°) Ces rumeurs prétendent que la population a été dédommagée mais refuse de partir et se maintient en « squatter » sur les lieux. Faux ! répond la population. Tant que les pouvoirs publics n’apporteront pas le moindre début de preuve crédible (liste de bénéficiaires, conditions, dates et lieu des opérations), ces affabulations resteront des procédés méprisables. 2°) Ces rumeurs prétendent également que de hauts cadres Xwla et Xwela, amis et proches du pouvoir de Yayi Boni, s’activeraient dans l’ombre pour négocier des « solutions » aux problèmes de la population. De qui tiennent-ils ce mandat ? Pour éviter des compromis boiteux sur son dos, la population veut rester actrice des négociations et savoir les revendications que portent tous ceux qui veulent bien participer à la recherche de solutions acceptables retenues en concertation avec elle. Autant elle sollicite toutes les bonnes volontés, autant elle n’est pas à la recherche de messies. 3°) Enfin, on prétend agir au nom de la modernité, et on ajoute qu’on ne peut faire des omelettes sans casser des œufs. C’est ignorer que le monde regorge de cœurs de villes, de véritables sites historiques et touristiques préservés au sein de nombreuses grandes villes. Certains cœurs de ville sont même interdits à la circulation automobile et réservés aux vélos, cyclomoteurs et piétons.

Dans le cas d’espèce, les œufs Xwla et Xwela ne sont pas à casser pour faire des omelettes. Au nom des services rendus à la Nation, au nom des épreuves et sacrifices subis par les peuples Xwla et Xwela, tout au long du processus qui a abouti au Port Autonome de Cotonou, actuel poumon de l’économie nationale, au nom de cette longue histoire, il n’est pas acceptable que l’on tente d’effacer la trace, la signature de ces deux peuples de l’histoire de la capitale économique du pays.

Pour mener à bien sa lutte, la population se mobilise autour d’objectifs de combats clairs et précis. Il est évident que les corrupteurs sont à l’œuvre sur le terrain et qu’il y a des corrompus au sein de la population. La vigilance doit être de mise sans perdre de vue l’essentiel. L’enjeu de l’heure est de sauver la maison Xwlakodji de l’incendie qui menace de la détruire et qui requière la plus grande unité possible dans le combat. Deux structures ont fait leur apparition sur le terrain : a) Le Comité de Défense de Xwlakoji dont voici la deuxième prise de position et qui entend prendre part activement à cette lutte aux côtés des populations ; b) Le Comité de Représentation de la Population de Xwlakoji regroupant des représentants de Nonvitcha, de Nonvizan, de Sages, de l’Association de Développement et autres, ainsi que les Elus locaux (Chef d’Arrondissement et les deux chefs de quartier) qui y disposent d’un statut de Conseillers. Ce Comité proclame sa volonté de travailler en étroite concertation avec la population.

L’existence des deux structures n’est pas un obstacle en soi. Le plus important est qu’elles se mettent au service des aspirations de la population, de ne pas vouloir faire son bonheur sans elle et de se conformer à ce que nous indiquions dans notre première prise de position à savoir : «la nécessité de participer aux délégations qui négocient avec les pouvoirs publics avec compte rendu après chaque rencontre à toute la population qui est plus que toutes autres structures, compétente pour fixer les revendications, apprécier les résultats et adapter ses exigences en fonction de l’évolution des négociations. C’est la seule garantie de résister à la corruption qui gangrène tout et qui risque de dévoyer la lutte ».

La pression doit être constamment maintenue sur les pouvoirs publics jusqu’à la satisfaction des revendications principales dont la première, l’incontournable et indispensable est l’abandon par le Gouvernement et la Mairie de Cotonou de tout projet de destruction de Xwlakodji. L’aménagement et l’assainissement nécessaires des berges lagunaires et côtières ne sont pas un obstacle à cette exigence. La pression prendra des formes diverses : Marches de protestations, sit-in au Ministère de l’Environnement et/ou à la Mairie de Cotonou, Banderoles, Points de Presse. Affiches, Campagnes de solidarité avec et au profit des sinistrés (pétitions, souscriptions, collectes de dons divers etc.) Restons mobilisés pour dire :

Non à la destruction de Xwlakoji !

Xwlakoji n’est pas à vendre !

Cotonou, le 15 juin 2012.

Le Comité de Défense de XWLAKOJI.

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ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS
DE L’HOMME ET DES PEUPLES (O.D.H.P.)

02 BP 1670 Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél : (229) : 21 03 23 98 / 97 88 84 18 / 97 98 82 18

L’EXTRADITION DE REFUGIES IVOIRIENS EN AFRIQUE DE L’OUEST

VERS LA CÔTE D’IVOIRE EST UN ABUS DE POUVOIR

Monsieur Moïse Lida KOUASSI, réfugié ivoirien au Togo où il s’est exilé depuis plus d’un an, a été arrêté le mercredi 6 juin 2012 et a été extradé par les autorités togolaises en Côte d’Ivoire le même jour. On peut lire dans les colonnes du journal béninois  « La Nation » qu’il « était ministre de la Défense en septembre 2002 lors du coup d’Etat manqué de rebelles venus du Nord ivoirien contre M. GBAGBO. Il s’était fait discret depuis plusieurs années, et n’a pas occupé les avant-postes dans le camp GBAGBO durant la crise de 2010-2011 ».

Les autorités togolaises sont dans un embarras évident pour expliquer leur acte :

a.   Un responsable  de la Gendarmerie a expliqué que M. Lida Kouassi a été arrêté ce mercredi 6 juin 2012 «suite à un mandat d’arrêt international lancé contre lui en juin 2011" ; c’est typiquement le même genre de mandat d’arrêt qui visait au Bénin treize (13) réfugiés ivoiriens avec les mêmes chefs d’accusation :

o      vol en réunion, à mains armées, commis avec violences et effraction ;

o     détournements de deniers publics et complicités ;

o     concussion et complicités ;

o     atteinte à l’économie publique et complicités ;

o      pillages et complicités ;

b.   Le Colonel togolais Matieyendou Mompion a indiqué dans un communiqué qu’il lisait à la télévision nationale togolaise que «la perquisition effectuée à son domicile a permis la saisie de certains documents révélant l’existence d’activités subversives tendant à la déstabilisation du régime en place en Côte d’Ivoire».

c.   Le Colonel Mompion a également expliqué : «En application des accords de coopération policière existant entre nos deux pays, il (M. Lida Kouassi) a été remis pour les suites de l’enquête à une délégation de l’interpol Côte d’Ivoire venue à cet effet».

Pure coïncidence ou résultat d’une mise en scène, le Président Alassane OUATTARA était également présent à Lomé à l’occasion d’une réunion de l’UEMOA. Preuve s’il en est d’une complicité entre les gouvernants ouest-africains sur la base de parjures. Aujourd’hui, sur la base de pressions évidentes, le Togo procède à une extradition de réfugié ivoirien, pour donner l’exemple aux autres gouvernants ouest-africains. Le prétexte d’une perquisition ne visant qu’à se donner bonne conscience sur fond d’atteinte à la liberté d’opinion.

En effet, selon la Convention de Genève (du 28 juillet 1951 relative au statut des Réfugiés), Article 33 - Défense d’expulsion et de refoulement : « 1.  Aucun des Etats contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. (...) » ; « l’extradition d’un réfugié sur son pays d’origine ou de persécution constituerait la négation même du principe fondamental de non-refoulement (…) ». Dans le cas où un demandeur d’asile, même si le statut de réfugié lui a été refusé, fait l’objet d’une mesure d’éloignement du territoire, le choix de la frontière doit lui être laissé ; la remise aux autorités de son pays d’origine de toute personne se trouvant dans cette situation, n’est pas acceptable et constitue un abus de pouvoir.

L’ODHP dénonce l’attaque frontale des droits des réfugiés par les autorités togolaises comme partie intégrante d’un complot des gouvernants ouest-africains (en ce moment où les Présidents Boni YAYI et Alassane OUATTARA sont présidents en exercice respectivement de l’UA et de la CEDEAO) contre les libertés publiques et la Convention relative au statut des Réfugiés. En tout état de cause, l’ODHP met en garde le Gouvernement béninois contre toute extradition de réfugiés ivoiriens au Bénin vers la Côte d’Ivoire.

Fait à Cotonou, le 11 juin 2012,

Pour le Bureau Exécutif National de l’ODHP

Le Président

Gustave ANATO


CORRESPONDANCE

A propos de l’article à la Une du journal  « la Nouvelle Tribune », numéro 2346 du mercredi 06 juin 2012 :

Faut-il assimiler le néocolonialisme français

à une certaine «indépendance» du Bénin ?

Mis à la une et intitulé « Humeur du temps. La colonisation chinoise en question », cet article apparaît pour le moins tendancieux. Que dit l’article ? Je cite : « c’est à Pékin que les chefs d’Etat africains ont trouvé leur nouvel Eldorado. Tous s’y rendent (…) La Chine est devenue le nouvel orthocentre économique du monde… Le Bénin ne reste pas, lui aussi, insensible à cette percée économique de la Chine. Autorités au sommet de l’Etat, opérateurs économiques y compris artistes y vont pour leurs différentes affaires. Mais depuis 2006, la présence chinoise s’est renforcée au Bénin. On retrouve les petits hommes jaunes un peu partout et dans tous les secteurs…….On les voit un peu partout. Rien ne résiste à leur volonté de travailler. Avoir de près, la Chine est en train d’asseoir son impérialisme au Bénin(…). Le Bénin doit chercher à assumer son autonomie et cesser de courir vers un pays qui est loin d’être une terre de liberté et de démocratie. Assumons notre destin et notre indépendance. C’est mieux pour nous si nous ne voulons pas être engloutis demain par de petits hommes jaunes ».

Je ne veux pas ici mettre en doute le sentiment patriotique de l’auteur de cet article du nom de Marcel ZOUMENOU. Lui qui veut que « le Bénin assume son autonomie » et son « indépendance ». Mais une question reste à poser à notre journaliste Marcel ZOUMENOU : « Le Bénin est-il indépendant aujourd’hui ? » et si non, « la Chine est elle aujourd’hui la puissance dominante du Bénin ? Est-ce la Chine qui empêche la production nationale ? » Mr ZOUMENOU ne répond pas à cette question ou du moins, il préjuge que le Bénin est aujourd’hui indépendant et que c’est la Chine qui contribue à en faire une dépendance. Ce qui est absolument scandaleux. Le Bénin est bien sûr une néo-colonie de la France qui a en ses mains toutes les structures économiques, monétaires linguistiques culturelles de ce pays : le Port, les cimenteries, les brasseries, la monnaie, les banques, les universités, etc.

En occultant cette réalité, ZOUMENOU et son groupe se font objectivement les défenseurs des colonisateurs actuels : l’impérialisme français principalement.

Et ce qui révèle que ZOUMENOU est en mission commandée par certaines chancelleries, il déverse dans des clichés racistes éculés d’un autre ordre « engloutis demain par «les petits hommes jaunes» ». Ce qui ressemble étrangement au slogan agité dans les années 1980 en Occident impérialiste de «péril jaune». Ce que je fais ici n’est pas la défense de la Chine mais je veux simplement indiquer que l’on ne mélange pas les torchons et les serviettes, qu’il ne faut pas protéger le loup chez soi tout en  criant à la menace du lion qui vient.

Alognissè

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Correspondances

A propos du déguerpissement intervenu à Xwlakoji

Dans la première moitié du mois de Février 2012, une note a circulé dans tout Xwlakoji. Il y a eu le cachet et la signature du Maire de Cotonou et le cachet du Ministère de l’environnement sans la signature du Ministre au bas de cette fameuse lettre qui, présentée de la sorte est illégale.

En effet dans la lettre, on informe les populations de Xwlakoji situées sur la berge lagunaire de déguerpir avant le 27 février 2012. A partir de cet instant, aucune précision n’est faite quant à la limite à partir de la berge jusqu’à un niveau où le déguerpissement sera opéré. Des rencontres avec le chef du 5è Arrondissement sont effectuées. Beaucoup de propositions sont faites lors de ces rencontres avec les chefs quartiers Xwlakoji Plage et Xwlakoji Podji , les sages, les conseillers et une frange de la population. Il a été proposé de rencontrer le Maire de Cotonou M. Nicéphore Dieudonné SOGLO en personne puisque Xwlakoji est son fief électoral. La rencontre a été faite et il a promis lui-même, venir constater comment les habitants ont été marquées aux croix rouges.

Par ailleurs, la date du 27 Février 2012, initialement prévue, a été reportée sine die. Néanmoins des commissions se sont constituées par des actions. M Robert DOSSOU un Xwla est informé de la situation. Il a instruit la commission qui l’a rencontré d’écrire une lettre et de la lui déposer à son secrétariat de la Cour Constitutionnelle. Il a dit également à la commission de déposer une lettre au médiateur de la République M. Albert TEVOEDJRE ; ce qui fut fait.

En outre, le Maire de Cotonou M. Nicéphore Dieudonné SOGLO est venu à Xwlakoji, deux fois de suite et a dit qu’il n’est pas au courant de ce qui va se passer. Là, il y a déjà une contradiction entre ce qu’il a dit à la population lors de ses venues à Xwlakoji et la lettre envoyée au chef d’Arrondissement pour sensibiliser la population. Entre autre, le Maire de Cotonou ayant constaté de visu les habitations marquées aux croix rouges qui feront objet de déguerpissement, a dit devant la population que cela ne va jamais se passer. Nous avons commencé à douter de ses propos dès lors que les deux fois qu’il est arrivé à Xwlakoji, il ne s’est jamais déplacé avec la presse ni écrite ni audiovisuelle. Le drame intervient alors, lorsque le Vendredi 04 Mai 2012 à l’orée du jour la population constate une horde de policiers bien armés, positionnés à l’entrée de Xwlakoji du côté de la berge lagunaire avec deux caterpillars. L’opération de déguerpissement commença un peu avant 11 heures. Ce fut un spectacle désolant. Selon les informations reçues, il est prévu que le déguerpissement prendra en compte rien que la bande des 50 mètres. A notre grande surprise, et les maisons marquées aux rouges et celles non marquées sont toutes prises en compte. Ceci ne respectant plus les 50 mètres. Beaucoup d’habitations ont été détruites avec les bagages. Parmi la population, ceux qui sont habiles ont pu récupérer quelques bagages. Une grande partie de la population, sans abri, dort à l’air libre. L’électricité et l’eau sont coupées. Les salles des trois groupes c’est-à-dire le complexe scolaire Groupes A, B, C est occupé par des bagages de certaines personnes. Les deux écoles maternelles sont aussi prises d’assaut par les populations. Les enfants sont à la maison parce que leurs salles de classes ne leur sont plus accessibles.

M. H. A.

Professeur d’Hist-Géo

Plus de 2.750.000 sans-emplois

Le taux chômage est de plus en plus croissant au Bénin pendant que le taux de croissance est toujours à un chiffre et des réformes économiques en panne. Il concerne majoritairement les jeunes qui constituent plus de 60% de la population béninoise.

Les possibilités d’emploi au Bénin semblent chaque jour, se réduire et la situation de la jeunesse laisse à désirer. Le nombre de jeunes au chômage est de plus en plus grandissant avec pour corollaire la croissance de l’insécurité dans les grandes villes notamment à Cotonou. Selon les estimations de l’avocat Me Jacques Migan, « sur le marché de l’emploi, nous avons plus de 2750000 jeunes qui sont sans emploi ». Et, le nombre de dossiers de candidature aux derniers concours d’entrée dans la fonction publique est évocateur. L’on se rappelle que pour le dernier concours de recrutement des agents de l’armée, il avait été enregistré plus de 23000 dossiers de candidature pour 1000 places proposées.

De nos sources généralement bien informées, au dernier concours de recrutement des contrôleurs dans les ministères, il y avait environ 7000 candidats pour 25 postes à pourvoir. A en croire les explications de Me Jacques Migan citant un économiste, le chômage grandissant dans le pays trouve son origine dans la mauvaise mise en œuvre des réformes engagées par l’actuel gouvernement. Pour qu’il y ait création d’emploi, il faudrait qu’il y ait une croissance.

Or, la croissance suppose des réformes bien pensées et donc des investissements. Aujourd’hui, il n’est point un secret pour personne que les réformes sont improvisées », a expliqué Me Migan. Pour l’homme de droit, il serait nécessaire que le gouvernement se penche sur les questions liées à la jeunesse en premier lieu le chômage des jeunes. Aussi faudra-t-il alléger la tâche aux opérateurs économiques, créateurs d’emploi, et un code d’investissement attractif.